Résumé : Doug MacRay est un criminel impénitent, le leader de facto d’une impitoyable bande de braqueurs de banque qui s’ennorgueillit de voler à leur gré sans se faire prendre. Sans attaches particulières, Doug ne craint jamais la perte d’un être cher. Mais tout va changer le jour où, lors du dernier casse de la bande, ils prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey.
Bonne surprise que ce second film de Ben Affleck, après Gone Baby Gone. The Town emprunte plusieurs routes qui se croisent et rappellent des paysages vus ailleurs chez d’autres cinéastes.
Qui dit film de braquages dit inévitablement Heat de Mann, d’autant que Ben Affleck trace le même sillon du thriller psychologique et de l’affrontement entre un policier (l’excellent Jon Hamm – Don Draper de Mad Men) et un braqueur (Ben Affleck himself). Et dans le genre, The Town s’en sort très bien : les scènes de casse sont tendues, nerveuses, voire brillantes. Difficile de concurrencer Mann mais Affleck marque des points en évitant la surenchère et la pyrotechnie pour privilégier la vitesse et la concision dans l’action.
The Town emprunte une autre voie, celle du film de rédemption ou disons du film de seconde chance. Le résultat est proche de ce que peut faire un Eastwood avec un portrait sec et sans concession d’un quartier (Charlestown à Boston), ville dans la ville, avec ses codes et ses lois, que se disputent différentes communautés. On est proche parfois de Gran Torino ou de Million Dollar Baby aussi bien dans la peinture d’un milieu avec ses propres règles que dans le traitement du sujet, tout en économie de moyens (Ben Affleck montre d’ailleurs une certaine qualité de portraitiste et les différents personnages sont plutôt bien servis).
La seconde partie du film pêche un peu et paye son classicisme avec l’éternel histoire de la seconde chance difficile à saisir quand on est un malfrat et que le milieu (ici Charlestown) nous rattrappe et nous empêche d’avancer. D’autant que la première partie se montrait bien plus originale, à défaut d’être complètement crédible (quel braqueur s’enticherait de son otage ?). Le pitch est d’ailleurs bien utilisé par Affleck qui y glisse suspens et tension et parvient à surprendre le spectateur. On a alors un jeu de dupes (entre sincérité et intérêt calculé), de chat et de souris, vraiment réussi.
Classe et épuré, drôle et violent quand il faut, The Town, malgré une seconde partie plus classique, confirme tout le potentiel de Ben Affleck réalisateur.
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