Antoine de Maximy reprend pour le cinéma le concept de son émission populaire “J’irai dormir chez vous”, où la découverte d’un pays en passe par les rencontres des autochtones croisés au hasard du chemin, auxquels il demande l’hospitalité pour une nuit. Seul, affublé de caméras miniatures ingénieuses (de vrais prototypes) qui lui laissent une grande liberté de mouvements, le sympathique animateur se lance ici dans un voyage coast to coast de New York à Los Angeles, escomptant bien, à l’arrivée, se faire inviter chez une star d’Hollywood. A pied, en vélo, en bus, en train ou en corbillard d’occasion (repeint en rouge par ses soins), le globe-trotter sillonne l’Amérique et via des rencontres imprévues (dans l’underground new-yorkais, la communauté amish, les quartiers chauds de la Nouvelle-Orléans, la réserve indienne navajo, sur la plage de Santa Monica…), brosse un portrait des Etats-Unis de l’ère Bush vibrant d’authenticité. Baroudeur d’expérience, Antoine de Maximy a du culot à revendre et un humanisme invétéré empreint de naïveté et d’une certaine inconscience du danger. C’est tout l’intérêt de ce road-movie où l’humain et le système D tiennent toute la place. Même les plus septiques finiront par se laisser gagner par l’enthousiasme débordant de ce petit bonhomme en chemise rouge qui ne lâche jamais prise, et par l’attrait de ces rencontres inattendues, inquiétantes, magnifiques ou bouleversantes. Le film a été salué en 2009 par une nomination au César du Meilleur documentaire.
DIDINE ==> 7€
A en croire la presse, Didine vaut dans un premier temps le coup d'oeil pour son casting essentiellement féminin, Géraldine Pailhas en tête. Comme l'écrit Emily Barnett des Inrocks, le film a eu «l'intelligence de trouver l'actrice dont le tempo collait à celui de son personnage». Cette chronique douce-amère est soutenue en cela par une galerie de «seconds rôles joliment extravagants» (Studio), au rang desquels on peut citer la «magistrale Edith Scob», comme l'écrit Ciné Live, en vieille femme aigrie. Mais passé l'examen du casting, le film peine à convaincre le mensuel selon lequel le charme du film de Vincent Dietschy «n'opère que par intermittence». Pour autant, le film qui s'attache principalement à décrire la vacuité et l'absurdité d'une existence sans but, parle et convainc Studio, en distillant «des perles de gravité dans une histoire moins légère qu'il n'y paraît». Télérama est séduit par Didine et les références à d'illustres réalisateurs tels que Wilder ne manquent pas. Le film, à mille lieues des «atroces comédies actuelles», est empreint de «délicatesse», de «demi-teinte» et d' «ironie douce-amère». Selon Eric Loret de Libération, Didine nous emmène pour «une saisissante ballade» au «mélange assumé de notes qui sonnent vrai et d'autres qui sonnent faux». A la justesse de la distribution s'ajoute donc celle du ton dans cette comédie actuelle dont on sort «joyeux» et «amoureux» selon TéléObs.
ESPIONS ==>10€
Jadis journaliste aux Cahiers du Cinéma, Nicolas Saada enthousiasme globalement ses ex confrères critiques avec son premier film Espion(s), «superbe film de genre, élégant et mélancolique, un fantasme accompli de cinéphile» (Les Inrockuptibles).Si Première se contente de constater que Guillaume Canet, «avec son allure d' « adulescent » semi-dépressif, personnifie au mieux le désenchantement d'une génération», Les Inrockuptibles voit ici «son plus beau rôle» et salue «le travail de Géraldine Pailhas qui réussit un délicat mélange de dureté et de fragilité», tandis que Le Figaro la juge «sensuelle, fébrile, déchirée». Le NouvelObs juge que tous les acteurs «sont excellents : ils font passer dans le film une inquiétude palapable, une incertitude insolite».Si on était un peu tatillon, on pourrait relever «des pistes narratives qui se multiplient de façon un peu conventionnelle» (Première) et «un scénario qui peut sembler déjà vu» (Les Inrockuptibles), mais tout de suite après le journal rectifie le tir et qualifie ledit scénario de «brillamment habité par un style affirmé et sans fausse note». Nombreux sont les journaux à relever l'influence majeure de Hitchcock sur Saada à partir de laquelle ce dernier aurait réalisé «un thriller plein de grâce et de fureur [...], au suspens savamment distillé et à la mise en scène d'une implacable précision» (Studio Ciné Live). De même, Téléobs évoque «une mise en scène précise qui consiste à isoler les personnages dans le plan, dans un environnement déshumanisé où ne saurait s'épanouir le moindre sentiment». Bref, «Prenant et poignant».
L'EFFET PAPILLON ==> 5€
Créé le 05 Sep 2023 9:52
