SMSL SA 50 reçu il y a 2 semaines. Commandé le 9 mai, le site indique le 12 qu’il est expédié, reçu le 23. Excellent. Payé avant la baisse de l’euro, il m’est revenu à 61 € livré, par le vendeur recommandé sur ce fil (Shenzhen Audio Store via la baie).
Première impression en statique. L’emballage est très soigné, la couleur est la bonne (noire). Le boîtier est vraiment petit, je m’attendais à plus gros. La finition n’appelle aucune critique : la façade est nickel, je craignais que les 4 vis l’enlaidissent mais en fait non, elles sont très discrètes. Le potentiomètre Alps est très agréable à manipuler, a l’air solide. La lumière bleue est discrète et donne un côté chic, elle est invisible en plein jour avec une bonne lumière. Les fiches RCA et le bornier d’enceintes n’inspire pas de craintes particulières non plus, on peut ficher et déficher plusieurs fois sans problème, ce qui n’est pas toujours le cas de ces produits low-cost. Un hic tout de même, les borniers d’enceintes sont tous petits et je pense qu’on ne peut pas utiliser de câbles au-delà de 2 mm, en tout cas, mon Supra Ply 3.4 ne rentre pas !
Ou alors, c’est fiches bananes obligatoires. Au final, la qualité perçue par rapport au prix peut être qualifiée d’exceptionnelle.
Rassurant car il vaut mieux oublier le SAV lorsqu’on sait qu’un aller-retour en Chine coûte presque le prix de l’appareil.
Bon alors ça sonne comment ? Je teste plusieurs config pendant 4 – 5 jours chacune.
D’abord le SA50 seul avec le DAC en source. Pas de préampli. La première impression est très bonne, je cherchais 2 choses en particulier : un grave très propre et détouré, et un claqué de cordes réaliste. Sur ces deux points, la réputation n’est pas surfaite, ce sont bien deux qualités de cette boiboite. Le son est vraiment très clean.
Qu’est ce qui va moins bien ? D’abord la puissance est correcte mais pas démentielle. Il n’y a pas de saturation avec un potard à 12 h ou 1 h. De 9h à 12h, on est dans la plage d’utilisation idéale. Je n’ai pas ressenti une once d’agressivité, très bien. Je dirais que pour une chambre ou un petit salon, c’est nickel. Ce qui en revanche me laisse un goût bizarre est assez difficile à décrire. Le mieux est de reprendre les mots de ma fille de 9 ans quand je lui demande ce qu’elle pense du son de mon nouvel ampli : ‘’ben, je ne sais pas, c’est bizarre, ça fait tsinn tsinn’’. Elle a raison, ça fait tsinn tsinn. Le haut medium a un rendu assez peu naturel. Ou l’aigu a un petit manque d’aération qui fait qu’on a l’impression que sa prestation est livrée ‘’en paquet’’. Le plus frappant : les cymbales, qui sonnent de la même manière du début à la fin du coup de baguette au lieu de faire ressortir une attaque, puis un son maintenu puis une extinction.
Disons que le préampli est certainement un peu sommaire, et que la technologie numérique doit bien avoir quelque part un rendu un peu numérique (vs analogique, un peu à l’opposé du vinyl). Dernier inconvénient : la scène sonore n’appelle aucune critique en hauteur et en profondeur, mais j’ai l’impression d’avoir perdu toute profondeur. Assez ennuyeux car j’ai pris goût au côté 3D de mon NAD. En point positif, les voix sont très bien restituées.
En conclusion, on retient surtout le côté très ‘’propre’’ du son.
Deuxième test : le SA50 en ampli de puissance, sur le NAD qui ne sert qu’en pré. Ah oui, c’est déjà beaucoup mieux, on retrouve de la profondeur, du relief. Le grave est toujours aussi plaisant. Le medium progresse également. Par contre, je conserve la petite réserve sur l’aigu, toujours un peu uniforme, et par exemple ces cymbales peu réalistes. Je ne peux pas dire que je ressente un manque de puissance.
Dernière config, qui est celle pour laquelle je l’avais commandé : bi amplification horizontale. Le NAD sert de préampli, et sa partie puissance alimente les HP de medium et les tweeters (câblé en Supra Ply 3.4), et le SA50 alimente le bas (2 HP de grave par enceinte, avec un câble Real Cable bi-métal ). C’est le pari (pas trop risqué) que j’ai fait : je cherchais à gagner en propreté du grave, ce que les correcteurs de tonalité ne parvenaient pas à faire de manière satisfaisante. J’étais à peu près sûr que le SA50 ne deviendrait pas mon ampli unique, raison pour laquelle je n’ai pas choisi un modèle à plusieurs entrées ou à télécommande. Ni un ampli à base de TK2050, réputé plus puissant mais pas aussi précis sur le grave que la puce TDA7492 de chez ST Micro du SA50. Pari gagné ? Eh bien oui, j’ai trouvé exactement ce que je cherchais : le grave ne mord plus sur le reste du spectre, il reste intelligible, et rend l’ensemble plus équilibré
(car quand le grave surnage, on pense que le son manque d’aigu ou devient ‘’dark’’). Du coup, j’ai augmenté le niveau du caisson coupé très bas (50 Hz). Je peux modifier le niveau du volume de grave avec le potard su SA50, c’est top. En pratique, il reste vers 3 heures et s’intègre parfaitement.
Conclusion : rapport Q-P de folie, bien entendu. Quant à remplacer un ampli de plus de 600 € par ce genre de bécane, ben non, faut pas rêver. Surtout pour le préampli. Et même sans parler de l’ergonomie très moyenne (1 seul RCA, pas de telco), en parlant uniquement de la qualité de son. En résumé, je le recommande pour la bi-amp pour le grave. Ou si on veut un ampli à moins de 100 €, c’est sûr qu’on ne doit pas pouvoir trouver mieux.
J’utilise une multi-prise maitre-esclave pour éviter les manip multiples et le SA50 peut être un peu planqué (même si son look ne fait pas honte). Merci à ce fil qui m’a fait découvrir cette machine et cette technologie (d’ailleurs, le fabricant des enceintes System Audio recommande les amplis classe D sur son site : les Primare, certes d’un autre budget, mais cela m’a aussi mis la puce à l’oreille).