roland_de_lassus a écrit:wald a écrit:Je comprends, moi, que l'on ne s'interdit visiblement pas de caricaturer à l'envi les interventions de ceux qui s'intéressent à la technique et aux mesures. La caricature prend deux voies. Elle ignore la diversité des intervenants (...) (et) affecte d'autre part (...) d'opposer irréductiblement technique et écoute, voire technique et "plaisir". Autrement dit, celui qui veut comprendre comment ça fonctionne n'est pas simplement curieux des choses, non, il est un "peine à jouir".
La caricature va dans les deux sens. Et est le fait d'un nombre limité d'intervenants qui ont tendance à biaiser la perception de la majorité des autres participants, dont je suis. (...) Je déteste le discours des personnes qui prétendent détenir la vérité, et qui regardent avec mépris et arrogance les gens qui doutent . Et de nouveau, il suffit de deux individus campés sur la terre ferme de leur certitude pour envenimer tous les débats
Je l'ai observé aussi. Les suspects habituels ne rôdent jamais loin et leurs interventions ne sont pas constructives.
Il n'y a pas plus rationaliste que moi. Mais je suis un rationaliste qui doute, qui met en perspective, qui analyse. Et qui essaye de prendre autant de recul que possible... .
Je le sais bien et c'est pourquoi tu m'as un peu surpris plus haut
Évidemment que je suis en accord avec tes propos sur la volonté de comprendre, qu'il faut essayer de faire le lien entre ce qui s'explique et ce qui se ressent. Mais je doute (encore une fois) que toutes les explications aient été apportées.
Ça dépend de quoi on parle. Mais je suis certain que nous n'aurons pas de désaccords très profonds, là.. J'ai beaucoup travaillé à une époque de ma vie avec des ingénieurs et des médecins d'assez haut niveau, pour avoir compris qu'il existe un corpus admis des connaissances, à partir de quoi on rentre dans le domaine des théories et des observations au moins partiellement imperméables au corpus, voire à la théorie. Mais la démarche scientifique s'attache préalablement à la vérification et à la reproduction de l'observation et n'aura de cesse que d'aller chercher l'explication (ou inverse, à partir de la théorie, de rechercher l'observation).
Il est dérangeant, dans le petit monde très singulier de l'audiophilie, de voir balayer ce corpus plus que de raison en lui opposant la religion du ressenti et en laissant penser que l'audiophilie ne serait qu'à l'aube des sciences (quand elle ne relèverait pas d'une forme d'alchimie, suivez mon regard !). Un scientifique ou un technicien obtient un résultat inédit ? Il n'envisage pas d'abord le Nobel, il vérifie et fait vérifier qu'il n'y a pas une erreur de méthodologie ou des artefacts.
Si je pense aux très bonnes signatures de HCFR, dont le bagage professionnel, technique ou scientifique est au-dessus du lot, je n'ai pas lu le mépris et l'arrogance dont tu parles, seulement parfois un peu d'ironie, mais dont les cibles sont quelques multi-récidivistes du grand n'importe quoi, qui désarment le commentaire.
Quant à l'ABX, il me semble qu'il est biaisé dès le départ. Tu pars du principe que tu changes (ou pas) un élément, toutes autres choses étant égales par ailleurs. Mais ces choses ne sont jamais égales. Tu vas donc, lors de ces exercices forcés, entendre des différences qui ne seront pas dues au changement de matériel, mais à plein d'autres éléments (tu as changé de place, t'es pas assis de la même façon, etc etc..). A la limite, ça permet juste de limiter les fameux surlecultages qui ont eu tendance à fleurir un peu trop facilement sur les forums. Mais certainement pas de nier la différence entre deux appareils. My 2 cents...
La, nous sommes en désaccord (sauf sur le "surlecutage" : comment ne pas identifier en aveugle ce qui avait provoqué "la claque"
)
Je participe à des tests en aveugle depuis de nombreuses années, dégustation de vins, de produits alimentaires et préparations, tirages photographiques, audio à l'occasion (mes premières écoutes dès les années 90, les plus récentes avec les kangourous), et pour des raisons professionnelles j'ai eu à connaître des protocoles de tests de molécules en double aveugle.
Pareil, on ne va pas refaire la discussion.. 2 observations seulement :
L'affirmation même qu'on serait "forcé", illustre la résistance préalable à cette méthodologie. Va dire ça un amateur de vins pour qui la dégustation en aveugle est généralement un événement initiatique attendu, joyeux et passionnant, et qui a toujours un franc succès. Je crois que la plupart des participants des kangourous ont de très bons souvenirs et avaient un esprit ouvert. Je ne vois aucune différence fondamentale de nature entre une écoute pour laquelle je ne sais pas le matériel branché, et une écoute où je le sais.
Nous avions une discussion avec Syber à l'époque, via HCFR. Nous avions cru entendre et espérer ABXer une différence entre câbles, nous deux qui étions assez convaincus jusqu'alors qu'il n'y en avait pas. Bon, la séance était non significative car on essuyait les plâtres, mais après coup on s'est rendu compte qu'on avait été très excité par cette perspective. Nous sommes des hobbystes ici, des passionnés et des curieux. Qu'un ABX puisse confirmer une différence entre câbles aurait ouvert des champs nouveaux. Que des pistes se referment, à l'inverse, nous en apprend aussi. C'est donc que les différences ressenties viennent d'ailleurs.
L'ABX, qui lui n'est certes pas sans enjeu (il s'agit d'authentifier un ressenti, ce qui le distingue d'autres tests aveugles) ne me semble pas présenter les biais que tu décris. C'est même tout le contraire, il s'efforce par conception de les éliminer plus que toute autre forme d'écoute. L'ABX n'est pas pour moi l'outil ultime, on pourra en reparler à l'occasion, mais je n'en vois pas de meilleur. .