Urga a écrit:Bonjour les dégats dans ses communes FN , on a vu le fiasco de 95 ...Snatcher a écrit:Tandis que se faire élire maire FN d'une petite commune, et de songer à mettre un buste de Jaurès sur son bureau, ça ne l'est pas, n'est-ce paaaas ?...
C'est clair. Voici un ptit dossier de 98 établi par le service Société du journal Le Monde.
Le dossier Fn : ils ont dit, ils ont fait.
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LE PERSONNEL MUNICIPAL
- Le 6 janvier 1998, Philippe de Beauregard, chef du cabinet du maire de Toulon, est mis en examen pour " recel de preuve ". Il est soupçonné d'être impliqué dans une affaire de pots-de-vin : une employée municipale avait promis à un habitant de Toulon un emploi dans les services de la ville, moyennant le versement de 30 000 francs.
- Raymond Lecler, directeur du cabinet de Daniel Simonpieri, maire FN de Marignane, explique, le 1er septembre 1997, dans une lettre adressée à Jean-Marie Le Pen, les raisons de sa démission. Il accuse les " dérives personnelles du maire ", dit refuser d'être " complice d'un usage des deniers publics à des fins personnelles " et être déçu " quant à l'application du programme ".
- Le 30 janvier 1998, Jean-Marie Le Chevallier revendique " absolument ", devant le conseil municipal, la mise en oeuvre de " la préférence familiale " dans les embauches de la mairie de Toulon. " Il est normal qu'on préfère recruter la fille de M. Lunardelli [adjoint FN] que la fille de M. Gaïa [conseiller PS]. " Le maire répondait ainsi à une question concernant une lettre envoyée aux services par son épouse, adjointe chargée de la jeunesse, et qui demandait, le 4 décembre 1997, que soient embauchés " des employés sympathisants du Front national [ ... ] ou totalement neutres ".
- Alors que plusieurs fonctionnaires municipaux en désaccord avec le Front national dénoncent les pressions et chantages exercés par la nouvelle municipalité d'Orange, Pierre Nouveau, délégué FO des fonctionnaires territoriaux, se suicide dans son bureau (31 mai 1996).
LA " PRÉFÉRENCE NATIONALE "
- Bruno Mégret, porte-parole de la municipalité de Vitrolles, annonce la création d'une allocation municipale " de naissance " de 5 000 francs versée aux " parents français ou européens " de nouveau-nés vitrollais. " Il est normal que les Français soient prioritaires chez eux, en France, et les Européens en Europe ", dit M. Mégret (22 janvier 1998).
LES ASSOCIATIONS
- Aussitôt élue, la municipalité de Marignane supprime les crédits et le local mis à la disposition de l'association L'éclat, qui fait de l'alphabétisation et du soutien scolaire. De même, le maire refuse de continuer à mettre à la disposition des Restos du coeur un camion et deux employés municipaux.
- Le 22 mars 1996, la municipalité de Toulon vote son premier budget. Contrairement aux engagements de M. Le Chevallier de baisser les impôts, une augmentation de plus de 9 % est adoptée. Les subventions aux associations sont revues : celle du Centre communautaire israélite est supprimée, celle de la Société des amis des chats augmente de 40 000 francs, tandis que le Secours populaire obtient 8 000 francs.
- Dans les semaines qui suivent son élection, le 9 février 1997, à la mairie de Vitrolles, Catherine Mégret et son conseil municipal suppriment des subventions à des associations, dont la régie de quartier de la cité des Pins, et se séparent de plusieurs animateurs de quartier. Une vive polémique est engagée avec le commissariat de la ville, accusé par la mairie de pas remplir ses tâches.
- Après sa démission, en janvier 1996, du poste de directeur du service des sports de la ville de Marignane, Joseph Mahmoud, vice-champion olympique du 3000 mètres steeple en 1984, déplore " la casse " du Jogging international de Marignane, un des clubs d'athlétisme les plus prestigieux de France. Plusieurs athlètes d'élite ont rejoint d'autres clubs après que le premier adjoint au maire eut déclaré, peu après l'élection de la municipalité FN, que la dizaine de sportifs embauchés comme employés municipaux ne seraient " plus payés pour courir, mais pour travailler 37 h 30 par semaine ".
LES BIBLIOTHÈQUES
- Le 4 septembre 1996, Jean-Christian Tarelli, premier adjoint au maire (FN) de Marignane, demande à la directrice de la bibliothèque municipale d'interrompre les abonnements aux quotidiens Libération et La Marseillaise et à l'hebdomadaire L'Evénement du jeudi, pour les remplacer par trois publications proches de l'extrême droite : Présent, Rivarol, National-Hebdo. Le 10 juin 1997, le tribunal administratif de Marseille annule cette décision pour des raisons de forme. Par la suite, l'achat de certains ouvrages par la bibliothèque municipale sera refusé " pour des raisons économiques ". En revanche, début 1997, soixante-quinze livres rédigés par des auteurs du Front national ou d'extrême droite ont été commandés sans que les bibliothécaires en aient été avertis.
- La dernière bibliothécaire municipale de l'équipe en place avant l'élection de Jacques Bompard à la mairie d'Orange démissionne, le 1er février 1997. Une de ses anciennes collègues dénonce alors la censure effectuée dans les choix de livres par l'adjoint à la culture, Gilbert Lagier.
L'ÉCOLE
- A la rentrée scolaire 1995, la municipalité de Marignane décide de supprimer les menus spéciaux dans les cantines de la commune, qui permettaient de proposer aux enfants de religion juive ou musulmane des plats de substitution ne contenant pas de porc. Cette mesure a été depuis reconduite.
- Le conseil municipal de Marignane décide, le 24 juin 1996, de réserver les cantines scolaires aux seuls enfants dont les deux parents peuvent prouver qu'ils travaillent. Le 27 novembre, le tribunal administratif ordonne le sursis à exécution de cette délibération.
LA CULTURE
- A Orange, Jacques Bompard, aussitôt élu, décide de supprimer la subvention municipale de 1 million de francs permettant l'organisation des Chorégies. Après plusieurs semaines de polémique, le ministère de la culture se substituera à la ville.
- En juin 1995, s'engage un long bras de fer entre Jean-Marie Le Chevallier, maire de Toulon, et Gérard Paquet, créateur du Théâtre national de la danse et de l'image (TNDI) de Châteauvallon. Avec le soutien du préfet Jean-Charles Marchiani, le maire multipliera les procédures tandis que les intellectuels et artistes se mobilisent. Gérard Paquet est licencié le 1er février 1997, et le maire demande la dissolution de l'association de Châteauvallon.
- Le 4 juin 1996, Jean-Charles Marchiani, préfet du Var, demande au Théâtre de Châteauvallon de ne pas programmer le groupe de rap Suprême NTM lors de son festival de la fin juillet. M. Le Chevallier approuve cette mesure préfectorale.
- Le 21 octobre 1996, le maire de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier, ne juge " pas opportun " l'invitation faite à Marek Halter par les organisateurs de la Fête du livre et demande que des stands soient réservés à des éditeurs d'extrême droite. Plusieurs libraires refusent alors de participer à cette manifestation, qui sera finalement organisée dans la commune voisine de La Garde. En 1997, la municipalité organisait à nouveau sa propre Fête du livre, rebaptisée " la Fête de la liberté ".
- Le 6 octobre 1997, Catherine Mégret, maire de Vitrolles, fait murer les locaux du café-musique le Sous-Marin, après avoir pris un arrêté de fermeture. " L'ambiance n'était pas saine ", explique la municipalité qui, en juin, avait supprimé les subventions à cette association.
Etc. Etc.
Source : http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/extr_dr/fn98.htm