grand x a écrit:Pour répondre a Joich:
-les catastrophes nucléaires, ce n'est pas seulement des morts directes, c'est aussi des indirectes largement sous estimées (impossible de certifier l'origine de certaines pathologies, surtout quand dans certains cas il est impossible -voire interdit- de les évaluer et les étudier, ou ces études ne sont jamais mises en place), c'est aussi des territoires inutilisables, des pans d'économie out, une société durablement en crise.
Opinion ou croyance. Où? Les faits?
-je n'ai pas envisagé de proposer le charbon à la place du nucléaire, et donc pas les conséquences sanitaires associées.
Il n'y a pas d'alternative pourtant. Penser que l'on peut ne faire ni nucléaire ni hydrocarbures relève de la croyance, et non d'une réalité scientifique, car à moins de diviser par quelque-chose d'assez élevé la consommation mondiale tout en acceptant des coupures liées à l'intermittence, il ne sera pas possible de ne fonctionner qu'avec du renouvelable. Pas dans ce monde. Le vrai, je veux dire.
-le coût du nucléaire, même avec une recherche amortie, reste parmi les plus élevés.
Là encore, opinion et croyance. Les faits ne vont pas dans ce sens.
Et impose une échelle d'investissement forcément colossale, peu compatible avec les moyens de nombreux pays, quand le renouvelable peut diversifier les échelles et les types d'investissements, jusqu'aux échelles individuelles.
Faux aussi si j'en crois ce que je lis. Les investissements pour développer les ENR sont entre 3 et 10 fois supérieurs aux investissements nécessaires au nucléaire.
Le renouvelable est mixable et morcelable à l'infini, ce que n'est pas le nucléaire. Pour des pays en voie de développement, ca compte ! Énorme potentiel d'échelles d'équipements, d'investissements, de commanditaires, comparé à la structure forcément étatique ou de type multinationale pour le nucléaire.
Le renouvelable n'implique pas de construction de réseau? Sans parler du fait que l'un n'exclut pas l'autre: on peut faire du nucléaire ET du renouvelable. C'est d'ailleurs ce vers quoi nous devons tendre assez vite si nous voulons limiter les dégâts climatiques. Et avec un peu de temps, beaucoup de pognon, beaucoup de RD, et pas mal de chance, on pourra peut-être aller vers du 100% renouvelable. Mais précisément, une transition doit passer par des étapes. Tu penses qu'on peut faire une transition à base de renouvelables purs et durs, ce n'est pas ce que dit la réalité. Même si cela me contrarie énormément.
Tous les pays, toutes les collectivités locales et toutes les famillles ont les moyens du renouvelable (ça commence par un simple poele à bois, voire un réchaud à bois qui diminue la consommation de bois et les fumées nocives). On ne peut pas dire la même chose avec le nucléaire, qui pour les pays en voie de développement passe par une prise en main extérieure (engagements financiers très lourds, accord avec des pays tiers ou de grandes multinationales, avec perte d'une part de souveraineté).
Le chauffage au bois sera une catastrophe écologique si les logements ne sont pas au minimum RT 2012. Chez moi, c'est le mode de chauffage principal, le bois. Je paie environ 700€/an pour chauffer une vieille maison très mal isolée. R2sultat: pas cher en terme de pognon, mais une catastrophe écologique: 10 stères par an. Tu imagines si tout le monde cramait 10 stères par an pour se chauffer? La question du chauffage est mal abordée: ce qui compte, ce n'est pas la source d'énergie utilisée, c'est la quantité qu'on utilise.
-Pour la sécurité, elle doit être maximale avec le nucléaire, toutes les autres industries sont derrières sur ce critère. Et pour avoir un impact sur les populations (sans faire péter Paris ou Washington), désolé, je crois qu'on fait difficilement mieux pour le rapport faisabilité / impact que de toucher un équipement nucléaire. Un avion sur une centrale (ou autres moyens terrestres portables), on sait désormais que c'est faisable, même par un dépressif. La simple mise hors fonction des systèmes de refroidissement (sans même avoir besoin de "percer" les enceintes de confinement) permet d'atteindre son objectif. Les drones qui ont survolé plusieurs centrales l'an dernier peuvent très bien avoir eu cette "mission" de repérage.
Tu as raison, le terrorisme, ça n'a que 10 ans. Depuis 50 ans que nous sommes en conflit dans tous les sens, AUCUNE centrale nucléaire dans le monde n'a fait l'objet d'une attaque terroriste. Ce qui ne veut pas dire que ça n'arrivera pas, évidemment. Mais une attaque terroriste sur un réacteur nucléaire ne veut pas forcément dire vitrification totale d'une zone morte pendant 1 million d'années. Je redis, mais Tchernobyl, qui serait un résultat avoisinnant le "perfect" pour une attaque teroriste, a effectivement causé l'abandon d'une zone assez vaste (2600km², soit à peut près l'équivalent de l'agglomération parisienne, c'est quand-même pas rien
), et n'a pas causé de façon significative une hausse du nombre de cancers MORTELS chez la population. Les faits, ce sont ceux-là. Et les rapports existent. Et je ne suis pas certain qu'ils soient tous bidouillés. Le charbon, c'est entre 10 et 15 000 morts par an, et ce de façon CERTAINE. ET oui je reparle du charbon, parce que même si tu penses qu'on peut faire sans, ce n'est pas ce que pensent les décideurs de la planète, qui construisent
une tranche de centrale à charbon par semaine. Là encore ce sont des faits. Il y a ce qu'on pense, ce qu'on voudrait, ce qui est possible, et ce qui se fait réellement. Et c'est avec ce qui se fait réellement qu'il faut composer, surtout quand il s'agit d'énergie où une construction engage les 40 ou 50 années qui suivent. Les personnes qui ont construit les centrales à charbon ou qui sont en train de le faire ne vont pas les arrêter deux ans après leur mise en service parce qu'ils auront compris que c'est sale. Elles iront au bout.
-se baser sur l'équilibre nucléaire passé pour expliquer qu'il ne peut que se poursuivre, c'est faire légèrement l'impasse sur les données actuelles, les contextes et la réalité. On n'est plus dans le cadre de conflits ou d'oppositions entre états et nations, mais dans la volonté de nuire, y compris au niveau symbolique (les avions dans les tours à NY), et une faisabilité technique par des petits groupes, voire des individus, qui n'est, je crois, plus à démontrer.
Ah si, justement, la faisabilité technique est à démontrer. Naturellement, rien n'est impossible, c'est un fait, mais pourquoi plus sur le nucléaire que sur autre-chose? Pour faire des dégâts réellement handicapants pour un pays, il suffirait de dynamiter 4 pylônes qui sortent de 4 centrales en même temps. Tu verrais la tronche du réseau derrière. Pourtant, même ça ça n'a jamais été fait.
Et c'est pas Jancovici qui nous protégera de ces risques et menaces.
C'est pas comme tu l'affirmes avec dédain -et sur un ton à faire la morale- des opinions, des croyances, ou des caricatures non informées sur le réel, mais des états de faits sur ce qui est actuellement possible, et contre lequel il faut absolument se prémunir. La prévention la plus efficace, c'est de réduire le parc d'installations nucléaires, pas de les faire essaimer à travers toute la planète. Surtout quand c'est une énergie plus chère au final, compliquée (ou délicate) et très coûteuse à mettre en oeuvre.
Ben discutons alors des rapports de l'UNSCEAR si tu veux sortir des croyances et des opinions, et bason-nous sur des faits documentés. Si tu as vu du dédain dans mes propos, je n'en excuse, mais il faut aussi se confronter à la réalité. Personnellement, mon OPINION vis-à-vis du nucléaire est que le mieux sera d'en sortir, en tout cas ce nucléaire-là. Mais la réalité des faits me fait préférer une tranqsition nucléaire+renouvelables à une transition charbon+renouvelables, car DANS LES FAITS, et pas dans mon OPINION, c'est ce qui se passera. PERSONNE ne réduira sa consommation autrement que contraint, et pour l'instant la très grande majorité des pays du monde ne consomme même pas la moitié de l'énergie utilisée par mon ordinateur. Alors même si nous, occidentaux, arrivions à réduire notre consommation de façon suffisante pour passer à du tout renouvelable (ce qui signifie encore pour le moment devoir se passer d'électricité de temps en temps car les sources renouvelables sont intermittentes: pas des soleil: black-out, pas de vent, black-out - et tu n'as toujours pas répondu sur le fait que l'éolien ne fonctionne massivement en Europe que lorsqu'il y a une dépression sur l'atlantique, donc un manque de vent en France n'est pas compensable par l'éolien Espagnol - etc.), les pays en voie de développement n'iront pas vers les ENR car contrairement à ce que tu penses elles nnécessitent plus de capitaux que les autres. Donc ils construiront des centrales à charbon. Pour l'instant, la réalite des faits, c'est ça, hélas. Une éolienne en plein désert, c'est bien pour faire tourner une noria, mais une industrie ne peut pas se développer de cette manière. Les pays qui se développent miseront sur un mix ENR + charbon. Et ce sera catastrophique pour le climat et l'environnement de façon générale.