» 31 Déc 2016 2:54
Salut à tous,
Mieux vaut tard que jamais ? J’ai quand même réussi à boucler avant la fin de l’année (de peu !) le CR que j’avais promis … en juillet 2016. J’accepterai donc vos moqueries avec humour !
Rappel du contexte
Début 2016. Un ami nantais qui possède des 3.7 souhaite comparer différentes amplifications avant de remplacer son ensemble Audio Research LS12 + VT100. Sa source est un Audio Research CD9. Le système est installé dans une pièce semi-ouverte de 25 m².
Comparatif n°1 (sur 3.7) : Audio Research LS12 + VT100 / Ultimate Audio P-100 + Artec ART-300 SE
Nous savons parfaitement comment sonne les 3.7 avec le couple LS12 + VT100. La veille de l’écoute, je suis venu installer et mettre en chauffe les Ultimate Audio P-100 + Artec ART-300 SE qui alimentent mes 1.7. Nous sélectionnons une dizaine de CDs parmi ceux qui reviennent régulièrement dans nos écoutes :
• J.S. Bach « Brandebourgeois n°1 » par Café Zimmermann (plage 4 « Menuet-trio-Polonaise »)
• Mozart « Requiem » par Jordi Savall (plage 4 « Tuba Mirum »)
• Wagner « Extraits d’oeuvres » par Jonas Kaufmann et Donald Runnicles (plage 3 « extrait de Rienzi »)
• Mahler « Symphonie n°5 » par Eliahu Inball (plage 1 « Im gemessenen Schritt. Streng. Wie ein Kondukt »)
• Grappelli / Petrucciani « Flamingo » (plage 4 « Sweet Giorgia Brown »)
• Texier / Romano / Sclavis / Le Querrec « African Flashback » (plage 8 « Viso di Donna »)
• Piers Faccini / Vincent Segal « Songs of Time lost » (plage 4 « Quicksilver Daydreams of Maria »)
• Hadouk Trio « Baldamore » (plages 3 et 4 « Train bleu des savanes »)
• Annie Ebrel / Riccardo del Fra « Voulouz Loar - Velluto Di Luna » (plage 2 « Skolvan »)
• Laïs « Laïs » (plage 6 « In the heart »)
Il n’est pas nécessaire d’écouter longtemps pour évaluer l’écart entre les deux amplifications. Par rapport à l’ensemble Audio Research LS12 + VT100, les Ultimate / Artec transforment véritablement l’écoute, quels que soient les albums et les styles musicaux. Cela se traduit sur tous les registres qui « font » la musique : différenciation et beauté des timbres, détails de la prise de son, placement scénique (en profondeur et en largeur) et dynamique (particulièrement sur les micro-écarts). On gagne à la fois en clarté, en détails et en incarnation des interprètes. Les qualités habituellement reconnues des Magnepan sont nettement plus « visibles ».
Comparatif n°2 (sur 20.7)
Après ce premier comparatif, mon ami sollicite un revendeur parisien pour lui faire écouter plusieurs amplis de puissance sur des 3.7. Dans les phrases qui suivent, j’espère ne pas déformer ses ressentis et propos, visiblement partagés par le vendeur présent. Je me contenterai donc d’un résumé très basique.
L’écoute (à laquelle je n’ai donc pas participé) se fait sur des 20.7 car il n’y a plus de 3.7 au magasin. La source est un Audio Research CD9 et les CDs sont ceux que nous utilisons comme « références » pour nos comparatifs. Le match se déroule entre Audio Research DS450M (blocs mono), Accuphase A70, Audio Research Reference 150, Hegel H4SE et Octave MRE130 (blocs mono) … sauf erreur de ma part.
Les blocs mono Audio Research DS450M sont éliminés les premiers, suivis de peu par l’Accuphase A70. Ces deux amplis dont décrits comme globalement « froids » et « distants », faibles « musicalement ».
C’est ensuite l’Audio Research Reference 150 qui passe à la trappe, décrit comme manquant de résolution, de précision et de dynamique par rapport aux deux derniers concurrents. Restent en lice le Hegel H4SE et les blocs mono Octave MRE130.
La fin de l’écoute valide (pour mon ami) la supériorité des blocs Octave sur le Hegel. Il évoque les timbres, le placement dans l’espace et la présence des interprètes.
Ayant conscience qu’un H30 irait plus loin qu’un H4SE sur ses 3.7, mon ami garde ces deux marques (Octave et Hegel) dans sa « dernière liste » pour poursuivre les écoutes « sur place ».
Comparatif n°3 (sur 3.7) : Hegel H30 / Artec ART-300 SE (avec préampli Audio Research Reference 5SE)
Retour à Nantes et arrivée du Hegel H30 prêté par un revendeur nantais. Entre temps, mon ami a changé son préampli et a acheté un Audio Research Reference 5SE.
Dès le premier CD, on ressent la tenue et la maîtrise que le H30 impose aux 3.7. Nous n’avons clairement jamais entendus les panneaux ainsi « dirigés ». Tous les registres sont à leur place, parfaitement timbrés, soutenus par une dynamique extraordinaire. Le grave, particulièrement net et articulé, sait rester à sa place, sans polluer les autres registres. L’aigu file très haut, précis, détaillé. La scène sonore est belle, sans que cela ne nous semble exceptionnel. La transparence globale est remarquable. On a le sentiment de « tout entendre ». Je suis personnellement conquis par l’association H30 / 3.7 mais mon ami a visiblement encore dans l’oreille (même si ce n’était pas dans le même contexte) les blocs Octave. Il reconnaît toutes les qualités du H30 mais …
Le lendemain, nouveau comparatif. On réécoute d’abord l’ensemble Audio Research Reference 5SE + Hegel H30 puis on remplace le H30 par l’Artec ART-300 SE.
Premier constat : comme on s’y attendait, on perd évidemment en puissance instantanée, en tenue dans le grave et en dynamique. La bande passante semble comme atténuée aux deux extrémités du spectre.
Second constat : les timbres des instruments et les voix sont plus beaux, plus charnels, plus expressifs avec l’Artec, comme si chaque note jouée ou chantée avait une consistance supplémentaire. CD après CD, cette impression se confirme. S’y ajoutent une scène sonore et un placement des interprètes (sur la profondeur) qui sont mieux établis. Ces deux ressentis donnent une « présence » globale des musiciens que nous n’avions pas avec le H30.
Conclusion et interrogations
Je décrirais le H30 comme un ampli qui déborde de qualités mais qui maintient une forme de « distance » avec la musique. Un ampli comme l’ART-300 SE n’a bien sûr pas les capacités en courant, la puissance et le contrôle du H30 mais il transmet, à mon sens, davantage de musique et d’émotions.
Est-ce l’équilibre global du H30 qui génère ces qualités et ces manques ? Aurait-on les mêmes sensations sur d’autres transducteurs ?
Est-ce la configuration tubes-transistors (en classe A jusqu’à 20 W) du ART-300 SE qui donne cet équilibre si étonnant ?
Le fait de n’écouter exclusivement (ou presque) que de la musique « acoustique » influence sans doute ces appréciations. J’imagine qu’un amateur qui écoute majoritairement du rock ou des musiques « actuelles » n’aurait pas le même avis. Mais, aurait-il des Magnepan ?
Le débat est ouvert ! Marius, qui fait fonctionner ses 20.7 avec deux amplis en alternance (H30 et Plinius en classe A) depuis un bon moment, sera le mieux placé pour donner ses impressions et alimenter le débat (j'espère qu'il sera plus rapide que moi !) mais j'espère aussi qu'il ne sera pas le seul à commenter !
Voilà ...
Bonne année 2017 à tous !
davis