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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Ampli casque ZANA DEUX SE

Message » 17 Oct 2010 19:04

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PREAMBULE

Ce sera avec la plume légère et tout mon « amateurisme » que je tenterai, comme promis, de vous dresser mon compte-rendu sur le Zana Deux.
Je n’ai pas le vocabulaire audiophile, je laisserai donc plutôt ma sensibilité et mon ressenti s’exprimer au travers de mes écoutes.

Avant tout, je vous présente rapidement le matériel que j’ai associé avec le ZD :
- Pour la lecture : un Ear Yoshino Acute,
- En modulation : des câbles Jorma Design,
- Mon casque : le Grado GS 1000.
Pourquoi le préciser ? Car, tout simplement chaque maillon à ce niveau a son importance. Si une source est d’une qualité quelconque, l’ampli ne pourra qu’amplifier un son quelconque… Mon analyse s’articulera donc autour de ce système, il faudra en tenir compte.

L’écoute au casque audiophile ne pardonne pas, et tant mieux…
J’ai recherché longtemps un ensemble qui puisse me transmettre un plaisir d’écoute équivalent à un système conventionnel « enceintes ». Bien sûr, on ne peut pas tout avoir (en termes d’espace sonore par exemple), mais pour un budget beaucoup plus raisonnable, on peut obtenir « l’équivalent » d’un ensemble enceintes à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Pour revenir au Zana, je tiens à préciser quand même que ma commande s’est uniquement basée sur sa bonne réputation, même si j’avoue qu’on se doit toujours de tester les différents éléments de son système. Mais pour un ampli aussi rare, comment faire ?...

Je tiens à remercier Frédéric (il se reconnaitra) pour ses précieux conseils. Il a une très grande expérience en la matière et l’écoute au casque n’a, pour lui, plus aucun mystère.




PRESENTATION


Le Zana Deux est un ampli à tubes conçu et réalisé par Craig UTHUS, en Californie.

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Sur sa partie supérieure avant trônent fièrement ses deux « gros tubes » 6C33C-B, au milieu desquels se trouve le 6SL7. Deux redresseurs 6D22S siègent à l’arrière.
La face avant présente 3 molettes : sélection de source à gauche, au centre, le commutateur d’impédance à moduler en fonction de votre casque (8 à 32 Ohms/ + de 32 à 600 Ohms), à droite, le volume, et enfin une prise jack Neutrik Pro.

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A l’arrière, aucun superflu, juste du RCA.

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L’ampli est de bonne facture : châssis alu reposant sur des pointes coniques absorbantes, les boutons sont agréables à manipuler.

L’intérieur de l’ampli est basique, très rudimentaire. Mais au premier coup d’œil sur les soudures, le doute n’est pas permis, c’est bien du travail artisanal.

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Un bon transfo que le concepteur a pris soin de convertir en 240V (à lui préciser au cas où…), relié par un cordon ombilical.

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Personnellement, je trouve le Zana très réussi. Il a un certain cachet et son côté rétro n’ai pas pour me déplaire. En l’observant de nuit, un verre à la main, on se croirait à New York…

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ECOUTES


Comme je vous le signalais au début, c’est avec ma sensibilité que se déroulera l’analyse de mes écoutes. Je tacherai d’être le plus objectif possible, avec des styles musicaux variés, articulant mes choix autour de la Pop Rock pour la rythmique, du classique, des chanteurs à « voix »…, autant dans des enregistrements « grand public » que des albums ciblés audiophile :
- Norah Jones – Don’t know why
- Georges Benson – Rock Candy (Live)
- Jacques Brel – Grand Jacques
- Georges Brassens – Les copains d’abord
- Queen – Bohemian Rhapsody
- Michael Jackson – Whatever Happens
- Livingston Taylor – First Time Love
- Rebecca Pigeon – Grandmother
- I.J Peyel – Theme and Variation in G Major
- G. Fauré – Sicilienne
- J.S Bach (Interpretation Hilary Halan) – Concerto for Violin, Strings and Continuo en Mi Majeur.

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• IJ PEYEL – Theme and Variation in G Major
Son ample, palpable dans les 3 dimensions, une scène sonore extrêmement ouverte, tenue du grave de la contrebasse incroyable avec une densité très réaliste pour un tel instrument en écoute casque. Magique ! Il reste totalement articulé, maitrisé, sans aucune dégénérescence.
Le violoncelle monte dans les hautes sphères avec aisance. Les deux instruments sont parfaitement détourés, l’imagerie excellente, tout en laissant place à la musique et à l’émotion. L’ensemble reste cohérent.
On ressent parfaitement que le contrebassiste fait corps avec son instrument. Son souffle, ses « micros déplacements », les vibrations des cordes… rien n’échappe au ZD.


• G. Fauré – Sicilienne
On ferme les yeux et on se laisse embarquer dans un monde imaginaire. Le son de la flûte nous transporte avec douceur ; mélodieux, onctueux…, il nous berce dans un océan de sérénité. Chaque effleurement de doigts sur la harpe est un régal.
Excellente tenue, on laisse place à la musique.


• J.S Bach (Interpretation Hilary Halan) – Concerto for Violin, Strings and Continuo en Mi Majeur.
Les variations rythmiques au violon sont de hautes volées. Rien ne tiraille, le violon domine l’orchestre sans étouffer les autres instruments, qui sont toujours parfaitement détourés. Nous n’avons pas la sensation d’avoir la musique dans la tête, ce qui différencie sûrement un grand ampli d’un bon.


• Michael Jackson – Whatever Happens
Enregistrement grand public, donc on baisse sérieusement le volume pour ne pas se retrouver avec les tympans perforés !
Des basses percutantes avec un excellent temps de réponse. Sur ce style de musique, nous devons garder le sens de la rythmique tout en étant pas agresser constamment. Il n’est ici jamais pris à défaut. Les changements se réalisent avec aisance. La voix de Michael est parfaitement audible. La guitare de Santana sonne juste. Parfois quelques aigus quelque peu excessifs, voire brillants (dû à l’enregistrement ?).


• Queen – Bohemian Rhapsody
… Comme jamais je ne l’avais entendu auparavant. Belle image stéréophonique. Piano, batteries, guitare électrique, voix, tout est à sa place, parfaitement audible, sans le moindre effort. Une multitude de détails renforcés par la qualité du disque, qui met tout en exergue (Disque SHM). Surprenant pour un ampli à tubes, aucune paresse dans la rythmique. On retrouve là les avantages du transistor avec la vie qu’insufflent les tubes. On se laisse surprendre à taper du pied et claquer des doigts. Je dois vous avouer quelque chose : j’ai été bien plus impressionné en écoutant d’autres amplis sur ce registre musical, pop, rock, mais avec du recul, je me suis rendu compte de la différence, on est souvent dans du démonstratif. C’est certes, pétillant, mais fatiguant à la longue. Comme pour certains « tuneurs de voiture » on met un gros pot d’échappement, ça fait plus de bruits, ça impressionne, mais au final ça n’avance pas plus pour autant, bien au contraire… Avec le ZD ça sonne juste et on a envie d’écouter l’album tout entier, contrairement peut-être avec d’autres amplis où on écoute juste une chanson et où on s’empresse de retirer son casque pour prendre une aspirine !


• Georges Benson – Rock Candy (Live)
Une scène sonore totalement ouverte, toujours avec un sens de la rythmique très cohérent. Le saxo est mis en avant avec aisance. Les autres instruments sont parfaitement « visibles » en arrière fond ainsi que le public, on peut quasiment entendre les conversations des spectateurs. On tape toujours du pied. Aucune fatigue auditive, et pourtant c’est riche, surtout au niveau des percussions.


• Jacques Brel – Grand Jacques / Georges Brassens – Les copains d’abord
J’ai la chance d’avoir ici deux superbes albums correctement remasterisés, ce qui n’est pas toujours le cas…
Je remonte le volume de deux crans, Play : l’attaque du piano sur les Copains D’abord, majestueuse ! Chaque note a sa densité, la contrebasse est propre et nous procure cette sensation que les cordes sont tendues avec fermeté. Le léger voile de la bande sonore apporte là du cachet et c’est un pur régal.
La voix de Brassens est tout simplement grandiose, chaleureuse. Tout y est. Cette sensation que le chanteur est là, à vos côtés, ça sonne vrai. Je n’ai jamais entendu ça avec aucun autre ensemble, enceintes ou casque. On dit souvent que le son « tube » correspond mieux aux voix, parfois on entre dans un côté quelque peu « atone », comme si l’on avait donné à boire à l’interprète. Charnel, oui, mais pas décharné. On retrouve ici un autre univers qui, pour moi, se rapproche du vrai. N’est- ce pas là le sens du mot Hi-fi ? Idem sur la chanson de Brel. L’artiste est en notre présence, rien à rajouter.
Le Zana excelle sur ce registre musical, ça tombe bien, moi j’adore.


• Rebecca Pidgeon – Grandmother / Livingston Taylor – First Time Love / Norah Jones – Don’t know why
Nous arrivons ici sur des enregistrements ciblés audiophiles, les prises de son sont tout simplement à couper le souffle. Ça a ses avantages mais aussi ses inconvénients car ils sont toujours beaux sur la majorité des systèmes. En les écoutant souvent, à force de comparaison, on peut découvrir ou perdre des petits détails, avoir un peu moins ou plus de justesse, donc pour moi ce sera là des CD de référence. Ainsi, l’écoute se fera avec beaucoup plus d’attention. Nous avons affaire là à du « Full HD » ou plus exactement du « High Resolution Technology ».
Rebecca Pidgeon, c’est parti. La voix de la chanteuse parait moins lumineuse de ce que j’ai pu entendre avec certains amplis, mais on a là plus de justesse. La véracité de l’enregistrement n’est aucunement prise en défaut. Les reprises de respiration, la petite bulle d’air se formant sur les commissures de ses lèvres se font entendre dans un grand silence. Ça repart. La voix monte dans les plus hauts sommets sans vouloir s’arrêter, aucune once d’agression, génial !
Livingston Taylor. Cela confirme mes impressions. La musique acoustique avec cet ampli est une pure merveille. Bonne attaque de la guitare, aucunement stridente. Parfait délié. Un médium détaillé. La voix très suave et organique de Taylor est de toute beauté, l’accompagnement des chœurs est correctement détouré.
Norah Jones. Sa voix est pénétrante, un poil trop, mais ça doit être là plutôt une question de goût. La frappe du pianiste se fait en toute légèreté. Au final nous obtenons une grande cohérence.




CONCLUSION

Je me suis sûrement laissé emporter au fil de mes écoutes et ça doit se ressentir, débordements d’enthousiasme ? Sûrement nous avons affaire ici à un grand ampli, j’ai beau chercher des défauts notoires… Non ! Je n’en trouve pas. Ben zut alors !
On a souvent soit du « trop » soit du « pas assez ».

J’ai eu en ma possession deux amplis casque : un très bon transistor et un très bon à tubes. L’un très juste, limite trop aseptisé et pardonnant très peu ; l’autre, très enjôleur mais manquant de peps suivant les registres, ou même, parfois, dénaturant légèrement la voix de certains artistes.

Ici nous avons le meilleur des mondes : que les avantages, sans les inconvénients. Serait-ce là l’ampli idéal ? A mes yeux, oui, car chaque écoute est un pur moment de plaisir, un équilibre entre justesse des timbres et dynamisme rythmique. Au final, c’est le naturel qui l’emporte. Plus qu’un ampli, un véritable vecteur de plaisir !

Chapeaux bas à Mr UTHUS, il a réalisé là du grand art. Plus de 2000 € pour un amplificateur casque peut en rebuter plus d’un, mais nous avons là l’un des meilleurs au monde. Pour retrouver ça en ampli enceintes il va falloir y mettre beaucoup plus…

Alors, Ampli d’exception ? Oui, soyez en certains !
nicky006
 
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Message » 25 Oct 2011 10:21

Excellent CR!!!
BRAVO!!!
wincoach
 
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