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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

BE Presse Audioméca Méphisto (cd ; transport) Enkianthus

Message » 26 Nov 2002 22:56

Pour compléter les questions que se pose actuellement "lodrunn" à propos du Méphisto 2 et plus généralement à propos d'Audioméca, j'ai pensé qu'il pouvait être interressant de vous faire profiter de ce que pense la presse de cette marque malheureusement peu distribuée sur ses terres d'origine...

Et pardon d'avance pour le roman !!! :wink: :wink: :wink:

Dans l'ordre vous trouverez :

1/ B.E Haute Fidélité du convertisseur Audioméca Enkianthus (10/2001)
2/ B.E Haute Fidélité du transport Audioméca Méphisto II (même nom que l'intégré), (04/2000)
3/ B.E Haute Fidélité du Méphisto II cd player (uniquement l'écoute). (07/08/2000)
4/ B.E du transport par la NRDS. (12/1999)


1/ ENKIANTHUS

Fiche technique :
Origine : France
Dimensions : 43 x 10,3 x 36 cm
Sensibilité entrées :
75 ohms, sauf AES/EBU, 110 ohms
Rapport signal/bruit : > 107 dB
Prix : 25 000 francs

Système d'écoute :
Transport Icos CD-Pro + ALS, amplifi-
cateur Audiomat Solfège Référence,
préamplificateur Cairn Dot, blocs
mono Cairn Méa, enceintes Apertura
Tanagra Signature et Thiel CS1.5,
câbles Esprit et Synergistic Research.

Dans la livrée noire lustrée, ce convertisseur brille du plus beau feu que le numérique puisse offrir.

Audioméca est l'exemple même de la réussite d'une adaptation à une nouvelle technologie. En effet, il n'est pas inutile de rappeler à nos lecteurs qu'Audioméca a d'abord été un fabricant de platines de lecture analogiques réputé, tant pour la beauté formelle de ses appareils où le méthacrylate se signalait déjà, que par leurs qualités sonores et leur ingéniosité de conception. Audioméca, toujours à l'affût d'une occasion de |prendre le marché à contre-pied, ne propose aujourd'hui rien moins qu'un convertisseur de haut de gamme complètement au goût du jour. Ce n'est pas un petit défi. Mais ici, la nouveauté, car il y en a une, et de taille, c'est que ce convertisseur est capable d'explorer à fond l'échantillonnage à 24 bits qui est la nouvelle coqueluche de nombre de constructeurs.Extérieurement, l'Enkianthus est fidèle aux critères visuels de la marque. C'est un bloc de méthacrylate poli dont la noire brillance est mise en valeur par des joues en métal chromé et le magnifique scarabée doré logo du constructeur. Le choix du méthacrylate n'est pas seulement esthétique, pas avec Audiométrie : ce matériau est choisi depuis de longues années en raison de sa rigidité, de sa masse non négligeable et de ses grandes propriétés non résonnantes. Les détracteurs ne cessent de mettent en avant la faculté dudit matériau à se charger d'électricité statique, et c'est peut-être un problème à envisager sérieusement, d'autant que la poussière, par fait exprès, se sent rapidement attirée par cette surface miroitante. Mais il est indéniable que les résultats musicaux sont là et bien là, et fondamentalement, c'est cela qui importe. Le reste n'est que discussion de salon. En effet, rien n'a été laissé au hasard dans la conception et la réalisation de ce superbe appareil : la chasse aux vibrations parasites fait bien entendu partie de la réflexion. Et elle se traduit ici par la présence d'une seule pointe, située à l'arrière du châssis, au milieu. Ainsi, les vibrations s'écoulent par ce point unique, ce qui est un choix déjà rencontré ailleurs et qui se défend tout à fait. En outre, d'autres moyens ont été mis en œuvre pour blinder le coffret par le biais de matériaux amortissants ou réfléchissants. Même les étages de conversion et audio sont placés dans des boîtiers en cuivre séparés mécaniquement isolés du coffret principal. En façade, toute une batterie de minuscules boutons-poussoirs et de diodes dédiées permet la mise sous tension, et la sélection des diverses entrées au nombre de cinq, traduites à l'arrière par deux prises RCA coaxiales, une coaxiale BNC, une XLR AES/EBU à la sensibilité plus élevée et même une entrée optique AT&T optionnelle. Le blocage du convertisseur sur une source est annoncé en façade par un voyant spécifique. Il faut également noter la possibilité d'inverser la phase, ce qui est intéressant avec certains enregistrements réalisés hors phase. En revenant à l'arrière, outre les entrées digitales déjà signalées, il faut également mentionner les deux sorties analogiques RCA, toutes les prises de ce type étant par ailleurs plaquées or et isolées au téflon. Les sorties sont doublées de prises symétriques XLR.Enfin, outre le bloc de liaison secteur, il faut noter la présence d'une sortie digitale RCA destinée à la jonction avec un enregistreur numérique, par exemple. La machine reconnaît toutes les fréquences d'échantillonnages qui lui sont proposées : 32, 44,1,48, 64, 88,2,96,176,4,192 kHz, et s'y bloque immédiatement après reconnaissance. En se penchant sur les entrailles de l'Enkianthus, on découvre le pot aux rosés... si l'on peut dire. En effet, cet appareil utilise un convertisseur basé sur le modèle d'Anagram Technologies référencé ATF 192, marque déposée. Un puissant
processeur de signal numérique (DSP) ADSP 21065 de 32 bits traite en premier les algorithmes du signal. Puis ce flux est recalculé en un signal de haute précision de 24 bits x 192 kHz avant d'être converti en signal analogique. Il n'est pas inutile égale-
ment de signaler ce fait. En effet, de nombreux convertisseurs donnés pour une résolution 24 bits/96 kHz se contentent (car incapables techniquement de faire autrement) de suréchantillonner le signal, 4 ou 8 fois en général, dans la puce de conversion, ce qui aboutirait à une résolution réelle de 16 vrais bits. Le résultat final est alors intimement lié à la qualité du taux de jitter et de l'étage de sortie. Même le recours à une puce CS 8420 à l'encrée du signal permet de rééchantillonner le signal à une fréquence fixe en général de 96 kHz, et cette solution a tendance à se généraliser aujourd'hui. Mais pour autant, la résolution n'est pas augmentée à 24 bits. Seul le module Anagram Technologies, à ce jour, permet de rééchantillonner le signal d'entrée à 192 kHz et fait passer réellement la résolution à 24 bits. La seule entreprise capable de proposer un résultat équivalent sur le marché, aujourd'hui, est dCS, donc le fameux Elgar a déjà été présenté à nos lecteurs sous les traits les plus louangeurs. Mais à la différence de dCS, Audioméca n'utilise pas de PLL en entrée. Comme le souligne le constructeur, le point central du procédé est l'horloge. Ici, contrairement à ce qui se fait avec les autres convertisseurs du marché, l'horloge ne dérive plus de l'habituelle entrée PLL. Ici, à chaque seconde, des centaines de millions d'opérations mathématiques recalculent le flux numérique sur la base d'une horloge de sortie de très haute précision placée le plus près possible de la puce du convertisseur numérique-analogique. Résultat: les horloges d'entrée et de sortie sont, pour la première fois, complètement indépendantes» . Ainsi, on est également assuré que le fameux et terrible jitter ne passera pas vers le signal de sortie. Il est virtuellement réduit à néant. Quelles que soient les caractéristiques du signal numérique d'entrée, l'Enkianthus ne se contente pas d'en convertir l'échantillonnage à 192 kHz, mais il en accroît la résolution à 24 bits. L'objectif visé est l'intégrité des transitoires, la précision de la dynamique, et l'optimisation de la scène sonore et du pouvoir de résolution. Et l'on peut espérer que ce n'est pas un rêve, puisque les 65635 étapes du standard 16 bits passent à près de ... 17 millions (vous n'avez pas la berlue, non) ! Audioméca a voulu assurer la pérennité de son appareil, en le transformant ainsi en investissement durable, c'est-à-dire en lui permettant de décoder les enregistrements digitaux sur deux canaux 24 bits à 96 kHz. Autrement dit, la lecture des DVD est également à sa portée. Et enfin si cela ne suffit pas, il faut savoir que l'appareil est évolutif par simple substitution de cartes. Cet effort monumental du décodage numérique a pour corollaire la réduction substantielle de la complexité du filtre analogique, d'où une meilleure linéarité de phase et l'absence de signature sonore du convertisseur sur le signal musical. L'alimentation est séparée pour les sections digitale, audio et les entrées. Les composants ont tous été soigneusement sélectionnés. Une fois terminé ce rapide tour d'horizon technique, il faut encore souligner deux points importants. En premier lieu, la qualité intrinsèque du lecteur CD est primordiale car s'il transmet des données de mauvaise qualité, le travail de conversion s'en ressentira immanquablement. Et si le résultat final est l médiocre, c'est en fait la qualité du signal | transmis par le transport que l'on entend. Ensuite, l'alimentation du transport, lui même est importante. Une bonne alimentation permettra aux données numériques de passer de l'une à l'autre sans heurt. C'est pourquoi Audioméca considère le Méphisto 2 comme le partenaire naturel de l'Enkianthus.

ÉCOUTE De l'ENKIANTHUS : (référence Haute Fidélité)


Magistralement musical : voila ce qui définit le mieux ce superbe vecteur de reproduction sonore.


Pour la circonstance, et après divers essais, nous avons choisi comme transport et lecteur de comparaison l'Icos CD-Pro. En effet, il possède des qualités de restitution sonore qui le place en bonne position. En outre sa mécanique de lecture est excellente. Nous avons commencé la séance d'écoute avec le CD d'Eric Clapton, Unpiugged. La plage 4, hymne posthume à son fils disparu, a retenu notre attention parce qu'il s'y trouve une diversité d'instruments, des chœurs et une bonne dynamique dans le bas du spectre. Et effectivement, avec l'Icos, ce passage dégage beaucoup d'énergie, la musique éclate, avec un grave charpenté et profond. La voix de l'artiste est bien posée, avec beaucoup de sensibilité grâce au sens des nuances poussé de ce lecteur. Les chœurs sont bien à leur place dans leur rôle d'accompagnement et de soutien de la voix principale. Les cuivres ont beaucoup de corps et dégagent de belles vibrations de métal. Sur les Apertura Tanagra Signature qui sont bien dotées dans les dernières octaves, le pied de batterie est pourtant un peu en retrait. On s'aperçoit quand même au bout d'un moment qu'il y a quelques sifflantes.La scène sonre est ample et aérée, les cordes des guitares sont pincées avec vigueur. Les applaudissements sont bien charnus, pleins. Il y a beaucoup de dynamisme et de rythme dans cette exécution. Tout est franc, net, sans tentation d'enjoli ver le message.
Le même morceau écouté à travers l'Enkianthus prends immédiatement une autre dimension. D'abord, le niveau de sortie est plus faible que celui de l'Icos. Il faut donc monter le volume pour atteindre un niveau sonore équivalent. Une fois ce réglage effectué, on s'aperçoit que les sifflantes ont disparu, qu'il y aplus de délicatesse dans l'interprétation, qu'il y a encore de pouvoir expressif et de sens de la nuance. Il y a également moins de puissance dans la structure rythmique : le tempo est tout à fait respecté, mais il n'est pas asséné. En fait, le son est moins brut de décoffrage, tout simplement. Le pied de batterie est plus présent, mais sans cogner violemment. C'est très souple, plus fluide, bref plus beau à l'oreille sans que l'on ne puisse dénoter une tendance quel-
conque à la coloration. Les chœurs sont plus aisés à suivre, étant à la fois en retrait par rapport à Eric Clapton, mais très nets dans leur diction. Il y a à la fois plus de transparence et un meilleur rapport spartial entre les intervenants. Le grave est net et sans lonrdeur.Les cordes des guitares sont attaquées avec fermeté mais sans brutalité. L'aigu est très ciselé et d'une grande finesse.
C'est tout simplement admirable.
Nous avons repris l'Icos seul pour le morceau suivant, le piano seul de Donald Brown. L'introduction fourmille de micro informations, l'étoffé du piano saute immédiatement aux oreilles. Il occupe bien l'espace sonore entre les enceintes, il est d'un volume plausible. Aucune agressivite notable : après l'expérience avec l'Enkianthus, nous avons porté une attention particulière sur ce point. L'Icos se révèle être vraiment un très bon lecteur. Les harmoniques sont riches et magnifient la phrase musicale. Le jeu est puissant, sans brutalité. Il manque juste un zeste de fluidité pour que tout soie parfait. En passant à travers l'Enkianthus, on gagne tout de suite en richesse informative il y a des détails qui apparaissent et qui étaient à peine suggérés dans la configuration précédente. Les harmoniques sont encore plus fines et permettent cette fois, de manière évidente, d'établir du liant entre les notes, de fluidifier la prestation. Les écarts dynamiques, les variations de tonalités sont bien plus apparents et donnent un sens différent, plus profond, une coloration plus chatoyante à l'interprétation. Le piano offre une présence indiscutable, grâce notamment à un sens des nuances plus prononcé : ainsi, dans les syncopes, il y a des variations de toucher qui n'étaient pas discernables auparavant. Les fondations sont solides assurées. Non pas qu'elles ne l'étaient pas avec l'Icos seul, mais il n'y avait pas ce côté d'évidence aveuglante. La transparence a fait un bond e avant, il y a une relation auditeur/musique plus intime, plus proche. Retour à l'Icos seul, avec Shéhérazade. Le jeu de l'orchestre symphonique apparaît tout de suite complet et nuancé. Aucune agressivité sur les violons, notamment sur le violon solo. Les envolées orchestrales sont bien martelées sans lourdeur. Il y a de la finesse sur les petits instruments et dans les passages plus coulés, et de la puissance sur les tutti orchestraux. Les timbres sont réalistes et chatoyants. Il y a un bel étagement en profondeur, la scène sonore occupe un beau volume dans la pièce. Cependant, sur certains passages, on remarque que le triangle sonne de façon un peu monocorde. Combiné avec l'Audioméca, le gain en profondeur qui était déjà satisfaisant précédemment, est immédiat. Un peu comme si on avait agrandi le lieu de l'enregistrement. Les réverbérations durent plus longtemps avant de s'éteindre naturellement, sans donner l'impression d'être écourtées. Il y a d'avantage d'ampleur. Les nuances du violon solo, notamment les attaques et les frottements de l'archet sur
les cordes, sont plus évidentes et éclairent davantage la perception de l'interprétation. Il y a indéniablement du grain sur les cordes. En fait, on gagne en intelligibilité du jeu non seulement parce qu'il y a plus de transparence, mais surtout parce qu'il y
a, à travers cette transparence accrue, une meilleure communication. C'est donc à un orchestre maîtrisé et soucieux de la qualité
de son jeu que l'on a maintenant affaire. Il n'y a pas de retenue : il y a simplement de la classe. II n'y a pas de coups de boutoirs
assénés violemment, mais il y a désormais un jeu expressif et mature. Changeant de style, nous sommes retourné vers l'Icos seul
pour écouter Malavoi, un enregistrement live. L'effet de présence est saisissant, mais on dénote quand même une légère sonorité
de cornet sur la voix du présentateur. Les violons sont quand même un peu verts, même si on ne peut parler d'agressivité. Le
grave est bien cadencé et profond. Les cymbales ont une saveur un peu trop métallique, mais la foule est très participative. Il
y a de la vie et de l'entrain qui se dégagent ici, à preuve un très bon sens du rythme. C'est dansant, au milieu d'une scène sonore
pleine et ample. Avec l'Audioméca, l'effet cornet a complètement disparu. Mieux, on perçoit maintenant une réverbération provenant du réglage de la sono. Les applaudissements sont plus nets et plus vrais, plus charnels. Les cymbales sonnent mainte-
nant de manière mélodieuses sans effet de ferraille. L'impact des baguettes sur les disques de métal sont maintenant distincts
du son du métal. Les violons sont souples et lumineux. Sur la plage 7, la voix de Kali et celle des choristes est plusx fluide, plus riche d'expression et de modulation. Le piano est bien timbré, il a du corps, de la dimension. Il est plus aisé à suivre, le rythme est
toujours là, mais avec moins de lourdeur, tandis que le grave a gagné en clarté.
A la fin de cette séance d'écoute, nous sommes resté ébloui. Dans cette gamme de prix, l'Enkianthus vient se positionner comme LA référence, car il s'attaque en fait et avec succès à un créneau bien plus élevé en raison des immenses qualités dont il dispose. L'Enkianthus démontre avec éclat qu'un excellent convertisseur doit également être capable de transmettre bien plus de charge émotionnelle.

PIERRE ROUGET

VERDICT :

Audioméca a pris à bras le corps le problème de la conversion séparée. Autant aller droit au but : avec l'Enkianthus, il vient de frapper un rand coup. Voilà un convertisseur qui assure une restitution musicale d'une fluidité, d'une joliesse, d'une distinc-
tion sans égales, avec un infini respect de la dynamique et surtout de l'intention artistique des interprètes. Il démontre que l'on peut entendre plus d'informations et avoir en même temps accès à l'âme même de la musique. Voilà une avancée technique qui est
destinée aux mélomanes.



2/ AUDIOMECA MEPHISTO II (transport)

La pureté des lignes, l'ingéniosité de conception et l'utilisation aisée du Mephisto 2 nous envoûtent...

Du plus loin que remontent nos souvenirs d'audiophile passionné, Pierre Lurné nous est toujours apparu comme un mécanicien de génie dont le souci du détail et de la beauté flirte avec les sommets vertigineux des montagnes où maintenant il habite. Et pour illustrer ce propos, nous nous bornerons à évoquer la somptueuse platine tourne-disque Jl et son bras de lecture SL5 ou encore la Roméo et le Romance. Cette rigueur et ce sens de la perspective ne sont que peu présents dans notre profession, il convient donc de les saluer lorsqu'on les rencontre. Avec l'avènement du numérique, notre spécialiste des "tables tournantes" se révéla vite aussi adroit qu'ingénieux. Ainsi, naquit le superbe Mephisto, lancé en 1993. Avec son palet presseur et son assiette réglable, ce transport de CD s'imposait tel un concurrent hors normes très sérieux. Aujourd'hui encore, le Mephisto 2 perpétue le mythe. Le gros problème des constructeurs de lecteurs de CD réside en un seul mot : mécanique. En effet, il n'existe qu'un nombre assez limité de constructeurs de mécaniques, géants de l'industrie qui inondent tous les autres constructeurs avec des bases OEM. Seuls Philips, Sony, Teac et quelques rares autres fabriquent des bases lectrices pour tout le monde. Et, plus les constructeurs audiophiles évoluent dans le haut de gamme, plus leur degré d'exigence les pousse à sélectionner leurs composants de façon draconienne.Or, certains de ces passionnés ont remarqué une dégradation progressive de la qualité des mécaniques disponibles sur le marché. Partant de ce constat, Pierre Lurné a tout simplement décidé de faire sa propre mécanique. Grâce à l'expérience acquise en plus de vingt ans sur la fabrication de sources haute fidélité de précision, Audiomeca s'est tout naturellement trouvé à envisager la création de sa mécanique. Précisons en outre que ce projet vit le jour en 1994, date à laquelle Audiomeca s'est adjoint les précieux conseils de René Boonen. Pour nos lecteurs qui l'ignorent, nous indiquerons que ce dernier a présidé à la conception des mécaniques CDM4 et CDM9 de Philips chez qui il travailla pendant dix ans. Tous ces efforts débouchèrent sur la création d'un substantiel prototype sans compromis. Ce dernier donne aujourd'hui naissance à une mécanique moderne et innovante baptisée "high précision read out mechanism model 1.0". C'est cette mécanique particulière qui équipe le Mephisto 2. La mécanique a une importance prépondérante concernant la restitution sonore. C'est la principale raison pour laquelle Pierre Lurné s'est lancé dans l'aventure. En théorie toutes les mécaniques offrent les mêmes performances. En pratique, il n'en est rien à cause du jitter. Cette "peste multiforme", comme la nomme Pierre Lurné, affecte le respect du temps et dégrade irrémédiablement la qualité de la restitution sonore en entraînant toute une série d'inexactitudes qui s'ajoutent en cascade. Certes se phénoméne est encore mal compris, mais c'est le principal frein à l'amélioration des performances des lecteurs de CD. Pierre Lurné l'explique en quelques phrases éloquentes. "Si les parties optiques, mécaniques et électroniques pouvaient être parfaites, il n'y aurait ni servo électronique, ni correction, ni data buffer, ni jitter. Ainsi, chaque fois que l'un de ces points particuliers est amélioré, une imperfection gommée, la qualité augmente, le servo travaille moins et le jitter diminue". Ainsi, ce sont bien les phénomènes vibratoires qui affectent le plus les performances des mécaniques. Inévitablement, toute partie en mouvement engendre des vibrations. Et qu'est-ce qui bouge plus qu'un disque d'à peine 15 grammes qui tourne entre 200 et 500 tours par minute... Vue l'extrême exiguïté des pistes d'un disque compact (50 sur l'équivalent de l'épaisseur d'un cheveu),il faut une précision sidérante pour npas commettre d'erreur. Ajoutons à cela l'excitation de toutes les fréquences de résonances du système et vous obtenez un sac de nœuds vraiment "indémerdables". Pour éviter cela, la "high précision read out mechanism model 1.0" est dotée de particularités bien spécifiques. Nous n'évoquerons que les plus frappantes, mais sachez qu'elles sont nombreuses, originales et toutes aussi importantes. En tout cas, elles nous font méditer sur l'extrême minutie du cahier des charges. La masse de cette mécanique est importante (600 grammes), son matériau principal (métacrylate usiné dans la masse) absorbe et amortit. L'équilibrage dynamique général est satisfait. Toutes les pièces sont usinées dans la masse avec de faibles tolérances et une précision fabuleuse. Le plateau de l'axe de rotation est plus grand que d'habitude pour offrir une meilleure assise au disque. La forme du plateau est étudiée pour que l'ensemble plateau/disque/palet presseur fonctionne comme un ensemble monobloc sur le plan dynamique. Lors de la fabrication, un respect maximum du centrage a été observé pour réduire avantageusement le travail du
suivi de piste. La masse du palet presseur est adaptée aux caractéristiques du moteur et du servo. Enfin, signalons que le bloc
optique d'origine Sanyo a été retenu pour son excellente conception générale, sa forte masse et surtout pour son équipage mobile
parfaitement étudié. Mais, simplifier le Mephisto 2 à la qualité de sa mécanique, si exceptionnelle fut-elle, serait trop réducteur. Effectivement, cet objet appelle les plus beaux éloges. On sera donc charmé par la pureté de ses lignes, par l'ingéniosité de sa conception (alimentation séparée) et par le confort d'utilisation.Le chargement s'effectue par le dessus, après avoir fait coulisser une épaisse trappe en métacrylate. Le CD vient se placer sur l'axe de la mécanique et se trouve ensuite maintenu par un palet presseur spécifique. Un niveau à bulle incrusté dans le châssis supérieur favorisera une mise à niveau optimale. Notons par ailleurs qu'un bouton baptisé Tracking permet un réglage fin du suivi de piste. Cela offre donc la possibilité de lire avantageusement certains disques pouvant s'avérer endommagés.
Dernier point, tout le système mécanique est assemblé sur une contre platine massive, indépendante, suspendue et pouvant horizontalement s'ajuster pour un fonctionnement hors vibrations. Nous avons décidé d'installer le Mephisto 2 au sein d'un système parfaitement abouti, pour nous faire une idée précise de son excellence sonore. Nous n'avons pas été déçus, et le mot est faible. Pour être tout à fait clairs, le Mephisto 2 nous a causé un choc auditif. Le caractère le plus étonnant de cette machine d'anthologie, c'est la maîtrise et la sérénité qu'elle imprime à la restitution sonore. Avec le Mephisto 2, la musique enregistrée offre une densité, une impression de matière alliées à un caractète quasi palpable. La scène sonore se développe avec une persuasion, un réalisme et une stabilité absolument impossibles à prendre en défaut. Le respect des ambiances et des réverbérations est très impressionnant. En même temps, la proximité de la restitution sonore monte d'un cran. L'inertie qui nous éloigne de la musique est nettement en recul. Le Mephisto 2 bannit totalement l'artifice et les effets de style. Il affiche un naturel une simplicité et une cohérence vraiment désarmants. Pourtant sa capacité dynamique nous a bluffés. Sa force est de présenter sans fard toutes les inflexions de la phrase musical. Le respect du tempo, de la mélodie est mené de main de maître», Avec cette machine, notre démon tentateur est aiguisé au maximum. Le Mephisto 2 est une réalisation unique. Comment dit-on déjà ? "Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes..."
LAURENT THORIN



3/ ECOUTE du lecteur intégré Audioméca Méphisto II (transport Méphisto II + convertisseur Enkianthus) :


Neutralité extrème et réalisme étonnant pour ce diabolique lecteur de CD Méphisto II d'Audioméca.

....Comme on pouvait le prédire, le Mephisto II est une bête de scène, un futur best-seller des lecteurs de CD intégrés. C'est une autre façon d'approcher le numérique qui nous est proposée, un comportement plus sain, mûr et maîtrisé. On pourrait presque dire que l'on entend les années de recherche et de développement dans la musique qui est reproduite tant la différence nous apparaît impressionnante. Prenons par exemple la bande originale américaine du Prince d'Egypte, un enregistrement exceptionnel de dynamique, de transparence et d'exploitation du spectre audible. Une fois n'est pas coutume, la reproduction n'est pas que percutante ou extrêmement proche, elle s'avère très profonde, comme si on avait agrandi la pièce pour retrouver les milliers de mètres ubes de la salle de concert originelle. Les choeurs sonnentd'une belle et unique voix, mais leur localisation s'améloire dasn des proportions importantes. Les yeux fermés, on pourrait définir l'endroit ou ils se trouvent, tant en largeur, en longeur, qu'en hauteur. Même certaines percussions habituellement floues sont retrouvées dans la masse. Les moindres souffles et bruits de bouche émis par les flûtistes ressortes avec finesse. L'annalyse produite par le Méphisto II est tout simplement diabolique. Au coeur des impacts de grosses caisses, on peut dénicher des petites vibrations, des nuances peu communes et inconnues jusqu'alors. Tout en bas du spectre, on découvre ou redécouvre des sons d'une ampleur incroyable qui se diffusent instantanément et énergiquement dans la pièce. Ce n'est pas un son trop lissé ou trop cassant qui nous parvient, mais un vrai produit fini très équilibré. La conversion intelligence à 192 kHz/24 bits prouve qu'elle peut apporter, non seulement, une quantité de détails phénoménale-, mais également une douceur; une fluidité-et un naturel nouveaux à la reproduction. Concernant les voix, nous n'avons pas le sentiment de nous trouver face à un chant fonctionnant à plein régime pour emplir une salle mais bien à une personne vivante croyant en ce qu'elle interprète. Sur les montées de niveaux, ce n'est pas la charge qui est sonnée mais apparaît la concordance d'un ensemble d'artistes donnant le meilleur d'eux-mêmes pour faire monter vers les cieux cette musique qu'ils aiment tant. La vie passe littéralement à travers le disque, sans être hachée, déformée,, amplifiée, ni mise en avant ou en retrait comme le font tant de lecteurs.
D'une neutralité extrême» le Mephisto II s'attache au réalisme à la précision et à la constance. Pas question pour lui d'enjoliver ou de broder, il est là pour transcrire à la perfection ce qu'on lui donne, sans faire de cadeaux. S'il s'agissait d'un produit informatique, on dirait qu'il est 100% compatible, et avec un tel comportement, il serait vraiment difficile de trouver des acolytes peu adaptés à sa restitution, si ce n'est un ensemble fortement bancal, axé sur le terne et le délavé. Le Mephisto II pour tous ? Si seulement c'était possible !
ZACHARIE BOURJET

VERDICT :

Vous recherchez un lecteur de CD qui fasse passer ses concurrents pour de vulgaires mange-disques ? Un splendide appareil associant performance et pérennité ? Votre quête s'achève avec la découverte d'un Graal acoustique : l'Audiomeca Mephisto II. Petite bombe technologique proposée à un tarif en rapport avec son coût de production, il sait fouiller au plus profond des don-
nées pour en ressortir une musique douée, présents, équilibrée et fluide qui bénéficie d'une définition exceptionnelle. A consommer sans modération !





4/ AUDIOMECA Mephisto II (Extrait de la Revu du son et du home cinéma)

Lecteur CD sans convertisseur (Unité de lecture)
Sortie SP/DIF sur RCA (0.5 V/75 Ohms), sortie RCA directe, sortie AES/EBU symétrique sur XLR 110 Ohms
Origine : France

Le plus grand soin a été apporté à la diminution des vibrations parasites (mécanisme lourd, 600 g, découplé, équilibré)

La qualité des timbres est extraordinaire, le placement des artistes holographique...
La richesse sonore s'exprime dans un bel équilibre un peu descendant vers l'aigu. Foisonnement rare des détails, sans aucune dureté (attention, on juge aussi le convertisseur).

Doux, défini et articulé. De l'espace, un grave profond et net... etc. : un des grands transports de CD actuels! (décembre 99).

Cotation :

Dynamique subjective :
JH 10/10
RL 9/10
Définition :
JH 10/10
RL 10/10
Effet stéréophonique :
JH 10/10
RL 10/10

Cohérence des registres :
JH 10/10
RL 10/10

Prix : 23000 FF (12/99 )

.......
Dernière édition par horus26 le 08 Aoû 2008 21:15, édité 3 fois.
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Message » 27 Nov 2002 0:49

La réponse est plus courte
Merci Horus :lol:

J"espère que tu n'as pas tout retappé . :wink:

Stephane
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Message » 27 Nov 2002 0:56

lodrunn a écrit:La réponse est plus courte
Merci Horus :lol:

J"espère que tu n'as pas tout retappé . :wink:

Stephane


:D :D :D Heureusement un petit scan' est passé par là ! :wink:

Et tu en penses quoi ? :wink:
Olivier
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Message » 27 Nov 2002 1:04

une tite imprimante est passée par là. :lol:
Je lirai tout ça tranquille au lit. :wink:
stephane
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Message » 27 Nov 2002 1:08

lodrunn a écrit:une tite imprimante est passée par là. :lol:
Je lirai tout ça tranquille au lit. :wink:
stephane


Fais de beaux rêves ! :wink: :wink: :wink:
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