Le daim a écrit:. Je voudrais ramener la discussion sur son sujet : déterminer si une installation destinée à la reproduction de la musique classique doit avoir des qualités particulières en fonction de ce genre de musique. Et, dans les limites de cette discussion (qui s'était laissée distraire de son objectif par une querelle de mots sur l'illusion ou la réalité de la hifi), je crois utile de reprendre la distinction fondamentale que j'avais proposée entre ce qui pourrait différencier les qualités souhaitées pour une installation en fonction de ce qui l'on attends d'elle : entre l'installation d'un mélomane qui cherche avant tout à reproduire une oeuvre musicale d'une manière la plus fidèle possible à l'original de de son exécution, que ce soit en concert ou en studio, (comme c'est le cas souvent de la musique classique ou du jazz), et d' autre part, l'installation d'un mélomane plus ouvert sur l'impact immédiat des sons qui le frappe avec subtilité ou vigueur (comme c'est la cas de la musique de genre, pure produit du savoir-faire inventif du preneur de son).
La première des questions qui vient à l'esprit est évidemment de savoir s'il existe une différence.
Merci le daim.
A titre personnel, je pense que les qualités recherchées ne sont pas, totalement, les mêmes pour la reproduction de musique classique, qui est à base d'instruments acoustiques et une musique plus moderne, où la part d'électronique devient prépondérante. Dans les enregistrements de ces dernières la dynamique est rarement très importante, le niveau est, le plus souvent, très élevé avec une dynamique largement inférieur à 10db.
Avec un enregistrement de musique classique (avec instruments acoustiques) on va attendre de l'installation qu'elle soit en mesure de reproduire, avec le plus de vérité possible, la variété des timbres instrumentaux (qu'elle est la vérité des timbres électroniques ?), la dynamique, qui peut avoisiner les 50db, pour les meilleurs d'entre-eux et, enfin, ce qui pour moi, est un des paramètres essentielles, la notion d'espace, de volume, de respiration qui fait que l'on peut être importé par une écoute au point d'oublier où on est ! A part quelques enregistrements de musique électronique, qui jouent justement sur cette notion d'espace, mais de façon très artificielle (Amused to Death, Alan Parsons project ….) il n'y a pas grand chose de vraiment réaliste, me semble-t-il.
Si la notion de respect des timbres est très importante, rien ne nous permet, nous simple auditeur dans notre salon, de savoir s'il sont totalement exact, on ne peut que dire qu'ils sont, plus ou moins, parfaitement réaliste, comme on les entend au concert.
La notion d'espace réaliste nous permet de nous projeter dans le lieu de l'enregistrement, cette fameuse porte ouverte sur une salle qui n'est plus notre salon !
C'est, pour moi bien sûr, l'objectif que j'attend d'une bonne installation, bien réglée, dans une acoustique correcte, non pas amené la Philarmonique de Berlin ou le Steinway de Lise de la Salle dans mon séjour, mais d'être transporté dans leur lieu d'enregistrement !!
Quelques idées d'enregistrements pour profiter de nos, évidemment (?!), très bonnes installations
Les Vêpres de Rachaminov par Risto Joost, chœur somptueux dans une magnifique acoustique.
Une Messe de Noël de Michael Praetorius par Paul McCreesh chez Archiv enregistrement de 93 somptueux, dans la procession du début, le soliste est devant soi au fond de la nef à 20m avec le chœur et l'ensemble s'avance pour venir devant nous, interprétation magnifique au service d'une musique d'une très grande richesse !
Enfin le requiem de Rutter chez Reference Recordings, musique beaucoup plus récente puisse que Rutter est né en 1945, là, également, prodigieux espace sonore !
Je me suis laissé emporter excusez-moi pour la longueur !
Jean