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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

La fin d'une époque

Message » 18 Nov 2009 1:42

haskil a écrit:Des revues spécialisées papier musique ou hifi qui paient des piges qui atteignent ne serait-ce que le minimum syndical... y en a pas non plus beaucoup... c'est pas en écrivant pour la NRDS ou pour Diapason qu'on peut gagner sa vie en étant pigiste. Les salariés y sont mieux payés. Pas non plus le Pérou. Mais mieux payés.


La presse culturelle est un secteur prestigieux. Etre critique ou journaliste dans un canard culturel donne à certains l'occasion de se la péter à fond, et ça pose effectivement son bonhomme. Mais du coup, toute personne ayant un minimum de culture générale et sachant aligner quelques phrases est un candidat potentiel à un poste. Ce qui fait que les journaux peuvent se permettre de ne pas payer très cher les pigistes. Si le type n'est pas content, il y en aura 20 qui convoitent la place. La gratification réside aussi dans les avantages en nature (disques gratuits, invitation à des concerts, etc.).

J'ai pu croiser des gens à Libé. Ça vous surprendra peut-être mais les chroniqueurs musicaux du canard n'étaient pas les types qui avaient le meilleur goût. Leur job, c'était de coller aux tendances et d'être dans les bons coups. Des types au service sport étaient incollables sur le rock n' roll des années 50 ou d'autres genres musicaux, parce qu'ils n'étaient pas jugés sur leur avis par rapport au dernier single de Lady Gaga.

La presse technique n'est pas du tout le même terrain. Il faut avoir un certain niveau technique ET savoir rédiger correctement des articles de plusieurs milliers de signes sur des sujets pas forcément folichons. Vu ce que je lis des forums, les deux compétences sont quand même rarement réunies. Du coup, les revues tournent la plupart du temps avec des pigistes réguliers, sans être assaillies de nouvelles candidatures. Elles font donc appel à des experts au gré des besoins. Les termes financiers sont donc un peu plus favorables aux pigistes que dans la presse culturelle, selon la bonne vieille loi de l'offre et de la demande.

Les Sites internets qui sont filiales ou services de journaux ou magazines papier, paient leurs journalistes moins chers que ceux du papier, mais essentiellement parce qu'ils sont plus jeunes bien souvent : et comme d'autres, il arrive qu'ils emploient des stagiaires école, non payés donc, mais les syndicats veillent. Mais ces sites internet dépendant des journaux papiers ne sont à l'équilibre, quand ils le sont, que parce qu'on ne leur fait pas payer la copie mise en ligne depuis la version papier au prix qu'ils devraient la payer. En gros, elle est quasi gratuite... et le flux d'argent entre net et papier est devenu un point de discorde dans de nombreux groupes :wink:


On parle de revues de hi-fi, donc pas de rédactions avec des dizaines de personnes qui créent un jour un service Internet avec une équipe de stagiaires. Le modèle économique des sites Internet dédiés est (de façon générale, pas dans la presse hifi en particulier) loin d'être en position d'équilibre. La plupart des sites ou des blogs à base de contenu éditorial peuvent tenir quelques mois, deux-trois ans maximum avant que la réalité ne les rattrape ou de devoir fournir un business plan un tant soit peu étudié basé sur la pub, des partenariats éventuels, ce pour quoi il faut avoir du trafic régulier et de l'influence.

Mais la baisse du budget pub presse magazine n'a pas du tout été couverte par une augmentation de celui consacré à Internet. Vous en avez vu beaucoup des bannières de pub faites par des distributeurs de matériel ou les boutiques en dur ? Les sites de VPC peut-être mais pour les autres (qui représentent quand même la majorité des pages de pub d'une revue), il y a encore une certaine préférence à passer par les vecteurs traditionnels. Il faut se rappeler que ce sont des boîtes dont la réputation repose souvent sur la tradition, l'histoire glorieuse. Ça n'est pas encore évident pour une marque prestigieuse de placer des bandeaux de pub sur un blog avec quelques centaines de visiteurs, même si le contenu est crédible.

Les sites dédiés peuvent tenir le coup un certain temps parce que leurs frais de fonctionnement sont très réduits. Ce qui est amusant, c'est de voir quelques blogueurs spécialisés high tech ou gadgets se la jouer à fond, pire que certains types de la presse culturelle. On a droit à des mecs de 25 ans tout au plus, très fiers d'être leur propre maître (enfin bon, de vivre avec ce que Mamie leur a prêté) et d'avoir déjà un stagiaire non rémunéré à qui ils donnent déjà des ordres entre deux entrées Twitter tapées depuis leur iPhone.
Sledge Hammer
 
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Message » 18 Nov 2009 2:58

Themisto a écrit:Je vois le topo "capitalisme financier" (sic), mais en fait c'est souvent juste l'absence d'une direction indépendante des actionnaires qui fait les dégâts. Rien de plus. C'est pas le système qui est faux (en fait il a toujours été ainsi), mais l'absence de politique d'entreprise de la direction.

Mais je m'égare.


Une Direction indépendante des actionnaires, cela ne se trouve qu'au pays des bisounours ;)
Paull
 
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Message » 18 Nov 2009 8:33

Sledge Hammer a écrit:Le net est encore loin d'être un marché rentable. Demande à ceux qui travaillent essentiellement sur ce support : on peut vivoter sans plus.


mes voisins en vivent trés bien, du net. Mais je ne parlais pas des revus hifi sur le net mais de la migration de la pub sur les sites genre thf, cinenow, audiophilefr et autres.

Francois :wink:
frgirard
 
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Message » 18 Nov 2009 8:36

Paull a écrit:
Themisto a écrit:Je vois le topo "capitalisme financier" (sic), mais en fait c'est souvent juste l'absence d'une direction indépendante des actionnaires qui fait les dégâts. Rien de plus. C'est pas le système qui est faux (en fait il a toujours été ainsi), mais l'absence de politique d'entreprise de la direction.

Mais je m'égare.


Une Direction indépendante des actionnaires, cela ne se trouve qu'au pays des bisounours ;)


c'est l'essentiel des PME. qui ont un seul actionnaire, leur patron.

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Message » 18 Nov 2009 10:09

Je sais bien. Mais y trouve-t'on ce capitalisme "financier" dévastateur? Non.
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Message » 18 Nov 2009 11:09

Pour revenir sur le sujet à propos des magasins, j'en connais deux à Paris où j'ai toujours été bien reçu. Audiosynthèse dans le 12ème et Lyrique qui vient d'emménager dans le 16ème. Dans le cas du premier, il faut "impérativement" prendre rendez vous en indiquant son budget et on vous "préparera" le salon d'écoute en conséquence. Dans le deuxième c'est un peu plus souple mais comme il n'y a qu'un seul salon d'écoute proprement dit, préférence sera donnée à la personne qui aura réservé à la même heure que vous si vous venez à l'improviste (ce qui est logique). Mais vous serez quand me accueilli avec le sourire.
Ces magasins sont tenus par des amoureux de leur métier, ils ont leurs préférences en termes de marque mais je ne les ai pas entendu dénigrer la concurrence ou les marques qu'ils ne distribuent pas.
Sinon, pour le reste viens avec tes disques, écoute en commençant par les enceintes et fais ton choix en conséquence.
Comme toi, j'écoute principalement de la musique classique et vais au concert une fois par semaine mais mon choix peut-être très différent du tien...
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Message » 18 Nov 2009 11:09

Une PME avec un seul patron qui ne bougerait pas sur un de ses produits qui perd de l'argent mettrait en danger sa PME. Ce sont les lois de l'entreprise.
vintageworld
 
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Message » 18 Nov 2009 11:23

Paull a écrit:
Themisto a écrit:Je vois le topo "capitalisme financier" (sic), mais en fait c'est souvent juste l'absence d'une direction indépendante des actionnaires qui fait les dégâts. Rien de plus. C'est pas le système qui est faux (en fait il a toujours été ainsi), mais l'absence de politique d'entreprise de la direction.

Mais je m'égare.


Une Direction indépendante des actionnaires, cela ne se trouve qu'au pays des bisounours ;)

Non, ce n'est simplement pas "le pays des pantins".
On peut conjuguer "profits importants" et "politique d'entreprise à moyen terme". Evidemment, si on n'a pas de politique d'entreprise, reste le "profits importants". ;)

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Message » 18 Nov 2009 11:27

Désolé mais mon message ci-dessus s'adressait au file "conseil pour un néophyte timide". Comme je suis nulen informatique, je ne sais pas le déplacer. Pas bien grave mais bon désolé pour ceux qui l'ont lu et trouvent qu'il n'a rien à faire dans ce file (ils ont bien entendu raison).
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Message » 18 Nov 2009 11:53

Themisto a écrit:
Paull a écrit:
Themisto a écrit:Je vois le topo "capitalisme financier" (sic), mais en fait c'est souvent juste l'absence d'une direction indépendante des actionnaires qui fait les dégâts. Rien de plus. C'est pas le système qui est faux (en fait il a toujours été ainsi), mais l'absence de politique d'entreprise de la direction.

Mais je m'égare.


Une Direction indépendante des actionnaires, cela ne se trouve qu'au pays des bisounours ;)

Non, ce n'est simplement pas "le pays des pantins".
On peut conjuguer "profits importants" et "politique d'entreprise à moyen terme". Evidemment, si on n'a pas de politique d'entreprise, reste le "profits importants". ;)

La politique de Mondadori était-elle tout simplement de racheter l'ensemble et de supprimer les publications à faible tirage ?
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Message » 18 Nov 2009 12:16

On peut faire un tirage faible et être rentable. Ce qui n'est pas le cas de la RDSHC.
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Message » 18 Nov 2009 12:28

vintageworld a écrit:On peut faire un tirage faible et être rentable. Ce qui n'est pas le cas de la RDSHC.

Ca c'est embêtant.
Ceci n'a pas dû arriver du jour au lendemain, j'imagine. Savez-vous si des alternatives ont été étudiées ?

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Message » 18 Nov 2009 12:57

vintageworld a écrit:On peut faire un tirage faible et être rentable. Ce qui n'est pas le cas de la RDSHC.


Oui, on a déjà signalé plus haut que l'absence de repreneur est symptomatique du fait que la NRDS est en pertes.
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Message » 18 Nov 2009 13:12

Sledge Hammer écrit La presse culturelle est un secteur prestigieux. Etre critique ou journaliste dans un canard culturel donne à certains l'occasion de se la péter à fond, et ça pose effectivement son bonhomme. Mais du coup, toute personne ayant un minimum de culture générale et sachant aligner quelques phrases est un candidat potentiel à un poste. Ce qui fait que les journaux peuvent se permettre de ne pas payer très cher les pigistes. Si le type n'est pas content, il y en aura 20 qui convoitent la place. La gratification réside aussi dans les avantages en nature (disques gratuits, invitation à des concerts, etc.).


C'est une vision pour le moins réductrice : je connais plutôt pas trop mal ce milieu : la majorité des pigistes des revues de musique classique que j'ai connu et connais ont des diplômes musicaux longs comme le bras, sont parfois musiciens professionnels ou compositeurs.

J'ai pu croiser des gens à Libé. Ça vous surprendra peut-être mais les chroniqueurs musicaux du canard n'étaient pas les types qui avaient le meilleur goût. Leur job, c'était de coller aux tendances et d'être dans les bons coups. Des types au service sport étaient incollables sur le rock n' roll des années 50 ou d'autres genres musicaux, parce qu'ils n'étaient pas jugés sur leur avis par rapport au dernier single de Lady Gaga.


J'ai connu des chroniqueurs de Libé qui avaient un doctorat de musicologie... et je connais un journal ou un compositeur est permanent, ainsi qu'un critique qui a quatre premiers prix du conservatoire national supérieur de Paris et de l'Académie Sibelius, un doctorat, qui est instrumentiste et qui enseigne la musique, et un autre critique premier prix d'esthétique du CNSMP... Je connais un autre journal ou c'est un compositeur qui a toujours tenu la critique...

La presse technique n'est pas du tout le même terrain. Il faut avoir un certain niveau technique ET savoir rédiger correctement des articles de plusieurs milliers de signes sur des sujets pas forcément folichons. Vu ce que je lis des forums, les deux compétences sont quand même rarement réunies. Du coup, les revues tournent la plupart du temps avec des pigistes réguliers, sans être assaillies de nouvelles candidatures. Elles font donc appel à des experts au gré des besoins. Les termes financiers sont donc un peu plus favorables aux pigistes que dans la presse culturelle, selon la bonne vieille loi de l'offre et de la demande.


Parce que la presse hifi française est technique ? Elle meurt à mon avis de ne plus l'être à cause des éditeurs qui, dans les groupes, ont voulu absolument ramener le contenu de ces revues au niveau de leur propre méconnaissance du sujet. Ecrire pour être lu du grand public condamne les revues de hifi à la mort. Pourquoi ? le grand public n'existe pas en ce domaine. Les amateurs exigeants en revanche existent. Du coup, on publie alors une revue qui n'intéresse pas le grand public (elle ne se vend pas) et n'intéresse plus les amateurs exigeants qui n'y trouvent pas leur compte... et la lisent de moins en moins. Du coup, les abonnements chutent et les ventes en kiosque aussi.
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Message » 18 Nov 2009 13:21

+1 avec haskil sur son dernier paragraphe.

Je ne serais jamais cessé d'être étonné, dans mon domaine d'activité professionnelle -le droit- de l'incommensurable nombre de revues qui existent, et qui sont en général bien imprimées, ont une belle maquette, et ont toute un contenu hautement technique, et pourtant le public de ces revues, est-il si large que cela ?

Si elles existent et survivent (malgré la dématérialisation, qui touche ce secteur également), c'est qu'elle se vendent assez bien ! Elles ne se vendraient pas autant si leur contenu n'était pas à la hauteur des attentes de leur public.
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