Ben pour une fois je vais être le plus positif de tous sur ce film : je viens de le voir et l'ai trouvé tout simplement magnifique.
Une vision parfaitement crépusculaire et sombre de la légende du Bandit héroïque.
Héroïque, car réagissant, certes par la violence, à l'expropriation subie par les "hommes libres" (petits propriétaires) de leurs terres, en raison des intérets des gros éleveurs et surtout de la grande machine économique dont le chemin de fer est le symbole.
On est à l'opposé d'un "Qui a tué Liberty Valance" où les "petites gens" s'organisaient en état et usaient du droit pour faire entendre leurs intérets bafoués par la brutalité des gros éleveurs.
Le héros à la John Wayne en devient obsolète puisque le flingue et la force ne seront définitivement plus des moyens de défendre le droit des opprimés.
Lorsque ce dernier fait résonner la loi du colt, c'est pour la dernière fois : il raccroche ensuite définitivement son arme, comprenant qu'il représente le passé et non l'avenir. Au point de laisser partir la femme qu'il aime et n'avoir aucun enfant. Poignant ce western crépusculaire là également.
Enfin bon...Ici nous sommes en face d'un "John Wayne" qui n'aurait pas croisé un jeune avocat ou compris la justesse de sa cause
Dans Blackthorn, Butch Cassidy est ainsi représenté comme un des derniers, toujours en vie, à n'avoir jamais voulu troquer son flingue et son cheval contre le droit et les livres et se battre pour sa "liberté individuelle" en usant de moyens légaux.
A ceux qui les ont dépossédés de leurs terres et de leur liberté, ils répondent par le vol et flinguent ceux qui essayent de les flinguer. Des cow-boys intègres et droits dans leurs bottes qui réagissent en cow-boys libres lorsque l'on essaye de leur prendre la tête, leur terre et leur liberté
J'ai trouvé le film superbe sur le plan visuel, d'autant plus que la beauté formelle des paysages sauvages inviolés par l'activité humaine s'inscrit dans le message du film.
De magnifique, il en devient poignant et fleurte avec le chef d'oeuvre sublime lorsqu'il montre à quel point cette vision obsolète des choses était condamnée d'avance, tout comme l'univers de violence qui en était inséparable.
Une merveille à ne pas rater.
Par contre Waffette, qui a adoré elle aussi, en a eu son petit coeur tout retourné d'émotion : demain je projette un autre western "Jesse James contre Frankensteïn" de William Beaudine (1966).
Là ça devrait aller mieux
: le s'étire et se tire.
il faut dire que j'aime bien les westerns....j'ai aimé True grit, mais un peu plus Open range et bien moins 3:10 à Yuma 