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Gone Girl (Fincher)

Message » 29 Déc 2014 14:18

fincher construit son film en voulant jouer sur deux tonalités distinctes,commençant par l'une pour basculer definitivement vers l'autre alors que la structure complete de son film est basée sur la 1ere.quelle approche contradictoire,cela dessert le film dans ce qui aurait pu etre une grande force.
le film happe le spectateur dans un thriller classique comme fincher sait bien faire,donc sans l'once de l'humour noir dans lequel le film basculera de maniere abrupte par la suite.
je n'ai pas lu le roman dont est tiré le film mais il ne m'etonnerait pas que le livre fasse montre de cet humour noire sous jacent dès le debut de maniere subtile puis de plus en plus evidente.
là le film rompe d'un coup avec l'approche thriller,tonalité dans laquelle le spectateur a ete appellé,pour basculer vers une autre tonalité ou la satire prend le pas alors que la structure du film classique perdure.des situations competement improbables se presentent donc car la structure reste celle du debut de film.meme si l'on comprend bien l'intention de l'auteur dans son envie de satire,le tout est fortement amoindrie par cette approche.
marck5
 
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Message » 29 Déc 2014 16:46

Le contraste était en fait plus marqué dans le livre.
Comme Fincher et l'auteur du roman, qui a aussi écrit le scénario, ont estimé que le twist au milieu de l'histoire ne pourrait pas marcher de la même façon au cinéma, vu qu'une partie du public connaissait déjà l'histoire, ils ont décidé de lui donner moins d'impact dans la construction du film.
Sledge Hammer
 
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Message » 29 Déc 2014 17:05

c'est là ou l'on voit la difficulté d'adaptation sur un autre support.enlever un point pivot d'une oeuvre litteraire qui risque de ne pas passer pour la mise en image fragilise l'essence d'une histoire justement parceque c'est un point pivot.
marck5
 
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Message » 14 Fév 2015 18:25

vu le film a l'instant.

je viens de relire le sujet, c'est un quasi consensus, meme les inrock et telerama sont d'accord avec vous: une comedie noire. on rajoute la critique de l'amerique (ca mange pas de pain..). vous voulez une critique de l'amerique, des medias, le tout dans une comedie, je vous recommande plutot l'integrale de boston justice. ou d'autres films.

peut etre est ce ma passion des films noirs, mais j'y ais vu le portrait d'une impitoyable manipulatrice, qui fait passer la sharon stone de basic instinct pour un enfant de coeur. un personnage d'une noirceur, d'une perversité comme on en vois pas si souvent au cinema, avec une capacite de rebond, un instinct de survie hors du commun, un chat noir qui retombe toujours sur ses pattes, une mante religieuse qui fait grace au dernier male en date mais pour combien de temps....Fascinant et malsain.

pour le reste rien a ajouter, fincher filme tout cela avec une elegance glacée, une fluidite, une science de la mise en scene qui en fait un des dernier metteur en scene americain passionnant.
astrorock
 
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Message » 15 Fév 2015 0:32

astrorock a écrit:vu le film a l'instant.

je viens de relire le sujet, c'est un quasi consensus, meme les inrock et telerama sont d'accord avec vous: une comedie noire. on rajoute la critique de l'amerique (ca mange pas de pain..). vous voulez une critique de l'amerique, des medias, le tout dans une comedie, je vous recommande plutot l'integrale de boston justice. ou d'autres films.

peut etre est ce ma passion des films noirs, mais j'y ais vu le portrait d'une impitoyable manipulatrice, qui fait passer la sharon stone de basic instinct pour un enfant de coeur. un personnage d'une noirceur, d'une perversité comme on en vois pas si souvent au cinema, avec une capacite de rebond, un instinct de survie hors du commun, un chat noir qui retombe toujours sur ses pattes, une mante religieuse qui fait grace au dernier male en date mais pour combien de temps....Fascinant et malsain.

pour le reste rien a ajouter, fincher filme tout cela avec une elegance glacée, une fluidite, une science de la mise en scene qui en fait un des dernier metteur en scene americain passionnant.

Tout pareil. Aisément un des meilleurs films de l'année dernière.
Cylon
 
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Message » 15 Fév 2015 13:19

Je repensai justement au film l'autre jour et je me disais aussi que ça faisait vraiment une belle opposition d'avoir d'un coté un sujet hyper sombre et violent et de l'autre une présentation aussi immaculée que celle que Fincher nous donne à voir.

Et cette scène d'ouverture (doublé en finale), si simple et pourtant si terrifiante. J'en ai la chair de poule rien que d'y penser.
hydrosaure
 
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Message » 15 Fév 2015 17:06

depuis hier, j'ai beau chercher, je ne trouve pas d'equivalent au personnage de amy.

et pourtant des salopes y en as eu dans l'histoire du film noir.

rosamund est une magnifique actrice, pas vraie cylon, mais ca on le savait tous les deux depuis longtemps!

j'ai enormement apprecie kim dickens aussi, tres juste je trouve.
astrorock
 
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Message » 15 Fév 2015 18:08

Parfaitement. 8)
Cylon
 
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Message » 15 Fév 2015 20:01

tout a fait d'accord le passage chez son amour d'enfance est juste barge
elle fait carrément flipper au point qu'on l'impression d'une actrice differente du début du film...
matHC
 
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Message » 15 Fév 2015 21:59

a dire vrai , on ne sais pas vraiment par quoi les deux prédécesseurs de nick sont passés.

je vais chercher dans mes grimoires, je devrais pouvoir trouver un role feminin aussi barge.

d'ailleurs pas que barge, pervers.
astrorock
 
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Message » 16 Fév 2015 8:27

Un titre comme ça qui me viens: La mariée était en noir
hydrosaure
 
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Message » 16 Fév 2015 9:52

Hello
Je partage l'analyse de Sledge. Humour noir au programme, analyse de la vie de couple, de ses stéréotypes made in usa, les pressions sociales diverses qui en découlent... mais selon moi le point d'orgue de ce second degré permanent est le discour féministe qui se cache derrière les agissements de la nana. Ce qui rend le tour de force de Fincher encore plus impressionnant à mes yeux : construire un récit codifiė dans le noir autour d'une mante religieuse qui porte en fait le discours progressiste du film, j'adore.

Un très bon film, un Fincher en somme, mais à ne surtout pas prendre au premier degré sous peine de le trouver poussif.
Unjeff
 
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Message » 16 Fév 2015 10:19

he ben!

voir du feminisme!

why not apres tout...
astrorock
 
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Message » 16 Fév 2015 12:15

Dans un mode plus mineur, il y avait déjà Linda Fiorentino dans The Last Seduction, en femme fatale hyper-manipulatrice, même si ça n'était pas à un stade aussi pathologique que dans Gone Girl. Le côté pathologique, je l'avais plutôt trouvé dans Prête à tout de Gus van Sant, qui accordait lui aussi beaucoup d'importance aux obsessions du personnage principal féminin, qui était en revanche nettement plus bête.
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Message » 17 Fév 2015 11:22

astrorock a écrit:he ben!

voir du feminisme!

why not apres tout...


Et bien, si tu fais abstraction de l'intrigue proprement dite, que retenir à mon sens ?

Que cette femme est une intello absolument résolue à ne ne pas être enfermée dans les stéréotypes (elle n'est pas la super Amy de ses parents), qu'en revanche et contre toute attente, elle aime cet homme et l'idée de la vie à 2 (et plus...). Mais attention, à condition découvre-t-elle, de ne pas être réduite à la condition de variable d'ajustement.
Et c'est cela le point clef : après avoir accepté un certain nombre de compromis socialement corrects, elle décide de ne pas accepter le statut de Desperate Housewife, à aucun prix. Ne rien céder ! Aller jusqu'à se mettre hors la loi et donc, en sous texte, radicaliser son discours et ses actes socialement parlant et ainsi, refuser l’aliénation machiste, patriarcale... (mais le film prend bien soin en passant de dénoncer le féminisme crétin au travers de la caricaturale journaliste)

Et c'est bien elle qui finira par imposer ses vues : la femme est l'avenir de l'homme, non ?

A cet effet, le tournant du film intervient au moment où, Affleck déclare devant la société entière à quel point il a été pathétique en tant qu'homme mais qu'il souhaite qu'elle revienne car il l'aime. Il est prêt à tout (un lâcher prise masculin) pour rendre le bonheur possible.

et alors tout devient effectivement possible pour elle mais cette fois ci, à ses conditions....

Voilà pourquoi selon moi elle porte un discours féministe pendant le film, tandis qu' Affleck, à mon sens, ne porte rien de progressiste (elle m'embête avec ses règles, elle me castre...), bref, rien qu'un discours d’adolescent pas fini, se posant en victime, qui aimerait qu'on lui foute la paix quand il joue aux jeux vidéos... le schéma classique de l'homme qui attend de sa femme qu'elle soit tout à la fois, maitresse, sœur et ... mère.

Mais, et c'est malin, la fin nous montrera que les conditions d'Amy sont aussi inacceptables pour l'homme que réciproquement au début du film, nous renvoyant à des questions de fond et dégraissées des discours extrémistes et vains : le couple est-il un modèle viable d'épanouissement, à quelle condition.... ? Quel modus vivendi social équilibré pour les individus qui la composent, après l'explosion post soixante_huitarde du modèle patriarcal existant. C'est un sujet qui n'est pas réglé...

Voilà ma proposition en réponse à ton "pourquoi pas ?". Pour rédiger ce laïus j'ai regardé un peu le net pour voir si je suis seul au monde. Je recommande le post d'osez le féminisme qui est un beau contre sens à montrer dans les écoles. Leurs contradicteurs ne sont pas plus inspirés même s'ils sentent bien que ce film ne saurait être machiste comme les féministes le prétendent.
Unjeff
 
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