Gone Girl (Fincher)

» 17 Fév 2015 16:47

C'est bien plus simple. Amy est complètement névrosée du fait d'avoir servi de modèle à l'Amy de fiction de la série écrite par ses parents, un personnage totalement idéalisé. De ce fait, elle a une vision totalement élitiste du monde, où tout doit être excellent ou parfait, et elle est obsédée par sa réputation.
Dès que quelqu'un ou quelque chose ne la traite pas comme elle estime qu'il faudrait qu'on le fasse, ça la travaille et elle se venge, car c'est l'image qu'elle renvoie (et la comparaison avec l'Amy de fiction) qui compte pour elle, au point de consacrer une énergie démesurée pour son plan.

Ce qui la rend fascinante, c'est que c'est de très loin le personnage le plus brillant de l'histoire, mais que dès que l'on sort du plan et qu'il faut rentrer dans l'improvisation, elle est plutôt mauvaise (cf. ce qui se passe au motel). Nick est peut-être plus sympathique, et c'est le personnage auquel le spectateur va forcément s'identifier quand il s'avère être la victime, mais il est lent à la détente et très imprudent (la maîtresse qu'il reçoit pendant que sa femme a disparu). Quant à sa relation avec Amy, les flash-backs sont en fait une réécriture de leur rencontre dans le journal d'Amy, histoire de faire contraste avec son comportement récent, où elle noircit en revanche le tableau, donc difficile de se faire une idée juste de la responsabilité des deux conjoints. Ce qui est clair, c'est qu'il ne soupçonnait pas (il s'en tient beaucoup aux apparences) que sa femme était capable de faire ça, parce qu'il ne se soucie au fond pas trop de ce que sa femme pouvait penser et de ses capacités.

L'histoire est donc le portrait d'une psychopathe manipulatrice, mais l'angle féministe me semble aussi assez pertinent. La racine de son problème est qu'elle se sent tenue de se conformer à un rôle pur et idéalisé, ce dont elle est incapable (parce que sa personnalité est forcément plus complexe, parce que le monde ne s'y prête pas non plus), ce qui est au fond une vision extrême du statut que la société réserve encore aux femmes. Nick est au fond moins la cause de ses problèmes (il n'est pas particulièrement macho ou sexiste) que quelqu'un qui ne se pose pas de questions sur ce qu'il est en droit de faire, un état d'esprit qu'Amy déteste car elle n'arrive pas à faire la même chose. D'ailleurs, sa vengeance "révisée" après l'échec du plan A, c'est de l'emmener au même point qu'elle, d'être obligé de se conformer à un personnage qui n'est pas lui, simplement pour renvoyer les bonnes apparences au reste du monde.

» 17 Fév 2015 17:42

astrorock a écrit:j'y ais vu le portrait d'une impitoyable manipulatrice,...

» 21 Mar 2015 0:04

rien n'est réaliste dans ce film, c'est ce qui m'ennuie ..... et m'endort d'ailleurs

» 21 Mar 2015 0:53

rann a écrit:rien n'est réaliste dans ce film, c'est ce qui m'ennuie ..... et m'endort d'ailleurs

t'as remarqué que c'était une fiction, et pas un documentaire, hein ?

» 21 Mar 2015 11:14

wookie a écrit:
rann a écrit:rien n'est réaliste dans ce film, c'est ce qui m'ennuie ..... et m'endort d'ailleurs

t'as remarqué que c'était une fiction, et pas un documentaire, hein ?

les acteurs en font suffisamment pour ne pas confondre
je dois reconnaître que donner une conférence de presse pleine de sang et prendre ensuite une douche toute nue dégoulinante hémoglobine sans passer par la case je me poudre le bout de nez c'est plutôt du ressort comique que documentaire.

donc j'ai bien vu qu'il s'agissait d'une comédie mais je m'essouffle des démonstrations de virtuosité , juste pour être virtuose
la partie de baise gore m'a laissé dubitatif sur l'éjaculation post mortem , un bel épisode qui aurait eu sa place dans une scène de GOT