Modérateurs: Modération Forum Oeuvres & Multimédia, Le Bureau de l’Association HCFR • Utilisateurs parcourant ce forum: Hoian, menthalo, téachix et 65 invités

Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

Je l'ai vu et j'aime...

un peu.
22
20%
beaucoup.
38
35%
à la folie !
38
35%
pas du tout !
10
9%
 
Nombre total de votes : 108

Mad Max : Fury Road (2015)

Message » 01 Nov 2015 11:59

Keron a écrit::o :ane:
J'y arrive pas pour ma part. Le coup des symboles imposées grossièrement pour tenter de te faire penser que le réalisateur utilise la métaphore comme la citerne de lait avec les mères porteuses... j'accroche pas. On va dire que je ne suis pas spectateur de ce genre de biais.


J'ai aimé pour ma part Max se nettoyant du sang de ses ennemis au lait de la mère
Unjeff
 
Messages: 1975
Inscription Forum: 28 Nov 2006 12:45
Localisation: Ailleurs
  • offline

Message » 03 Nov 2015 18:12

interressante interview et theorie que les fans ont eut et que Miller trouve interressante.
de la à dire qu'il s'en servira dans une suite :

http://www.ign.com/articles/2015/11/02/fury-road-director-responds-to-the-mad-max-conspiracy-theory?utm_campaign=ign+main+twitter&utm_source=twitter&utm_medium=social
wookie
 
Messages: 8401
Inscription Forum: 26 Sep 2000 2:00
Localisation: Kashyyyk
  • online

Message » 16 Nov 2015 5:10

Bon ça y est, j'ai vu ce nouveau Mad Max et sincèrement, mon sentiment sur ce film est globalement enthousiaste mais...un peu mitigé.
Etonnement, ce qui m'a laissé dubitatif et m'a presque franchement déplu est précisément ce qui vous l'a fait aimer :-?

j'ai adoré l'évocation de la folie des War Boys, leur drogue qui leur chrome la gueule, les tambours de guerre, le guitariste taré monté sur élastiques, ce fanatisme de zélotes qui remplit leur existence jusqu'au sacrifice final en hurlant "Witnnnnnneeeesssssssss"... sérieusement il manquait plus qu'un simulacre de téléphone portable pour se faire un selficide et on était bons...
Franchement, les War Boys et leurs véhicules m'ont même rappellé les Orks dans l'univers de Wharammer 40 000 :mdr:
Bref le début du film m'a vraiment mis en transe :love:

Jusque là, à mes yeux émerveillés par la représentation de tant d'idiotie chronique caricaturant à l'extrème l'imbécilité crasse de notre temps, tout va trèèèèès bien.
Mais cela ne va pas durer...
Reprenons.
Ces abrutis de War Boys s'en prennent à un Max encore plus Mad et polytraumatisé que d'habitude ( ce qui est logique : trainer sa solitude dans un désert sans avenir et un passé qui se rappelle sans cesse à nous est plus que pertubant).
Max essaye de s'échapper, se fait rechoper, finit en perfusion vivante (ça s'appelle un Globulard) attaché à une bagnole. L'idée est idiote, débile au dernier degrès mais on aura compris que les War Boys sont complètement cintrés -j'adore.
Lorsque se déroulent ces évênements, une nana et d'autres un peu moins tarées que les locaux veulent fuir cette bande de fous, ok, là je me dis que l'on va avoir de la bonne course poursuite, que cela va péter dans tous les sens.
Et effectivement pendant quelques temps ça sent bon le mad max 2 avec des images sublimes et du War Boys qui se fait allumer par un autre gang de tarés mais ensuite...ensuite...
Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire what the fuckesque ?????

L'univers de Mad Max, à mes yeux, c'est « the road » en sévèrement burné, sauf que la nature est déjà crevée depuis longtemps. Et le héro est un flic presque aussi fondu que les fous qu'il poursuit, presque aussi fou, non seulement parce qu'il conduit lui aussi comme un dingue mais parce que son application de la loi et de la justice consiste à arretter -mais seulement dans le sens « stopper leurs véhicules »- les timbrés de la route avant de les buter pour éviter qu'ils fassent d'autres victimes.
Etre le juge, juré et exécuteur, même pas d'une civilisation ou d'un état mais de ceux qui ont tué sa femme...encore et encore...une justice de fou.
Une licence venue à l'esprit de son auteur en constatant qu'en Australie, lorsque le pays a été coupé du robinet à pétrole Ricain, les gens sont devenus fous et violents, rien que pour obtenir leur précieux carburant (les Australiens ont été les seuls, sur la planète, à avoir eu les bollocks nécessaires pour hasarder un "non" lorsque les US ont affirmé "dorénavant la monnaie mondiale, notre $, n'est plus convertible en or, prenez notre petroPQ et soyez heureux).
Enfin bon revenons au film :
Qu'est-ce que vient faire cette fichue touche d'espérance bien appuyée dans un univers censé être foutu d'avance ?
Même les War Boys ne sont plus les archi connards ultra-violents dénués d'empathie, irrécupérables violeurs et assassins, juste bon à légitimer le plaisir sadique de leur exécution, mais deviennent de pauvres petits ch'ti mimis pauvres petits garçons manipulés par un gros méchant vilain tout plein qui les manipule façon gourou.
Et comble du délire, des femmes utlisées comme des objets et des reproductrices, toutes ch'ti mimi elles aussi, dénuées, mais alors totalement dénuées de haine ou de ressentiment pour leurs tortionnaires.
Là du coup, je perds totalement le plaisir sadique qui est le mien lorsque je vois des enfoirés ultra-violents censés être irrécupérables se faire dézinguer, parce que bon l'empathie je connais, on me présente les war boys comme des enfants soldats manipulés et victimes, je marche et je compatis.
De plus, mon sentiment d'incrédulité s'éveille en voyant les nymphètes superwomen se sortir sans trauma ni crainte ni haine d'une situation d'enfermement absolue.
J'ai bien vu et compris ce que vous avez tous vu et compris, sauf qu'en ce qui me concerne, je n'étais pas venu voir ça, j'étais venu voir un Mad Max !
Le fait est que de surcroit, je ne marche pas une seconde devant ce genre de messages.
«La femme est l'avenir de l'homme » façon Gandhi, non je n'y crois pas du tout. 
Sérieusement, une société matriarcale, pas besoin d'imaginer ce que ça pourrait donner puisqu'on le sait déjà : il s'agissait de l'organisation des sociétés néolithiques.
La culture, le savoir, la connaissance, la démocratie...tout ceci a été inventé par des sociétés patriarcales, les Grecs notamment, lesquels étaient de légendaires phallocrates jusqu'à l'homosexualité et la péderastie.
Il a fallu des millénaires pour que la civilisation émerge du matriarcat originel.
Là, nous présenter la figure du patriarcat sous la caricaturale du père abusif tortionnaire et manipulateur, emprisonant les reproductrices, inventant le mensonge d'un paradis futur (tel celui des civilisations du livre), emprisonnant ses enfants dans une adoration totale...bon soyons sincères, je trouve cela fun, marrant, franchement drole et bien fait...vraiment bien fait. Leur religion de la bagnole, du volant, évoquent la prise de pouvoir originelle sur le soleil. Se chromer la tronche, prendre les autres fidèles de la secte en témoin de son martyre...non sérieusement c'est vraiment bien pensé et marrant.
Mais alors opposer à ce patriarcat dénaturé des nymphettes qui proposent un avenir fait de plantation, d'amour et d'eau fraiche, l'espoir d'un retour à la nature assassinée par les hommes où même un type bien comme Max n'aurait pas sa place non là pour moi ça coince.
Cela correspond bien à une symbolique reposant sur quelque chose, l'espoir d'un renouveau et un retour au féminin après l'échec patent de l'homme et du principe masculin.
Disons que sur ce point, je ne marche pas.
Voir la bêtise crasse et morbide des hommes finissant de se massacrer sur les dernières routes de la planête, Max buter les pires d'entre eux et sauver ceux qui restent à sauver -pour un temps- pour moi ça va.
Mais cette fable qui m'ôte le plaisir direct du carnage en allant jusqu'à me faire compatir vis à vis de ces pauvres ch'ti War Boys sans me faire croire à son propos finalement exagérément optimiste là non...


Bon désolé...c'était long et façon spoiler mais je tenais à expliquer pourquoi j'éprouve un ressenti en demi-teinte : j'ai vraiment aimé le film, le reverrai surement mais je bute vraiment sur ce qui vous a fait l'aimer.
Boc21
 
Messages: 1459
Inscription Forum: 08 Avr 2010 22:14
  • offline

Message » 16 Nov 2015 12:05

Salut Boc 21,

Perso, je n'ai pas de problème avec la porte qu'ouvre Miller sur un espoir. Dans le sens où ça ne m'a pas gâché le plaisir bien que je comprenne tout à fait que ça puisse être le cas. J'ai aimé ça car c'est tout simplement écrit et réalisé avec beaucoup d'intelligence et de cohérence.

Mais sur le fond, je me rends compte que j'ai insidieusement adhéré à son propos (même si je ne l'ai pas écrit) alors même que je ne suis pas du tout certain que la femme soit l'avenir de l'homme. J'en sais même rien du tout. Et c'est ton regard qui m'a permis de m'en rendre compte, ce qui est intéressant. En tout cas sujet à fort potentiel polémique car le poète semble, lui, y croire dur comme fer ! ;)

Je posais la question de savoir si certaines scènes conféraient à la niaiserie voir à la naïveté et ce même, peut être, à l'œuvre dans son ensemble... (les ch ti mignons war boys et gentilles nymphettes, comme tu dis en particulier).

J'ai adhéré car Fury Road est construit sur l'outrance. Et comme souligné de façon appuyée par Nikolaie, en passant par des images et des figures évocatrices. Nous sommes moins dans la dialectique que dans la symbolique. Tout le film est comme ça. Alors évidement il est toujours possible d'imaginer des traitements spécifiques alternatifs des personnages dont tu parles mais si par exemple on aime la scène où le Maitre du Moulin à balles (je crois qu'il s'appelle comme ça...) devenu aveugle, canarde dans tous les sens en nous disant en substance qu'il "rend la justice", alors on pourra dire que cette outrance peut fonctionner. La folie de Max le globulard en figure de proue d'un véhicule de la mort est un autre exemple.

Et c'est la que fond et forme avancent de concert : la barbarie est outrance (l'actualité nous le rappelle...) et ses icônes s'impriment en négatif de celles de la civilisation et de ses héros (les girls et leur mignon - mais pas Max et c'est une belle subtilité). Ce n'est même pas de la caricature finalement... Lorsque ça fonctionne comme pour moi, on trouve ça moins cucul.
Dernière édition par Unjeff le 16 Nov 2015 15:27, édité 2 fois.
Unjeff
 
Messages: 1975
Inscription Forum: 28 Nov 2006 12:45
Localisation: Ailleurs
  • offline

Message » 16 Nov 2015 14:44

Une question intéressante :

There was really no swearing at all, very brief nudity and hardly any bloody violence. The violence was mostly car wrecks and fist fighting. Some gun shots but almost no blood. I'm curious how it got the R rating.


https://www.reddit.com/r/movies/comment ... been_pg13/
Emmanuel Piat
Contributeur HCFR 2016
 
Messages: 10416
Inscription Forum: 10 Oct 2000 2:00
Localisation: Besançon, FRANCE
  • offline

Message » 16 Nov 2015 15:45

D'ailleurs, c'est assez amusant : La scène qui aurait pu être vraiment gore (Max est lié à un War Boys par des menottes, il tente de tirer dans le poignet du war Boys pour lui faire exploser et se libérer) a été auto-censurée par...le flingue lui-même qui fait un long feu (la poudre brule mais le coup ne part pas) :mdr:
Boc21
 
Messages: 1459
Inscription Forum: 08 Avr 2010 22:14
  • offline

Message » 16 Nov 2015 18:52

Tout est détaillé là :

http://www.imdb.com/title/tt1392190/parentalguide

La rubrique "Sex & nudity" est chaude de chez chaude, houlala je ne m'en remets pas :wink: . Le type a dû regarder la nana en haut de son pylone en mode image par image et avec une loupe... Qd à la scène coupée, je suis encore tout émoustillé. Heureusement qu'il n'y avait pas un vieux catalogue de la Redoute qui trainait sur une étagère... Et il n'y a même pas de Drug. "none", c'est pas un peu décevant non ?

Voilà, c'est tout ce qu'ils ont trouvé pour arriver à

MPAA:
Rated R for intense sequences of violence throughout, and for disturbing images

A ce rythme là, on peut tout mettre en R...

Ce faux R n'est qu'un coup de pub faisant croire que... Et à l'arrivée, rien de plus qu'un opéra rock légèrement couillu... pardon fendu...
Emmanuel Piat
Contributeur HCFR 2016
 
Messages: 10416
Inscription Forum: 10 Oct 2000 2:00
Localisation: Besançon, FRANCE
  • offline

Message » 17 Nov 2015 9:31

Consternant.
Unjeff
 
Messages: 1975
Inscription Forum: 28 Nov 2006 12:45
Localisation: Ailleurs
  • offline

Message » 17 Nov 2015 10:28

Par contre je suis étonné de cela :

Alcohol/Drugs/Smoking
None

Il y a pourtant bien consommation de drogue dans le film. Et pas que les fumées des échappements. Perfusion notamment. Mais aussi le spray chromé.
Keron
 
Messages: 23563
Inscription Forum: 26 Mar 2002 2:00
Localisation: PANDA LAND
  • online

Message » 17 Nov 2015 13:29

Le premier Mad Max était un pur film d'exploitation Australien , deplus subventionné par le gouvernement pour promouvoir le cinema au début des années 70 , il y a eu un grosse vague de films d'exploitation avant que le gouvernement ne ferme les vannes .

Mais les actrices qui ont joué dans ces films ne tiennent plu trop a en parler (car la plupart n'assument pas s’être dénudé), il y a un documentaire sur cette période:

Not Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation!
jhudson
 
Messages: 14140
Inscription Forum: 27 Mar 2006 15:52
  • offline

Message » 18 Nov 2015 14:26

D'une actualité folle ce film. :siffle:
lag@uffre
 
Messages: 3470
Inscription Forum: 04 Oct 2006 18:35
Localisation: Paris
  • offline

Message » 18 Nov 2015 18:52

pourrais tu être plus explicite ?
laurent martiarena
 
Messages: 2978
Inscription Forum: 12 Aoû 2013 13:07
Localisation: vernegues, bouches du rhône
  • offline

Message » 18 Nov 2015 21:39

Non mais pour ceux qui ne voyait pas de profondeur dans ce film, il a très bien traité de la question de l'embrigadement avec les War Boys, qui m'avaient beaucoup fait penser aux djihadiste salafistes. Au lieu parler de bas-instincts, que l'homme est foncièrement mauvais, qu'il y a des grands méchants et gnagnagni et gnagnagna ..., il montre clairement comment une envie qui peut être saine peut être flattée pour mieux être détournée. Quand tu te renseignes sur le processus d'embrigadement, les profils sont loin de ce que l'on imagine souvent.
lag@uffre
 
Messages: 3470
Inscription Forum: 04 Oct 2006 18:35
Localisation: Paris
  • offline

Message » 19 Nov 2015 2:51

Boc21 a écrit:Bon ça y est, j'ai vu ce nouveau Mad Max et sincèrement, mon sentiment sur ce film est globalement enthousiaste mais...un peu mitigé.
Etonnement, ce qui m'a laissé dubitatif et m'a presque franchement déplu est précisément ce qui vous l'a fait aimer :-?

j'ai adoré l'évocation de la folie des War Boys, leur drogue qui leur chrome la gueule, les tambours de guerre, le guitariste taré monté sur élastiques, ce fanatisme de zélotes qui remplit leur existence jusqu'au sacrifice final en hurlant "Witnnnnnneeeesssssssss"... sérieusement il manquait plus qu'un simulacre de téléphone portable pour se faire un selficide et on était bons...
Franchement, les War Boys et leurs véhicules m'ont même rappellé les Orks dans l'univers de Wharammer 40 000 :mdr:
Bref le début du film m'a vraiment mis en transe :love:

Jusque là, à mes yeux émerveillés par la représentation de tant d'idiotie chronique caricaturant à l'extrème l'imbécilité crasse de notre temps, tout va trèèèèès bien.
Mais cela ne va pas durer...
Reprenons.
Ces abrutis de War Boys s'en prennent à un Max encore plus Mad et polytraumatisé que d'habitude ( ce qui est logique : trainer sa solitude dans un désert sans avenir et un passé qui se rappelle sans cesse à nous est plus que pertubant).
Max essaye de s'échapper, se fait rechoper, finit en perfusion vivante (ça s'appelle un Globulard) attaché à une bagnole. L'idée est idiote, débile au dernier degrès mais on aura compris que les War Boys sont complètement cintrés -j'adore.
Lorsque se déroulent ces évênements, une nana et d'autres un peu moins tarées que les locaux veulent fuir cette bande de fous, ok, là je me dis que l'on va avoir de la bonne course poursuite, que cela va péter dans tous les sens.
Et effectivement pendant quelques temps ça sent bon le mad max 2 avec des images sublimes et du War Boys qui se fait allumer par un autre gang de tarés mais ensuite...ensuite...
Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire what the fuckesque ?????

L'univers de Mad Max, à mes yeux, c'est « the road » en sévèrement burné, sauf que la nature est déjà crevée depuis longtemps. Et le héro est un flic presque aussi fondu que les fous qu'il poursuit, presque aussi fou, non seulement parce qu'il conduit lui aussi comme un dingue mais parce que son application de la loi et de la justice consiste à arretter -mais seulement dans le sens « stopper leurs véhicules »- les timbrés de la route avant de les buter pour éviter qu'ils fassent d'autres victimes.
Etre le juge, juré et exécuteur, même pas d'une civilisation ou d'un état mais de ceux qui ont tué sa femme...encore et encore...une justice de fou.
Une licence venue à l'esprit de son auteur en constatant qu'en Australie, lorsque le pays a été coupé du robinet à pétrole Ricain, les gens sont devenus fous et violents, rien que pour obtenir leur précieux carburant (les Australiens ont été les seuls, sur la planète, à avoir eu les bollocks nécessaires pour hasarder un "non" lorsque les US ont affirmé "dorénavant la monnaie mondiale, notre $, n'est plus convertible en or, prenez notre petroPQ et soyez heureux).
Enfin bon revenons au film :
Qu'est-ce que vient faire cette fichue touche d'espérance bien appuyée dans un univers censé être foutu d'avance ?
Même les War Boys ne sont plus les archi connards ultra-violents dénués d'empathie, irrécupérables violeurs et assassins, juste bon à légitimer le plaisir sadique de leur exécution, mais deviennent de pauvres petits ch'ti mimis pauvres petits garçons manipulés par un gros méchant vilain tout plein qui les manipule façon gourou.
Et comble du délire, des femmes utlisées comme des objets et des reproductrices, toutes ch'ti mimi elles aussi, dénuées, mais alors totalement dénuées de haine ou de ressentiment pour leurs tortionnaires.
Là du coup, je perds totalement le plaisir sadique qui est le mien lorsque je vois des enfoirés ultra-violents censés être irrécupérables se faire dézinguer, parce que bon l'empathie je connais, on me présente les war boys comme des enfants soldats manipulés et victimes, je marche et je compatis.
De plus, mon sentiment d'incrédulité s'éveille en voyant les nymphètes superwomen se sortir sans trauma ni crainte ni haine d'une situation d'enfermement absolue.
J'ai bien vu et compris ce que vous avez tous vu et compris, sauf qu'en ce qui me concerne, je n'étais pas venu voir ça, j'étais venu voir un Mad Max !
Le fait est que de surcroit, je ne marche pas une seconde devant ce genre de messages.
«La femme est l'avenir de l'homme » façon Gandhi, non je n'y crois pas du tout. 
Sérieusement, une société matriarcale, pas besoin d'imaginer ce que ça pourrait donner puisqu'on le sait déjà : il s'agissait de l'organisation des sociétés néolithiques.
La culture, le savoir, la connaissance, la démocratie...tout ceci a été inventé par des sociétés patriarcales, les Grecs notamment, lesquels étaient de légendaires phallocrates jusqu'à l'homosexualité et la péderastie.
Il a fallu des millénaires pour que la civilisation émerge du matriarcat originel.
Là, nous présenter la figure du patriarcat sous la caricaturale du père abusif tortionnaire et manipulateur, emprisonant les reproductrices, inventant le mensonge d'un paradis futur (tel celui des civilisations du livre), emprisonnant ses enfants dans une adoration totale...bon soyons sincères, je trouve cela fun, marrant, franchement drole et bien fait...vraiment bien fait. Leur religion de la bagnole, du volant, évoquent la prise de pouvoir originelle sur le soleil. Se chromer la tronche, prendre les autres fidèles de la secte en témoin de son martyre...non sérieusement c'est vraiment bien pensé et marrant.
Mais alors opposer à ce patriarcat dénaturé des nymphettes qui proposent un avenir fait de plantation, d'amour et d'eau fraiche, l'espoir d'un retour à la nature assassinée par les hommes où même un type bien comme Max n'aurait pas sa place non là pour moi ça coince.
Cela correspond bien à une symbolique reposant sur quelque chose, l'espoir d'un renouveau et un retour au féminin après l'échec patent de l'homme et du principe masculin.
Disons que sur ce point, je ne marche pas.
Voir la bêtise crasse et morbide des hommes finissant de se massacrer sur les dernières routes de la planête, Max buter les pires d'entre eux et sauver ceux qui restent à sauver -pour un temps- pour moi ça va.
Mais cette fable qui m'ôte le plaisir direct du carnage en allant jusqu'à me faire compatir vis à vis de ces pauvres ch'ti War Boys sans me faire croire à son propos finalement exagérément optimiste là non...


Bon désolé...c'était long et façon spoiler mais je tenais à expliquer pourquoi j'éprouve un ressenti en demi-teinte : j'ai vraiment aimé le film, le reverrai surement mais je bute vraiment sur ce qui vous a fait l'aimer.

Moi aussi, mais je ne le reverrai pas. J'ai failli m'endormir... malgré le bruit et la fureur. Image
Snatcher
 
Messages: 608
Inscription Forum: 26 Fév 2006 3:11
Localisation: Twilight zone
  • offline

Message » 16 Déc 2015 10:01

L'année touche doucement à sa fin, et j'en tire déjà un étrange bilan : le film qui m'a le plus marqué en 2015, c'est Mad Max Fury Road.

Je ne me remets pas de son imaginaire développé (il y a quand même une bonne idée toutes les 3 minutes par moment, l'univers des War boys, des "globules", des mères nourricières, etc...), de sa mise en image d'une modernité folle, de sa bande son monstrueuse, l'agressivité démentiel pour un blockbuster, la noirceur général qui contraste avec la lumière permanente du désert, les cascades spectaculaires à l'ancienne, le casting réussi... La force de cette histoire qui raconte tellement de choses avec si peu de dialogues... La férocité de la mise en scène...

J'adorais les Mad Max (en fait le 1 et 2 surtout), mais là c'est au-dessus. Je déteste les reboots, rien que le nom me fait fuir toute envie d'aller voir un film. Pourtant, parce que c'est Mad Max et que c'est Miller, j'ai regardé. Et ce nouveau Max là surpasse en tout la création originelle. Une vraie démence palpable, un jeu subtil, une dangerosité qu'on ressent presque physiquement, une animalité même ! Alors certes ce Max là ne pilote pas (encore) sa bagnole légendaire mais que c'est viscéral ce film !

Bref, quand je dresse le bilan de l'année passée et des films vus, celui-ci revient en permanence, et s'impose comme la vraie surprise de l'année à mes yeux. Quelle claque...
Et puis ce thème musical hante mes oreilles depuis des mois :
https://www.youtube.com/watch?v=MgYnKu8RYAU
(à partir de 3 minutes)
ketzal
 
Messages: 1345
Inscription Forum: 01 Déc 2003 1:01
Localisation: Mon antre.
  • offline


Retourner vers 7ème Art

 
  • Articles en relation
    Dernier message