Passengers
Date de sortie : 28 décembre 2016
Réalisateur : Morten Tyldum
Casting : Chris Pratt, Jennifer Lawrence, Lawrence Fishburn, Michael Sheen
Genre : SF romantico-intimisto-catastrophique
Synopsis : Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…
(source Allociné)
Bande-annonce :
Vu samedi après-midi en compagnie de 2 de mes (grands) enfants.
Initialement on ne savait pas trop quoi aller voir. J'avais mis un veto irrévocable sur le 3eme volet de xXx, ainsi que Assasin's Creed, tandis que mon fils faisait la moue par rapport à Star Wars : Rogue One. Après moults délibérations et visionnage de BA, le consensus se fait sur "Passengers" : mon fils y voit quelques scènes d'action, ca lui va; ma fille aime bien Jennifer Lawrence, allez hop ! et moi bah le synopsis me paraissait plutôt flatteur.
Si j'insiste sur cette histoire de bande-annonce et de synopsis, c'est tout simplement parce qu'ils nous ont bien induits en erreur.... pour le plus grand malheur de mon fils, alors que de mon côté j'y ai vu une agréable surprise (ma fille est restée prudemment neutre ).
Difficile d'en dire beaucoup plus sans spoiler, mais je vais essayer.
C'est surtout la deuxième partie de la bande-annonce qui est trompeuse : elle augure d'une action relativement présente, mais il n'en est rien : ce film est en vérité une sorte de "huis-clos spatial", avec un rythme très lent durant presque les 3/4 de sa durée et où les seules scènes d'action ne tournent pas autour de personnages et de conflits, mais résultant plutôt d'une interaction humains/technologie.
L'affiche du film, elle, est assortie de cette phrase énigmatique "ils ne se sont pas réveillés par hasard".
Bref, malgré les surprises de la BA et "l'inexactitude" du synopsis, je dois dire que j'ai bien aimé ce film. La réalisation est à la fois sobre et inventive, laissant la place belle aux décors et à certaines scènes grandioses (l'assistante personnelle holographique, la sortie spatiale, la piscine qui passe en zero G...). le rythme est lent, mais amène plutôt bien la psychologie des protagonistes. Seule la fin m'a parue vite expédiée et trop facile, une déception d'autant qu'on aurait pu s'attendre à un petit twist final.
Une fois admis le principe que Jim et Aurora risquent bien , contraints et forcés ou pas, de passer un sacré bout de temps ensemble, on se laisse aller à vouloir deviner quels vont être les grains de sable qui vont pouvoir enrayer cette belle mécanique.
Ce qui m'a réellement bluffé également, c'est la très belle performance d'actrice de Jennifer Lawrence. Ne connaissant d'elle que son personnage de Mystique dans X-Men ou surtout celui de Katniss dans les Hunger Games ( je ne les ai jamais vus en entier), j'avoue que j'avais d'elle une image plutôt réductrice de "nunuche" et d'actrice pour film d'ados, mais dans Passengers elle sait révéler et montrer une vraie palette d'émotions et de naturel, même si par certains moments, le trait larmoyant est un tantinet forcé, sans doute pour apitoyer le spectateur devant sa condition de "décongelée involontaire"... Et puis, avouons-le, elle n'est pas désagréable à regarder, loin de là
Chris Pratt ne s'en sort pas mal non plus. Il a le bon goût de ne pas en faire trop, tout en rendant crédible son personnage de naufragé résigné. Ses échanges avec le barman androïde (Michael Sheen) ponctuent le film d'une touche sympathique.
Quant au rôle de Gus, tenu par Lawrence Fishburne (la vache, il a pris de l'embonpoint ), j'avoue que je suis resté perplexe vis-à-vis de sa légitimité . Certes, à l'instar d'un jeu video, on pressent que c'est un élément déclencheur permettant d'accéder à des ressources jusque là inaccessibles, mais quitte à pousser à l'extrême le concept du couple de naufragés, sans aucune autre présence humaine , n'aurait-il pas été mieux de carrément le remplacer par une "machine" ou un terminal par exemple ? Personnellement (et même si j'adore Lawrence Fishburne), je pense que le personnage n'était pas réellement indispensable au déroulement du film.
Au final, croyant être embarqué dans une aventure de SF comme il en existe de plus en plus, on se retrouve finalement au coeur d'une aventure avant tout... humaine et sentimentale qui s'appuie sur le thème pas si évident de la solitude (d'aucuns verront dans Passengers certaines analogies avec "Seul au monde") et de ce qu'elle est capable de déclencher chez un humain normalement constitué, le tout dans un environnement qui peut à la fois tout offrir et Se montrer d'une froideur absolue.
Une bien jolie surprise en ce qui me concerne.