Sledge Hammer a écrit:Si si... il a tort. Il sort tout un baratin sur le fait que l'Europe était passée au 1.75:1 quand les Américains avaient favorisé le 1.85:1 (quand il mentionne les "colonies", c'est l'Amérique, rapport au XVIIIème siècle tout ça)
Aurais-tu un exemple de film européen fait dans les années 60 en 1.75:1 ? J'ai été surpris quand j'ai revu un bout d'"Un crime dans la tête" l'autre jour à cause des bandes noires à gauche et à droite. Et il s'avère que c'est effectivement un film tourné en 1.75:1. Mais un film américain de 1962.
En fait, les Américains sont passés très vite à deux formats principaux, le 1.85:1 hérité de Panavision et le Scope, durant les années 60. Beaucoup de projecteurs n'étaient équipés que pour passer ces formats là convenablement (plus le 1.37:1, qui restait de mise pour les pubs ou les séances dans les drive-in). Quand les premiers James Bond sont sortis aux USA, ils ont effectivement été recadrés. Les exploitants n'ont jamais été trop regardants sur les intentions d'origine et de toute façon peu de réalisateurs avaient vraiment des cadrages au cordeau. D'ailleurs, les films étaient souvent photographiés pour tenir le coup dans différents ratio.
En Europe, il y avait plus de latitude. On pouvait trouver du 1.37:1 (Rohmer y tenait, par exemple), du 1.60:1, du 1.66:1, du 1.85, du 2.0:1, du Scope, etc. Et les consignes de format étaient un peu mieux respectées à la projection.
Kubrick est un photographe de formation, qui a passé des années à prendre des photos en 3:2. Il avait l'habitude des formats carrés et la photo de Lolita, Dr Folamour et d'Orange mécanique indique que le 1.66:1 lui convenait. Et même si les salles de cinéma n'avaient pas toujours les caches, ça restait un format relativement répandu dans les projections européennes.
Je pense que pour Barry Lyndon, ses exigences ont été négligées aux États-Unis parce que le format était effectivement en voie d'abandon là-bas et ce qui était possible à l'époque d'Orange mécanique ne l'était plus trois ou quatre ans après. Et de toute façon, le film y a été un flop.
En dehors de la parole de Leon Vitali, tout indique qu'on aurait pu transférer le film en 1.66:1. Ça n'est pas parce que la réalité des conditions de projection aux USA ont fait que Barry Lyndon a été recadré que le Blu-ray devait l'être.
J'ai jamais mentionné le 1.75:1. Harris dit dans son article qu'en Europe les projections se faisaient encore en 1.66:1; alors qu'aux USA le format était abandonné au profit du 1.85:1.
1.66:1 was an aspect ratio that ended here in the Colonies c. 1953, with films like Rear Window. By 1954, Paramount's VistaVision had set 1.85:1 as a perfunctory standard. Columbia and other studios followed suit. By 1975 few theaters were able to run at 1.66, as standards were 1.85 and 2.35. Not long after, the standard for some theaters unfortunately became 2:1. That made things easy. Crop both spherical films as well as scope productions to the same imagery.