salut à tous,
c'est marrant la quasi omniprésence de Karajan parmi vos favoris...comme quoi, même dans sa tombe, il continue son oeuvre marketing, bien aidé par sa tendre épouse Éliette (française) et par DG qui remet le couvert régulièrement...
trève de plaisanterie, Karajan, surtout dernière moutures (c'est à dire en fait depuis le mileu des années 70), passait son temps à réenregistrer pour la Xè fois sa discographie pourtant déjà très vaste...prétexte utilisé : la progression des techniques d'enregistrements dont il était particulièrement féru....un exemple : les symphonies de Beethoven dont on dispose d'au moins quatre intégrales de lui. Plus ces intégrales sont récentes, mieux elles sont enrégistrées, c'est indéniable, mais plus elles sont "cliniques", parfaites d'un point de vue mise en place instrumentales, mais d'une froideur peu commune.....on a l'impression qu'il cherchait à tirer la philharmonie de berlin toujours plus haut, plus vite, plus loin, Monsieur plus quoi...sauf en ce qui concerne l'émotion...
pour ces symphonies, ré-écoutez plutôt ses deux premières intégrales, l'une du début des années 50 chez EMI (avec le philharmonia), l'autre de 62-63 chez DG.....Karajan est encore capable d'émotions, n'est pas encore pourri par le Marketing et n'avait peut-être pas encore acheté ses avions, ses voitures de course, etc....
dans ses enregistrements plus récents, à mon sens, seul peut-être le Sacre du Printemps de 73 chez DG est un monument à écouter en boucle par sa maitrise orchestrale... l'oeuvre se prête bien à ce genre de direction, et il est difficile d'écouter une autre version (sauf boulez et cleveland toujours chez DG) sans s'arrêter au bout de trois minutes, tant Karajan sait retranscrire la sauvagerie de cette partition....
Dans le DVD de Monsaingeon sur Menuhin, il est frappant d'entendre Menuhin parler de Karajan (ils ne se sont jamais entendus) et dire qu'il n'était devenu vivable et humain qu'à partir du moment où il était gravement malade et qu'il souffrait le martyre pour se déplacer et diriger quand même..son tout dernier enregistrement de la 7è ou 8è de Bruckner est paraît-il somptueux et enfin humain...
toujours pour les symphonies de beethoven, si on prête pas trop d'importance à la qualité sonore, Furtwängler dépasse tout ce que l'on peut attendre de ces partitions...ouais c'est dégueu comme son (sauf les dernières moutures enregsitrées en studio chez EMI, mais il n'aimait pas le studio), oui ça tousse puisque ce sont des prises de son de concert....mais l'émotion est là, l'orchestre et le chef se donnent à donf !!! il y à un souffle de démesure qui donne, même en connsaissant par coeur ces enregistrements, les larmes aux yeux....
Furtwängler dirigeait avec ses tripes, là où Karajan le faisait avec son porte-monnaie...
Sinon, Harnoncourt, illuminé, insufflant la vie à tous les enregistrements qu'on connait de lui... ce mec là a plus apporté aux symphonies de Beethoven en une intégrale que Karajan en quatre ; Harnoncourt, c'est un mélange de Furtwängler (en différent) et de Toscanini (en mieux)
quant à Gould, je crois que les Goldberg figurant sur le DVD doit être, à de toutes petites exceptions près, basé sur les mêmes prises que la version CD de 1981, il serait d'ailleurs intéressant de comparer les deux.... ce DVD est en fait, perturbant, car cette version, à mon sens (le CD) est à écouter les yeux fermés pour savourer chaque note distillée par Gould, et là, on peut l'imaginer à moitié couché sur son piano, ses mains virevoltant un peu partout, assis sur sa chaise percée....et lorsqu'on le voit sur la version DVD, je pense qu'en fait ça perturbe plutot qu'autre chose..mais rien n'empêche de le regarder/écouter/savourer/déguster en boucle....<p>[This message has been edited by BrunoLev (edited 21-08-2001).]
(et de place)
