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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

contre télérama

Message » 13 Aoû 2002 23:08

Le fait d'être contre l'esprit du magazine Télérama ne m'empêche pas d'avoir une culture (propre) que j'estime pour mon age (30 ans) et mon parcours d'autodidacte pas trop mal. J'ai pu comprendre que mes réactions était celle d'un beauf amateur de télé poubelle et pourtant j'en suis diamétralement opposé...Comme quoi à cataloguer les gens comme les revues on se trompe...C'était volontairement caricatural de dire que Télérama était le journal bien pensant par excellence(un peu de provoc dans un forum ça stimule des réactions comme les votres et c'est bien ça permet d'échanger des idées...). Pourtant c'est quand même ce qui se dégage de celui-ci quand on le lit en tout cas pour moi. Tout n'y est pas mauvais(bien au contraire) mais lire Télérama me donne l'impression que c'est très " France d'en haut " et c'est insupportable... ça doit être un reste d'adolescence...
HASKIL que veut dire "Si j'en juge par les commentaires émis sur le répertoire que je connais très très bien par certains, c'est parfois même tragique!".
Un peu de clarté ne nuit jamais à l'intéret d'une pensée...
A bientôt.
Nicolas
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Message » 14 Aoû 2002 9:18

En langage clair : ils sont incompétents et n'entendent rien! Un exemple, le disque Fauré de Koon Woo Paik chez Decca : il a reçu toutes les récompenses, sauf celle du Monde de la musique. Dans le MDM, c'est Jean Roy qui a fait la critique : né en 1917, bon pied bon oeil, c'est un grand spécialiste de la musique française. Lui a fait des réserves sur tels et tels points de l'interprétation du pianiste. Comme c'est un homme d'une gentillesse incroyable, il a mis quatre étoiles et s'en est tenu à un commentaire aimable. Cependant, son papier ne donne pas envie d'acheter ce disque.
Si j'avais eu à le critiquer pour Diapason, je lui aurais mis 1 Diapason et l'aurait descendu en flèche, car ce disque est très mal joué et très mal interprété : tous les défauts de la mauvaise interprétation fauréenne y sont réunis : tempos trop lents, nuances chichiteuses, pédale envahissante...
Dans Répertoire, Laurent Bartel à mis un dix. Curieusement, il regrette que la Ballade figure dans ce disque. Il trouve l'oeuvre un peu fade, un peu déplacée dans un disque qui regroupe des grandes oeuvres de Fauré... En fait, il ne s'en rend pas compte, mais c'est le jeu de Paik qui donne ce visage doucereux à une oeuvre qui ne l'est pas du tout quand elle est bien jouée...
Dans Diapason, critique dythirambique par un ami du pianiste...

Tu vas peut-être penser : "il est prétentieux Haskil, c'est peut-être les autres qui ont raison?" Et bien non, c'est aussi parce que j'ai travaillé ces oeuvres... sous la férule de la petite fille de Marguerite Hasselmans, qui aura été la compagne de Fauré toute sa vie... Et qu'elle m'a transmis l'amour de cette musique et la bonne façon de l'interpréter (sauf que j'en suis moi-même incapble!) : grand, droit, timbré, tempos vifs, sans rallentendos sentimentaux, sans chichis... et aussi, il suffit d'écouter les grands interprètes fauréens : Vlado Perlemuter, Yvonne Lefébure pour saisir la grandeur, le côté farouche des derniers opus de Fauré, pour saisir la complexité de son langage harmonique... Eux et aussi Casadesus et même Horowitz dans le 13e Nocturne.

Et des exemples comme ceux-là, j'en ai plein ma besace...

Alain :wink:
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Message » 14 Aoû 2002 9:44

En langage clair : certains sont incompétents et n'entendent rien!

Un exemple, le disque Fauré de Koon Woo Paik chez Decca : il a reçu toutes les récompenses, sauf celle du Monde de la musique. Dans le MDM, c'est Jean Roy qui a fait la critique : né en 1917, bon pied bon oeil, c'est un grand spécialiste de la musique française. Lui a fait des réserves sur tels et tels points de l'interprétation du pianiste. Comme c'est un homme d'une gentillesse incroyable, il a mis quatre étoiles et s'en est tenu à un commentaire aimable. Cependant, son papier ne donne pas envie d'acheter ce disque.
Si j'avais eu à le critiquer pour Diapason, je lui aurais mis 1 Diapason et l'aurait descendu en flèche, car ce disque est très mal joué et très mal interprété : tous les défauts de la mauvaise interprétation fauréenne y sont réunis : tempos trop lents, nuances chichiteuses, pédale envahissante...

Dans Répertoire, un dix. Curieusement, le critique regrette que la Ballade figure dans ce disque. Il trouve l'oeuvre un peu fade, un peu déplacée dans un disque qui regroupe des grandes oeuvres de Fauré... En fait, il ne s'en rend pas compte, mais c'est le jeu de Paik qui donne ce visage doucereux à une oeuvre qui ne l'est pas du tout quand elle est bien jouée... Les autres oeuvres résistent à peu près au mauvais traitement infligé par ce pianiste : il faut vraiment savoir pour entendre que ça ne va pas du tout...

Dans Diapason, critique dythirambique par un ami du pianiste...

Tu vas peut-être penser : "il est prétentieux Haskil, c'est peut-être les autres qui ont raison?" Et bien non, c'est aussi parce que j'ai travaillé ces oeuvres... sous la férule de la petite fille de Marguerite Hasselmans, qui aura été la compagne de Fauré toute sa vie... Et qu'elle m'a transmis l'amour de cette musique et la bonne façon de l'interpréter (sauf que j'en suis moi-même incapble!) : grand, droit, timbré, tempos vifs, sans rallentendos sentimentaux, sans chichis, en respectant le texte... et aussi, il suffit d'écouter les grands interprètes fauréens : Vlado Perlemuter (toujours vivant, il vient de fêter ses 98 ans, a créé pour Fauré le 13e Nocturne en 1921! et Fauré vénérait son jeu...), Yvonne Lefébure pour saisir la grandeur, le côté farouche des derniers opus de Fauré, pour saisir la complexité de son langage harmonique... Eux et aussi Casadesus et même Horowitz dans le 13e Nocturne.

Et des exemples comme ceux-là, j'en ai plein ma besace... La même chose va se reproduire pour les disques Fauré de Germaine Thyssens-Valentin réédités par Testament... Les critiques seront fabuleuses... Or, dans les barcarolles, le jeu est tellement mou et flou qu'on a parfois du mal à les reconnaître... Les Nocturnes sont mieux, m'enfin, c'est pas ça... Bien mieux que Paik cependant qui a produit le plus mauvais disque Fauré qui soit et je les connais presque tous : à l'exception de ceux d'Albert Ferber, de Carmen Guibert, de Kathleen Long... Et j'ai cent fois parlé de Fauré avec le cher Vladlopourlemoteur et Yvonne Lefébure... à qui j'ai fait découvrir un nocturne qu'elle n'avait jamais joué, qu'elle a illico enregistré et elle me rend hommage dans le texte de la pochette de son disque! Donc, je pense pouvoir parler de cette musique...

Il n'y a pas longtemps, je reçois un coup de fil : "que penses-tu de ce disque?" 'énormément de bien, ça fait trois fois que j'écoute ce disque tellement je le trouve extraordinaire'. "tu peux faire la critique, car nous l'avons écouté et sommes d'accord avec toi, hélas!, le papier que nous avons reçu est couci-couça.". j'ai donc fait le papier. Et le disque Schubert de ce pianiste britannique inconnu ici a reçu un Diapason d'or... Du coup, son agent m'a envoyé la liste de ces concerts en Grande-Bretagne et un jugement de Brendel sur lui : Waou! Carrière énorme. Il joue dans les séries les plus prestigieuses, avec les plus grands chefs et les plus grands orchestres... comme quoi...

Cela dit, je me suis trompé comme tout le monde : j'ai fait une mauvaise critique des concertos de Chopin par Zimerman. Je continue de trouver ces disques chichiteux en diable, maniérés comme c'est pas permis, cependant ce n'est pas rien non plus et ce pianiste va au bout de ses idées et son interprétation est cohérente avec elle-même. Ce serait à refaire, je serais plus nuancé... ce qui d'une certaine façon serait plus dévastateur encore... Mais l'avalanche de prix reçus dans le monde entier pour ce disque me laisse totalement interdit. Une autre exception : un grand critique italien, professeur d'interprétation et de littérature pianistique au conservatoire de Milan a publié un papier à l'ironie ravageuse sur ses disques.

A noter que Répertoire s'est fait avoir par Zimerman dans un entretien. Le pianiste y dit qu'il a réglé lui même son piano pour enregistrer ces disques. Moi, je veux bien, mais le piano utilisé pour ce disque appartient à Denis De Winter et je l'ai vu partir de mes yeux vus, moi et plein d'autres, du Festival de La Roque d'Anthéron, deux soirs avant le début de la tournée au cours de laquelle ces concertos ont été enregistrés sur le Steinway de De Winter qui suit partout Zimerman avec son piano qu'il règle et accorde pour ce pianiste incapable de le faire lui-même. Il faut d'ailleurs mettre tout ça au passé : depuis juin 2001, De Winter refuse de travailler avec Zimerman qui lui a bousillé un piano, en son absence à Madrid : il a fallu que De Winter et un accordeur espagnol passent la nuit pour tout reprendre et changer les marteaux d'un piano devenu injouable de l'avis du pianiste lui-même... qui avait profité d'un voyage éclair d'une journée en France pour tripoter la mécanique du piano... Comique non?

Un jour, je finirais bien par écrire ce livre sur les grands pianistes qui m'a été commandé par Fayard... Mais j'ai la flemme...


Alain :wink
haskil
 
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Message » 14 Aoû 2002 10:31

haskil a écrit:Un jour, je finirais bien par écrire ce livre sur les grands pianistes qui m'a été commandé par Fayard... Mais j'ai la flemme...


Peut-être qu'en faisant un copié-collé de tes posts sur le forum... :o

Un livre gorgé de telles envolées, nanties de la vigueur de style et d'expression que leur confère la spontanéité de leur rédaction dans le feu de l'action aurait à n'en pas douter un franc succès!!

Pour enrichir le thread sur son sujet initial, quelqu'un a-t-il une bonne connaissance du Concerto à la mémoire d'un ange de Berg?

Mon côté sentimental stimule ma curiosité d'écouter une oeuvre aussi bien baptisée.
Scytales
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Message » 14 Aoû 2002 10:34

tiens, puisqu'on peut peut-être reparler de violon, je fais mes remarques sur deux ou trois messages postés ici :

à propos du Concerto de Sibelius, une des interprétations complètement folles à mon avis, c'est celle de Kulenkampf avec, Furtwängler évidemment, ré-éditée il y à quelques années chez Lys. Le son est dégueu, il y a des raccords assez intempestifs dans le 3° mouvement, mais justement, ce 3° mouvement est le plus furieux que j'ai jamais entendu. L'apport de Furtw dans ce genre d'oeuvre me semble primordial, tellement il tient le violoniste à bouts de bras.

la version de Joshua Bell qui vient de sortir chez Sony avec Salonen est pas mal non plus, mais l'enregistrement est assez lourdingue, très étouffé.

Milstein pour la Chaconne de la seconde partita me tire toujours les larmes des yeux. Mais j'ai le défaut de n'écouter pratiquement que cet extrait et pas le reste des autres partitas : trop connues ou alors par moment un peu dur à écouter. Et puis quand on a entendu la Chaconne, on a plutot envie de tout éteindre, et d'écouter, le silence.....

tous vos avis sur Kremer m'enchantent : je viens de voir le DVD qui est consacré au concours Reine Elisabeth, où l'on voit Gidon Kremer obtenir la troisème place en 67. Déjà à son age, il faisait complètement illuminé. Et puis ça fait bizarre aussi de revoir Philippe Hirschhorn qui avait eu le premier prix. C'est pas lui qui a été interné en asile psy par la suite, parce qu'il n'arrivait pas à assumer sa carrière ?

Alain, tu y mettrais qui comme pianistes dans ton bouquin ? y-aurait Fischer (l'edwin) ?
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Message » 14 Aoû 2002 10:56

Bruno,
Il y aurait Edwin Fischer, bien sûr et aussi Annie Fischer, mais pas Edith Fischer! ça partirait de Francis Planté, né en 1835 (j'ai eu la chance d'être elève d'un de ses élèves!) pour se terminer avec Nikolay Lugansky : à mon avis la seule vraie grande révélation depuis Kissin (ils ont le même âge en fait et étaient "rivaux" à Moscou quand ils étaient petits!).

En revanche, il y a quelques noms célèbres qui n'y figureraient pas ou qui y figureraient sans commentaires particulièrement énamourés : Ashkenazy, Perahia, Barenboïm par exemple... Et je pense qu'il y aurait un p'tit chapitre consacré au Hongrois effroyable qu'est... merde j'oublie son nom : celui qui a fait cent disques chez Decca pour atterrir aujourd'hui chez ECM et qui vient de publier un double-album Schumann comique : du bluff : il laisse tomber la moitié des notes dans l'Humoresque... dans les parties intermédiaires...

Alain :wink:

Faudrait qu'on parle de piano, un jçur autour d'un verre, et pis j'aurais p'têtre des raretés à te donner en copie...
haskil
 
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Message » 14 Aoû 2002 11:41

Haskil :
C'était un peu naïf! Quoi! Sinon, oui aucune revue n'est sans fautes et parfois grave. Si j'en juge par les commentaires émis sur le répertoire que je connais très très bien par certains, c'est parfois même tragique! Je pense que John et Scytales pourraient parfaitement écrire dans l'une ou l'autre de ces revues...

Alain, moi aussi je me demande comment interpréter ça :wink:

Revenons au violon et Sibelius
Brunolev
à propos du Concerto de Sibelius, une des interprétations complètement folles à mon avis, c'est celle de Kulenkampf avec, Furtwängler évidemment, ré-éditée il y à quelques années chez Lys

J'aime bien Furtwangler (si, si je vous assure :D ) mais Kulenkampf a quand même un peu de mal à maitriser la grande difficulté technique imposé par l'écriture de Sibélius pour le violon. Comparé à Heifetz c'est le jour et la nuit et un peu douloureux pour Kulenkampf me semble-t-il. Je recommanderai cette version comme une curiosité, comme un document intéressant, mais pas comme une réussite globale (son moyen et surtout violoniste un peu limite).
JohnTChance
 
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Message » 14 Aoû 2002 12:05

John, bah c'est peut-être aussi pour ça que j'aime bien cette version : à cause de ses imperfections qui, à mon avis, me semblent mineures par rapport au sentiment d'urgence de l'enregistrement.

je préfère largement les imperfections de Kulenkampf à celles, par exemple, de Szigeti dans les sonates de Beethoven avec Arrau en 44, ou c'est faux mais d'un bout à l'autre... moi qui m'attendais à une version d'anthologie, oups, j'ai vite arrêté le massacre, ça me faisait mal pour lui....

la version de Heiftez dont tu parles, c'est celle des années 35 chez EMI ?

quant à Oïstrahk, je n'arrive pas à rouver de bonnes versions par lui. J'ai celle reparu en économique chez Sony et je crois que c'est Ormandy le chef (ceci explique peut-être cela), mais je trouve que c'est pas encore ça. Par contre, je me souviens d'un document d'archives de la TV du temps de l'URSS, années 60, où Oïstrahk est ouf de chez ouf, mais je ne me souviens plus qui dirige (Mravinsky, Kondraschine ?)........
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Message » 14 Aoû 2002 12:20

dis Alain, tu mettrais quelles femmes pianistes dans ton livre, (à part clara haskil bien sûr :D )

sinon, parlerais-tu du plus célèbre pianiste d'entre tous :

plus célèbre encore que rubinstein,

celui qui a vendu des millions de disques à travers le monde,

dont les interprétations ont fait chavirer le coeur de bon nombre de waf,

presque aussi beau que robert redford,

le seul à être diffusé sur tous les médias

le plus romantique des romantiques

je veux parler bien sûr, vous l'aurez reconnu, de RICHARD C. :D :D :D
claram
 
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Message » 14 Aoû 2002 12:26

alain, comme j'avais du mal à mettre un nom sur le hongrois dont tu parlais, je suis allé voir sur le site d'ECM et en effet, j'ai vu qu'il était chez eux maintenant !!!

à sa décharge, on peut dire que s'il laisse la moitié des notes en route c'est parce que c'était en concert !!!

sinon, t'aimes pas trop Perahia ?
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Message » 14 Aoû 2002 12:28

Et en plus, chacun joue dans son coin! Les sonates violon piano de Beethoven : beaucoup d'enregistrements, très peu de grandes réussites discographiques. Deux des plus célèbres sont pas bien bonnes : Oïstrakh/Oborine et Perlman/Ashkenazy... la première souffre d'un pianiste totalement indifférent à ce qu'il joue (le printemps!); la seconde d'un pianiste à la sonorité plate, au jeu un peu brutal (mais excellente lecture de la partition), d'un violoniste qui joue un peu trop bas et use d'un vibrato assez sentimental...

La version Kremer/Argerich est très inégale, mais excitante (Printemps raté, trois premières un peu expédiées) et d'une vie assez extraordinaire.

Kempff/Menuhin, pas si mauvais que sa réputation le laisse supposer et même étonnemment bien du côté de Menuhin à cette époque (68-70, de mémoire). Quant à Kempff! L'une des plus belles sonorités de piano de l'histoire du disque.

Heifetz/Smith : bon un pianiste qui suit ça fait pas un duo. M'enfin, il joue quand même mieux qu'Oborine et Ashkenazy... Et Heifetz est fascinant...

Mutter/Orkis : un festival de mauvais goût côté violon, parfois d'un comique achevé, et un pianiste relégué au fond du couloir. D'ailleurs son nom ne figure pas sur la pochette...

Suk/Panenka : frais et sans histoire, très beau, classique, assez irréprochable en fait.

Szeryng/et la baronne autrichienne dont j'oublie le nom : le violon devant, le piano derrière qui est aux ordres.

Reste Haskil (!) Grumiaux : les meilleurs de bout en bout côté intégrales et aussi, bien souvent, sonate après sonate. Juste un peu dommage que le piano soit en retrait du violon... et que la prise de son soit mono : en 56, elle aurait pû être stéréo. Pour la petite histoire, Grumiaux et Arrau ont enregistré le début de ce qui devait être une nouvelle intégrale : Arrau s'est enfui, car Grumiaux, très violoniste..., jouait dans son coin et voulait tout imposer à Arrau qui lui a dit : "Ce sont des sonates pour pianon et violon... par pour violon.......... et piano." Les violonistes de l'ancienne école.... ça dure encore... ont rarement compris que le piano n'est pas un faire valoir dans les grandes oeuvres du répertoire. Quand je dis rarement, c'est quasi toujours. D'ailleurs ils disent 'mon pianiste' et Mutter, par exemple, touche un cachet de plus de 150.000F par récital quand le pianiste de contente de dix fois moins... ça s'entend du reste!


Il y en a d'autres que j'oublie. A oui, Kreisler et Franz Rupp : son ensorcelant côté violon, bon pianiste, très musicien ... mais quel dommage qu'il n'est pas enregistré tout ça avec Rachmaninov au piano! Le dialogue aurait été au sommet!


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Message » 14 Aoû 2002 12:37

[quote="BrunoLev"]
alain, comme j'avais du mal à mettre un nom sur le hongrois dont tu parlais, je suis allé voir sur le site d'ECM et en effet, j'ai vu qu'il était chez eux maintenant !!!

à sa décharge, on peut dire que s'il laisse la moitié des notes en route c'est parce que c'était en concert !!!

Tu parles! Y compris dans ses disques de studio : c'est dans son jeu, ils ne fait pas de fausses notes, il supprime les notes! J'ai entendu le même programme de récital à Salzbourg, c'était pire : il y avait des tonnes de fausses notes en plus!

sinon, t'aimes pas trop Perahia ?
Si, je l'aime bien, mais ce n'est pas ce que j'appelle un grand pianiste. C'est un excellent musicien, un peu pâle cependant : ses Godberg tant vantées ne sont pas mauvaises, elles sont bien, mais on n'a jamais envie de les ressortir de sa discothéque pour les réécouter. Ses récents concertos de Bach, les deux volumes : enfantin, sans aucune force de conviction, de ligne, d'énergie. Ses Scarlatti et Bach au piano : idem.
De lui, je dirais ce qu'a dit Virgil Thomson d'une pianiste anglaise : "elle est comme un tailleur bien coupé, on l'oublie..." Un autre jour, il en a dit : "on l'oublie, comme une liaison."
Bref, il joue bien mais manque de personnalité... Barenboïm en un peu mieux parfois, moins prétentieux toujours ... C'est pas Lupu, quoi pour ne parler que de vivants...
Alain
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Message » 14 Aoû 2002 13:39

bah j'avoue que j'avais assez aimé les concertos de Bach sortis l'année dernière : je les trouve au contraire assez pleins d'énergie, même si par contre l'enregistrement est bizarre. Piano un peu lourd et trop envahissant et cordes un peu crin-crin. Mais avec les Kalibrator, les cordes ont retrouvé tout leur soyeux et le piano est beaucoup plus fruité...

je comptais même acheter les autres concertos sortis récemment, et même en SACD (évidemment, on ne les trouve pas en France) ne serait-ce que pour comparer la prise de son CD des 1ers concertos avec celle du SACD des seconds concertos. Mais comme ça viendra des states, j'hésite à foutre 10$ rien que pour les frais de ports. En plus c'est un Sony, donc pas hybrides..... ils m'énervent ceux-là, c'est peu de le dire.....

Kempf, j'avoue que j'ai été piquouzé dès mon plus jeune âge par mon père qui l'adorait autant qu'il aimait Furtwängler et l'on ne s'en lasse pas...

pour revenir à Perahia, l'as-tu entendu dans un disque de Sonate (la 3ème ?) de Mendelssohn + autres pièces diverses ? c'est un de mes disques préférés......
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Message » 14 Aoû 2002 14:16

"Il y aurait ... pour se terminer avec Nikolay Lugansky : à mon avis la seule vraie grande révélation depuis Kissin (ils ont le même âge en fait et étaient "rivaux" à Moscou quand ils étaient petits!). "
C'est interessant de constater que les artistes sont finalament des gens comme tout le monde avec leurs bassesses et leurs qualités...
j'ai eu l'occaz de voir Kissin il y 5 ou 6 ans et c'est vrai qu'il est impressionnant...
Je suis tout à fait d'accord sur Zimmerman sauf pour les Préludes de Debussy: c'est quand même beau joué comme ça. Qu'en pensez-vous...??
Que pensez-vous d'ivo Pogorelich ???
Par ailleurs mon coup de gueule sur télérama est passé comme une lettre à la poste. Qui ne dit mot consent???
quelle est la meilleure interprétationn du concerto pour piano en sol de M.RAvel (pour haskil et Perlemuter)
que pense tu HAskil des barcarolles de Fauré par Volondat ( de mémoire !!je suis à 8000 km de ma discothèque) sortis chez NAxos et de KOON Who PAIK dans les concertos de Prokoviev???
je vais bosser à +
Nicolas
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Message » 14 Aoû 2002 14:24

pour revenir à Perahia, l'as-tu entendu dans un disque de Sonate (la 3ème ?) de Mendelssohn + autres pièces diverses ? c'est un de mes disques préférés......

Non, jamais entendu! En revanche ses récentes romances sans paroles et schubert/liszt : oui et :-? on est à mille lieues de Novaes, Friedmann dans Mendelssohn (mais mieux que le déchiffrage de Barenboïm chez DGG!) et à à mille lieues de Sofronitzki, Bolet, Nikolaeva dans les lieder de Schubert transcrits par Liszt. Comme trop souvent : joli jeu, belle sonorité mais pas variée, pas de couleurs, pas de vision, de souffle, de force, de charme (ce dernier point pour les romances sans paroles).

J'ai entendu une fois à la radio les variations sérieuses de Mendelssohn sans savoir qui jouait. Joli, fluet, sans grand caractère, sans imagination sonore : Perahia... bon si tu compares Perahia dans cett oeuvre à Cortot, Horowitz, Larrocha (Decca pas réédité sur CD), Larrocha tout récent chez RCA : on change de monde.

Mais enfin, le pire entendu dans cette oeuvre récemment : Thibaudet chez Decca : piano impavide, des doigts qui filent, certes vite et bien, mais sans expression ni couleur. Rien : comme le disait Yves Nat d'une de ses consoeurs : "le néant avec des doigts au bout". Ce que j'ai d'ailleurs écrit! Tandis qu'un ami de ce pianiste écrivait : "tout ce que touche THibaudet se transforme en or...". Pauvre Mendelssohn dont on apprend incidemment que son oeuvre est en plomb!

Alain :wink:
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