Docteur M a écrit:Des expériences vécues avec des enceintes trop grosses/trop petites pour une pièce ?
Bon, alors, voilà une petite expérience personnelle sur l'adéquation enceintes/pièce, expérience qui n'a rien de nouveau d'ailleurs, mais qui m'étonne seulement aujourd'hui que tu parles du sujet.
Mes premières colonnes étaient des Davis Axel 3. Je les écoutait à 2m/2.8m (selon mon humeur).
Après quelques mois d'usage, j'ai été frustré par une mauvaise restitution de l'espace. Il y avait de la diaphonie, les instruments me semblaient démesurément grossis sur certains plans sonores. Le scène me semblait subjectivement courbée sur les bord: les "coins" supérieurs de l'image sonore me parraissaient "coupés" et en fonction de la focalisation de l'enceinte, les instruments du centre et de la périphérie étaient plus ou moins élevés en altitude! Une mauvaise fusion des voies droite/gauche rendait l'écart, la distance d'écoute et la focalisation des colonnes problématiques pour avoir à la fois une scène large et pas de trous au milieux, à tel point que je n'est pas trouvé de solution et que j'ai voulu les changer.
Au magasin, lors de la fameuse scéance d'écoute au terme de laquelle j'ai choisi les Iroises, j'ai écouté les Axels dans le grand auditorium du premier chez les Artisans du Son (La pièce avec les grosses B&W).
Et là, à mon grand étonnement, avec un écart de trois mètres et une distance d'écoute équivalente, la scène sonore était d'une grande cohérence, sans déformation notable ni diaphonie gênante.
Certes, ces Axel étaient proprement écrasées par les enceintes que j'ai écouté ensuite en terme de finesse de l'image, mais globalement, la cohérence des Davis sur ce critère était alors patente.
Inutile de dire qu'avec toute les affirmations autour des grosses enceintes du genre "elle a besoin d'air pour s'exprimer", j'étais un poil inquiet de l'adaptation des Cabasses chez moi.
Et bien, abstraction faite de la pression acoustique considérable qu'il m'a fallu absorber en amortissant au maximum la pièce et en couplant/découplant (comment on dit?) les enceintes du sol, et une fois trouvée la bonne distance d'écoute en fonction de l'écart (malheureusement dicté par la géométrie et l'ameublement de la pièce), soit 2 m pour 1.4 m d'écart (!!), la scène sonore est d'une cohérence
exemplaire.
Bien, sûr, l'ampleur et la profondeur de la scène ne sont pas la même qu'au magasin, mais je suis face à une image sonore parfaitement homothétique. L'homothétie, pour ceuxqui l'aurait oulié
est la transformation géométrique au terme de laquelle on obtient l'image d'un objet sans changment d'orientation, mais avec un changement d'échelle. Et bien, c'est la même chose chez moi: l'image est parfaite, mais elle est simplement plus petite. Comme une photo rapetissée. J'ai moins de grains, mais c'est bien tout ce qui a diminué.
Ma pièce fait 22m2, l'auditorium des Artisans au bas mot 70m2.
Que faut-il conclure de cette expérience?
Que les toutes petites Axels 3 "ont besoin d'air pour s'exprimer", n'ayant pu le faire que dans l'auditorium?
Alors que les énormes Cabasses sont parfaitement à l'aise dans les petites pièces?
Il faut croire que oui.
Troublant, n'est-il point?