) et sous la pression de PNicolas qui me harcèle de MP 
, je vais vous faire un ch’tit CR.
Les NAP 135 sont des vieilleries créées en 1986, les miens datent de 1989 et ont été remis à neuf par Loïc Audio à qui je les ai achetés.
J’ai pas trop de chiffres à vous donner, ils doivent faire 70 Watts à la louche. L’alim est la même que sur le NAP 250. Y’a un ventilo à l’arrière en cas de surchauffe que je n’ai jamais entendu fonctionner.
Les morceaux écoutés sont les suivants :
1. La Tarentela (Gregorio Paniagua)
2. Take Five (Dave Brubeck Quartet)
3. An unusual welcome (Ennio Morricone)
4. Summertime I (Fazil Say)
5. Summertime II (Fazil Say)
6. Les Passantes (Francis Cabrel, Live)
7. La Folia, Fons Vitae (Gregorio Paniagua)
8. La Folia, Theatralis et hipocitae (Gregorio Paniagua)
9. Diamonds and Rust (Joan Baez)
10. Lune (La Tordue, Live)
11. Autour de Minuit (Les Nubians)
12. Nature Boy (Lisa Ekdhal et P. Nordhal Trio)
13. Le Bal des Laze (Michel Polnareff, Live)
14. Folia (Jordi Savall)
15. Hotel California (Eagles, Live)
16. You look good to me (Oscar Peterson Trio)
17. House of the Rising Sun (Tracy Chapman)
Ce sont des morceaux assez bien enregistrés mais que j’aime avant tout d’un point de vue artistique mis à part « an unusual welcome » très intéressant pour juger des transitoires d’un système mais artistiquement pas terrible ; cette plage est dispo ici en mp3.
Les 135 étaient branchés depuis quelques semaines lorsque j’ai décidé de faire la comparaison. Par commodité, j’ai écouté tout le CD sur les 135 et puis je suis passé au 180 (déjà branché et chaud).
NAP 135 :
Plage 1 : d’emblée, c’est l’aération et la profondeur qui séduisent. Présence des instruments : très bonne stabilité
Plage 2 : séparation et lisibilité des instruments. Pas de rondeur sur le saxo. Piano large et stable. On suit facilement chaque instrument. Aigu magnifique de lisibilité, d’articulation sur les cymbales. Contrebasse très tendue mais elle ne gêne pas l’écoute des autres instruments. Les coups de grosse caisse sont fracassants.
Détails : sur le jeu du contrebassiste (Eugene Wright) on entend clairement les bruits « mécaniques » de l’instrument ainsi que les bruits de salive de Desmond au sax
Plage 3 : respect des silences, attaques superbes ; lisibilité de l’aigu. Assise du piano
Plage 4 : aigu d’une délicatesse magnifique. On entend plein de petits bruits (piano, fredonnement) jamais entendus. Très grande délicatesse : respect des petits écarts dynamiques.
Plage 5 : belle assise du piano. Très bonne séparation des instruments attaques ravageuses sur le « jumbe »
Plage 6 : Guitare magnifique par ses attaques et ses dimensions. Présence de Cabrel. Réverbération très présente sur ce morceau. La basse descend bien tout en étant tenue : ça descend très très bas (le sol tremble, pourtant je n’écoute pas fort).
Beaucoup d’harmoniques sur l’accordéon. Un peu plus de couleurs sur la guitare seraient les bienvenues
Plage 7 : profondeur impressionnante, grande précision de la scène sonore. Les petits oiseaux semblent venir de dehors. Le filé du violon est magnifique. Superbe séparation, tout est facile à suivre. Aigu dynamique et matérialisé. Large bande passante. Les interprètes sont très stables, ce qui les rend très présents.
Plage 8 : jamais la peau de tambour ne m’a paru aussi tendue sans masquer les autres instruments. J’entends pour la première fois un instrument (violoncelle)
Plage 9 : magnifique, j’en ai la chair de poule. Quelle présence et quelle stabilité de Joan Baez, aucune projection de la voix. Aucun instrument ne prend le pas sur un autre, l’impression qu’ils jouent à l’unisson est patente. Belle articulation sur la voix
Plage 10 : les applaudissements ne sont pas criards. Belle scène sonore. Les deux chanteurs sont bien localisés l’un à côté de l’autre
Plage 11 : très grande transparence (dans le sens détails) sur la contrebasse et sur les voix (reprises de respiration, bruits de salive). J’entends de l’écho pour la première fois. Les claquements de doigts ressemblent à des...... claquements de doigts (bien matérialisés). Contrebasse très très tendue, un régal. Scène sonore large, profonde et très précise ; grande stabilité
Plage 12 : pas besoin de monter le volume pour entendre énormément de choses y compris les petites « erreurs » vocales de Lisa. Contrebasse très tendue. Excellente séparation des instruments, le piano laisse entendre beaucoup d’harmoniques. Piano très large. Le jeu de Peter Nordhal est très émouvant : à la fois doux et ferme
Plage 13 : scène sonore ahurissante, guitare très tendue. Aucune projection, ni des applaudissements, ni de la guitare qui est pourtant très dynamique. Le pincement des cordes s’entend dans le micro de la guitare par un bruit grave et étouffé
Plage 14 : grande transparence (détails) : fredonnement de Savall, respiration. Superbe stabilité de la viole, très grande finesse du clavecin. Manque de couleurs et d’harmoniques
Plage 15 : scène sonore fabuleuse. Plein de petits bruits. Localisation très précise des interprètes et du public. Ça cogne très très dur sans masquer les maracas ni la guitare. Aucune agressivité lorsque le public se manifeste. Très grande stabilité, rien ne se mélange
Plage 16 : aigu matérialisé qui monte haut avec précision. Les fredonnements du contrebassiste sont évidents. Le piano n’est pas étouffé (contrairement au 180). Excellente articulation. Balais moins matérialisés que sur le 180
Plage 17 : ça cogne fort. Basse très bien tenue. Voix de Tracy Chapman très lisible, ça balance ! Aucun mélange même à fort volume
Retour au NAP 180 :
Plage 1 : dimensions réduites, écoute plus plate. Castagnettes moins matérialisées : trop aiguës, sans matière. Les instruments se mélangent. L’aigu monte moins haut. Manque d’articulation, de lisibilité sur le clavecin
Plage 2 : plat, manque de respiration. Le piano semble sortir de l’enceinte. Les cymbales ne montent pas assez. Le sax semble étouffé. L’écoute est plus dans le médium. La contrebasse est plus difficile à suivre. Médium projeté sur le sax. La contrebasse est bien tenue mais descend moins bas. Ça cogne dur sur le solo de batterie mais l’écoute n’est pas assez posée, manque de sérennité
Plage 3 : moins d’attaque ; bande passante plus réduite. Plus rond
Plage 4 : le piano paraît maigre, il a moins d’assise, de présence. Résonnance gênante sur certaines notes. Ça ferraille presque. Plus projeté. Scène sonore plus réduite et moins précise. Les quelques notes au xylophone (ou vibraphone ?) sont trop rondes et trop liées les unes aux autres
Plage 5 : ça balance bien, médium trop en avant, ça se mélange un peu
Plage 6 : applaudissements un peu durs. Moins de détails et d’articulation que sur les 135. Dimensions réduites. Voix de Cabrel légèrement projetée. Réverb moins audible. Bonnes attaques de guitare mais un peu dures
Plage 7 : Voile devant le clavecin. On entend moins bien les petits oiseaux. Très agréable. La flûte a du grain, de la matière
Plage 8 : ça cogne, mais les autres instruments sont masqués par le tambour. La peau semble moins tendue
Plage 9 : écoute projetée (guitare et voix) m’obligeant à baisser le son. Joan Baez n’a pas la même présence, comme si elle avait reculé
Plage 10 : moins d’aération. Le piano a moins d’assise. Les deux chanteurs semblent plus rapprochés
Plage 11 : Manque de grave sur la contrebasse. Manque de présence et de transparence. Moins bon respect des silences. Un peu projeté sur les voix. Contrebasse moins informative
Plage 12 : écoute plus mélangée. Manque d’articulation. Piano léger et ne monte pas assez. Manque d’assise. Pas du grave mais du bas-médium
Plage 13 : applaudissements et guitares légèrement agressifs
Plage 14 : manque flagrant d’aération et d’articulation
Plage 15 : scène sonore réduite. Manque d’articulation, de détails, de présence. Grosse caisse pas assez tenue, elle se laisse aller
Plage 16 : l’aigu ne monte pas assez haut, piano rond
Plage 17 : zappée
Voili, voilou ; le 180 est mort et enterré. Ces "vieilleries" fonctionnent très bien mais elles mériteraient un préampli à leur hauteur tel un NAC 82 ou, mieux NAC52. Si c'était possible, je tenterais bien un croisement avec un préampli Spectral. Mais ce sera pour plus tard.
Ce qui est clair, c'est qu'avec l'achat de ces amplis et le changement de mes enceintes, j'ai fait deux bons qualitatifs sérieux et un retour vers plus de neutralité, de transparence (terme utilisé à bon escient, n'est-ce pas Alexandret
). Mais il me manque toujours la superbe scène sonore de mes Densen, les timbres aussi me semblent un peu moins variés (de mémoire c'est dur de se rappeler).
C'est tout.
Roro
Créé le 22 Juil 2004 0:33
