JB14 a écrit:haskil a écrit:Comme elle (la neutralité) ne sert à rien dans la pratique, on comprend parfaitement que le terme soit employé à longueur de post dans la " littérature" Hifi des revues. Parfois même sur les forums... Et évidemment par les revendeurs, qui te vendent du cable, des enceintes et des amplis neutres à tour de bras.
Bigre, ne serait-ce pas l'inverse qu'on entend chez les revendeurs et qu'on lit dans la presse hifi dans la majorité des cas depuis des années, avec parfois des retours de manivelles qui ne durent pas bien longtemps : le mot "musicalité" et tout le vocabulaire appliqué à la musique est employé par les critiques de hifi et les revendeurs qui, c'est drôle parfois, décrivent la musique qu'ils écoutent et non la façon dont elle est reproduite!
Or, c'est cela qui est érigé au contraire en dogme dans les magasins pour audiophiles et dans les revues ! Ni la transparence ni la neutralité !
Rien que le mot musicalité : il n'a aucun sens universel pour la musique, il n'en n'a donc aucun autre que celui que chacun veut lui donner pour du matériel de reproduction sonore !
Alain
Bien d'accord avec toi sur la faiblesse opératoire (et la force commerciale...) du mot musicalité.
Par contre, neutralité est un mot que j'ai entendu mille fois, et lu pas mal de fois aussi. C'est même l'argument commercial n°1 de toute un pan de la Hifi haut de gamme, cables compris (j'ai des noms...).
Récemment, sur Delphi, Dan Bellity a lancé quelque chose de très intéressant sur le terme "expressivité". Ils sont quelques uns (Dan, JYK, Roggero) a jouer les lièvres dans la Hifi hors limites, et la question de la capacité d'une chaine à rendre ou non l'expressivité d'une interprétation est une voie de réflexion qui me semble intéressante, et croise plein d'autres travaux genre Tomatis et alii.
Pour la "transparence", dans mes souvenirs, cela a été le fond de commerce de lancement de la revue Haute Publicité, avec la mise en avant de marques qui jouaient à fond leur image là dessus (YBA, Goldumund, Lynnfield, Wilson évidemment, etc...). Ils l'opposaient à "chaud", rond, "musical", (Jadis, le tube, etc.), parce qu'il en faut pour tout le monde : tous excellents amis et excellents annonceurs...
JB
Il m'est arrivé de drôles d'aventures dans ce domaine dans certains magasins : comme le tenancier voulait à tout prix me convaincre que ce que j'écoutais était musical, bref que c'était ça, devant ma moue et mon sourcil qui commençait à se froncer, il finissait alors par lâcher, à bout de tout autre argument : "mais monsieur, un piano ça sonne comme ça, c'est transparent, c'est neutre ce que vous écoutez. C'est une chaine pour mélomane pas pour hifiste".
Oubliant que j'avais apporté quelques disques réédités de 78 tours, quelques bons vieux mono des familles en plus de disques enregistrés avec tout le confort moderne, le tenancier se faisait alors rabrouer d'un : "ecoutez vous ne savez pas comment sonne un piano, visiblement, car là ce n'est vraiment pas ça !"
Bref tout ça pour te rejoindre sur une chose : souvent à bout d'argument le démonstrateur t'assène un "ces enceintes sont neutres, sont transparentes" pour bien te signifier quelles sont bonnes et tes oreilles pourries !
Sinon pour les revues, c'est souvent les lapsus, l'inconscient qui passe et il me parait évident que certains rédacteurs ont davantage conscience de ce qu'ils écrivent que d'autres ! A cet égard, j'adore Robert Lacrampe chez lequel on lit à livre ouvert : sa boite à sornettes n'a pas de fond, ils y puise des idées reçues inépuisable. Ce mois-ci encore !
Je me rappelle aussi des débuts de Haute Fidélité, du temps de Pierre Yves Maton et des chroniques de l'Américain, un peu court et cependant si prisé dont j'ai oublié le nom, les choses étaient très partagée : les deux camps coexistaient : il y avait aussi les amplis de Nelson Pass, les triodes, les lampes et d'autres choses encore.
Autrefois, c'est à dire avant l'irruption d'Hiraga dans la NRDS, on se limitait à écoute "chaude", écoute "froide", en plus d'une description relativement précise des écoutes. C'était plus modeste et finalement pas moins parlant !
Quant aux cables : c'est effectivement le lieu de toutes les neutralités ! Elles changent avec les marques et avec le prix des cordons ! C'en est parfois drôlissime ! Surtout quand on débranche le cable super-neutre à 1000 euros qu'on le remplace dans une chaine à 30 000 euros par un cable RCA fourni avec un lecteur CD à 1000 euros et que d'un coup un épais rideau tombe au pied des enceintes et permet d'entendre, d'un coup, qu'il y a trois trompettes qui jouent à l'unisson, dont une un peu faux, quand on entendait qu'un seul gros, rutilant, son quelques secondes auparavant !
Récemment, sur Delphi, Dan Bellity a lancé quelque chose de très intéressant sur le terme "expressivité". Ils sont quelques uns (Dan, JYK, Roggero) a jouer les lièvres dans la Hifi hors limites, et la question de la capacité d'une chaine à rendre ou non l'expressivité d'une interprétation est une voie de réflexion qui me semble intéressante, et croise plein d'autres travaux genre Tomatis et alii.
Certes je n'irais pas dire que ce n'est pas une voie de réflexion sans intérêt, cependant je m'interroge sur plusieurs points ! L'expressivité est en elle-même une notion très personnelle et nous ne sommes pas deux à recevoir la musique de la même façon !
Sur la même chaine qui serait tenue pour être capable de rendre l'expressivité d'une interprétation, je crains que peu d'auditeurs percevraient de la même façon cette expressivité... A tel point que certains pourraient même trouver le jeu d'un interpréte inexpressif quand d'autres se pâmeraient !
Alain