Alors que je m'attendais à un son entre le tube et l'aérien, ce qui frappe en réalité le plus c'est la qualité du grave
. Moi qui pensais mon Rotel assez bien pourvu de ce côté-là, il s'est fait calmer (grave). L'étalon descend bas, tient les hps avec une poigne terrible, en toutes circonstances, et cette impression ne se relâche jamais.
A l'étage du dessus, le medium-aigu (très bien intégré, désignons le donc par un seul mot), est remarquable, à condition bien sûr que la bête soit en température. La première demi-heure, c'était un peu brouillon
. Mais dès la fin de l'échauffement, il creuse un fossé (pas un gouffre quand même) avec mon rotel en termes de d'harmoniques, et plus généralement de naturel. Les voix sont plus humaines et moins hi-fi, on se prend à oublier le filtre de l'enceinte : à croire qu'il n'y a plus qu'un seul haut-parleur.
Alors qu'on se concentrait sur les timbres du haut-medium et les dégradés harmoniques de l'aigu qui s'étaient affinés avec la mise en température, quelqu'un se rappelait à notre bon souvenir : le grave. Lui aussi a sacrément bénéficié de la chauffe, et à la fin il était tendu comme un string. Même sur une énorme basse électrique de Massive Attack, il dirigeait les boomers comme un professeur une classe de maternelle terrorisée (quoique de nos jours
). Au doigt et à l'oeil. Mais le temps était vite passé et il a fallu le remballer. Retour au Rotel donc... Douloureux ou pas ?
Hé bien moins que je ne le craignais. Un petit peu plus pressé, il va moins au fond des choses (c'eut été étonnant, il vaut 4 fois moins cher) mais les attaques de note ne sont pas moins bonnes, voire meilleures. C'est le seul point sur lequel l'exampli m'a paru critiquable dans ma config : avec ces enceintes qui ralentissent toujours un peu le jeu, il ne l'accélérait pas assez en compensation. Mais sur des bolides, le problème ne se poserait pas. La transparence est du même ordre avec les deux appareils, aucun ne jouant dans la cour des "chirurgiens". Si l'on entend plus de choses avec l'Etalon, c'est surtout grâce à sa faculté de différencier les timbres pourtant très proches, qualité qu'on ne retrouve que dans le HDG.
Bref, un bien bel appareil, qui au prix de l'occasion (environ 1000 euros), mérite une écoute attentive pour tous les amateurs de timbres, de mélodie et de subtilités harmoniques.
Stéphane
sur une sortie HP de mon Origo (encore sous garantie, ouf !), et un réparateur français a pu récupérer les schémas électriques et remplacer les composants défaillants sans problème.
