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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

SACD dans la presse (quotidien à gros tirage belge)

Message » 29 Jan 2004 19:56

Disque - Le SACD, nouveau-né de la technologie, monte en force chez les disquaires


La vraie chaleur du son enfin restituée

SERGE MARTIN

A quelques semaines des fêtes de fin d'année, les fabricants de support discographique fourbissent leurs armes. Le CD classique ne fait plus courir les foules comme à ces débuts ? Qu'à cela ne tienne : voici un nouveau format, plus performant et pas tellement plus cher.

Diana Krall, Helmut Lotti et Andrea Bocelli en tête bien sûr, mais sérieusement talonné par l'anthologie Rolling Stones de Decca (voir ci-contre), Karajan, Fischer, Mutter, Terfel, Abbado chez les classicos, Stan Getz, Fitzgerald et Coltrane en jazz, Universal part à l'assaut du SACD le nouveau mode de diffusion sonore appelé à prendre la succession du CD. Poudre aux yeux, opération de marketing ou réel progrès sonore ?

L'apparition d'une nouveauté sur le marché du disque et de ses successeurs n'a en soi rien d'étonnant. Depuis l'apparition du disque acoustique, l'industrie a mis en moyenne un nouveau produit sur le marché tous les 20 ans. Certains, comme la tétraphonie, n'ont fait qu'un bref tour de piste. D'autres comme le microsillon et le CD ont connu un succès retentissant. Où situer dans ce mouvement le SACD ? Une première remarque s'impose : le CD présentait le double avantage d'être indestructible (une première dans l'histoire de la reproduction sonore) et de présenter une reproduction sonore particulièrement spectaculaire. Son principal défaut est resté de livrer un son un peu froid et clinique qui rend mal la vraie chaleur du son réel. C'est particulièrement le cas pour la voix et l'on sait qu'Elisabeth Schwarzkopf avait été horrifiée d'entendre le son obtenu lors du premier transfert CD de sa légendaire interprétation de la Maréchale du « Rozenkavalier » de Strauss.

Cette perte de dynamique provient en fait d'un double filtrage opéré dans la technique de réalisation du CD, le PCN (« Pulse Code Modulation ») : lors de la digitalisation du son enregistré tout d'abord, lors de la préparation de sa diffusion ensuite. L'industrie a essayé de pallier ce manquement en augmentant en étapes le nombre de « bits » du système d'enregistrement et de reproduction de 14 à 24, arrivant rapidement à une situation de saturation du support.

Le SACD a lui recours à un procédé d'enregistrement et de restitution non filtré, le « DSD » (Direct Stream Digital) : son nom indique clairement que c'est bien le signal original qui est enregistré et reproduit sans aucun filtrage. La nature même de l'information captée est donc beaucoup plus riche : le son, tout le son et plus que le son puisqu'il prend également en compte la résonance naturelle du lieu d'enregistrement et l'on sait combien l'acoustique des salles de concert peut varier. A l'agrégat des timbres du CD, succède donc désormais une restitution détaillée de toutes ses composantes.

Le résultat ? Un son chaud qui a du corps et du relief et qui récupère plus pleinement la sensualité de la voix ou d'un instrument. Le miracle est que ce confort sonore est atteint au prix d'un raffinement extrême des timbres enregistrés, au point de nous faire entendre des détails d'enregistrement dont l'obscurcissement a pu faire naître de fausses légendes (voir ci-contre les cas des Stones).

Le procédé « DSD » constitue donc le progrès majeur de cette nouvelle génération de CD. Le SACD permet toutefois d'aller plus loin et de bénéficier aussi des effets de « surround » bien connus des amateurs de « Home Theater » qui permet de spatialiser l'écoute comme le permet celle des films en DVD. Encore faut-il que le mélomane traditionnel trouve un intérêt dans cette démarche qu'il assimilerait un peu vite à des effets spéciaux.

Ce serait mal connaître les possibilités du système : ce que lui restitueront les cinq ou six haut-parleurs, c'est la spatialisation du son telle qu'elle ressort du rendement sonore de la salle de concert. Le son du SACD n'est donc pas seulement plus vrai : il est aussi plus complet car spatialisé.·


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Sympathie pour le DSD

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THIERRY COLJON

C'est dès 1985 que ABKCO, la société d'Allen Klein, le manager des Stones, publia les premiers CD du groupe anglais. ABKCO possède les droits de tous les albums des Rolling Stones jusqu'à « Sticky Fingers » qui, en 1971, inaugurait leur propre label à la langue rouge. Egalement manager des Beatles, l'Américain Klein ne fit pas dans le détail pour, au travers de nombreuses sociétés entremêlées, soigner son compte en banque sur le dos des artistes. Il en coûta très cher aux Stones pour gagner leur indépendance.

Il aura fallu trente ans pour que les Sociétés ABKCO et Rolling Stones Records se reparlent et s'entendent à publier de concert une compilation comme « Forty licks » qui, pour la première fois, reprend tout le catalogue des Stones, des années 60 à aujourd'hui. Pour fêter cela en grande pompe, ABKCO a donc réédité tout ce qui lui appartient en 22 CD dotés cette fois des toutes nouvelles technologies.

Le DSD est une vraie petite révolution sonore. Il suffit de le comparer aux CD originaux de 1985. Nous avons fait le test avec les trois formats : l'ancien (avec même certaines plages en mono), le DSD et le DSD/SACD.

Prenons « Beggars Banquet » de 1968 par exemple, qui s'ouvre par « Sympathy for the devil » : Brian Jones est au sommet de son art et fait sonner ses guitares comme jamais. Et comme plus jamais il ne le fera d'ailleurs. Avec le DSD, on entend enfin le détail de chaque instrument, la voix de Mick Jagger étant bien isolée.

Le système multicanal donne des merveilles au travers des cinq ou six enceintes parfaitement réparties. Ce nouveau format coupe définitivement l'herbe sous le pied de cette vieille croyance selon laquelle les Stones étaient brouillons et je-m'en-foutistes en studio. Le producteur Jimmy Miller a très bien fait son travail. Il faut redécouvrir, notamment, le jeu de slide-guitar de Brian sur « No expectations » ou son sitar sur « Street fighting man » : de l'orfèvrerie.

Reste maintenant à attendre que les albums des années 70 à aujourd'hui bénéficient du même traitement…·

Les disques Abkco des Rolling Stones sont distribués par Universal. « Forty licks », par Virgin.


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Evolution ou révolution ?

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Une fois acquis un indéniable progrès sonore, une question de base s'impose pour le consommateur : se trouve-t-il face à une évolution ou une révolution ? Sera-t-il dans l'impossibilité de jouer sa discothèque existante sur le nouveau média ? Devra-t-il acheter un équipement complètement neuf ? Existe-t-il des procédés concurrents ?

D'un point de vue général, la réponse est très claire : on parle davantage d'évolution que de révolution. Pour lire le SACD, le consommateur devra disposer d'un lecteur permettant la lecture de ce procédé, ce qui est le cas de la plupart des lecteurs DVD récents (bien vérifier quand même sur votre mode d'emploi pour plus de certitude). Cela signifie que les nombreuses personnes qui ont acquis un lecteur DVD récent et un « Home Theatre » bénéficieront vraisemblablement de l'équipement adéquat. Mais attention, l'effet de spatialisation « surround » ne sera bien sûr disponible que pour ceux qui ont une installation ad hoc (à cinq ou six haut-parleurs).

Il n'empêche que les SACD hybrides mis sur le marché permettent un triple niveau de lecture : DSD avec surround, DSD en stéréo, CD stéréo standard. Cela signifie que chaque appareil permettra un niveau de lecture correspondant à ses capacités mais que le même support pourra être transféré d'un appareil à l'autre : de votre « Home Theatre » à une chaîne DSD, un portable ou au lecteur CD de voiture. Le SACD hybride est donc lisible sur tous les supports existants. De plus le lecteur SACD est adapté, pour permettre la lecture du support CD normal : vous pourrez donc y jouer vos CD existants dans le rendu sonore qui est le leur actuellement.

Reste le problème de la concurrence : au procédé SACD proposé par le tandem Sony/Philips s'oppose le procéder DVD audio soutenu par Warner et présent sur les appareils Pioneer et Matsushita. Ce support souffre aujourd'hui de deux handicaps majeurs : il n'a pas de caractère hybride et ne peut donc être lu que sur des appareils ad hoc. Il ne dispose en outre que d'un catalogue très réduit. Teldec avait lancé une poignée de DVD audio, dont l'intégrale des symphonies de Beethoven par Barenboim, mais l'offre demeure très faible et ne semble pas devoir s'agrandir dans un proche avenir.

En face, le SACD est déjà sûr de pouvoir compter sur les catalogues d'Universal, Sony, EMI ainsi qu'une série de plus petites marques comme Channel Classics, Hyperion ou Telarc.

L'appareil lecteur n'a pas un prix prohibitif et est disponible à partir de 250-300 euros (rappelons qu'il est aussi lecteur de DVD et de CD). L'offre de SACD atteint à ce jour environ quelque 250 titres mais l'entrée en lice de deux majors comme EMI et Universal va dynamiser le secteur.

Ce dernier met cette semaine sur le marché 25 disques des répertoires classique et jazz qui viennent compléter l'album de 22 disques des Rolling Stones récemment publiés avec la volonté de monter dans l'année à 250 titres. Reste le coût de ce support, qui sera de 2 à 3 euros supérieur à celui d'un nouveau CD, soit légèrement au-dessus des 20 euros, la différence étant due aux coûts de fabrication, deux fois plus élevés, du SACD.

Dernière remarque qui n'est pas indifférente pour l'industrie du disque : dans le SACD hybride, la partie DSD est rigoureusement incopiable (contrairement à la partie CD audio). Un progrès technique que les éditeurs déclarent impossible à pirater.·

S. M.


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Quelques coups de cœur

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Rolling Stones : le box.

Ella Fitzgerald et Louis Armstrong : « Ella et Louis » (Verve).

John Coltrane : « A Love Supreme » (Verve).

Stan Getz & Joao Gilberto (Verve).

Dvorak : Symphonies n°8 et 9 du « Nouveau Monde » ; Budapest Festival orchestra, Fischer (Philips).

Gluck : Italian Arias ; Bartoli, Academie fur Alte Musik (Decca).

Wagner : extraits d'opéras ; Terfel, orchestre philharmonique de Berlin, Abbado (DG).

Mozart : Requiem ; Orchestre philharmonique de Berlin, Karajan (DG).

Britten : Trois suites pour violoncelle, Wispelwey (Channel classics).

The Coronation of King George II, The King's Consort (Hyperion).

Aucun des disques Sony n'a été sélectionné, parce qu'ils ne sont pas encore adaptés au standard « Hybrid » et ne peuvent donc être lus que sur les seuls appareils SACD.·


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Lexique

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Il faudra bien analyser le produit existant pour savoir ce que vous achetez. Le type de lecture disponible peut varier d'une marque à l'autre. On trouvera ci-dessous l'explication succincte des principales appellations et de leurs abréviations.

PCM. Pulse Code Modulation : nom de l'ancien procédé d'enregistrement et de diffusion avec filtrage des CD

DSD. Direct Stream Digital : nom du nouveau procédé d'enregistrement et de diffusion sans filtrage. Il représente le principal progrès technique du nouveau support.

SACD. Special Audio CD

SACD Hybrid Multi-channel. C'est le produit le plus complet ; il permet l'écoute en DSD « surround » avec spatialisation complète, en DSD stereo et en CD stereo (standard actuel). Il peut être lu sur tout type d'appareil

SACD Hybrid Stereo. Il permet l'écoute en DSD en stereo et en CD stereo (standard actuel). Il peut être lu sur tout type d'appareil.

SACD Single Layer Multi-channel. Il ne permet que l'écoute en DSD, soit « surround » avec spatialisation complète, soit en CD mais ne peut être lu sur un appareil du standard actuel.

SACD Single Layer Stereo. Il permet uniquement la lecture en DSD stereo mais ne peut être lu sur un appareil CD normal.


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Message » 30 Jan 2004 12:28

les definitions du lexique sont a tomber par terre!!!!
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Message » 30 Jan 2004 13:50

assez baclé, comme d'hab...

pour leur défense, il faut dire que les journalistes du Soir travaillent dans des conditions de pression très pénibles...
CalvinHobbes
 
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Message » 30 Jan 2004 15:24

Ca fait très "publi reportage" comme feuille...
tazz
 
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Message » 30 Jan 2004 18:26

Et la FNAC belge fait -20% sur les SACD pour
les adhérents ... qui parviennent à en trouver un :-)

Thierry
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Message » 30 Jan 2004 18:32

Ouaip, si on arrrive à en trouver un... :lol: :lol:

(ceci dit, je suis médisant, j'an ai trouvé un l'autre jour, un disque de Monty Alexander, 38€, pas cher hein ?? :P :roll: )
tazz
 
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Message » 31 Jan 2004 9:12

tazz a écrit:Ouaip, si on arrrive à en trouver un... :lol: :lol:

(ceci dit, je suis médisant, j'an ai trouvé un l'autre jour, un disque de Monty Alexander, 38€, pas cher hein ?? :P :roll: )

Dans la Fnac de ma ville, avant les SACD avaient leurs propres bacs. Maintant ils sont mélangés au CD. C'est plus dur à trouver :(

Pour le prix, c'est entre 20 et 30 €

Laurent Image
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Message » 02 Fév 2004 22:58

SACD superieur au PCM... explication directement copiée de SONYPHILIPS ca...
antonyantony
 
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Message » 02 Fév 2004 22:58

SACD superieur au PCM... explication directement copiée de SONYPHILIPS ca...
antonyantony
 
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Message » 03 Fév 2004 13:54

encore un grand moment de journalisme
CalvinHobbes
 
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Message » 03 Fév 2004 14:43

les belges a écrit:...SACD. Special Audio CD
...



Pour être Spécial, c'est Spécial ! :lol:

Moi j'aurais préféré :

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