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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

UN FILM : UNE EXPLICATION...

Message » 03 Aoû 2004 16:42

peg-harty a écrit:Cher C. Mu.
J'ignore qui tu es et dans l'absolu, l'anonymat te va bien


P'tain, toi tu y vas. Au fait, Peg son ton prénom et Harty ton nom ?

:wink:

JC - qui, entre nous, ne s'abaisse certainement pas à lire un torchecul comme télérama.
jean-claude Tergal
 
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Message » 03 Aoû 2004 18:13

t'as bien raison mon JC ! quelle perte de temps ! ;)

me fendrais bien d'un chtit commentaire sur Ali qui m'a bien bouleversifié mais ma prose est nulle ... :(
faut attendre que l'inspiration me vienne ... I'll be back ! :D
Danam
 
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Message » 03 Aoû 2004 20:36

Danam a écrit:t'as bien raison mon JC ! quelle perte de temps ! ;)

me fendrais bien d'un chtit commentaire sur Ali qui m'a bien bouleversifié mais ma prose est nulle ... :(
faut attendre que l'inspiration me vienne ... I'll be back ! :D


J'ai pas trop accroché au film Ali qui en dépit de l'incroyable prestation de Will Smith ( en VO of course ) saisissant de mimétisme, extraordinaire dans son rôle et qui nous démontre ici démontre qu'il est un acteur accompli, presque un imitateur
...ce film donc qui n'est selon moi qu'un repompage pas très inspiré du somptueux documentaire "when we were kings" qui m'a tenu en haleine pendant une heure !

Je n'en savais que très peu sur la vie de celui qu'on nommait Cassius Clay et de son parcours sportif lorsque j'ai découvert ce reportage sur Canal Jimmy
Dès lors je ne connaissais rien de ce qui en fait le sel de ce métrage à savoir ce spectacle démesuré et hallucinant d'un Zaïre tout entier festif et complètement frénétique face à l'annonce de la réunion de ces 2 géants du sport

J'ignorais tout de l'issue du combat et j'ai assisté pantois au cours de ce reportage entrecoupé de morceaux de bravoures musicaux dont notamment un somptueux "sweet sixteen" interprété par un BB king absolument magique et presque palpable, filmé de façon magistrale, ou encore d'un James Brown carrément en roue libre sur scène et preque en trance
.....j'ai assisté donc à l'histoire d'un combat qui déroule son suspens jusqu'au climax finale ou complètement halletant on retient son souffle devant la tension dramatique qui se joue sous nos yeux
J'en transpirait d'angoisse et d'anxiété de voir s'accomplir devant moi la magie du sport, de voir montés en scénario ses enjeux, l'épilogue hallucinant et complètement survolté de cet évènement sportif sans précédent m'a d'ailleurs laissé épuisé
C'est du sport au cinéma en quelque sorte

Mais je ne sais pas si on peut considérer ça comme du cinéma donc je passe mon tour et j'attends ton explication avec une impatience non dissimulé

Je choisis mon film de chevet et je reviens alimenter cet excellent topic.
chicken run
 
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L'HOMME TRANQUILLE de John Ford

Message » 03 Aoû 2004 21:47

1952 avec John Wayne - Maureen O'Hara

Un texan d'origine irlandaise revient au pays, rachète la maison de sa prime enfance et tombe sous le charme de la soeur de son nouveau voisin.
Malheureusement, il ne connait pas les us et coutumes empreints de protestantisme, d'alcoolisme, de bagarres "pour de rire" de cette région aux paysages somptueux.
Il raisonne encore "à l'américaine" .

La phase de séduction, confiée à un charmant ivrogne, vaut son pesant de cacahuettes. Inutile d'envisager de "draguer" et de faire sa demande de mariage directement à l'interessée. Il faut passer via un témoin, par l'accord du frangin, se soumettre à l'approbation du pasteur mais aussi presque de celle du village tout entier.

Le passage au pub est obligatoire, la tournée générale, un rituel. Sans oublier les chansons idiotes anonées après quelques pintes de bière brune...

La mariée, quant à elle, rousse évidemment, prouve que là-bas, les femmes ont du caractère.

En Irlande, un couple ne peut pas se "fondre" anonymement dans la collectivité. Chacun est "témoin" de l'autre et se doit de tenir sa place... respecter certains codes...

Certaines féministes acharnées ont considéré que la scène finale représentait un sommet du machisme.
En effet, après un énième coup de gueule et la "fugue" orchestrée de son épouse, le mari n'a plus guère le choix que de se plier à l'exigence féminime : casser la gueule à son beau-frère, récupérer la dot puis enfin "ramener" manu militari (c'est le moins qu'on puisse dire) son épouse dans son foyer.

Au delà du jeu d'acteur, de la réalisation, Ford réussit à nous interroger sur le rôle de la femme et de l'homme dans un couple. Ses réponses sont claires et simples ! Des repères en béton armé à l'ancienne.

De nos jours, par contre, c'est beaucoup plus fou... et pas forcément plus heureux :)

A savourer absolument avec son épouse pour profiter d'un débat passionnant après la projection



Une fois de plus, une mention spéciale au critique de Télérama qui, bien qu'attribuant 2 T à l'Homme tranquille, ne peut s'empêcher d'évoquer dans sa tribune "la tradition catholique qui régit le petit monde du village".
Sans vouloir paraître donneur de leçons, malgré Vatican 2, lorsque l'on voit à l'écran ou même dans la vie un représentant du culte avec son épouse, il s'agit peut-être de "pope" ou encore, précisément en Irlande de "pasteur" mais certainement pas de tradition catholique.
Ils finissent quand même par bien me faire rire chez Télérama. moi qui croyait qu'ils étaient cathos, je commence même à douter...
peg-harty
 
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LA VIE EST BELLE de Frank Capra

Message » 04 Aoû 2004 16:16

LA VIE EST BELLE de Frank Capra
1946 avec James Stewart, donna Reed, Lionel Barrymore

Ne pas confondre avec l'autre, selon moi très moyen "La vie est belle" de l'énervé Roberto Benigni...

La comédie que nous expliquons est presqu'un drame.

Georges Bailey est un homme au bord de la crise de nerfs, comme dirait Almodovar. Il construit des maisons, comme son père, des genres de HLM pavillonnaires à l'usage du gentil peuple sans le sou.

Malheureusement, à force de s'occuper des pauvres gens, la trésorerie de la boîte s'en ressent et notre brave Bailey est en mauvaise posture financière. Il songe au suicide. Il fait le bilan de sa vie et parvient à la conclusion suivante :
"si seulement je n'étais jamais né"

Il commence à errer dans la neige, prêt à se flinguer...

Un drôle de bonhomme intervient. Il s'agit d'un ange qui va, par magie, lui montrer ce que serait le village de Bailey s'il n'avait pas existé.
Et c'est pas très joli. La machine "financière" contre laquelle Bailey luttait désespérément a fini par gagner. La misère, la haîne l'ont emporté y compris chez celles et ceux qui étaient ses amis.

Cette "vision" de cauchemar provoque un déclic... Bailey veut faire marche arrière, enfin convaincu de son utilité sur terre.


Capra était un cinéaste engagé. Pour lui, l'homme de bonne volonté peut et doit abattre des montagnes. ainsi, lutter contre les mauvais sytèmes. Il savait aussi que ne pas céder à la facilité, résister à l'appat du gain et à la cupidité n'était pas chose facile et pouvait, à l'occasion provoquer un légitime découragement.
Avec "La vie est belle" il rend hommage à tous les anonymes qui combattent les "machines" de tous genres (politiques ou financières) et contribuent à rendre le monde un peu meilleur.

Le cinéma d'aujourd'hui aurait sans doute besoin d'un nouveau Capra. histoire de sortir de l'imagerie d'un système où la force prime sur toutes les autres valeurs et qui est peut-être un peu trop caricaturé par Hollywood.
Malheureusement, cette vision est déjà trop acceptée par un nombreux public qui n'hésiterait pas à qualifier de "doux rêveur" et "utopiste" voire "irréaliste" quelqu'un qui relèverait ce défi.

Il est paradoxal que les mêmes qui, après reflexion, trouvent notre monde un peu trop "violent", "inhumain" et passablement "injuste" sont les premiers à crier au chef d'oeuvre devant un film qui magnifie ces pseudos valeurs. A méditer.
peg-harty
 
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Message » 04 Aoû 2004 16:57

A te lire peg, tu me fais penser à ces années 80 que je passais volontier avec le "pion" de la cours de récré. il était en maîtrise de psycho-quelque-chose et chaque film que nous visionnions dans les salles obscures du quartier latin était l'occasion pour lui de nous déchiqueter les symboles, astuces et autres "trucs" que le réalisateur utilisait pour nous mettre en "condition".
Sa thèse portait sur l'univers d'Hitchcock et ses symboles: porte, oiseau, voiture, alcool, vetement ... en relation avec sexe, amour, pouvoir, rivalité ... comme une lecture en parallele.

J'ai toujours été en admiration devant l'intelligence de ces décodeurs de film alors que je ne suis même pas capable de donner la trame d'un film que j'ai vu la veille. Comme si je m'empressais de l'oublier, pour mieux le redécouvrir à la prochaine projection.

à te lire, à vous lire ...
longue vie à ce thread :)

Tcha :)
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AGUIRRE, LA COLERE DE DIEU

Message » 05 Aoû 2004 18:17

de Werner Herzog 1972
avec Klaus Kinsky, Helene Rojo

An 1560. Les conquistadors rêvent d'atteindre l'Eldorado. Il leur faut franchir une montagne puis descendre le fleuve avant de mettre la main sur le trésor des Incas.

Ca a l'air simple comme résumé. Mais gaffe, ce film qui retrace l'épopée réelle de Gonzalo Pizzaro en a rendu fou plus d'un.

A commencer par Klaus Kinsky dont les yeux globuleux hanteront vos nuits après la séance. De deux choses l'une : soit Kinsky est réellement barge, ce qui est probable, soit c'est un formidable comédien, ce qui est certain.
Je fiche mon billet que vous ne pourrez pas oublier certaines images de ce long métrage qui est un véritable O.F.N.I (Objet filmé non identifié).
Si la folie est récurrente, il ne faut pas sous-évaluer la démesure et l'inconscience humaine magnifiquement mises en abîme par Herzog.
Confortablement installé dans votre canapé Ikéa, vous sentirez peu à peu la jungle moite enlacer vos jambes. Quand il pleuvra, vous serez humides. La boue vous rentrera dans les narines et vous vous surprendrez à vouloir tordre le cou à l'odieux Aguirre.
La dernière scène, celle où dérive le conquérant, seul, au milieu des singes est un grand moment de cinéma...

Il reste les images, la musique lancinante et vous, hébété regardant le générique.

Cré vingt dieux. Tentez-le (si ce n'est déjà fait)
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Message » 06 Aoû 2004 14:56

peg-harty a écrit:de Werner Herzog 1972
avec Klaus Kinsky, Helene Rojo

An 1560. Les conquistadors rêvent d'atteindre l'Eldorado. Il leur faut franchir une montagne puis descendre le fleuve avant de mettre la main sur le trésor des Incas.

Ca a l'air simple comme résumé. Mais gaffe, ce film qui retrace l'épopée réelle de Gonzalo Pizzaro en a rendu fou plus d'un.

A commencer par Klaus Kinsky dont les yeux globuleux hanteront vos nuits après la séance. De deux choses l'une : soit Kinsky est réellement barge, ce qui est probable, soit c'est un formidable comédien, ce qui est certain.
Je fiche mon billet que vous ne pourrez pas oublier certaines images de ce long métrage qui est un véritable O.F.N.I (Objet filmé non identifié).
Si la folie est récurrente, il ne faut pas sous-évaluer la démesure et l'inconscience humaine magnifiquement mises en abîme par Herzog.
Confortablement installé dans votre canapé Ikéa, vous sentirez peu à peu la jungle moite enlacer vos jambes. Quand il pleuvra, vous serez humides. La boue vous rentrera dans les narines et vous vous surprendrez à vouloir tordre le cou à l'odieux Aguirre.
La dernière scène, celle où dérive le conquérant, seul, au milieu des singes est un grand moment de cinéma...

Il reste les images, la musique lancinante et vous, hébété regardant le générique.

Cré vingt dieux. Tentez-le (si ce n'est déjà fait)


Je suis tombé sur ce chef d'oeuvre par hasard, il y'a de cela un an ou deux.

L'ensemble est tout bonnement hallucinant !

Question pour peg-harty :

Ce film est-il disponible en video ou bien l'as-tu vu à la télévision ?
Pic
 
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Aguirre la colère de dieu

Message » 06 Aoû 2004 15:20

C'est un pote qui le possède en vidéo k7
je ne me souviens pas s'il l'avait repiqué de la téloche ou
si c'etait un original
ca mériterait du dvd mais j'ignore s'il a été réédité.

Je regrette un peu que ce post ne soit pas alimenté par
quelques passionnés qui pourraient nous faire apprécier
"leurs" chefs d'oeuvre cinématographique.

lu'

Harty
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Scarface

Message » 06 Aoû 2004 16:07

Un de mes films préférés ...

Résumé:
En 1980, Tony "Scarface" Montana bénéficie d'une amnistie du gouvernement cubain pour retourner en Floride. Ambitieux et sans scrupules, il élabore un plan pour éliminer un caïd de la pègre et prendre la place qu'il occupait sur le marché de la drogue. (cf allocine.fr)

Pourquoi j'adore ?
L'avez vous vu ? Qui peut rester insensible à ces talents déchainés: un scénario en béton armé avec armature en acier, un réalisateur aux plans/mouvements qui aujourd'hui encore reste un exemple à suivre, un acteur purement incroyable de crédibilité, des seconds rôles qui portent le film au sommet de la montagne.
Les symboles:
- l'argent, le macho : la voiture, le cigare, les filles à moitié nues et toutes plus belles les unes que les autres ...
- les flics pourris
- la morale ...
une pleine page :
http://www.mad-movies.com/fiche.php?id=247

un film montée comme une prise de coke: ça commence tout doux puis ça monte, crescendo jusqu'au paroxisme du bonheur. Puis commence la descente aux enfers, la chute vertigineuse rien ni personne ne peut vous retenir: tout glisse, aucune prise, comme un rivet qui casse au sommet d'une varappe que l'on voulait parfaite. et là encore jusqu'au paroxisme de la descente: la mort, la fin d'une chanson, la fin d'un rève, d'un trip.
Reste encore une image, gravée au burin :

LE MONDE EST VÔTRE

Tcha:)
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Le rebelle de King Vidor

Message » 11 Aoû 2004 2:54

le rebelle

de King Vidor avec Gary Cooper et Patricia Neal
1949


Le parcours, que dis-je, l'épopée, d'un architecte idéaliste qui, dans la vie et dans son art, refuse toute compromission. Ses bâtiments, aux formes épurées choquent les habitués du classicisme qui jugent encore utiles de rajouter des colonnes gréco-romaines un peu partout.
Quelques personnes reconnaissent en lui un talent monstrueux et se proposent de le faire travailler mais refuse néanmoins de lui laisser une totale liberté.
Notre héros est une forte tête. C'est tout ou... rien.
Donc rien. Il disparait de la scène new yorkaise et préfère gagner sa vie en "découpant" du marbre, comme simple ouvrier, dans une carrière.
Il y rencontre une femme, elle aussi assoifée d'absolu (et, avouons-le, un peu barge). Evidemment, elle l'aime à sa manière mais, une fois de plus, lui, refusera tout compromis.
Big Apple le rappelle. Sa force de conviction inébranlable aura-t-elle fini par payer ?

Ce film en noir et blanc a été diffusé récemment (07/2004) au cinéclub de France 3.
C'est l'histoire, très romancée de Frank Lloyd Wright, membre de la branche ricaine du mouvement allemand Bauhaus.
Vidor place la barre assez haut. D'une certaine manière, il aura voulu apporter sa pierre à un nouvel esthétisme (les plans et cadrages sont parfois très éloquents).
Mais, au-delà de l'architecture, Vidor en profite pour placer plusieurs messages, regroupés à un moment donné sous la forme d'un véritable plaidoyer juridique.

Il tente à sa manière de répondre à certaines questions purement "Bauhausiennes" car ce mouvement essayait d'englober un maximum de problématiques dans sa marée créatrice (théâtre, peinture, arts plastiques, cinéma, poésie, littérature, musique... tout ce qui passait à portée de main en fait)

(citons pêle-mêle et d'une manière non-exhaustive)

- La place de l'artiste dans la société

- La valeur d'un engagement personnel

- Le pouvoir "réel" et son pis-aller, "l'illusion" du pouvoir

- Les droits d'un artiste sur son oeuvre

- La responsabilité du créateur envers ses contemporains

Comme le cite très justement notre excellent confrère Télérama, ce film grouille de séquences très habiles "Une femme laisse tomber du haut d'un gratte-ciel une statuette antique ("je l'ai acheté en Europe, je l'ai adoré, mais je ne veux pas devenir son esclave"), plus tard, elle frappe et brise avec un tisonnier le marbre de sa cheminée. Désir de destruction ? ou bien, au contraire un acte de création selon la devise : et du passé faisons table rase... ?

Une histoire d'amour tourmentée où chacun défend SA vérité selon ses moyens. Que penser de la fin, où un ascenseur vertigineux entraîne une femme radieuse vers son amoureux, tout la haut, sur les sommets...

On quitte résolument le terrestre pour caresser le ciel et peut-être un bout d'éternité....
Gare au vertige !


En résumé, une oeuvre majeure qui provoque, aujourd'hui encore, des discussions animées dans les salons et qui me permet accessoirement d'achever cette rubrique avec le plus mauvais jeu de mot de l'histoire du cinéma : Décidément, Vidor dure...








Evidemment, son talent et sa modernité heurtent [/b]
peg-harty
 
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Dersou Ouzala

Message » 16 Aoû 2004 4:49

Dersou Ouzala
d'Akira Kurosawa
1975

Préambule : Je ne connaissais que les 7 samouraïs du même réalisateur et j'avoue qu'il ne m'avait pas laissé un souvenir imperrissable.
Les scènes magnifiquement orchestrées de bagarres moyen-âgeuses me laissent généralement de marbre.
selon moi, les sabres ne devraient servir qu'à faire exploser les bouteilles de champagne et j'avais un peu hâtivement rangé le dit Kurosawa dans la catégorie peu enviable de "cinéaste professionnel qui fait de jolies images mais qui me gonfle après dix minutes".

Pour dire qu'il aura fallu du temps à mon collègue de joutes cinéphiles pour me convaincre de "subir" ce film.

Et bien, vous me croirez ou non, mais je le classe à présent dans la catégorie des Chefs d'Oeuvre...


L'histoire : En 1902, une équipe de topographes russes s'en va effectuer des relevés dans une région reculée de taïga siberienne.
La nature est hostile et le groupe de fonctionnaires soviétiques y découvre un petit personnage marrant comme tout : Dersou Ouzala.
Celui-là, cela fait des decennies qu'il se promène dans le secteur, tout seul. Mieux qu'un castor junior professionnel, il connait des milliers d'astuces pour survivre en milieu naturel. De plus, il est philosophe sans avoir lu ni Rousseau, ni Voltaire, ni même Desproges.
Le capitaine et lui vont devenir potes comme cochons pour nous entraîner dans une aventure digne du meilleur spielberg, le "sens", la "vérité" et la "justesse" en plus.



Bon, la température ambiante avoisine celle du docteur Jivago, mais les acteurs sont autrement plus convaincants. Les paysages sont monstrueusement beaux mais on retient essentiellement un sentiment d'harmonie humaine. Akira a peut-être réussi à filmer une des plus belles histoires d'amitié du cinéma.

Tu veux une belle histoire ? des décors somptueux ? du suspense ? ben, y'en a... et peut-être plus qu'ailleurs.
Tu veux que le générique de fin se déroule et regretter que tout s'arrête déjà ? ben, ca sera le cas aussi...

En résumé, ne fais pas comme moi et n'attends pas trop longtemps pour découvrir ce bonheur. La V.O. ne doit pas te décourager car, très souvent, ce sont les silences que tu apprécieras le plus.
Ecoute amba (le tigre) qui rôde autour de toi... et fais comme Dersou : dis lui de partir ! si t'as du bol, il t'écoute...
peg-harty
 
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Message » 01 Sep 2004 0:27

peg-harty a écrit:Dersou Ouzala
d'Akira Kurosawa
1975
En résumé, ne fais pas comme moi et n'attends pas trop longtemps pour découvrir ce bonheur. La V.O. ne doit pas te décourager car, très souvent, ce sont les silences que tu apprécieras le plus.
Ecoute amba (le tigre) qui rôde autour de toi... et fais comme Dersou : dis lui de partir ! si t'as du bol, il t'écoute...


J'ai vu le film lorsqu'il est sorti... il y a donc maintenant près de trente ans...
C'était au "KINOPANORAMA", cinéma du 15ème arrondissement à Paris, ouvert en 1959 et disparu en 2002. Cette salle disposait d'un écran geant incurvé de 24 mètres de base (réduit à 17 mètres en 1992).
Quelle beauté que ce film, mais impossible de reproduire cette qualité de vision en homecinéma...
carolineD
 
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THIS IS SPINAL TAPE de Rob Reiner (1984)

Message » 01 Sep 2004 3:47

SPINAL TAPE
de Rob Reiner 1984


avec des acteurs... euh... inconnus


Il fut une époque où le cinéma s'interessait aux groupes de rock, à moins qu'il ne s'agisse du contraire. Nous avions eu droit à "The Last Waltz", "Woodstock" ou encore "the Wall".
C'est dans l'euphorie de cet engouement que rob Reiner décida de nous relater l'histoire d'une tournée de concerts d'un groupe incroyable mais pitoyable : les The Spinal Tape...

Filmé à la façon documentaire, comme dans Last waltz, ce chef d'oeuvre d'humour nous fait découvrir l'univers des loosers rock les plus déjantés de la planète. (tendance : moi j'ai un ampli dont le bouton de volume va jusqu'à 11"

Tout y passe : les embrouilles entre membres du groupe (à cause d'une fille, bien sûr, comme les Beatles), les concerts foireux, les désaccords pour le choix de la couverture du disque, les relations bizarres avec la maison de disque, la gloire, les caprices de stars, les interviews genre "on est pur, jamais on vendra notre âme", et trois milliards de gags qui feront pisser de rire ou de honte tous les musiciens rock de France ou de Navarre.

Explications : Ce petit bijou s'apparente sur bien des points au mythique "C'est arrivé près de chez vous". A savoir, à l'époque de sa sortie il n'a pas défrayé la chronique. Aujourd'hui, on s'échange un clin d'oeil complice quand on croise un de ceux qui le connait aussi.

Et c'est parti pour une heure de déconnade en se rappelant les meilleures scènes. L'un tue des vieilles mais l'autre, bizarrement doit expliquer aux journalistes pourquoi ils ont un nouveau batteur (c'est déjà le troisième, mais ils explosent tous !).

Pour l'anecdote, ce film australien a néanmoins permis au groupe Spinal Tape d'exister réellement. Pas longtemps, certes, mais ils ont fait quelques tournées avant de splitter lamentablement et comme il se devait. (faut pas non plus déconner, ce n'était qu'un groupe de hard rock tendance Scorpion)

Aaaah, ces fameux pantalons moule-machins et argentés siouplait...
Aaaah, le fameux Black album...
Aaaah, le labyrinthe pour monter sur scène...
Aaaah, les accessoires qui marchent jamais...
Pfffff, c'est inracontable, il faut le voir pour le croire. (j'oubliais les solos de guitare interminable)
trois vannes par seconde, garanti sur facture (j'oubliais les décors de scène ambiance préhistorique). Quel dommage, je crois qu'il n'a pas été réédité en dvd, faudra se rabattre sur la K7 vidéo qui doit exister en VF ou peut-être mieux en VO ST. (j'oubliais les différentes époques du groupe alors qu'ils affirment haut et fort qu'ils n'ont jamais changé)...

Bref. Débrouillez-vous pour trouver ce petit chef d'oeuvre d'humour par n'importe quel moyen.
Vos rires seront ma récompense
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Message » 03 Sep 2004 13:23

peg-harty a écrit:Dersou Ouzala
d'Akira Kurosawa
1975

(...)

En résumé, ne fais pas comme moi et n'attends pas trop longtemps pour découvrir ce bonheur. La V.O. ne doit pas te décourager car, très souvent, ce sont les silences que tu apprécieras le plus.
Ecoute amba (le tigre) qui rôde autour de toi... et fais comme Dersou : dis lui de partir ! si t'as du bol, il t'écoute...

Merci d'avoir parlé de ce film... dont j'ai encore un incroyable souvenir et que j'aimerais revoir. Malheureusement à cause de problèmes entre les ayant-droits et/ou les maisons d'édition, il n'est pas prêt d'être réédité. Donc le DVD est pour l'instant introuvable :((( sauf sio n a de la chance en location ou en occasion...

MR
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