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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Disques : Vous n'en avez pas marre ?

Message » 24 Aoû 2007 11:28

fargo a écrit:Je me cite :............ou bien quelques années en...avance !!!! :mdr: :mdr:

Non mais des fois, le Dub et le Doc ..........il faut lire jusqu'a la fin ....à votre age.... :-?


Non, mais je t'ai bien lu!! je relis:

fargo a écrit:Putain mais je vis 30 ans en retard :o ............ ou bien quelques années ....en avance . :mdr:


et bien je dis que tu n'as pas envie que je tranche entre les deux termes de l'alternative!!! :mdr:


Plus sérieusement, ces jérémiades sur la crise du disque font fichtrement penser à d'autres, sur la crise du livre, la crise de ceci ou de cela.

Les CD se vendent moins: et alors? Que quelques grandes compagnies fassent faillite ne devrait faire ni chaud ni froid à qui que ce soit — sauf à ceux qui en tirent leurs bénéfices, évidemment.

Les gens achètent autre chose (des DVD en particulier). D'autre part, il y a tellement de CD déjà en circulation, que l'on peut acheter d'occasion, que ça explique aussi peut-être qu'on en achète moins dans les neufs.

Un orchestre ou un musicien devraient vivre essentiellement de leur art, c'est-à-dire de leurs concerts. C'est d'ailleurs ce que faisaient des gens comme Brassens: il mettait au point des chansons, puis montait sur scène (à Bobino puis en tournée) et en profitait pour peaufiner ses chansons — avant de sortir le disque! C'était le concert (ou de l'avoir écouté à la radio pour les plus éloignés de Paris et des salles) qui donnait envie d'acheter le disque.

Et je ne me souviens pas qu'on m'ait jamais cassé les oreilles avec des pleurnicheries de ce genre quand je collectionnais les cassettes (j'en avais quelques centaines vers 1978-1982):
- je n'aurais jamais eu les moyens d'acheter tous ces disques
- et ça ne m'empéchait pas d'acheter des disques par ailleurs (mais peu!)

Si les ado n'achètent pas de disques, c'est qu'ils dépensent leur pognon à autre chose! Que les maisons de disques soient moins habiles à leur vider le morlingue que les industries du téléphone mobile ou les boîtes de nuit, ça m'est franchement indifférent (et même, ça me fait doucement rigoler!).

Plus tard, lorsqu'ils seront devenus, menton rasé, ventre rond
notaires ou bourgeois, il sera toujours temps qu'ils consomment autrement — puisque consommer est nécessaire…

L'inverse nous est devenu familier. Mais en un sens c'est absurde.

Autre chose:

il existe des dizaines de groupes et de musiciens (allez voir par ex. http://www.boxson.net/ ) qui utilisent la mise à disposition gratuite de leurs machins en mp3 pour se faire connaître — et pour ensuite faire des concerts.

D'autres publient ensuite leurs disques en évitant bien de passer par des compagnies ou des industries qui refuseraient de toute façon de les pirater, pardon, de les diffuser… Éviter ces autres pirates que sont les “éditeurs de musique” est aussi une bonne chose.

Il y a en a même qui marchent bien, trouvent des sponsors et finissent par se faire signer. Simplement, ils ont dû se faire connaître tout seul: ça fait toujours d'économisé pour les dites compagnies! Car il y a en peu ans lesquelles on trouve l'équivalent de Jacques Canetti.

Alors, quand Didier Super (qui est de Douai comme moi) sort ses deux disques, les vend et invite publiquement par manière de provoc' absolue à les pirater, c'est une réponse qui se tient.

Cdlt :wink:

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Longtemps je me suis casqué de bonne heure…
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Message » 24 Aoû 2007 11:29

syber a écrit:Les consommateurs ont fait leurs arbitrages : ils ont estimé que dans la palette des offres de divertissement qui leur était proposée, l'offre "achat de CD" était moins "séduisante" que :
- Canal + (n'existait pas il y à 30 ans)
- CanalSat (n'existait pas il y à 30 ans)
- Playstation, Xbox et Wii (n'existait pas il y à 30 ans)
- Les ouacances au Maroc (existaient il y a 30 ans, mais pas démocratisées)
- Le GSM pour le p'tit dernier qui rentre en 3° (n'existait pas il y à 30 ans)
- les fringues (existaient il y a 30 ans, mais pas à ce point que nous connaissons aujourd'hui)
- etc, la liste est longue


C'est vrai ( n'oublie pas le DVD, on trouve d'ailleurs souvent pratiquement au même prix le CD et le DVD d'un concert, donc tant qu'à faire on prend l'image en plus ! ) mais je pense que le principal n'est pas la.
La différence pour moi est à chercher dans les habitudes de consommation qui influent sur les achats, il faut voir qu'il se vend largement 10 fois + d'Ipod que de lecteur CD !
Il faut donc parler de l'achat de "musique" et non de l'achat de "CD"...
Car la musique s'est dématérialisée, il n'y a qu'à voir Itune mais aussi la vente de sonneries polyphonique pour téléphone portable ( "quelques" millions d'euros de CA global quand même )...
La vente de CD n'est plus le bon indicateur...

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Message » 24 Aoû 2007 11:40

syber a écrit:Et puis pour compléter mon avis de "vieux" de 42 ans :D qui a connu le Walkman et ses premiers émois musicaux sur un vieux Teppaz !

- La qualité moyenne technique des productions musicales à considérablement augmenté ces 30 dernières années.

- La diversité artistique à, durant cette même période, également considérablement augmenté.

- La qualité moyenne des systèmes de reproductions acoustique à également considérablement augmenté et ce pour un prix en baisse.

- J'attend avec impatience le nouveau Miles Davis, mais celà est indépendant de mon pouvoir d'action :lol: donc je fais avec !




C'est une évidence !

Elle est cependant niée très souvent sur ce forum comme dans bien d'autres ou dans des analyses mal informées publiées dans la presse par des observateurs qui n'ont aucun back ground du marché du disque en terme d'offre d'esthétiques musicales depuis le debut des années 1960.


Alain :wink:
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Message » 24 Aoû 2007 11:46

antipop a écrit:
La musique actuelle style "NRJ-Fun Radio-Skyrock" c'est du McDo : propre, bien organise, toujours la meme chose que tu manges a Pekinou Buenos Aires mais sans saveur, pire mauvaise au gout, mauvaise pour la sante et nocive a terme. Et les majors voudraient que les auditeurs paient pour ca?...


Honnetement tu es qui pour dire que c'est sans saveur, mauvais pour la santé ... ? Si les gens aiment ce genre de musique et aiment aller au macdo, c'est bien pour eux. Je ne vais pas les dénigrer car je ne vais manger que chez des étoilés Michelin.



Ah bon, Mc Do c'est de la gastronomie, c'est bon pour la sante?
J'essaie d'eviter les attaques personnelles, car je deteste ca, mais je sais egalement faire. Je considere un forum comme un espace d'echange d'idees et non pas un support de pugilat.

Si tu avais lu correctement mon post, tu aurais vu que non seulement je ne m'en prends pas au consommateur, mais en plus je le defend.

Je me re-cite :

Et les majors voudraient que les auditeurs paient pour ca?...



La preuve que les gens achètent est qu'itunes est devenu le 3eme (ou 4eme) disquaire aux USA étonnant alors que les memes mp3 se trouvent gratuitement.


Ah ouais et a part les 10-15 gros vendeurs (Madonna, K. Minogue, Puff Dady...), combien de ventes d'artistes independants, de classique ou de jazz sur itunes? Chez un disquaire independant et meme chez les gros type Fnac, rien n'empeche le vendeur de mettre en ecoute un CD qui l'a marque, rien n'empeche de mettre en tete de gondole un album derangeant.Le quidam qui fait ses courses n'a pas d'autre choix que d'eecouter (ou au moins entendre) et de fait, s'ouvrir -s'il le veut- a d'autres horizons que le tout venant. D'ailleurs en UK, une fabuleuse chaine de magasins faisait tres bien ce boulot : www.fopp.co.uk

Clique, tu vas comprendre!


Sur un site d'achat et en particulier itunes, il faut reconnaitre que beaucoup de clients vont acheter directement sans regarder sur les cotes...

Sans compter que des oeuvres inoubliables type albums concepts rock prog des 70's ne sont pas adaptees a un suppot tel que itune : musique formatee, 3.20 minutes pour des clients qui achetent de la chanson a l'unite et plus une oeuvre en totalite.
Un jeune artiste qui a plus a proposer que 3 minutes de son, qui propose une oeuvre entiere, comment peux-t-il percer dans ces conditions?
Quant a vendre de la symphonie classique dans ces conditions...
Ce n'est que mon avis, mais la disparition du support musical reste inquietante.

Je continuerai tant que je pourrai a acheter du CD et du vynil sur amazon et en occase sur ebay/en magasin, crois-moi.........

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Message » 24 Aoû 2007 12:31

De tout temps, il a toujours été extremement difficile à un artiste de percer.
Brassens à eu du mal, et bien d'autres avant lui. De funes, vivait grace à quelques cachetons de piano bar.
Serrault qui est mort à attendu le Viager pour acceder à la notoriété.

Il n'y a que la star AC qui donne l'illusion que l'on peut acceder à la gloire du jour au lendemain.

Le metier d'artiste est difficile.
Comme pour tout ce qui touche à l'art et aux spectacles, il y a plus de candidats que de places au soleil.
C'est le prix à payer pour faire un metier qui fait rever

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Message » 24 Aoû 2007 12:37

Powerdoc a écrit:De tout temps, il a toujours été extremement difficile à un artiste de percer.
Brassens à eu du mal, et bien d'autres avant lui. De funes, vivait grace à quelques cachetons de piano bar.
Serrault qui est mort à attendu le Viager pour acceder à la notoriété.

Il n'y a que la star AC qui donne l'illusion que l'on peut acceder à la gloire du jour au lendemain.

Le metier d'artiste est difficile.
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Certes. Le cote triste est que cette avalanche de moyen de communication non seulement n'aide en rien, mais en plus leur complique la situation...
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Message » 24 Aoû 2007 14:07

haskil a écrit:Vous n'allez pas réinventer la culture de masse, quand même :o Ce que vous dites s'écrit depuis les années 1950 !!!! (…)


Prenons l'exemple du Luxe, et des parfums. Pourquoi ne trouve t on pas de grandes marques de parfumerie en grande surface ? Pourquoi l'expérience du parfum Bic a été un échec ? Parce que les caractéristiques objectives du produit ne forment qu'une partie de la valeur du produit.

L'image de "luxe", d'exclusivité, de raffinement, sont une partie indissociable du produit. Le jour où les grandes marques de parfumerie vendront en grande surface, elles vendront de la lessive.

C'est ce que je veux dire en soulignant que les maisons de disque ont détruit une partie de la valeur de leur produit. En adoptant le modèle économique des vendeurs de lessive, elles ont fini par effectivement vendre de la lessive : des produits standardisés en nombre restreint, concurrence sur le prix, gros volumes, rotation rapide (mais artificielle) des références pour donner l'illusion de l'innovation.

Un marché de masse qui passe par des disquaires professionnels ou des grandes surfaces culturelles, ça n'a rien à voir avec un marché de masse en grande surface généraliste.

En visant ce type PARTICULIER de massification, les majors ont en réalité sapé leur intérêt à long terme. Pareil pour le marché des soneries téléphoniques. Oui, il y a de l'argent à se faire à court terme... mais quelle valeur à long terme est détruite par la baisse en gamme de l'ensemble du produit "musique" ?

Si la musique, ça ne vaut rien (pas plus que le rouleau de PQ à côté duquel elle est vendue), pourquoi pas la pirater ? Le respect que j'ai pour l'oeuvre n'est plus une composante déterminante du plaisir à la consommer.

C'est ce comportement que le type de massification poursuivi par les majors a développé.

P.S. celà n'a rien à voir avec la qualité des artistes.
Lizandre
 
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Message » 24 Aoû 2007 14:32

antipop a écrit:
syber a écrit:Mon simple avis de consommateur audiophile : Si il se vend moins de disque, c'est tout simplement parce que c'est pas pratique d'aller acheter un disque ! C'est pas plus compliqué que ça !
Comme quoi il y a bien une demande de ce coté la.
Qu'est ce que tu pense d'itunes + (morceaux sans DRM et encodé en 320kbit de mémoire)? Ce n'est pas encore du lossless mais je pense qu'on est dans la bonne voie, non?



Bien qu'étant mal-comprenant en informatique, je me suis renseigné il y a peu de temps sur les forums afins de savoir si il y avait des sites de téléchargement en "qualité CD" (ce sont mes mots à moi :D ). On m'a répondu par la négative (sauf sites embryonnaire et spécialisés).

Je me suis renseigné parce que celà correspond vraiment à ma demande : disposer d'un endroit sur le net, bien conçu, pratique et agréable, ou je puisse écouter et découvrir des extraits d'albums en qualité CD et télécharger des albums pour 10/12 € (pas plus cher non plus, passeque bon y fô pas me prendre pour un c. non plus : c'est moins cher de développer et de maintenir un site Web qu'un magasin FNAC ou Virgin sur les Champs :D ; et puis, pour une moindre part dans le coût, il n'y a plus de CD, boîte et livret à produire).

Parceque je n'ai pas envie de prendre ma voiture pour aller acheter des disques dans un magasin, c'est compliqué !

Et sans DRM ! Pas parceque je suis un voyou ayant l'esprit de lucre, mais juste parce que ça me fait plaisir de faire une copie de CD temps en temps pour un pôte, qui me rend la pareille : on se fait ainsi découvrir de nouveaux artistes mutuellement, ce qui nous fait acheter leurs CD et participe ainsi au dynamisme du marché.

Et puis si nous nous orientons vers la dématérialisation du support, je souhaite pouvoir faire un back-up de la musique sur un 2° disque dur, au cas où le premier scratch ! Donc pas de DRM.

Mon besoin est tout bête en fait. Il découle de l'évolution de la société !

Je suis persuadé que si il se vend moins de musique (car le CD n'est qu'une des variables de ce marché ; les ventes de musique sur internet ne suffisent pas encore à enrayer la baisse globale de CA du secteur), c'est "en partie" pour un problème de distribution qui date d'une autre époque.

Le problème est que le pli de la gratuité est pris maintenant :roll:




PS : pour ces raisons, je ne suis pas encore allé voir sur iTunes :D . En attendant, j'achète à 99,99 % mes CD en ligne.
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Message » 24 Aoû 2007 15:24

Syber, va jeter un coup d'oeil sur les morceaux itunes + (pour le moment que le catalogue d'EMI), il n'y a pas de DRM sur ces morceaux et la qualité est plus élévée (après c'est à toi de voir si ca te satisfait, pour l'utilisation que je fais c'est bon pour moi).

Il ne faut pas se leurrer, la musique est une commodité et donc le seul moyen de survivre est en vendant un volume important pour bénéficier de l'effet d'échelle. Les barrières à l'entrée sont faible et continuent à diminuer. Le secteur est fragmenté, il y a de plus en plus de produits de substitution. En amont, les resources sont rares (artistes qui font vendre des disques) et le pouvoir des clients (les grandes surfaces) est très fort.
Il ne faut pas s'appeler Porter pour comprendre pourquoi les majors font la gueule. Le secteur est mauvais et les pirates n'en sont pour rien dedans. Solution pour survivre dans ce genre de marché:
- volume, volume, volume! et avoir les couts de production les moins cher
- trouver un marché de niche et y rester, je parle d'un vrai marché de niche: barrière à l'entrée forte, clientèle limitée mais prête à payer pour la diversification et la valeur ajoutée offerte. Un exemple serait Passavant dont on parlait avant : barrière la réputation, l'attrait de talent. Clientèle d'audiophile prêt à payer pour des enregistrements de qualité.
antipop
 
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Message » 24 Aoû 2007 15:54

antipop a écrit:(…)
- volume, volume, volume! et avoir les couts de production les moins cher
(…)


Grave erreur économique et marketing. Le volume a été la stratégie des majors, et nous savons où cela les mène. L'erreur de départ de l'analyse d'antipop consiste à postuler que seuls les volumes peuvent amortir les coûts. C'est oublier que dans une fraction, numérateur ET dénominateur peuvent varier.

La mise à disposition d'un catalogue musical varié en ligne ne coûte pas beaucoup plus cher que la mise à disposition d'un catalogue restreint. Le stockage ne coûte pas cher, c'est la bande passante qui coûte : mais par définition, la bande passante, en première approximation, ce sont des ventes. Elle s'autofinance donc.

En l'absence de coûts logistiques de transport et de stockage et parce que les rayons virtuels sont de taille illimitée, la distribution musicale est totalement bouleversée. Il n'y a plus aucune raison de ne proposer que les gros vendeurs.

La nécessité de gros volumes est dictée par les techniques commerciales et promotionnelles du modèle écnomique ACTUEL. Grosses pubs, gros clips, gros frais logistiques.

Or la dématérialisation permet de sortir de ce cercle vicieux. Il y aura toujours de gros vendeurs qui capteront la plus gros du marché, certes : mais ils ne seront plus une nécessité pour amortir les pertes générées par le reste de l'offre qui ne se vend pas... puisque elle peut être mise à disposition pour un coût considérablement moindre qu'aujourd'hui.

Or aujourd'hui, non seulement les petits vendeurs font perdre de l'argent, mais ils sont mal distribués parce que petits vendeurs, ce qui assure qu'ils restent confidentiels, ce qui est un autre cercle vicieux.

Dans un schéma dématérialisé, exit la puissance commerciale des grandes surfaces. C'est le meilleur des mondes : un marché de masse capable d'offrir un service hyper individualisé. Aucun réseau de distribution physique ne peut concurrencer cette flexibilité.
Lizandre
 
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Message » 24 Aoû 2007 16:08

Lizandre,

Une chanson est composé à majorité de coup fixe : cout de production, cout marketing, ... donc c'est un marché de volume. Plus tu vends et moins ca te reviens cher a produire. Que le catalogue soit en ligne ou dans une grande distribution, ca ne change rien car ce ne sont pas les coups les plus importants. La grande majorité des coups est généré en amont du process avant meme que le premier CD soit vendu. Tu te trompe fortement sur le catalogue restreint vs varié, le plus gros actif que possède une major aujourd'hui est son catalogue. Il n'y a pas 5000 manières de la construire et ca coute cher. N'oublie que tu n'as une resource illimité (musicien), ton offre sera touours limitée.

De plus, le volume n'est pas une décision marketing ni economique mais une stratégie d'entreprise.
Sinon ce n'est pas une fraction : profit = CA - cout = prix * volume - cout.
antipop
 
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Message » 24 Aoû 2007 16:54

ça dépend. Soit un album diffusé à X exemplaires.

Quelle est la part du coût de production (aspect musical) par rapport aux coûts industriels et logistiques ? Je parie que c'est une fonction décroissante du volume de diffusion. Autrement dit, plus un album est largement distribué dans le système actuel, moins les coûts "musicaux" représentent une part importante.

Donc, dans le système actuel, la diffusion d'artistes peu connus comporte un risque économique important. En même temps, s'ils ne sont pas largement diffusés, il y a peu de chance qu'ils rencontrent leur public... D'où le rôle promotionnel des maisons de disque. Elles agissent comme des assureurs, mais à l'exact inverse : les assureurs répartissent des contrats déficitaires sur une masse de contrats bénéficiaires, les maisons de disque répartissent une minorité d'artistes bénéficiaires sur une majorité d'artistes déficitaires.

Ceci est renforcé par les besoins des grandes surfaces, qui veulent des produits d'appels, de gros volumes et des rotations rapides.

Les coûts marketing ne sont pas des coûts fixes : ils sont, artiste par artiste, la quantification de l'espoir commercial placé dans l'artiste. En toute logique, ils sont corrèlés au volume de diffusion...

Evidemment, c'est à la louche.

La dématérialisation du support musical permet de sortir de cette contradiction, en diminuant très fortement ces coûts industriels et logistiques.

P.S. prix unitaire = (cout+profit) / ventes en unités. Il y a bien une fraction là.
Dernière édition par Lizandre le 24 Aoû 2007 16:59, édité 1 fois.
Lizandre
 
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Message » 24 Aoû 2007 16:55

Lizandre a écrit:
haskil a écrit:Vous n'allez pas réinventer la culture de masse, quand même :o Ce que vous dites s'écrit depuis les années 1950 !!!! (…)


Prenons l'exemple du Luxe, et des parfums. Pourquoi ne trouve t on pas de grandes marques de parfumerie en grande surface ? Pourquoi l'expérience du parfum Bic a été un échec ? Parce que les caractéristiques objectives du produit ne forment qu'une partie de la valeur du produit.

L'image de "luxe", d'exclusivité, de raffinement, sont une partie indissociable du produit. Le jour où les grandes marques de parfumerie vendront en grande surface, elles vendront de la lessive.

C'est ce que je veux dire en soulignant que les maisons de disque ont détruit une partie de la valeur de leur produit. En adoptant le modèle économique des vendeurs de lessive, elles ont fini par effectivement vendre de la lessive : des produits standardisés en nombre restreint, concurrence sur le prix, gros volumes, rotation rapide (mais artificielle) des références pour donner l'illusion de l'innovation.

Un marché de masse qui passe par des disquaires professionnels ou des grandes surfaces culturelles, ça n'a rien à voir avec un marché de masse en grande surface généraliste.

En visant ce type PARTICULIER de massification, les majors ont en réalité sapé leur intérêt à long terme. Pareil pour le marché des soneries téléphoniques. Oui, il y a de l'argent à se faire à court terme... mais quelle valeur à long terme est détruite par la baisse en gamme de l'ensemble du produit "musique" ?

Si la musique, ça ne vaut rien (pas plus que le rouleau de PQ à côté duquel elle est vendue), pourquoi pas la pirater ? Le respect que j'ai pour l'oeuvre n'est plus une composante déterminante du plaisir à la consommer.

C'est ce comportement que le type de massification poursuivi par les majors a développé.

P.S. celà n'a rien à voir avec la qualité des artistes.




Ce comportement est celui qui régit la production discographique depuis ses débuts industriels, soit dès que l'on a pu faire des disques duplicables (invention d'Emile Berliner vers 1898) et non enregistrés un par un. D'abord balbutiante en terme de marché, la musique enregistrée a vite trouvé son modèle économico/culturel.

Du temps du yéyé ou un chanteur durait le temps d'un 45 tours parfois, la musique ne valait pas plus cher... aux yeux de ceux qui la produisaient. Les plus grands scandales d'exploitation de jeunes artistes jetés comme des kleenex remontent à ces années là... et certains se sont achevés juridiquement tout récemment... plus de 30 ans après les faits !

Ce que tu décrits s'est imposé comme modèle depuis la fin des années 1920. Avec une chute, dans les années qui ont suivi la crise économique de 1929 qui a vu la production discographique mondiale très gravement chuter. Elle est repartie ensuite comme une flèche, tout particulièrement avec la mise sur le marché du microsillon.

Sans rien changer à quoi que ce soit de ses méthodes et pratiques.

Quant au réseau commercial : je ne sais pas si le bac à disques coincés entre les aspirateurs, fers à repasser et gazinières des marchands des années 1950 et 1960 qui étaient majoritaires dans les petites villes de provinces étaient de meilleurs conseils que le rayon du Monoprix local dont le choix était déjà vaste au milieu des années 1960... plus vaste en tout cas que celui du pseudo disquaire du coin. Faut avoir vécu dans une ville de moins de 30 000 habitants et avoir 50 ans et plus pour se souvenir de cela.


Les premiers grands succès, après Caruso, ont été les chanteurs de variétés épouvantables des trois premières décennies du XXe siècle dont les comiques troupiers... dont des disques du pétomane que la fine fleur intellectuelle parisienne venait applaudir à l'Alhambra ! :lol:

Toute l'histoire du disque a fonctionné sous cette dualité : culture de masse/musique exigeante. La première finançant la seconde selon un modèle économique inconnu ailleurs qui fait que le prix d'un disque ne dépend en rien de son cout de production et du nombre d'exemplaires vendus : un disque de guitare solo classique coute le même prix qu'un disque symphonique ou de rock ! Et même longtemps : plus un disque se vendait, plus il restait longtemps au prix fort. Ne passait en catégorie économique que celui qui ne se vendait pas !

La culture de masse (la variété de bas niveau faite pour être consommée et oubliée) est de la musique de second ordre pensée et conçue par des gens cultivés qui ne la consomment pas eux-mêmes mas l'imposent par les moyens de communication (radio, dans un premier temps, télévision ensuite, maintenant internet), pour un public que l'on veut le plus grand possible afin de gagner le plus d'argent possible en dépensant le moins possible d'argent pour les produire : elle est le socle sur lequel s'est construite l'industrie discographique.

Rien n'a changé depuis la première décennie du XXe siécle dans ce domaine : rien, vraiment rien !
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Message » 24 Aoû 2007 17:07

haskil a écrit:Rien n'a changé depuis la première décennie du XXe siécle dans ce domaine : rien, vraiment rien !


A ceci près que je doute très fortement que la musique ait été un produit de grande consommation en France avant les années 60.

La génération de mes parents, issus de milieux modestes, n'avait pas accès aux disques, et la radio était un équipement familial (comme la télé plus tard). Je manque de référence précise, mais je suis sûr que des historiens pourront nous expliquer à partir de quand le disque s'est réellement démocratisé.

Donc non, je ne suis pas d'accord :)
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Message » 24 Aoû 2007 17:13

Lizandre a écrit:Les coûts marketing ne sont pas des coûts fixes : ils sont, artiste par artiste, la quantification de l'espoir commercial placé dans l'artiste. En toute logique, ils sont corrèlés au volume de diffusion...

Evidemment, c'est à la louche.

La dématérialisation du support musical permet de sortir de cette contradiction, en diminuant très fortement ces coûts industriels et logistiques.

P.S. prix unitaire = (cout+profit) / ventes en unités. Il y a bien une fraction là.


Les couts marketing sont des couts fixes dans le sens ou ils restent identiques que tu produise 1 CD ou 100 000 CD. Bien sur qu'ils sont correlés au volume car l'effet volume joue. L'industrie du disque est une industrie de volume : fraix fixe important, frais variable faible. Les couts industriels et logistiques sont des couts variables donc la dématérialisation ne répond pas au probleme des frais fixe.

Je n'ai pas compris ton post scriptum. Tu raisonne sur le prix unitaire? Je ne suis pas sur que les maisons de disques ont un fort pouvoir dans le prix, j'imagine que la demande doit etre assez inelastique.
antipop
 
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