N'ayant rien trouvé sur ce forum à propos de cet ampli qui date de 2000 environ, je me décide à vous faire un petit CR. Je vais avant tout vous faire part de mes impressions à chaud, puisque je n'ai jamais eu des matériels aussi haut de gamme digne d'être comparé avec cet amplificateur.
Première impression sur la bête:
Accuphase A-50? Que ce nom est bien choisi, 50 pour 50 watts bien sur, mais aussi pour 50kg et 50°
Eh oui, un Accuphase c'est lourd, c'est vraiment très lourd.... Une fois ma ceinture lombaire solidement harnachée je déplace la bête de l'entrée vers sa nouvelle résidence.
Un coup d'oeil général sur la bête: c'est tout simplement magnifique. La finition de l'objet, le touché, le bruit des boutons, la qualité des métaux, les vu-mêtre: utilisé et regarder un accuphase, laisse la même impression de sérieux et de luxe et de volupté, que lorsqu'on s'assoit dans une berline de luxe.
Je le laisse chauffer toute la journée, et le soir, une fois revenu, j'entame les premiers essais.
Ma source est un pc+carte son emu 1616m, j'essai tout d'abord la sortie asymetrique vers un preampli à tube g&w t-6s d'assez belle facture, branché à l'accuphase en asymetrique donc.
Mes enceintes sont des jbl 4312 mkII.
Premiers essais sur un cd de Petrucciani et Eddy Louis, conférence de presse au petit journal, un enregistrement magique, qui comporte quelques défauts de prises de sons, mais dont la dynamique générale est excellente.
Des les premiers notes, je suis abasourdi par la finesse des timbres, allié à la puissance de cet amplificateur. Je n'avais jamais eu auparavant un amplificateur de cette gamme, et le fossé est évident (amplificateurs précédents: cayin a-88t, g&w tx-2006, t-amp..).
L'impression de la puissance contenue est saisissante, tout s'anime avec finesse, mais on sent que la réserve de dynamique est colossale, le vu-mètre qui peine à dépasser les 1 watt vient me confirmer cette impression. La scène sonore est immense, et la transparence incroyable, j'arrive nettement à distinguer l'apport du préampli et la douceur des tubes allié à la puissance de l'Accuphase.
Je passe ensuite à autre cd de Petrucciani, cette fois ci avec Stéphane Grapelli, c'est l'occasion d'entendre un enregistrement studio, et comment l'Accuphase se débrouille sur les cordes.
C'est sans appel: la reproduction des cordes est sublime, l'ampli reproduit les cordes avec une tension intense, chaque note du violon est présente dans la pièce, et semble transcender les enceintes, on entend le bois craquelé, le passage de l'archet, le bruit des doigts sur les violons. Jusqu'a présent ma plus belle impression sur des cordes étaient avec mon cayin en kt-88, je retrouve ici la tension et la transparence du tube, mais l'Accuphase laisse encore cette impression de réserve de puissance, et une tension presque palpable.
C'est sur les cordes, que j'apprécie réellement l'association avec les Jbl, qui sont de nature assez "boxy", assez vibrante, ce qui je trouve leur donne ce charme si particulier. La maitrise des enceintes et de leurs vibrations par l'Accuphase, d'un violoniste qui maitrise son instrument, on a l'impression que l'enceinte est devenu l'instrument. Pour prendre une métaphore plus artistique, l'accuphase semble tel un caligraphe maniant un enorme pinceau comme un maitre, là ou le neophite se laisserai dépasser par la largeur du pinceau pour produire une oeuvre brouillone, le maitre guide avec fermeté et délicatesse le pinceau pour produire une oeuvre d'art.
J'ai par la suite attaquer l'Accuphase en symétrique et sortant directement par les sorties symétriques de ma carte son. Mon préampli ne dispose malheureusement pas d'entrée symétrique, la comparaison ne pourra être rigoureuse.
Dans cette configuration, j'ai l'impression immédiate que l'ampli s'ouvre encore plus, une foule de détails apparaissent d'un coup, j'ai l'impression d'avoir mis une loupe sonore, on entend tout comme dans un casque géant. Le grain de la voix, le moindre craquement des instruments.
Cependant je n'arrive toujours pas à me décider sur ma configuration préférée, et surtout je ne sais pas si la différence est liée à l'utilisation de l'entrée symetrique ou au fait que je ne me sers plus du préampli:
Avec le préampli, j'avais la subtilité du tube, un filé dans le médium et une grande douceur.
En symetrique, tout est plus ouvert, plus détaillée, mais je perds la douceur du tube, j'ai le son en direct et parfois une impression de dureté, qui provient de la configuration studio de la chaine (carte son pro+ampli en symetrique+moniteurs de studio), tous les détails ressortent, est la carte son est d'une droiture extreme.
Voila pour mes premières impressions, au niveau des défauts, j'ai encore du mal à trouver au niveau sonore. En ce qui concerne l'utilisation, je note la chaleur dégagée par l'ampli: j'ai du éteindre complètement le chauffage, et même une fois le chauffage éteint, la seule chaleur produite par l'ampli, suffit à surchauffer ma pièce en ces dures nuits hivernales. D'autre part comme tous mosfet en classe A, l'ampli est très sensible au temps de chauffe, tout s'ouvre après quelques heures, je pense qu'à partir de 2 heures et demie l'ampli se stabilise. Enfin, je pourrais trouver un défaut qui n'est pas vraiment un, et qui est inhérent à tout maillon haut de gamme, chaque élément de la chaîne transparaît, si un maillon est en dessous du reste, la chaîne est tirée vers le bas de manière drastique. A ampli d'exception, maillon d'exception.
Demain je mettrais quelques photos...
J'espere vous avoir interessé
Créé le 29 Mar 2023 11:52
