haskil a écrit:Pourquoi une écoute chirurgicale, qui détaille très précisément serait-t-elle emmerdante Pourquoi faut il toujours que cette tarte à la crème déboule dans les discussions hifi ?...
Pourquoi cette tarte à la crème du "défini : anti musical"... Oui, pourquoi ? ...
si la perfection n'enfante pas la froideur, l'émotion ne nait pas non plus de la précarité de la reproduction sonore...
Toutes ces idées reçues et ces automatismes de la pensée sont plus graves qu'il y paraît car ils s'impriment dans la conscience et tiennent lieu de vérité.
Alain
Mais mais ... je partage tout à fait ce point de vue !
Les éléments qui suivent sur l'importance des détails, de la précision, des micro-informations vont tous dans ce sens.
C'est que je ne me suis peut être pas exprimé correctement.
J'ai indiqué par la suite:
"Il existe des systèmes "détaillants" et malgré tout "émotivants" et vivants ... "
en soulignant l'utilité, la nécessité d'un certain niveau de détail, de précision,
qui vont dans le possible et souhaitable de l'agencement précision/émotions.
Je n'ai pas dit que les systèmes chirurgicaux étaient systématiquement emmerdants:
J'exprimais mon opposition aux propos de Gfx disant que l'émotion ne peut s'exprimer que dans la perfection.
La "chirurgicalité" s'approche de la perfection sur certains critères (détails, informations précises, bien définies,...), mais peut malgré tout rester emmerdante à l'écoute, ne transmet pas toujours l'émotion. Les 2 critères ne sont pas automatiquement correlés, ni dans un sens, ni dans l'autre. C'est juste ce que je disais, ou en tout cas voulais dire.
Mais pour moi, cette "chirurgicalité", ou capacité à retranscrire les plus infimes détails, peut aussi permettre l'accession à des émotions inscrites plus subtilement dans l'enregistrement. Elle ouvre la porte à une plus grande quantité d'émotions, et à des types d'émotions plus variées, à plus de possibilités de transmission de ces sentiments.
Il y a plusieurs origines possibles à l'émotion, aux émotions. Certaines se satisfont de systèmes "rustiques" qui permettent leur expression, d'autres ne sont transmissibles qu'avec un infini respect de la chose enregistrée, une grande transparence et un niveau de détail très fouillé.
C'est là que des appareils et systèmes très aboutis prennent leur valeur; il n'y a pas, dans le désir de système haut de gamme, que des considérations de snobisme et de valorisation sociale, ou de recherche abstraite de perfection de la chose possédée (les appareils), mais aussi une recherche d'une efficacité musicale de haut niveau.
Pour moi donc, pas d'antinomie entre chirurgicalité et capacité à transmettre l'émotion. pas d'automatisme non plus dans la présence de l'une pour avoir l'autre, mais les 2 combinées font des systèmes de très haut niveau de rendu, et confortent de manière bien sensible le coté vivant de la musique retranscrite.
Le très grand niveau de précision, de transparence, de propreté des sons, d'équilibre, l'étendue et la stabilité de la spatialisation participent activement à la transmission et à l'expression des émotions contenue dans l'enregistrement, et à créer nos propores émotions à l'écoute, par la mise en symbiose de plusieurs de nos sens (nécessité, ou utilité de la spatialisation, du sens de l'espace, du relief), et le grand niveau de réalisme par l'excitation de nos sens perceptifs (ouïe, sur de nombreux critères, et aussi ce sens de l'espace, qui nécessite beaucoup de subtilité, de précision et de réalisme, mais avec une démultiplication du sentiment de réalisme quand le résultat est bien abouti).
C'est en tout cas ce que j'apprécie et recherche, jusqu'aux recherches d'optimisations "annexes".