The Art of Mravinsky : Mravinsky in Moscow 1965 & 1972.
Plus de 5 heures de musique en stéréo sur deux disques ! Attention : il s'agit de SA-CD non-hybrides, lisibles uniquement sur un lecteur de SA-CD ! Mais les mêmes enregistrements sont également disponibles auprès du même éditeur sur plusieurs CD (plus d'une demi-douzaine, je crois).
L'édition en SA-CD peut être achetée à très bon prix sur HMV Japon, seule boutique où je l'ai dénichée : http://www.hmv.co.jp/en/artist_Classica ... 72_5266717
Ce sont des enregistrements publics réalisés dans la grande salle du conservatoire de Moscou lors de tournées de l'orchestre philharmonique de Léningrad (aujourd'hui Saint-Petersbourg).
Ils valent leur pesant d'or !
Le premier disque s'ouvre avec une version d'anthologie de Francesca de Rimini de Tchaïkovsky : passionnée, furieuse, avec un orchestre chauffé à blanc et pourtant (orchestre de Léningrad oblige !) toujours admirablement discipliné (articulation remarquable, attaques fulgurantes des cuivres, pupitres des cordes tellement à l'unisson qu'on croirait n'entendre qu'un seul gigantesque instrument joué par un seul homme par pupitre !).
Le reste n'est pas moins génial.
Superbe symphonie n°5 de Tchaïkosky (un des chevaux de bataille de Mravinsky) avec une prise de son forcément différente mais qui me semble aussi supérieure à celle du fameux album Deutsche Grammophon de 1961 et une symphonie n°6 de Chostakovitch, peut-être pas la meilleure version (je préfère toujours la version mono d'un concert à Prague édité par Praga Digital), mais avec des mouvements rapides fulgurants.
Mais ce que je retiens surtout, c'est la musique germanique. Des extraits instrumentaux d'opéra de Wagner incroyables, démiurgiques, notamment non pas une, mais deux impétueuses Chevauchée des Walkyries, évocations dantesques qui semblent descendre de l’Éther sur ce bas monde ! Et aussi, surprise, deux excellentes symphonies 4 et surtout 5 de Beethoven, énergiques et très maîtrisées.
Sur le second disque, on trouve d'autres pépites entre plusieurs interprétations de la 6ème de Chostakovitch et encore les Walkyries (Ta Tarata ! Tatatataaa Ta !
), des extraits d'opéras de Glazounov (Raymonda), Glinka (ouverture de Rouslan et Ludmilla), encore du Wagner, du Lyadov (Baba Yaga 
), une belle 39e de Mozart et l'ouverture de Figaro, l'Aube sur la Moskova de Moussorgsky et des choses plus originales mais très bien conduites : Die Harmonie der Welt de Hindemith et la symphonie n° 3 « Liturgique » de Honegger.S'il ne fallait retenir que deux choses de ces interprétations : énergie et discipline. C'est impressionnant, surtout que la présence de plusieurs enregistrements des mêmes œuvres à des dates et époques différentes montrent, démontrent s'il le fallait que le chef et son orchestre savaient parfaitement où ils allaient et comment y aller.
Je piaffe d'impatience d'écouter le reste du 2nd disque : Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartòk, symphonie n° 7 et le Cygne de Tuonella de Sibélius, Apollon Musagète de Stravinsky et le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy. Cerises sur le gâteau ?
