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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Re: Se rapprocher du réalisme sonore

Message » 25 Sep 2013 0:33

Sergioredshoes a écrit:Une sorte de mimesis audiophile at home :wink:
Mais c'est bien de définir l'objet clairement, ça évite les dérives et les incompréhensions...


Cette expression est intéressante en ce sens qu'elle peut être interprétée ou perçue de deux façons :

- la fidélité à un enregistrement réaliste (c'est à dire qu'il permet aisément à notre cerveau de reconstruire une image mentale cohérente à l'écoute),
- l'impact d'un appareil qui tendrait à déformer un enregistrement et du même coup le rendrait plus réaliste... c'est un peu le cas de certains amplis à tubes par exemple...
Messian
 
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Message » 25 Sep 2013 0:37

Des années après l'avoir acheté, je n'ai toujours pas fini de lire le livre de Floyd Toole sur la question (Sound Reproduction), mais il aborde des points essentiels pour la question de la fidélité.

En particulier, il y a un point limitant dont on n'a pas parlé, c'est la stéréophonie à deux canaux. C'est une technique qui interdit dès le départ une fidélité complète à l'original !

Les limites théoriques sont dans la reproduction du champ sonore original complet dans toutes les directions de l'espace. Le violon, par exemple, émet telle fréquence vers l'avant et pas sur le côté. L'auditeur l'entend donc en direct et sans réverbération. Il faut donc pour la reproduire utiliser une enceinte centrale complètement directive, ou placée dans une chambre sourde. Mais le même violon, simultanément, émet une fréquence voisine vers le haut, et pas vers l'avant. On l'entend donc venir du plafond, où elle se réfléchit, et assez peu de l'avant, d'où elle parvient naturellement faible. L'enceinte devra donc émettre cette fréquence plutôt vers le haut que vers l'avant... et ça continue comme ça sur une douzaine de plages de fréquences différentes, émises dans des directions complètement tordues, généralement dans plusieurs à la fois, y compris vers l'arrière du musicien. Imaginez un peu le boulot pour concevoir une enceinte qui respecte tout ça !

Imaginons tout de même qu'une telle enceinte existe. Une fois réglé le problème du violon, comment reproduire fidèlement une guitare ?? Tout est à recommencer !

Bref, la steréophonie à deux canaux nous impose une sorte de "scène sonore" unique, toujours la même, et propre à l'écoute hifi.

La solution ne serait-elle pas alors d'enregistrer l'original au point d'écoute exact, et de retranscrire dans chaque oreille ce qui est enregistré à l'endroit où elles étaient supposées se trouver ? C'est le principe des enregistrements dits "binauraux", réalisés avec de petits microphones insérés dans les oreilles d'un mannequin, et destinés à être écoutés ensuite avec des écouteurs.

Peut-on faire de même avec des enceintes ? Pas vraiment... dans une pièce à vivre, la superposition de l'acoustique originale avec l'acoustique domestique est dramatique. Le cumul des deux est inacceptable.

La fidélité exige-t-elle donc d'écouter en chambre sourde, avec toutes les parois couvertes de pointes pour empêcher toute réverbération ? Cela ne marche pas non plus. D'après les témoignages d'écoutes, le résultat est catastrophique. En stéréo, on a l'impression que le son prend naissance à l'intérieur du crâne, comme au casque ! Et avec une seule enceinte en mono, on a parfois l'impression que le son vient de derrière alors que l'enceinte est devant !

La question de la fidélité en hifi est donc bien plus difficile qu'un simple respect du volume sonore. J'ai encore bien des chapitres à lire dans le livre de Floyd Toole, mais j'en suis en ce moment à un autre point très intéressant pour la hifi domestique : l'effet du déphasage entre les deux enceintes perçu depuis une de nos oreilles. Il en résulte un trou dans la courbe de réponse à 1800 Hz (pour des enceintes disposées en triangle équilatéral). Plus l'acoustique de la pièce est sèche, plus le trou est marqué. Plus la pièce est réverbérante, moins le trou est marqué.
Et en home cinéma, avec une enceinte centrale, il n'y a pas de trou du tout.
Or, remarque Toole, les studios de mixage et de mastering sont traités de façon à atténuer davantage les réverbérations que les auditoriums domestiques, même bien traités acoustiquement. Les écoutes de contrôle en stéréo en studio ont donc naturellement un trou à 1800 Hz plus marqué qu'une chaine parfaite chez soi ! Les ingénieurs en tiennent-ils compte ?...

Pour moi, le but ultime sur une chaîne à deux enceintes, ce n'est pas reproduire "le son du concert" comme si on y était, c'est reproduire un "tableau musical pour chaîne stéréo".

En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.
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Message » 25 Sep 2013 7:17

Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.
wuwei
 
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Message » 25 Sep 2013 7:54

wuwei a écrit:
Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.


Muller affirme la même chose que Tools quant à la limitation de la stéréo pour la haute fidélité.
dinococus
 
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Message » 25 Sep 2013 7:59

Pio2001 a écrit:La question de la fidélité en hifi est donc bien plus difficile qu'un simple respect du volume sonore. J'ai encore bien des chapitres à lire dans le livre de Floyd Toole, mais j'en suis en ce moment à un autre point très intéressant pour la hifi domestique : l'effet du déphasage entre les deux enceintes perçu depuis une de nos oreilles. Il en résulte un trou dans la courbe de réponse à 1800 Hz (pour des enceintes disposées en triangle équilatéral). Plus l'acoustique de la pièce est sèche, plus le trou est marqué. Plus la pièce est réverbérante, moins le trou est marqué.


Je peux faire le même constat chez moi avec un rt à .25 mais est-ce audbile ?

Pio2001 a écrit:Pour moi, le but ultime sur une chaîne à deux enceintes, ce n'est pas reproduire "le son du concert" comme si on y était, c'est reproduire un "tableau musical pour chaîne stéréo".

En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


+1
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Message » 25 Sep 2013 8:24

wuwei a écrit:
Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.


Peut-être aussi que ces personnes se sont plus intéressées à ce qu'elles voyaient que ce qu'elles entendaient.
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Message » 25 Sep 2013 9:45

il y avait un peu de ça. Mais quand même c'était bluffant ces démos.
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Message » 25 Sep 2013 12:33

Pour en revenir au travail entre le son produit par l'instrument/voix... et ce qui arrive sur le CD un petit lien intéressant :

http://www.homecinema-fr.com/forum/musique/comment-sont-realises-nos-disques-t30028981.html

On se rend compte au final qu'il faut chercher à avoir une installation des plus neutre possible si on veut entendre le son qu'a voulu l'artiste et non celui qu'on s'imagine être véritable.
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Message » 25 Sep 2013 12:45

wuwei a écrit:
Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.


Je n'ai jamais assisté à des démos de ce genre. Leur réussite est peut-être liée au fait que, les musiciens jouant exactement dans la même acoustique que les enceintes, cela évacue d'un seul coup un grand nombre de problèmes liés à la reproduction de l'ambiance sonore.
Que se serait-il passé si on avait ensuite joué le même enregistrement dans un auditorium et non dans un salon de hifi ?
Aurait-on eu l'impression que les musiciens sont là, dans l'auditorium ? Ou aurait-on eu au contraire l'impression d'être transporté de nouveau dans le lieu de la démonstration originale, avec toute l'ambiance sonore associée ?

Impossible à dire pour moi. D'un côté, pour cette démonstration, l'enregistrement a dû être réalisé dans une acoustique complètement neutre, afin que violons et enceintes produisent exactement le même son. On devrait donc, avec cet enregistrement, toujours avoir l'impression que les musiciens sont devant nous.
D'un autre côté, comment le lieu de la démo était-il agencé ? Si la salle était vaste et très haute de plafond, comme dans un hall d'exposition, cela a pu arranger les choses en évitant les réflexions sur des parois proches, qui auraient trahi les différences de directivité entre les instruments et les haut-parleurs. Dans ce cas, l'enregistrement, joué dans une salle ordinaire, pourrait sonner de façon peu naturelle.

Il faudrait plus d'information pour pouvoir juger. N'oublions pas qu'il s'agit d'une démonstration, et non d'une étude. Tout est arrangé à l'avance pour que cela marche le mieux possible. Cela fait réfléchir, mais cela ne nous apprend rien de certain.
Edison avait fait exactement la même chose avec le phonographe, et les témoignages avaient été exactement les mêmes ! Il paraît qu'Edison choisssait pour ses démos les chanteuses sur un critère sévère : elle devaient être capable d'imiter à la perfection le son du phonographe !
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Message » 25 Sep 2013 13:10

Pio2001 a écrit:Des années après l'avoir acheté, je n'ai toujours pas fini de lire le livre de Floyd Toole sur la question (Sound Reproduction), mais il aborde des points essentiels pour la question de la fidélité.

En particulier, il y a un point limitant dont on n'a pas parlé, c'est la stéréophonie à deux canaux. C'est une technique qui interdit dès le départ une fidélité complète à l'original !

Les limites théoriques sont dans la reproduction du champ sonore original complet dans toutes les directions de l'espace. Le violon, par exemple, émet telle fréquence vers l'avant et pas sur le côté. L'auditeur l'entend donc en direct et sans réverbération. Il faut donc pour la reproduire utiliser une enceinte centrale complètement directive, ou placée dans une chambre sourde. Mais le même violon, simultanément, émet une fréquence voisine vers le haut, et pas vers l'avant. On l'entend donc venir du plafond, où elle se réfléchit, et assez peu de l'avant, d'où elle parvient naturellement faible. L'enceinte devra donc émettre cette fréquence plutôt vers le haut que vers l'avant... et ça continue comme ça sur une douzaine de plages de fréquences différentes, émises dans des directions complètement tordues, généralement dans plusieurs à la fois, y compris vers l'arrière du musicien. Imaginez un peu le boulot pour concevoir une enceinte qui respecte tout ça !

Imaginons tout de même qu'une telle enceinte existe. Une fois réglé le problème du violon, comment reproduire fidèlement une guitare ?? Tout est à recommencer !

Bref, la steréophonie à deux canaux nous impose une sorte de "scène sonore" unique, toujours la même, et propre à l'écoute hifi.

La solution ne serait-elle pas alors d'enregistrer l'original au point d'écoute exact, et de retranscrire dans chaque oreille ce qui est enregistré à l'endroit où elles étaient supposées se trouver ? C'est le principe des enregistrements dits "binauraux", réalisés avec de petits microphones insérés dans les oreilles d'un mannequin, et destinés à être écoutés ensuite avec des écouteurs.

Peut-on faire de même avec des enceintes ? Pas vraiment... dans une pièce à vivre, la superposition de l'acoustique originale avec l'acoustique domestique est dramatique. Le cumul des deux est inacceptable.

La fidélité exige-t-elle donc d'écouter en chambre sourde, avec toutes les parois couvertes de pointes pour empêcher toute réverbération ? Cela ne marche pas non plus. D'après les témoignages d'écoutes, le résultat est catastrophique. En stéréo, on a l'impression que le son prend naissance à l'intérieur du crâne, comme au casque ! Et avec une seule enceinte en mono, on a parfois l'impression que le son vient de derrière alors que l'enceinte est devant !

La question de la fidélité en hifi est donc bien plus difficile qu'un simple respect du volume sonore. J'ai encore bien des chapitres à lire dans le livre de Floyd Toole, mais j'en suis en ce moment à un autre point très intéressant pour la hifi domestique : l'effet du déphasage entre les deux enceintes perçu depuis une de nos oreilles. Il en résulte un trou dans la courbe de réponse à 1800 Hz (pour des enceintes disposées en triangle équilatéral). Plus l'acoustique de la pièce est sèche, plus le trou est marqué. Plus la pièce est réverbérante, moins le trou est marqué.
Et en home cinéma, avec une enceinte centrale, il n'y a pas de trou du tout.
Or, remarque Toole, les studios de mixage et de mastering sont traités de façon à atténuer davantage les réverbérations que les auditoriums domestiques, même bien traités acoustiquement. Les écoutes de contrôle en stéréo en studio ont donc naturellement un trou à 1800 Hz plus marqué qu'une chaine parfaite chez soi ! Les ingénieurs en tiennent-ils compte ?...

Pour moi, le but ultime sur une chaîne à deux enceintes, ce n'est pas reproduire "le son du concert" comme si on y était, c'est reproduire un "tableau musical pour chaîne stéréo".

En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Toutes ces limitations de la stéréophonie sont probablement réelles (probablement car je ne les ressens pas vraiment chez moi) mais à la réserve près que l'on écoute de la musique et pas les défauts de nos installations!

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Message » 25 Sep 2013 17:35

Se rapprocher du "réalisme sonore" ?

Vaste sujet tandis que je suis d'accord avec les interventions de Sergio. "Réalisme sonore" ?... Ou alors il s'agit de croire que ce que l'on écoute pourrait être réel ? Il s'agit alors de sensations ressenties (qualité des timbres, pression acoustique, image sonore en relief) ?

Well... avec de la guitare acoustique par exemple, c'est très possible, voir un trio de Jazz, mais au delà... Va faire entrer chez toi le LSO...

Bon, très pragmatiquement, je pense que si l'on veut "Se rapprocher du réalisme sonore ?" il faut à minima :

- une pièce dédiée (traitement acoustique passif à déterminer : dépend beaucoup des 2 points suivants ; tout se tient)
- un placement étudié (enceintes, électroniques zone d'écoute).
- des enceintes cohérentes avec la capacité acoustique de la pièce (modes, saturation acoustique)

Si ces 3 points basiques ne sont pas réunis, fin de l'histoire.

Ensuite il faut travailler l'équilibre tonal du système. C'est comme cela que se construisent les timbres, la scène sonore, la sensation de matière, de présence physique.

Enfin sa transparence et sa définition : le maximum possible.

Plus le système est équilibré et transparent et plus on peut écouter de disques.

Toutefois, le réalisme dépend des prises de son et de la typologie de musique écoutée. Un morceau de techno allemande écouté à 120db/m, qu'aura-t-il de réaliste ?

"Réalisme sonore", je ne vois pas trop ce que cela veut dire ?? De ma vie de mélomane, un des violons les plus réalistes qui m'est été permis d'écouter, c'était avec des Proac Tablette. Pourtant, ces Proac Tablette sont très limitées, physiquement (à tous les sens du terme) par rapport à ce qu'elles peuvent reproduire d'une manière "réaliste".

Je mets des guillemets car il faudrait être plus précis quant à ce terme, dans ce topic. Que veut-il dire exactement ??

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Message » 25 Sep 2013 17:48

Pio2001 a écrit:
wuwei a écrit:
Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.


Je n'ai jamais assisté à des démos de ce genre. Leur réussite est peut-être liée au fait que, les musiciens jouant exactement dans la même acoustique que les enceintes, cela évacue d'un seul coup un grand nombre de problèmes liés à la reproduction de l'ambiance sonore.
Que se serait-il passé si on avait ensuite joué le même enregistrement dans un auditorium et non dans un salon de hifi ?
Aurait-on eu l'impression que les musiciens sont là, dans l'auditorium ? Ou aurait-on eu au contraire l'impression d'être transporté de nouveau dans le lieu de la démonstration originale, avec toute l'ambiance sonore associée ?


Impossible à dire pour moi. D'un côté, pour cette démonstration, l'enregistrement a dû être réalisé dans une acoustique complètement neutre, afin que violons et enceintes produisent exactement le même son. On devrait donc, avec cet enregistrement, toujours avoir l'impression que les musiciens sont devant nous.
D'un autre côté, comment le lieu de la démo était-il agencé ? Si la salle était vaste et très haute de plafond, comme dans un hall d'exposition, cela a pu arranger les choses en évitant les réflexions sur des parois proches, qui auraient trahi les différences de directivité entre les instruments et les haut-parleurs. Dans ce cas, l'enregistrement, joué dans une salle ordinaire, pourrait sonner de façon peu naturelle.

Il faudrait plus d'information pour pouvoir juger. N'oublions pas qu'il s'agit d'une démonstration, et non d'une étude. Tout est arrangé à l'avance pour que cela marche le mieux possible. Cela fait réfléchir, mais cela ne nous apprend rien de certain.
Edison avait fait exactement la même chose avec le phonographe, et les témoignages avaient été exactement les mêmes ! Il paraît qu'Edison choisssait pour ses démos les chanteuses sur un critère sévère : elle devaient être capable d'imiter à la perfection le son du phonographe !


Très bonnes remarques ! +1000...

Ne pas oublier que la gageure des ingés son est de rendre crédible (j'insiste sur ce terme) par exemple l'écoute d'un orchestre symphonique dans un lieu tout autre que le lieu de captation (qui n'est parfois, et même souvent, même pas le lieu de mixage et encore moins de mastering).

En gros, cela consiste à superposer deux acoustiques hétérogènes, parfois à un degré extrême (une abbaye vs un salon : chercher l'erreur...).

Or, Cabasse comme tous les fabricants d'enceintes dans ce type (Focal le fait aussi) utilisant ce type de démos spectaculaires ont un avantage décisif : le lieu ! C'est le même entre l’exécution et la reproduction quand le switch est de type A/B (cas classique : qui joue ? les enceintes, ou l'orchestre ?).

Inutile de préciser que dans un contexte aussi favorable l'illusion de fidélité (car ce n'est qu'une illusion) est très nettement facilitée.

David :wink:
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Message » 25 Sep 2013 18:44

DaveStarWalker a écrit:
Pio2001 a écrit:
wuwei a écrit:
Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.


Je n'ai jamais assisté à des démos de ce genre. Leur réussite est peut-être liée au fait que, les musiciens jouant exactement dans la même acoustique que les enceintes, cela évacue d'un seul coup un grand nombre de problèmes liés à la reproduction de l'ambiance sonore.
Que se serait-il passé si on avait ensuite joué le même enregistrement dans un auditorium et non dans un salon de hifi ?
Aurait-on eu l'impression que les musiciens sont là, dans l'auditorium ? Ou aurait-on eu au contraire l'impression d'être transporté de nouveau dans le lieu de la démonstration originale, avec toute l'ambiance sonore associée ?


Impossible à dire pour moi. D'un côté, pour cette démonstration, l'enregistrement a dû être réalisé dans une acoustique complètement neutre, afin que violons et enceintes produisent exactement le même son. On devrait donc, avec cet enregistrement, toujours avoir l'impression que les musiciens sont devant nous.
D'un autre côté, comment le lieu de la démo était-il agencé ? Si la salle était vaste et très haute de plafond, comme dans un hall d'exposition, cela a pu arranger les choses en évitant les réflexions sur des parois proches, qui auraient trahi les différences de directivité entre les instruments et les haut-parleurs. Dans ce cas, l'enregistrement, joué dans une salle ordinaire, pourrait sonner de façon peu naturelle.

Il faudrait plus d'information pour pouvoir juger. N'oublions pas qu'il s'agit d'une démonstration, et non d'une étude. Tout est arrangé à l'avance pour que cela marche le mieux possible. Cela fait réfléchir, mais cela ne nous apprend rien de certain.
Edison avait fait exactement la même chose avec le phonographe, et les témoignages avaient été exactement les mêmes ! Il paraît qu'Edison choisssait pour ses démos les chanteuses sur un critère sévère : elle devaient être capable d'imiter à la perfection le son du phonographe !


Très bonnes remarques ! +1000...

Ne pas oublier que la gageure des ingés son est de rendre crédible (j'insiste sur ce terme) par exemple l'écoute d'un orchestre symphonique dans un lieu tout autre que le lieu de captation (qui n'est parfois, et même souvent, même pas le lieu de mixage et encore moins de mastering).

En gros, cela consiste à superposer deux acoustiques hétérogènes, parfois à un degré extrême (une abbaye vs un salon : chercher l'erreur...).

Or, Cabasse comme tous les fabricants d'enceintes dans ce type (Focal le fait aussi) utilisant ce type de démos spectaculaires ont un avantage décisif : le lieu ! C'est le même entre l’exécution et la reproduction quand le switch est de type A/B (cas classique : qui joue ? les enceintes, ou l'orchestre ?).

Inutile de préciser que dans un contexte aussi favorable l'illusion de fidélité (car ce n'est qu'une illusion) est très nettement facilitée.

David :wink:



Pas du tout , ça n'a rien à voir avec l'acoustique et encore moins avec les démos Cabasse.
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Message » 25 Sep 2013 19:22

Pour en avoir le cœur net...l'idéal serait de recommencer cette expérience d'orchestre vs reproduction sonore hifi.
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Message » 25 Sep 2013 19:28

DaveStarWalker a écrit:
Pio2001 a écrit:
wuwei a écrit:
Pio2001 a écrit:En poussant la métaphore visuelle, je dirais que le tableau peut avoir un réalisme photographique. La dynamique et le niveau sonore seraient un peu comme la luminosité maximale disponible lorsqu'on illumine le tableau. Et la limitation à la stéréo à deux canaux serait un peu comme la limitation à une image en deux dimensions et encadrée.


Ce n'est pas les propos de ceux qui ont assisté aux démos de Cabasse, peut être était elles faites en pleine air ce qui change la donne.
Bonne journée.


Je n'ai jamais assisté à des démos de ce genre. Leur réussite est peut-être liée au fait que, les musiciens jouant exactement dans la même acoustique que les enceintes, cela évacue d'un seul coup un grand nombre de problèmes liés à la reproduction de l'ambiance sonore.
Que se serait-il passé si on avait ensuite joué le même enregistrement dans un auditorium et non dans un salon de hifi ?
Aurait-on eu l'impression que les musiciens sont là, dans l'auditorium ? Ou aurait-on eu au contraire l'impression d'être transporté de nouveau dans le lieu de la démonstration originale, avec toute l'ambiance sonore associée ?


Impossible à dire pour moi. D'un côté, pour cette démonstration, l'enregistrement a dû être réalisé dans une acoustique complètement neutre, afin que violons et enceintes produisent exactement le même son. On devrait donc, avec cet enregistrement, toujours avoir l'impression que les musiciens sont devant nous.
D'un autre côté, comment le lieu de la démo était-il agencé ? Si la salle était vaste et très haute de plafond, comme dans un hall d'exposition, cela a pu arranger les choses en évitant les réflexions sur des parois proches, qui auraient trahi les différences de directivité entre les instruments et les haut-parleurs. Dans ce cas, l'enregistrement, joué dans une salle ordinaire, pourrait sonner de façon peu naturelle.

Il faudrait plus d'information pour pouvoir juger. N'oublions pas qu'il s'agit d'une démonstration, et non d'une étude. Tout est arrangé à l'avance pour que cela marche le mieux possible. Cela fait réfléchir, mais cela ne nous apprend rien de certain.
Edison avait fait exactement la même chose avec le phonographe, et les témoignages avaient été exactement les mêmes ! Il paraît qu'Edison choisssait pour ses démos les chanteuses sur un critère sévère : elle devaient être capable d'imiter à la perfection le son du phonographe !


Très bonnes remarques ! +1000...

Ne pas oublier que la gageure des ingés son est de rendre crédible (j'insiste sur ce terme) par exemple l'écoute d'un orchestre symphonique dans un lieu tout autre que le lieu de captation (qui n'est parfois, et même souvent, même pas le lieu de mixage et encore moins de mastering).

En gros, cela consiste à superposer deux acoustiques hétérogènes, parfois à un degré extrême (une abbaye vs un salon : chercher l'erreur...).

Or, Cabasse comme tous les fabricants d'enceintes dans ce type (Focal le fait aussi) utilisant ce type de démos spectaculaires ont un avantage décisif : le lieu ! C'est le même entre l’exécution et la reproduction quand le switch est de type A/B (cas classique : qui joue ? les enceintes, ou l'orchestre ?).

Inutile de préciser que dans un contexte aussi favorable l'illusion de fidélité (car ce n'est qu'une illusion) est très nettement facilitée.

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Rendre une une oeuvre musicale crédible ? N'est-ce pas lui donner une qualité qu'elle n'aurait pas sans cela. On s'éloigne donc de la réalité première, celle de l'exécution, pour adapter cette réalité à une autre réalité, celle de l'écoute domestique. C'est cette adaptation par les ingénieurs du son qui, selon Noir, deviendrait alors la réalité que nos installations devraient transcrire le mieux possible, en respectant la dynamique, la cohérence, l'équilibre sonore voulu par les ingénieurs. Très bien mais qu'ont-ils voulu faire de leurs galettes musicales ? Qu'ont-ils entendu dans leur studio, sur quels appareils, dans quelle acoustique? Je ne nie pas qu'il existe des enregistrements, comme ceux de Igor par exemple, qui sont saisissants de clarté, d'équilibre, de dynamisme. Il y a là un évident savoir faire que je ne peux qu'admirer. De même, certaines installations sonnent mieux que d'autres et une installation qui sonne bien augmente le plaisir d'écouter. Mais, pour moi, la véritable réalité, c'est l'oeuvre musicale dont les sons ne sont que le vecteur. Cordialement Olivier

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