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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Projet de fin d'étude "la musique dématérialisée"

Message » 27 Fév 2014 9:27

wuwei a écrit:
Denis31 a écrit:Sujet très intéressant. J'aime bien ton poster.
Pour moi une question importante est celle des musiciens. Le plus souvent on ne trouve dans les tags que l'auteur/compositeur/interprète principal; Or notamment pour le jazz, connaitre la composition précise de l'orchestre (qui joue de quoi) est indispensable à une écoute éclairée.

On trouve aussi parfois des renseignements sur les instruments..le musicien associé et représentant une marque.
A propos d'albums, au temps du vinyle c'était souvent 8 titres, plus tard avec l'arrivée du CD, le même album était "gratifié" d'un ou deux titres supplémentaires. Avec la dématérialisation on peut supposer qu'il n'y a plus de limite.. la notion d'album est peut être déjà morte ?

Artistiquement je ne le crois pas.
Gort'h
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Message » 27 Fév 2014 9:48

wuwei a écrit:.. la notion d'album est peut être déjà morte ?


Les compositeurs avant l'arrivée du disque ne composaient pas en fonction de l'album.

La notion d'album est une catégorisation commerciale qui a évoluer en fonction de la durée du support, des modes et passage radio, télé.
dinococus
 
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Message » 27 Fév 2014 9:51

Gort'h a écrit:
wuwei a écrit:...
A propos d'albums, au temps du vinyle c'était souvent 8 titres, plus tard avec l'arrivée du CD, le même album était "gratifié" d'un ou deux titres supplémentaires. Avec la dématérialisation on peut supposer qu'il n'y a plus de limite.. la notion d'album est peut être déjà morte ?

Artistiquement je ne le crois pas.

Moi non plus. Il faut encore et il faudra toujours pour produire de la musique enregistrée correctement (i-e avec des moyens matériels et des compétences très spécialisées) regrouper quelques personnes dans un studio autour d'un projet, pour un temps donné (les moyens sont généralement comptés). Le concept d'album découle de la cohérence du résultat, tant artistique que technique.
Denis31
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Message » 04 Juin 2014 23:14

Bonjour à tous !

Je suis de retour avec mon projet de fin d'études et cette fois c'est commencé pour de bon ! :mdr:

Je reviens poster sur mon topic car je suis convaincu que vos remarques, conseils et critiques me permettrons d'avancer. :ohmg:

La preuve c'est que ce que vous avez posté jusqu'à présent est très pertinent et me donne déjà quelques pistes de réflexion...

Pour commencer je voulais tenir informé ceux qui me l'ont conseillé, que j'ai lu "Le son de l'image" de Jean-Louis ALIBERT que j'ai trouvé très intéressant vis à vis des explications qu'il donne sur l'importance du son dans l'audio visuel et la manière dont il interagis avec l'image. J'ai viens également de commencer la lecture de "La société du spectacle" de Guy DEBORD qui, pour le coup, est moins facile à lire (je relis souvent 2 voir 3 fois certains passages) même si je trouve très pertinent la vision qu'il donne (je n'ai lu que 40 pages pour l'instant...).

Pour moi qui n'ai jamais vraiment lu de livre de ma vie (je sais c'est la honte) c'est déjà une victoire ! :lol:

Pour resituer, voici mon thème et mon sujet de travail :
Thème : la musique enregistrée dématérialisée
Sujet : l'album de musique et son support

Concernant l'avancé de ma réflexion :

Comme je l'ai expliqué dans mes précédents postes, mon projet de fin d'études (spécialité : design de produit) se construit en parallèle autour d'un travail d'investigation qui porte essentiellement sur les usages liés à mon sujet et sur la rédaction d'un mémoire dont le rôle est de construire une réflexion personnelle pour alimenter la suite de mon travail.

Pour rappel, mon projet de fin d'études s'étale sur plus d'un an puisque je passerai ma soutenance, si tout se passe bien :ohmg: , en septembre 2015. Mon projet est donc découpé en 3 phases :

1 - Choix de problématique puis investigations, recherches en tous genres : histoire, sociologie, anthropologie, usages, sémantique...etc.
2 - Idéation, développement d'axes de travail, dessins, scénarios d'usages, maquettes de principe, pistes de solutions envisageables...etc.
3 - Développement : idée définitive à faire évoluer avec modélisation 3D, faisabilité, prototypage (impression 3D ?)...etc.

J'ai donc beaucoup de travail en perspective... :zen:

J'ai établi une liste de lecture complémentaire à ce que j'ai déjà entamé et je prévois de mettre en place un ou plusieurs questionnaires de manière ciblé pour les usagers. Je ferai très probablement appel à ceux d'entre vous qui accepteront de se prêter au jeu.
J'ai aussi défini des questions de recherches pour guider la construction de mon mémoire.
Je vais commencer le suivi avec ma prof de français à partir du 10 juin, c'est elle qui va me servir de guide et qui va rebondir sur mes intentions pour me conseiller et éviter que j'aille droit dans le mur :ko:

Afin de valider mon sujet je suis passé devant un jury qui a accepté mon choix, mais avec quelques réserves liées au document qu'ils nous avaient demandé de fournir pour expliquer nos intentions.

En effet, étant dans un master "innovation" on attend de moi un travail qui ne se bride pas forcément aux contraintes techniques/commerciales actuelles... or, quand on prend connaissance de ce document on se rend clairement compte que l'aspect commercial et technique est très présent. (En même temps quand on touche un sujet comme celui de l'industrie de la musique on est pas sorti de l'auberge...)
Mon responsable pédagogique :oldy: m'a donc demandé de ne pas brider ma réflexion à cause de çà et de plus partir dans le "rêve" et "l'imaginaire".

Je mets donc ce fameux document en copie pour ceux que çà intéresse même si certaines choses ont un peu changé depuis... Voilà le lien https://www.dropbox.com/s/ba0y3zhhkiusk ... -04-14.pdf

Je posterai un autre document une fois terminé et après avoir fait un point avec ma "hierarchie" :grad:

Pour finir voici ma problématique (çà peut encore changer mais l'idée est là) :

"Comment faire évoluer l’album de musique enregistrée en tant qu’objet tangible alors que sa composante principale, le support de musique enregistrée, n’a plus de raison d’être à l’heure de la musique dématérialisée ?"


Voilà, j'espère que mon sujet attisera votre curiosité et que vous réagirez à ce poste.

En attendant je vous remercie d'avoir lu mon roman ! :thks:

Dans l'attente de retours.

Cordialement,

alixcaro.
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Message » 05 Juin 2014 9:35

EMULATION.....

Tout plaisir humain commence par une émulation de nos neurones..
Dans certains cas particuliers, on appelle celà "libido",en tout cas il s'agit des préliminaires psychiques nécessaires pour émuler l'envie,qui se situent probablement dans l'univers onirique, le rappel inconscient de plaisirs passés,un reflexe complexe qui fait qu'on peut avoir envie soit de les renouveler, soit de les pousser plus loin, soit d'en découvrir d'autres sur la base du succès que nous avons eu à découvrir les précédents et en profiter.(ce sont les circuits gratifiants du cerveau ou circuits de la récompense qui, je pense, sont concernés, c'est d'ailleurs pour cette raison que l'émulation en question peut etre facilitée par l'alcool et divers psychotropes..)

Dans la musique matérialisée,cette "émultation" paut etre réalisée par des souvenirs mais bien souvent aussi par la vue ou le toucher.
Pour commencer par le toucher, qui à mon avis est plus rare que la vue,certains audiophiles adorent toucher leurs LP, la pochette cartonnée,ils adorent aussi manipuler le LP lui-meme,le nettoyer méthodiquement, le poser doucement avec soin comme un objet précieux sur leur belle platine rutilante,toucher tendrement le bras de lecture pour l'amener au contact...des similitudes avec d'autres plaisirs des sens sont assez évidentes et n'ont donc guère besoin d'etre développées..
Mais, pour une part probablement plus grande, c'est la vue matérielle du support, pochette cartonnée du LP ou encore intérieur du CD comprenant souvent plusieurs pages avec paroles, photos, commentaires,évocations diverses,qui remplit son role d'émulation et donne envie de passer ce CD ou LP plutot qu'un autre..
En effet, il me semble que beaucoup de mélomanes se reconnaitrons quand j'affirme que bien souvent, on a "envie" de musique, mais on ne sait pas de quoi on a envie, cette hésitation est bien agréable, cette indétermination laisse justement libre cours à notre "libido musicale" jusqu'à ce que, au fruit du hasard ,du moment, et de notre état d'ame, nous choisissions une oeuvre ou un morceau léger, choix imprévisible quelques secondes avant.....

Quant à la musique dématérialisée, regarder un listing est aussi érotique qu'espérer que fixer un frigidaire nous donne des envies sexuelles...
Savoir qu'on a 4000 morceaux dans son IPOD PAD PHONE est aussi érotique que mater une foule en rut,c'est à dire pas du tout..c'est désespérément FROID.Ca ne fait aucun effet.
Faire appel à ses souvenirs pour savoir ce qu'on a envie d'écouter est frustrant car on a envie que la situation nous donne envie et non pas que notre propre déterminisme égocentrique prenne le dessus.. (en tout cas je pense que nombreux seront de mon avis)

J'en arrive donc a la question, pour moi ESSENTIELLE=
La musique se "dématérialise", OK!!! Quel sera le support onirique capable d'émuler notre envie?Par quel miracle retrouverons nous cette émulation aléatoire de notre envie musicale,qui dans le passé nous était procurée par la vue ou le toucher des supports traditionnels, sagement rangés pour nous permettre de les regarder comme on regarde les beaux livres d'une bibliothèque ancienne???? ??
maxitonic
 
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Message » 05 Juin 2014 21:51

Merci maxitonic pour ta participation ! :thks:

D'autant plus que tu m'apporte exactement le genre de vision et d'informations qui m’intéressent !

Et j'ai bien souri en lisant ce passage :

Quant à la musique dématérialisée, regarder un listing est aussi érotique qu'espérer que fixer un frigidaire nous donne des envies sexuelles...
Savoir qu'on a 4000 morceaux dans son IPOD PAD PHONE est aussi érotique que mater une foule en rut,c'est à dire pas du tout..c'est désespérément FROID.Ca ne fait aucun effet.


Je me sens concerné chaque fois que j'ouvre mon dossier musicale ! Des fichiers numériques si pratiques mais sans la moindre âme, sans "incarnation"... Et le rapprochement avec la libido et l'aspect préliminaire je n'y pensais pas du tout mais dit de cette manière c'est flagrant ! Susciter l'envie, y'a une certaine forme de séduction la dedans ^^

Je trouve ton analyse particulièrement pertinente ! :bravo:
alixcaro
 
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Message » 07 Juin 2014 6:27

Totalement d'accord avec maxitonic sur sa démonstration et l'évident rapprochement entre les sensations que suscitent l'écoute d'un morceau de musique et des sensations humaines globalement sexuelles, un peu moins avec la conclusion sur l'âme des objets s'agissant d'un support musical, en ce sens que j'espère que c'est avant tout les premières notes des Variations Goldberg par Glenn Gould qui vont faire bander l'auditeur et pas la pochette, de la même façon que c'est la première gorgée de bière qui déclenche les réminiscences du plaisir et de la future euphorie, et pas la possession d'une canette (mais j'admets que ça peut se discuter, façon réflexe de Pavlov).

La photo qui illustre une pochette peut évidemment créer le désir, mais à mon avis c'est par ce qu'elle est une oeuvre en soi, au même titre que l'oeuvre musicale, donc retour au point de départ de l'analyse.

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Message » 12 Juin 2014 12:22

autrichon gris a écrit:Totalement d'accord avec maxitonic sur sa démonstration et l'évident rapprochement entre les sensations que suscitent l'écoute d'un morceau de musique et des sensations humaines globalement sexuelles, un peu moins avec la conclusion sur l'âme des objets s'agissant d'un support musical, en ce sens que j'espère que c'est avant tout les premières notes des Variations Goldberg par Glenn Gould qui vont faire bander l'auditeur et pas la pochette, de la même façon que c'est la première gorgée de bière qui déclenche les réminiscences du plaisir et de la future euphorie, et pas la possession d'une canette (mais j'admets que ça peut se discuter, façon réflexe de Pavlov).

La photo qui illustre une pochette peut évidemment créer le désir, mais à mon avis c'est par ce qu'elle est une oeuvre en soi, au même titre que l'oeuvre musicale, donc retour au point de départ de l'analyse.


Autichon, je comprends ta vision quand tu explique que pour toi c'est surtout les premières notes qui te mettent l'eau à la bouche et pas un visuel ou un packaging, néanmoins je trouve que ta vision se rapproche plus du principe de la madeleine de Proust...

En effet, quand je lis ton explication j'ai l'impression qu'il faut déjà y avoir goûté pour avoir envie de remettre çà... et personnellement les premières fois où j'ai écouté des morceaux devenus des références pour moi je ne les ai pas forcément apprécié dès la première écoute. Cependant il est vrai qu'un grande partie de ma musicothèque est composée de grands classiques que j'entendais quand j'étais môme sur le poste de radio de mes parents ou des musiques qui s'échappait des chambres de mes deux grands frères... et il est vrai que ces morceaux "classiques" et ancrés dans ma mémoire prennent souvent le dessus quand il s'agit de faire un choix d'écoute lorsque je cherche dans ma collection de dossiers informatiques tous plus identiques les uns que les autres... alors que quand je fais ce même choix sur mon baladeur je suis beaucoup plus influencé par les visuels...

Le support/visuel de l’album joue donc un rôle important de séduction selon moi, un peu comme une femme en lingerie fine qui réveille la libido selon moi plus vite que la même femme totalement nue. Il y' un jeu de séduction, d'échauffement, de mise en conditions parfaitement décris par maxitronic...

Je suis en train de faire évoluer ma problématique pour ouvrir un maximum les possibilités qui s'offrent à moi et voilà une autre formulation plus concise et claire que la précédente mais qui n'est probablement pas encore définitive :

"Comment proposer une sensibilité sensorielle au consommateur de musique numérique?"

Finalement cela va plus loin que l'album. J'ai identifié un problème par le biais de l'objet album mais comme on l'a dit précédemment la musique enregistré ne se résume pas à cela...
alixcaro
 
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Message » 21 Aoû 2014 19:27

Bonjour à tous,

Me revoilà en pleine réflexion de préparation pour la rédaction de mon mémoire. :ko:

Je suis en train de chercher l'origine de l'exploitation du terme "album de musique". Je n'arrive pas à savoir à partir de quand ce terme a été utilisé et ce qu'il signifiait au départ.

Est-ce simplement un même support qui contenait plusieurs morceaux de musique d'un même artiste sans véritable liens entre eux, ou était-ce déjà un ensemble de morceaux travaillés suivant une logique de hiérarchisation des morceaux ?

Quand est-il apparu ? existait-il déjà l'époque des cylindres de cire et des disques phonographiques ou est-il apparu en même temps que les vinyles au début des années 1940 ?

Sauriez vous répondre à cette question ? :wtf:
alixcaro
 
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Message » 02 Sep 2014 23:19

J'ai fini par trouvé la réponse à ma question, la voici :

"Si on revient sur l’étymologie du mot album, on découvre qu’il s’agit d’un petit livre ou cahier qui permettaient aux voyageurs de prendre des notes et dessins de leurs différents voyages afin d’en garder une trace visuelle. Les propriétaires de ces albums pouvaient également demander aux personnages illustres qu’ils rencontraient durant leurs voyages d’y inscrire leur nom afin de garder une trace de leur rencontre. Le concept d’album de musique, quant-à-lui, fut introduit en 1909 par la compagnie Odéon qui produisit la musique du ballet « Casse-Noisette » sur 4 disques présentés dans un emballage cartonné. On pouvait alors se procurer l’ensemble du ballet sous la forme d’un enregistrement audio stocké sur des supports physiques, eux-mêmes regroupés dans un même et unique emballage nommé « pochette » ou « jaquette ».
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