Votre débat est intéressant, mais il traite de plusieurs questions à la fois et je m'y perd un peu.
D'abord il faut bien distinguer:
1- le contenu télévisuel qui est mixé dans de petits volumes (généralement suivant BS-775).
2- Le contenu cinématographique qui est mixé dans de grands volumes comparables aux salles de cinéma. D'ailleurs, on ne dit pas un studio mais un Auditorium.
Le mixage d'une série TV ne s'effectue pas comme celui d'un film. Tout diffère: la salle, les enceintes, le niveau de référence, la courbe de réponse, la console, les méthodes de travail de l'ingénieur, le temps et donc le soin alloué à la réalisation de la bande son.
Les films (cinéma) sont mixés
pour les salles de cinéma.
Dans une salle de cinéma, il n'y a pas qu'un seul spectateur. Dans une salle de 500 places, le spectateur assis devant doit recevoir autant de son surround que celui qui est assis derrière. Les procédures de calibrage veillent à ce que l'intensité du champ surround soit uniforme et homogène sur l'ensemble des fauteuils (avec une tolérance de +/-3dB).
On ne peut pas arriver à ce résultat avec une seule enceinte de chaque coté de la salle. Le son serait trop localisé, devant pour les spectateurs assis derrière et vice-versa.
On ne cherche donc pas un placement précis mais une ambiance uniforme. D'ailleurs surround en français se dit "ambiances". Pour obtenir l'uniformité désirée, plusieurs enceintes appartenant à un même canal sont branchées en parallèle.
Il a donc fallu définir ce que devait être le champ surround. Après des années de débat en commissions diverses, on est arrivé à cette directive:
- Le champ surround est diffus. Il est uniforme et non localisable. C'est d'ailleurs sa véritable définition.
- Le champ surround commence à 60 degrés de l'axe d'écoute et rempli tout l'arrière de la salle, c'est à dire les 2/3 d'un cercle.
La directivité des enceintes d'ambiances est très large (>100°). Chaque spectateur reçoit simultanément le son de plusieurs enceintes avec toutes les interférences que cette multiplicité engendre. Plus il y a d'enceintes pour un même canal, plus le son sera diffus.
Regardez l'image ci-dessous. Elle montre une salle équipée en 5.1. Chaque canal est reproduit par 9 enceintes pour une meilleure diffusivité.
Bon, ça c'est pour le cinéma. Qu'en est-il des DVD et BluRays ?
Désolé de vous décevoir, mais c'est exactement la même chose.
Hormis de rares exceptions (Atmos)
les films ne sont pas remixés pour les supports domestiques.
Ils subissent une opération de mastering/authoring au-cours de laquelle la dynamique est parfois légèrement compressée (bien que les réalisateurs contestent cette manipulation), les autres opérations visant à introduire des métadonnées et à créer les menus (pour faire simple car le processus comprend une cinquantaine d'opérations et de contrôles).
le son qui doit etre diffus, est-il mixé pour être diffus en suivant les recommandations de la 775 et la 2159 (c'est la même recommandation dans les 2 cas) ?
Moi, je dis : "Oui, sur un DVD ou sur BD, il doit etre mixé comme ça et pas autrement".
Ai-je encore "tort" ?
Possible ...
En supposant que j'ai tort les 2 fois, à la question A et la B.
Alors, quelle est la recommandation que doit suivre un DVD et un BD ??
laquelle ??
THX ?
Dolby ?
aucune ?
une autre ?
laquelle ?
Le film n'étant pas remixé, le but à atteindre dans un home cinéma est de reproduire le son le film de la même manière qu'il est entendu dans une salle.
En 1987, Tomlinson Holman a ressorti des cartons poussiéreux la vieille enceinte dipôle, (qui n'est pas la panacée, je vous l'accorde) pour tenter de produire un champ diffus proche du cinéma, mais avec un nombre très limité d'enceintes, pour des raisons économiques, de simplicité d'installation et de calibrage. Aujourd'hui, cette solution commence à être contestée (ce que j'approuve) mais hélas pas remplacée.
Pour que la pluie tombe de manière uniforme autour de la pièce, pour que tous les spectateurs du concert applaudissent ensemble et pas seulement un petit groupe par-ci par-là, pour que l'hélicoptère ait une grande hélice et pas seulement 2 petites, pour que le tonnerre ne soit pas localisable, les ambiances doivent rester diffuses, y compris dans le volume d'une pièce d'habitation.
La solution que j'adopte et qui est appréciée par tout le monde, en particulier par les professionnels ingénieurs du son, acteurs et réalisateurs est de multiplier les enceintes y compris dans une petite pièce. Ce n'est pas plus cher et les sons décrits précédemment sont plus réalistes.
Il vaut mieux installer 20 enceintes à 50€ que 4 à 250€.Evidemment, le champ diffus ne répond pas toujours aux exigences d'un enregistrement musique SACD, encore que:
- S'il s'agit d'un concert en public, l'ambiance de la salle, la réverbération et les applaudissements doivent être traités comme pour un film.
- Si l'artiste veut que l'auditeur ait l'impression d'être au milieu d'un orchestre, il vaut mieux opter pour la BS-775. Dans ce cas, les enceintes arrières doivent être de même type que celles de la façade. Ce n'est pas le cas chez tout le monde.
Pour moi, ce sont deux écoutes différentes. Reste à savoir si un home cinéma doit être orienté cinéma ou musique ?