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La Grande Crise !

Message » 20 Mar 2015 16:12

Le "G" ? :siffle:

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J'ai établi une entente de co-existence pacifique avec le temps : il ne me poursuit pas, je ne le fuis pas. Un jour nous nous rencontrerons. (Mario Lago)
papinova
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Message » 20 Mar 2015 16:23

Joich a écrit:Disons qu'il doit avoir un style de femme :wink:

Les moches


C'est rapport avec sa maman.

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Le refus de se marier, ses petits soldats jetés par son papa... la défense des salles de shoot ou la destruction de l'image du mariage... tout concorde...
Freud aurait aimé croquer le portrait de cet animal politique.
Keron
 
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Message » 20 Mar 2015 16:42

astrorock a écrit:fgo dois etre comme analo, toutes celles qui disent oui. :siffle:


mais j'ai rien fait moooiiiiii

FGO
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Message » 20 Mar 2015 18:45

Joich a écrit:
rann a écrit:t'es pas au bon endroit c'est tout


Ah clairement, par chez moi, tu demanderas à Kolian, c'est de l'escroquerie. Je ne doute pas qu'ailleurs ça puisse être mieux. Mais dans la Drôme, c'est de foutage de gueule. C'est cher, les fruits et légumes sont la plupart du temps dégueulasses (les abricots, c'est une calamité, les tomates, ça ne ressemble à rien sauf à un produit marketing bien rond bien rouge, etc.), et en plus t'as toujours l'impression d'arriver chez des miséreux alors qu'ils possèdent les trois quarts du foncier local, qui gagnent au loto à chaque remembrement, et qui s'engraissent comme des porcs avec leurs truffières sans jamais rien déclarer au fisc. En fait, je crois que les paysans de la Drôme, j'peux pas les blairer.

Oui effectivement, nous ne vivons pas au même endroit

j'ai eu une proposition de boulot vers Le Luc , j'ai refusé à cause de la région , je regardais les mâles locaux arborer leur chaînes en or en me foutant de leur gueule tellement ils ressemblaient à rien
j'en ai eu une autre à Montpellier , j'y ai bossé deux ans ( il me fallait des heures) puis taillot, je pouvais plus les blairer
puis j'ai eu Lyon , idem

Je suis bien dans le Sud-ouest , c'est du lourd, de l'authentique , y' a rien c'est comme le Nordest brésilien avec un peu plus d'eau mais qu'est que c'est bon les ploucs
ils ont des tomates , des patates , du veaux à 8€le kg , du cochons bio élevé à la ferme à 3,2€ le kg plus qu'à le cuisiner.... etc etc
L'océan j'y vais lorsqu'il y a plus personne

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Et je regardai, et je vis apparaitre un cheval couleur pale, et son cavalier se nommait la Mort, et l'enfer le suivait...Bigre c'est terrifiant tout çà !!
rann
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Message » 20 Mar 2015 19:54

Et le Cantal,la haute Loire ,les Cévennes :evil:
Phil
adpcol
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Message » 20 Mar 2015 20:21

adpcol a écrit:Et le Cantal,la haute Loire ,les Cévennes :evil:

Quoi les Cévennes???
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tfpsly
 
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Message » 20 Mar 2015 20:23

Mon pays d'adoption et Cantal,haute Loire berceau de la famille .
Phil,magiques endroits
adpcol
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Message » 20 Mar 2015 20:55

rann a écrit:
Joich a écrit:
Ah clairement, par chez moi, tu demanderas à Kolian, c'est de l'escroquerie. Je ne doute pas qu'ailleurs ça puisse être mieux. Mais dans la Drôme, c'est de foutage de gueule. C'est cher, les fruits et légumes sont la plupart du temps dégueulasses (les abricots, c'est une calamité, les tomates, ça ne ressemble à rien sauf à un produit marketing bien rond bien rouge, etc.), et en plus t'as toujours l'impression d'arriver chez des miséreux alors qu'ils possèdent les trois quarts du foncier local, qui gagnent au loto à chaque remembrement, et qui s'engraissent comme des porcs avec leurs truffières sans jamais rien déclarer au fisc. En fait, je crois que les paysans de la Drôme, j'peux pas les blairer.

Oui effectivement, nous ne vivons pas au même endroit

j'ai eu une proposition de boulot vers Le Luc , j'ai refusé à cause de la région , je regardais les mâles locaux arborer leur chaînes en or en me foutant de leur gueule tellement ils ressemblaient à rien
j'en ai eu une autre à Montpellier , j'y ai bossé deux ans ( il me fallait des heures) puis taillot, je pouvais plus les blairer
puis j'ai eu Lyon , idem

Je suis bien dans le Sud-ouest , c'est du lourd, de l'authentique , y' a rien c'est comme le Nordest brésilien avec un peu plus d'eau mais qu'est que c'est bon les ploucs
ils ont des tomates , des patates , du veaux à 8€le kg , du cochons bio élevé à la ferme à 3,2€ le kg plus qu'à le cuisiner.... etc etc
L'océan j'y vais lorsqu'il y a plus personne


Moi j'adore cette ambiance kéké, ça me rappelle ma jeunesse :oops: .
poilau
 
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Message » 23 Mar 2015 10:58

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Je vous propose aujourd’hui la traduction d’un article en provenance des États-Unis et qui illustre en 10 graphiques économiques l’illusion autour de la croissance américaine et de la reprise économique. La situation, loin de s’être améliorée sensiblement, est au contraire explosive et les autorités monétaires nous mènent de bulle en bulle et de crise en crise, avec à chaque fois… des conséquences qui s’amplifient.

Si je vous propose cette traduction (personnelle) avec en grande partie mes commentaires sur chaque graphique de cet article, c’est que vous allez aussi pouvoir visualiser que sur de très nombreux aspects factuels, en 7 ans, la situation économique s’est dégradée et que nos marges de manœuvre pour faire face à la prochaine crise ont été considérablement réduites.

Charles





« Si vous croyez que l’ignorance c’est le bonheur, vous pourriez ne pas vouloir lire cet article.
Je vais dissiper l’idée qu’il y a eu une sorte de « reprise économique », et je vais montrer que nous sommes beaucoup moins bien lotis que nous l’étions juste avant la dernière crise économique. Si vous remontez à 2007, les gens se sentaient plutôt bien. Mais la crise financière de 2008 a frappé et pendant un moment, tout le monde a eu peur que le monde touche à sa fin.
Bien sûr, la fin n’est pas venue. C’était juste la première vague de nos problèmes. Les vagues prochaines qui viennent s’annoncent particulièrement graves.
Malheureusement, parce que nous avons connu quelques années de relative stabilité, de nombreux Américains ont acquis la conviction que Barack Obama, Janet Yellen et le reste des gens à Washington DC ont réglé tous les problèmes qui ont provoqué la dernière crise.
Même si toutes les statistiques et indicateurs crient le contraire, il y a des millions et des millions de personnes là-bas qui croient vraiment que tout va bien se passer.
Nous semblons ne jamais apprendre du passé, et quand la prochaine crise économique frappera, cela entraînera une quantité étonnante de dommages parce que nous sommes déjà dans un état de faiblesse provoqué par la dernière crise.
Pour chacun des graphiques que je m’apprête à partager avec vous, je veux vous inviter à vous concentrer sur la dernière barre grise ombragée sur chaque graphique qui représente la dernière récession (celle de 2008).
Comme vous le verrez, nos problèmes économiques sont nettement pires que ce qu’ils étaient juste avant la crise financière de 2008. Cela signifie que nous sommes beaucoup moins armés pour gérer une crise économique majeure que nous l’étions la dernière fois.

1/ La dette de l’État fédéral…

Quoi que l’on vous dise depuis la crise de 2008, la dette de l’État US a doublé… Elle ne se réduit pas, elle ne baisse pas, elle augmente et son augmentation est telle qu’elle a doublé !! Et comme pour la pub SFR, « c’est pas fini » (ce dernier commentaire de ma part étant évidemment une adaptation adaptative et personnelle de la traduction…).

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2/ La dette totale

La dette totale c’est celle des « acteurs économiques », les entreprises, les ménages et l’État…

Eh bien personne ne s’est fondamentalement désendetté… Non, au contraire, profitant de taux bas, et subissant des revenus en baisse (pour les ménages) ou souhaitant procéder soit à des rachats de concurrents, soit à des rachats d’action pour les entreprises, tous les acteurs poursuivent globalement leur fuite en avant dans le toujours plus de dettes.

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3/ La vélocité de la monnaie… Kesako ? Facile !

Bon, on va faire simple pour ne perdre personne, et les puristes du MV=PQ me pardonneront : en gros, plus il y a de la croissance plus l’argent circule vite. Et c’est logique. Vous gagnez de l’argent, vous n’êtes pas inquiet pour l’avenir donc vous dépensez. Celui à qui vous donnez cet argent fait la même chose et en fait tout le monde dépense vite car tout le monde est optimiste… Plus il y a de croissance économique plus l’argent circule vite et plus l’argent circule vite, plus cela donne l’impression que l’argent coule à flots, et généralement cela a pour conséquence une augmentation de l’inflation. Si l’argent ne circule pas… il n’y a pas par définition ni croissance, ni inflation possible. C’est évidemment exactement ce qui se passe et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas d’inflation et qu’il y a même une « déflation ».

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4/ Le taux d’accession a la propriété…

C’est assez simple, le taux d’accession à la propriété est tombé à un plus bas de 20 ans aux USA… Évidemment, tout va bien. Lors de la crise de 2008, les classes moyennes ont été durement frappées et c’est logique que ce taux ait diminué. Mais depuis, il aurait dû repartir à la hausse avec la reprise économique. Non seulement il n’en est rien mais sa baisse inexorable se poursuit… Pourquoi ?

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5/ Le taux d’emploi

On a beau nous dire que le taux de chômage est « en baisse », le tableau du ratio emploi-population civile ci-dessous montre que juste avant la dernière récession, il était d’environ 63 % de la population en âge de travailler des États-Unis.

Pendant la récession, ce ratio est tombé au-dessous de 59 % et il est resté à ce niveau-là pendant plusieurs années. Tout récemment, ce ratio a commencé à très légèrement s’améliorer (c’est une bonne nouvelle) mais nous sommes encore très, très loin de là où nous devrions nous situer. Non seulement la reprise est très très lente mais pire, si l’économie devait ralentir à nouveau cela serait catastrophique pour ce ratio économique.

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6/ Le taux de participation de la population active.

C’est justement dans ce graphique que le principal artifice comptable pour le nombre de chômeurs aux USA apparaît au grand jour.

Chaque mois, le gouvernement prend des milliers et des milliers de chômeurs à long terme et décide qu’ils ont été au chômage pendant si longtemps qu’ils ne sont plus admissibles comme « faisant partie de la population active ».

En conséquence, le « taux de participation au marché du travail » a sensiblement diminué depuis la fin de la dernière récession… Simple, direct, efficace, et gratuit, cependant cela ne règle pas le problème du chômage… mais au moins on le cache. En France, on ne fait pas mieux (ou pas pire).

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7/ Le taux d’inactivité pour les hommes dans leurs premières années de travail…

Pour faire court et simple, le nombre de personnes qui ne travaillent pas du tout augmente considérablement. Ce n’est bien sûr pas un signe d’une reprise économique flagrante et fulgurante…

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8/ Revenu réel médian des ménages

Moins d’Américains travaillent aujourd’hui qu’avant 2008, la qualité des emplois s’est dégradée et logiquement le revenu médian diminue fortement. Il n’a pas retrouvé son niveau de 2008 et se dégradera encore plus à la prochaine crise.

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Retenez ceci…

- 39 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 20 000 $ par an.

- 52 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 30 000 $ par an.

- 63 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 40 000 $ par an.

- 72 pour-cent des travailleurs américains gagnent moins de 50 000 $ par an.

9/ Inflation

Alors que les revenus ont stagné, le coût de la vie continue à augmenter régulièrement même si l’inflation aux USA reste plutôt faible. Par exemple, le coût des aliments et des boissons a augmenté de près de 50 % seulement depuis l’année 2000. Cela provoque évidemment un appauvrissement de la population.

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10/ Dépenses sociales du gouvernement

Comme la classe moyenne américaine se rétrécit et le nombre d’Américains qui ne peuvent pas prendre soin d’eux explose, les dépenses sociales du gouvernement atteignent des sommets sans précédent .

Par exemple, le gouvernement fédéral dépense actuellement environ deux fois plus sur les timbres alimentaires qu »avant la crise de 2008. Comment dans le monde n’importe qui peut oser appeler cela une « reprise économique »?

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Lorsque vous contemplez ces graphiques qui sont justes et qu’aucun économistes ne remettra en cause, ils vous expliqueront que tout est en train de s’améliorer mais ces chiffres sont vrais et officiels, vous devez comprendre que la situation est bien pire aujourd’hui qu’en 2008 et que si nous devions vivre une crise aussi importante que celle de 2008, nos marges de manœuvre sont presque devenues inexistantes. Or cela fait 7 ans que la dernière crise a eu lieu et en moyenne, nous vivons une crise économique tous les 7 ans… Jamais nous n’avons été aussi fragiles, c’est la raison pour laquelle vous devez, chaque jour, vous préparer un plus à être plus autonome, plus solide, plus résistant !

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement http://www.lecontrarien.com.

« L’Assemblée nationale est toujours otage de Thomas THÉVENOUD qui est toujours député. Pensons à elle. Ne l’oublions pas. »

(Pour protester pacifiquement et avec humour, n’hésitez pas à reprendre cette formule en bas de tous vos mails, de vos articles ou de vos publications, il n’y a aucun droit d’auteur !!)
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Message » 23 Mar 2015 14:08

:siffle:
astrorock
 
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Message » 23 Mar 2015 15:39

Il finira par nous claquer dans les pattes le boc. :o La dépression n'est pas loin... :( Mais qu'est-ce qu'on fait, on va à Toulon pour un remake du suicide de la flotte française ou on attend encore un peu ? :hehe:

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Message » 23 Mar 2015 15:57

non. moi je suis tres optimiste, car il y a toujours un apres.

ce a quoi on assiste sont les derniers soubressauts du monde d'avant, qui refuse de crever, qui empeche le neuf de naitre.

c'est parce que collectivement nous avons peur de perdre que tout cela arrive.

alors on se cramponne, qui aux avantages acquis, qui au statut, qui au reglement, etc, etc...

ca prend un peu de temps, plus que je ne le croyais, mais a l'echelle de l'histoire ca vas tres vite.
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Message » 23 Mar 2015 16:11

On avance, on avance, on avance; on progresse, on progresse, on progresse; on évolue, on évolue, on évolue... :o Oui mais vers quoi ? Je regardais une émission sur Google hier soir... fantastique, magnifique de technologies concentrées... on embauche tous les ingénieurs du monde entier... pour que l'homme vive 1000 ans (entre autre)... J'ai vraiment du mal à me projeter dans le futur et à être optimiste... Quid des dégâts collatéraux ? :-? Va-t-on maîtriser cette "évolution" et comment ? Comme un homme du passé que je suis, je me pose la question : et l'humain dans tout ça, aura-t-il encore sa place ? :hein:

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Message » 26 Mar 2015 12:33

J’ai déjà à plusieurs reprises eu l’occasion de dire, dans ces colonnes, que selon moi la véritable place du libéralisme sur l’échiquier politique en France, aujourd’hui, est l’extrême-gauche (ici, ici et là). Je ne reviendrai pas sur les observations montrant que l’extrême-gauche communiste (ou trotskiste, ou anarcho-collectiviste) est aujourd’hui moribonde, je pense avoir déjà suffisamment argumenté à ce sujet dans mes précédents articles (et je prierai les gens qui voudront réagir à cet article de s’assurer de les avoir lus avant).

Ce que je voudrais noter ici ce sont quelques éléments qui vont dans le sens de cette évolution.

Tout d’abord, une nouvelle étude du CREDOC semble montrer, une nouvelle fois, que les idées libérales pénètrent de plus en plus le peuple français. Mais, surtout, elle indique : « Fait notable, ce désenchantement est particulièrement marqué chez les personnes les plus fragiles qui pourraient pourtant bénéficier des filets de protection dans cette période de crise : les non-diplômés (-9 points par rapport à 2011), les bas revenus (-7), les personnes au foyer (–7), les personnes souffrant de handicap (-8) », c’est-à-dire des catégories populaires et généralement les plus enclines à réclamer des aides sociales. En particulier, les non-diplômés et les bas revenus, qui constituaient jadis les gros bataillons de l’extrême-gauche (spécialement communiste, le trotskisme ayant toujours été une sorte d’élitisme communiste). Je rappelle que de précédentes études du CREDOC avaient montré que les idées libérales séduisaient de plus en plus chez les jeunes, autre réservoir traditionnel de la gauche radicale.

Ensuite, et alors qu’à la lecture de ces statistiques je réfléchissais à la rédaction d’un article pour ces colonnes, tentant de jeter les bases d’un discours libéral apte à séduire un électorat de sensibilité d’extrême-gauche, révolutionnaire, hostile aux gros, aux installés, à l’ordre établi en général, je fus frappé de trouver le ton et l’esprit de cet argumentaire à construire sous la plume de Charles Gave, dans son dernier article sur le site de l’Institut des Libertés où il dit, et je le cite :

« Le système bancaire a capturé l’État et sert des rentes fort conséquentes à ses dirigeants, qui tous viennent des plus hautes sphères du même État, au point qu’en France on ne sait plus très bien ou commence l’État et où finit la Banque, ce qui facilite la conservation de la rente. Le haut personnel de ces banques s’attache ensuite à traire la nation à son profit exclusif et l’excuse donnée est toujours que c’est ce qu’exigent les nécessités de la « concurrence internationale », ce qui est un gros, un très gros mensonge. En fait, ce qu’exigerait le Libéralisme serait que l’on casse les grandes banques qui sont devenues beaucoup trop grosses en entités plus petites, que l’on sépare les banques d’affaires et les banques de dépôts, que l’on interdise aux banques d’affaires de faire appel à l’épargne publique et que les banques de dépôts se voient interdire d’acheter des obligations émises par le gouvernement. Car bien sûr, c’est par l‘achat des obligations publiques qui permettent le financement des déficits budgétaires par les dépôts que la classe dirigeante des banques maintient son contrôle sur le monde politique. Le deal est simple : je continue à financer votre politique imbécile, qui préservera votre rente à vous, hommes politiques, à condition bien sûr que vous préserviez et développiez ma rente à moi…

Les politiques / fonctionnaires quant à eux ont bâti un système où des rentes sont servies à ceux qui savent exploiter au mieux le système (voir mon article sur le chauffeur de monsieur Ayrault par exemple) et entendent bien que rien ne change. Et comme les fonctionnaires gèrent l’État et son système politique, leur intérêt bien compris est d’empêcher toute réforme, ce qui dans le fond n’a comme but ultime que la préservation de leurs rentes à eux.

Une excroissance de cette classe politique s’est même constituée en groupe autonome à Bruxelles, pour expliquer aux citoyens que le maintien des rentes bancaires, financières, éducatrices ou syndicales était la plus grande conquête sociale de la social-démocratie européenne. Elle explique donc aux populations ébahies que toute attaque contre les rentes est une attaque contre l’Europe des Pères fondateurs et que l’étape suivante d’une telle dérive serait le retour de la guerre entre la France et l’Allemagne. Si vous êtes contre les rentes, c’est que vous êtes contre la paix et pour la guerre. La défense des rentes comme facteur déterminant de la paix, voila une idée neuve en Europe.

Les syndicats, organisés en monopole depuis 1945 et qui ne représentent qu’environ 5% des salariés Français et ont un financement complètement opaque, ont pris le contrôle d’un certain nombre de secteurs tous nationalisés (énergie, transports, éducation, santé) dont le blocage suffit à mettre l’économie Française par terre à chaque fois. Que le lecteur songe à la SNCM, à Air France, à l’Éducation nationale ou à la Sécurité sociale où toute tentative de déréglementer les rentes est immédiatement assimilée à une attaque de l’hyper-libéralisme contre la classe des « travailleurs». Dans le monde des rentiers, le client n’existe pas et est remplacé par l’usager dont le rôle principal est d’être pris en otage dès que leur rente est menacée, c’est-à-dire dès que la notion de concurrence fait son apparition. »

Voilà un discours anti-banques, anti-Bruxelles, anti-élites décoiffant et radicalement libéral.

Il me semble fortement que, avec quelques ajustements ici ou là, on aurait un argumentaire propre à ringardiser Gérard Filoche, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent pour ce qui est de la dénonciation du « système » en les montrant pour ce qu’ils sont en réalité : des conservateurs du socialisme, soit des gens… de droite. De la même manière que Gennadi Ianaïev, auteur du putsch contre Gorbatchev visant à sauvegarder le vieux régime soviétique, n’était pas d’extrême-gauche parce que communiste, mais avait tout de l’ultra conservateur d’extrême-droite.

Un discours de cette eau est propre à séduire les populations de forte sensibilité de gauche : on y tape sur les mêmes que ceux contre lesquels s’orientent leurs préjugés, mais avec les arguments justes et sans jeter le bébé libéral-capitaliste avec l’eau du bain de la connivence comme le font tous leurs orateurs actuels. Voilà le public auquel nous, libéraux, devons nous adresser en priorité. Je sais que ce calcul rebute nombre de libéraux qui, culturellement, viennent plutôt de la droite (c’est mon cas) et pour lesquels l’extrême-gauche, c’est le démon, le communiste au couteau entre les dents. Mais ce n’est en réalité pas le cas, et comme je l’ai indiqué dans mes précédents travaux, il s’agit là d’une illusion d’optique, d’une confusion entre l’idéologie soutenue par les gens d’extrême-gauche depuis un siècle, et la sensibilité révolutionnaire de ce côté de l’échiquier politique.

Je crois profondément, et plus que jamais puisque les chiffres vont dans le sens d’une analyse que j’ai présentée avant d’en avoir connaissance, et qui font sauter toutes les réserves que je pouvais avoir en croyant que mon analyse pouvait n’être qu’une construction intellectuelle, que c’est là la seule stratégie politique efficace à moyen et long terme : réinjecter pour un siècle la vraie pensée libérale sur l’échiquier politique français, au lieu d’essayer de la faire vivre à droite, ce qui correspond pour moi à de l’acharnement thérapeutique, voire à des tentatives désespérées de réanimation d’un mort. Faisons du libéralisme radical l’idéologie dominante à l’extrême-gauche, et dans vingt ans le libéralisme sera aussi dominant à gauche qu’en 1789. Cela fait peut-être long, mais en attendant les idées deviendront audibles et porteront peut-être déjà quelque résultat.

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Message » 27 Mar 2015 11:10

La réorganisation du monde : vers la fin de l’argent liquide mars 26, 2015

Les enjeux qui se jouent loin des projecteurs risquent d’être encore plus déterminants pour l’avenir des citoyens que ne l’aurait été un conflit armé. La question stratégique -quasiment inconnue du grand public- est de savoir qui détiendra à l’avenir le pouvoir de la création de la monnaie et les rênes de la politique monétaire.
Les pouvoirs conférés par la création et la politique monétaires sont tellement étendus qu’ils entrent dans le cadre du pouvoir régalien ou seigneurial. Dans un Etat démocratique, c’est-à-dire où le peuple est le souverain, la Constitution prévoit que l’acte de battre monnaie revient exclusivement aux représentants de l’Etat avec des objectifs clairs d’intérêt public. Qu’une personne –ou un groupe de personnes- privée non représentant de l’Etat s’approprie ces pouvoirs et il est de facto le nouveau suzerain. Le peuple serait alors automatiquement condamné à l’asservissement.

Une monnaie privée massivement présente dans l’économie

Un Etat démocratique délègue à sa banque centrale le pouvoir exclusif de battre monnaie. Pourtant la majorité du peuple –y c une bonne partie des intellectuels- ne sait pas que par une politique passive et silencieuse cette mission d’Etat a été corrompue. Les gouvernants actuels ont laissé des groupes privés battre monnaie. Bien sûr que celle-ci est scripturale et non matérielle. Mais sa valeur est rigoureusement la même avec une couverture publique en cas de besoin de sauvetage.
Cette monnaie est évidemment illégale dans la mesure où elle n’est officiellement encadrée par aucune loi connue et que constitutionnellement, la banque centrale est supposée être la dépositaire exclusive de la création monétaire. Le conseil fédéral suisse reconnait le droit à tout citoyen de la refuser. Mais dans les faits, le ver est d’ores et déjà dans la pomme…

Plus troublant encore, cette monnaie « privée » se crée sans apports d’actifs de la part de la banque. Elle repose sur les dettes constituées par le client privé ou public. Cela signifie que la seule matérialité de cette monnaie provient du travail ou du patrimoine du citoyen avec un droit très réel de l’exproprier en cas d’impayés des intérêts… La banque – surtout ses propriétaires- s’enrichit donc par apports extérieurs sans en réalité offrir la moindre contrepartie publique ou privée. C’est le principe même de la suzeraineté.

Là aussi les « législateurs » gardent un silence pesant…

Les banques ont créé des sommes faramineuses inconnues

Au jour d’aujourd’hui, la masse monétaire privée car créée par des banques commerciales dépasse les 90% de la masse monétaire globale. En réalité, elle devrait être bien supérieure car les banques commerciales détiennent des sommes formidables «hors bilan».

La Banque de France comptabilisait 91 375,44 milliards d’euros en 2012 et 86 514.01 en 2013 de hors bilan pour les banques françaises. A titre comparatif, le bilan complet de la banque nationale suisse s’élève à 550 milliards…
Voici un exemple de hors-bilan reconnu par UBS pour l’année 2012-2013.

Si on devait s’intéresser à ces masses monétaires peu connues et peu répertoriées, on devrait bien sûr s’intéresser à la finance de l’ombre qui englobe de formidables volumes financiers de toute sorte de trafics criminels (voir à ce sujet l’excellent Jean-Daniel Gayraud).

Comment dès lors mesurer et contrôler les volumes hors bilan ? Le récent scandale de HSBC nous donne à penser que c’est probablement mission impossible.

Le scandale de HSBC Private banking : Un exemple parmi d’autres

Appelé à tort le Swissleaks, un dossier assez complet a été fait par le journal Le Monde :

« Longtemps basée à Hongkong, l’institution financière née du commerce de l’opium il y a 150 ans ne comptait que 30 000 employés en 1980. En 1998, ses effectifs avaient grimpé à 136 000, notamment après l’acquisition de Midland Bank, qui a ancré le groupe au Royaume-Uni. (…) Ce n’était qu’un début. Suit une décennie folle, entre 1998 et 2007, qui voit HSBC acheter des banques locales en Amérique latine, au Mexique, en Turquie, en France, aux Etats-Unis, en Suisse… Ses effectifs progresseront de 200 000 personnes en neuf ans. A son pic, HSBC employait 330 000 salariés. La crise de croissance était inévitable, d’autant que l’entreprise avait choisi d’avoir une structure très décentralisée…. »

La monnaie centrale :

De l’autre côté, une banque centrale a pour l’instant gardé la souveraineté sur la monnaie dite centrale. Celle-ci est constituée de 2 comptes portés au passif de son bilan. Celui :
a) du numéraire : billets et pièces en circulation. Les volumes financiers entrant dans cette catégorie sont ridicules en comparaison avec les bilans des banques commerciales.

b) des comptes courants des banques auprès de la banque centrale : Ce sont des avoirs à vue que les banques commerciales détiennent auprès de la banque centrale. Ces dépôts correspondent à une part obligatoire, une liée aux activités interbancaires et une qui découle de l’assouplissement quantitatif.

•Les réserves obligatoires : c’est une obligation légale qu’a toute banque commerciale de déposer auprès de sa banque centrale une réserve obligatoire (2% en Suisse) sur un compte qu’elle détient auprès de la banque centrale nationale. Ces dépôts peuvent être de la monnaie scripturale (créée par la banque elle-même), de titres de créances voire d’instruments du marché monétaire. Il faut simplement que ces avoirs aient une échéance inférieure à 2 ans.

•Avec l’assouplissement quantitatif pratiqué à haute dose par les banquiers centraux, on a vu les comptes courants des banques littéralement explosés. C’est par eux que le bilan d’une banque nationale suisse s’est multiplié par 5 en quelques années et ce sans lien aucun avec la réalité économique.

Que ces dépôts soient consécutifs à des emprunts contractés par la banque centrale auprès des banques commerciales ou par une création scripturale faite par la banque commerciale elle-même, ces liquidités engraissent encore plus le marché financier qui ne peut que s’en réjouir. Inutile de chercher cette monnaie centrale dans l’économie réelle et publique. Elle reste cantonner à des fins de financiarisation de la planète ….

Bref, ces sommes entrent dans le calcul de la masse monétaire centrale.

La monnaie centrale appelée « fuite » bancaire

Vu du côté de la banque commerciale, les numéraires et les réserves obligatoires de la monnaie centrale sont appelées « fuites ». Ce sont autant de contraintes dont elles voudront tôt ou tard se débarrasser. Pourquoi ?
Le numéraire présente un désagrément très peu appréciée du banquier privé qui peut même le considérer comme étant un facteur de coût. En effet, la banque est obligée de détenir à tout moment du numéraire pour répondre à la demande de retraits de ses clients. Les sommes immobilisées en numéraires correspondent à la part de marché de la banque.

Une banque peut se retrouver donc avec 13 ou 15% de ses dépôts « figés » en cash. On peut aisément comprendre que la banque qui a le droit de créer de la monnaie se sente restreinte par ce qu’elle considère comme une contrainte imposée par la banque centrale. De plus, le fait qu’elle soit physique limite les possibilités de spéculation et les effets de levier potentiels.

L’argent physique contrairement à la monnaie scripturale peut être retiré en tout temps du circuit intra et interbancaire. A l’heure où la confiance des clients est au plus bas envers leurs banques, les fonds propres des banques flirtent avec le zéro et où la monnaie scripturale omet la création nécessaire pour payer des frais et des intérêts, le numéraire nargue l’omnipotence des banquiers.

Last but not least, l’argent physique empêche le banquier de « retracer » les faits, gestes, déplacements,… de ses clients. Or, à l’heure du big data le banque d’hier est devenue LA principale banque d’informations à la valeur inestimable. Par conséquent, toutes les transactions générées en cash et donc hors du viseur du banquier sont dérangeantes voire inacceptables.

Quel avenir pour le numéraire ou le cash ?

Moins le peuple a confiance dans son système bancaire et plus il demande du cash. Il est dès lors bien évident qu’aucun représentant d’autorité politique ne se hasarderait aujourd’hui à promouvoir officiellement la suppression du numéraire. Toutefois, on constate dans les faits un forcing politique pour limiter l’emploi du cash.

En Suisse, la banque nationale affirme que le numéraire est utile et qu’il a un avenir. Mais cette même banque n’arrive pas à mettre sur le marché les nouveaux billets prévus et promis depuis longtemps.

En 2005, la Banque nationale suisse lance un concours en vue de la création d’une nouvelle série de billets de banque. En décembre 2008, le président de la banque nationale promet : « L’émission de la nouvelle série de billets de banque débutera à l’automne 2010 par le billet de 50 francs. »

Mais rien ne se passe…. L’actuel vice-président invoque des problèmes de sécurité pour justifier ce retard. En décembre 2013, il disait ceci : « La première coupure de la nouvelle série, qui est celle de 50 francs, pourra être émise au plus tôt en 2015. La date exacte d’émission sera communiquée dès que la production de cette coupure sera achevée »… Autant dire que nul ne sait quand ces nouvelles coupures arriveront…

Restrictions sur les retraits bancaires

C’est aussi pour des raisons de sécurité (terrorisme !) que le gouvernement français a annoncé entre autres une restriction supplémentaire sur les retraits qui ne peuvent plus dépasser les 1000 euros pour un résident et les 10’000 pour un non résident…

Mise à part la sécurisation des billets, le banquier central suisse va jusqu’à reprocher aux gens de mettre en danger sa politique monétaire en cas de retraits massifs. C’est tout de même sa politique monétaire qui a mis en place un système particulièrement inique qui ponctionne de manière régulière sous les traits de taux négatifs les retraites et autres épargnes pour financer ses gigantesques actifs à taux négatifs eux aussi…. En revanche, il paie volontiers les prêts avec l’argent des retraites aux marchés financiers AAA ou à la BCE…

Vers la disparition de l’argent physique?

Au vu de ce qui précède et compte tenu du pouvoir politique des financiers à Bruxelles et Francfort, on peut parier sur le fait que le peuple suisse risque d’attendre un moment encore ses nouveaux billets.

La question qui se pose à l’heure actuelle est la suivante : les autorités monétaires oseront-elles supprimer totalement les « fuites bancaires » par une restriction –voire suppression- encore plus drastique du numéraire ? Les banques centrales nationales auront-elles alors encore une raison d’être ?

Selon les réponses à ces deux questions, les banques commerciales auraient alors réussi la privatisation non plus de la monnaie mais de l’Etat lui-même et de la chose politique….

Liliane Held-Khawam

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