(Le) Pont des Espions (Spielberg - Hanks)

[Sledge Hammer]

Disons que le personnage de Tom Hanks incarne les idéaux américains de justice et de démocratie à la façon d'un James Stewart ou d'un Gregory Peck en leur temps.
Mais les autres personnages du film liés à l'État, en particulier les officiels de la CIA, sont de fieffés salopards qui invoquent systématiquement la raison d'état.

[Olivier D]

Et surtout le traitement sympathique sinon amical de l espion russe pendant que le pilote americain subissait les foudres des geôliers. Les salons feutrés américains versus la neige et le coupe gorges de Berlin Est, les bons sentiments de Tom Hanks toujours vaillant dans un monde de fourbes ... bref j avoue que ces elements m ont empeché de rentrer dans le film alors que j'y avais trainé ma femme avec conviction.

[Sledge Hammer]

Et surtout le traitement sympathique sinon amical de l espion russe pendant que le pilote americain subissait les foudres des geôliers. Les salons feutrés américains versus la neige et le coupe gorges de Berlin Est, les bons sentiments de Tom Hanks toujours vaillant dans un monde de fourbes ... bref j avoue que ces elements m ont empeché de rentrer dans le film alors que j'y avais trainé ma femme avec conviction.

Ce sont aussi des points historiquement vrais concernant le traitement des prisonniers. Ce qui est aussi pour ça que les révélations sur les tortures à Guantanamo après le 11 Septembre ont à ce point choqué, parce que les Américains avaient une tradition plus glorieuse jusque là. Pareil pour Berlin Est. Il y avait une ambiance de paranoïa à Berlin Est qui est restée jusqu'à la chute du Mur. La Stasi foutait les jetons à tout le monde, les gardes mitraillaient ceux qui voulaient traverser. C'est d'ailleurs un truc qui a évolué depuis Un, deux, trois de Billy Wilder, qui est censé se passer à Berlin avant la construction du mur (et qui passe dans un cinéma dans le film de Spielberg). Et j'étais passé à Berlin Est juste après la réunification, ils avaient vraiment mis des décennies pour rebâtir après la guerre.

Tu oublies aussi un point essentiel. Spielberg ne joue pas la carte gentils Américains contre méchants Soviétiques. Ça, c'est du passé, c'est fini, et il se fout pas mal de faire un parallèle avec la Russie de Poutine. Spielberg (et c'est sans doute le point où il a le plus modifié le script des frères Coen, dont il doit subsister le côté absurdité des négociations), c'est un type qui croit au didactisme. Il fait un film sur ce que sont pour lui les idéaux américains, incarnés par des gens comme Tom Hanks, et que le public américain risquerait d'oublier. C'est plus une leçon de morale que de la propagande pour le public étranger.

[Olivier D]

Oui tu es très juste dans ton analyse, plus qu'un affrontement des deux blocs c'est bien le coté moralisateur qui est trop pesant pour moi, alors que j'etais venu voir un film historique...

[Fafa]

Bon, je vais me le mettre dans ma liste de films à acheter prochainement.