vu par hasard, et le hasard, comme vous le savez, est dicté par "LE" méchant, peu importe son nom, celui qu'on ne doit pas nommé. Celui qui, là haut, fut exclu, banni, relégué en sous-officier.
Alors pour se venger, il hante nos nuits, nous tire les pieds, joue avec nous et apparait parfois au détour d'une scène d'un film qui conte ses efforts pour survivre, ici bas ...
un très bon film, pas de gore ou si peu qu'on oublie sa présence.
Tout en non dit, non vu, non entendu : il aurait pu aller plus loin encore, sans difficulté, tout s'y pretait.
Les acteurs magnifiques de simplicité, toujours justes, jamais excessifs mais passionnés quand même : vivants sur la ligne du hasard et de la prise en main de sa destinée les personnages tanguent, trébuchent, balbutient, font des erreurs, se relèvent et repartent au taf !!
une bande son équilibrée, pas toujours en action : parfois un vrai silence bien placé glace le sang bien plus qu'un infra grave baveux
des cadrages superbes, des champs/contre-champs suffisament bien amené qu'ils passent presque inaperçu : l'art est maitrisé, peut etre même parfois réinventé, pour notre plus grand plaisir.
Après un tel film, rien ne vaut "the haunting" de 1963, un remake efficace monté 50 ans avant cette peinture originale : le pitch est différent mais tout le reste est identique.
SUPERBE
Merci aux époux Warren de fournir l'épine dorsale à cette allégorie Baudelairienne :
Allégorie
C'est une femme belle et de riche encolure,
Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.
Les griffes de l'amour, les poisons du tripot,
Tout glisse et tout s'émousse au granit de sa peau.
Elle rit à la mort et nargue la Débauche,
Ces monstres dont la main, qui toujours gratte et fauche,
Dans ses jeux destructeurs a pourtant respecté
De ce corps ferme et droit la rude majesté.
Elle marche en déesse et repose en sultane ;
Elle a dans le plaisir la foi mahométane,
Et dans ses bras ouverts, que remplissent ses seins,
Elle appelle des yeux la race des humains.
Elle croit, elle sait, cette vierge inféconde
Et pourtant nécessaire à la marche du monde,
Que la beauté du corps est un sublime don
Qui de toute infamie arrache le pardon.
Elle ignore l'Enfer comme le Purgatoire,
Et quand l'heure viendra d'entrer dans la Nuit noire,
Elle regardera la face de la Mort,
Ainsi qu'un nouveau-né, - sans haine et sans remord.
Charles ... le GRAND !
