La pièce d'écoute , totalement dédiée et séparée de l'habitation principale , est effectivement magnifique , voire grandiose
, par ses dimensions totalement inhabituelles : on parle ici de 100 m2 grosso modo !! elle peut accueillir un public pour des écoutes de disques ou des concerts de musique vivante , ce qui est le cas d'ailleurs ...Il l y a des grandes baies vitrées derrière les ML , mais il y a aussi des doubles rideaux ( coton + lourde étoffe ) ... la question de l'égalisation ( Accuphase , Trinnov ) peut se poser : ce n'est pas le choix du maître des lieux et je n'ai pas constaté de déséquilibre flagrant : ça ne veut pas dire que ça ne peut pas se tenter : après , il faut voir la balance avantages/inconvénients ( il y en a toujours ! ) ...
Pour ma part , j'aurais avancé les ML dans la pièce pour gagner de la profondeur dans l'espace sonore , mais Philippe me dit que c'était moins bien .Il y a aussi un vidéoprojecteur accroché au plafond et un écran rétractable de grande taille , mais je n'ai pas vu d'installation pour un son multicanaux : je pense que Philippe regarde surtout des DVD musicaux ( concerts ) .
Ce qui suit est le résultat de 3h15 d'écoutes intensives
A titre de point de comparaison , mon propre matériel .( McIntosh 2300 et 402 , platine 33T Kuzma , tuner Magnum Dynalab, lecteurs CD et SACD Accustic Arts et Pioneer , JBL K2 S 9800 et QUAD 2805 , et même platine K7 pour mes vieux et excellents enregistrements sur France Musique ! ) est mis en oeuvre dans une pièce dédiée de 40 m2 au plus , plutôt amortie ( moquette + très peu de surfaces vitrées + toit de combles culminant à 4 m )
Je fais partager mes impressions d'écoute pour ouvrir le débat sur des matériels très ambitieux et je crois que cela peut intéresser certains d'entre vous , car on progresse dans l'art de la restitution musicale en écoutant les installations réussies des autres ( et en allant au concert ! )
Donc , deux blocs YBA dans le style " colossal " , un lecteur-préampli numérique CD/SACD DCS P8i , les ML CLX version 25°anniversaire ( 26 000 euros la paire ) , deux caissons de grave Rel , petits mais musclés , les cables qui vont bien ( je n'ai même pas regardé de près : du MIT et des cables du fabricant parisien dont j'ai oublié le nom ) , un préampli YBA " deux boitiers " qui n' est plus utilisé ( le DCS fait office de préampli ) ...je pense qu'il n'y a pas loin de 70 000 euros de matériel , " à la louche " ...somme très importante , bien sûr , mais nullement extravagante , selon moi , car on est dans le vrai THDG et la salle mérite assurément une installation très ambitieuse (rappel : une paire de Focal Grande Utopia Be dernière génération coûte , à elle seule , 130 000 euros prix catalogue !! )
Pas de bruits de voisinage à craindre : on est en pleine campagne !
Les disques dans ma besace :
Rimsky-Korsakov : Suites d'orchestre , Orchestre national d'Ecosse / N.Jarvi ( Chandos)
R. Pidgeon : The raven ( Chesky ) ( SACD )
L.Cohen : Old Ideas ( Columbia )
Bruch : Concerto pour violon , Heifetz ( RCA Living Stereo ) ( SACD )
Rokia Traoré : Bowmboï ( Indigo)
Chopin : Nocturnes , C.Arrau 1977/78 ( Philips)
O. Peterson , R.Brown , M .Jackson : The very tall band ( Telarc ) ( SACD )
E.Fitzgerald chante Cole Porter ( Verve )
Schubert : Le chant du cygne , H.Prey et P.Bianconi ( Denon)
Schubert : Choeurs pour voix d'hommes , R.Shaw ( Telarc )
Mendelssohn: Psaumes , Corboz ( Erato)
Philippe me fait écouter des extraits de ses propres disques : en particulier :
Dee Dee Bridgewater chante en français
Back to Back : Ellington/ Hodges ( Verve)
Un oratorio de Haendel dont j'ai perdu le titre !
H.Grimaud : Credo ( première plage : compositeur contemporain)
Monk au piano ( titre perdu ! )
Fleming chante le bel canto ( SACD)
Moussorsgsky : Tableaux d'une exposition , transcription à l'orgue par J.Guillou ( Dorian)
Que puis-je retirer de cette passionnante série d'écoutes ?
Les auditions ont eu lieu souvent à un niveau vraiment élevé , voire inhabituellement élevé pour moi : j'étais un peu inquiet , or , aucun signe de stress
chez les ML ! le potentiomètre était pourtant à 3h00 sur le DCS ...La dynamique est explosive
, ce que je n'attendais pas ... ( particulièrement frappant sur le piano , où les écarts dynamiques peuvent justement être énormes ! )La sensation de transparence et de clarté est stupéfiante
: l'impression de vérité pour une chanteuse ou cantatrice me semble inégalée ( constat partagé avec les QUAD 2805/2905 et le début de gamme des SOUNDLAB , mais pas avec cette clarté hallucinante 
, me semble-t-il ...) et plus c'est complexe ( orchestre+ choeur+ solistes ! ) et plus c'est net !On " entend tout " et le disque semble restitué " jusqu'au dernier poil de cheveu" mais ce n'est pas désincarné ... c'est même assez physique , mais quand même pas autant qu'avec des grosses colonnes ou armoires avec des bons vieux 38 cms
... suivez mon regard ...Le grave n'est pas du tout absent ( mais est-ce que cela serait toujours vrai sans les deux énormes blocs YBA ? ) : il est même du genre intense et hyper-net ...
Tout est-il rose pour autant ? Que nenni ! et j'ai fait part de certaines de ces interrogations à Philippe
Tout d'abord , je n'ai pas été totalement convaincu par l'utilisation du DCS en préampli " direct"
: selon Philippe , c'est bien meilleur , sur des sources numériques , que le préampli YBA : je n'en doute pas , mais l'argument ne vaut que si on n'utilise pas de tuner et de platine 33 T ... d'autre part , le réglage de volume sur le DCS ne m'a pas semblé avoir toute la finesse et la progressivité extrême des meilleurs préamplis ( sur mon Mc , 100 pas d'un db ...)Les deux caissons Rel , pourtant règlés très bas , ne m'ont pas convaincu , bien au contraire
: ils ont été arrêtés à ma demande au bout d'une heure environ : je ressentais un malaise diffus dans la restitution " du bas " : le grave semblait " en trop " et pas parfaitement accordé et fondu : leur déconnection a , selon moi , immédiatement redonné aux ML leur naturel et leur homogénéité : mon avis est que leur ajout crée autant de nouveaux problèmes que de vraies solutions ...en dehors de quelques disques de démonstration audiophiles et si on n'écoute pas de rock , je ne vois pas en quoi ils sont indispensables ... ne pas oublier que , sur la plupart des disques , il n'y a pas d'extrême grave et même pas beaucoup de vrai grave ...Après , ce n'est plus du tout une réserve ou une critique , mais l'éternelle interrogation de fond des mélomanes et audiophiles :
est-ce que je privilégie la pureté ?
est-ce que cette très grande définition est excessive ? ( au concert , c'est parfois pas si net et défini que ça , c'est plutôt un son global ...)
est-ce que je recherche la sensation de " remuement " physique des basses ?
est-ce que je veux à tout prix une scène sonore en relief et en profondeur ? ( comme tous les électrostatiques que j'ai écoutés , ce n'est vraiment pas le point d'excellence des ML )
Je crois qu'il faut rester très humble et prudent à ce niveau de qualité : pour ma part , je ne tirerai aucune conclusion tranchée sur les forces et les faiblesses de mes JBL et QUAD car je ne pourrai pas les mettre en oeuvre , avec mes électroniques , dans la pièce de Philippe et la mémoire auditive est fugace ...
Ce qui m'a frappé aussi , c'est l'absence de certitudes étriquées et bêtement sectaires
chez mon hôte : il a certes un système exceptionnel mais il est le premier à dire que ce n'est pas forcément " le meilleur système du monde " et que d'autres approches sont parfaitement valables , en fonction des goûts et des préférences musicales ...il faut dire qu'il a commencé à s'intéresser à tout ça en 1948 ... ça donne un peu de recul et de sagesse ...En out cas , merci à Philippe pour sa générosité , car les plaisirs audiophiles sont bien meilleurs quand ils sont partagés !
Je mettrai la photo de l'installation , si j'y arrive !
En fait , je n'y arrive pas !
plus du tout la même chose !et en positif
)
Créé le 10 Avr 2009 20:13
