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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Prise de son selon B. Neveu et G. Cabasse

Message » 07 Aoû 2017 12:21

ohl a écrit:
haskil a écrit:j'ai fait tout remettre là où il faut... par la spécialiste de la maison ronde : technicienne et musicienne... Plus de traitement d'antenne et un tout petit peu de compression : il en a toujours fallu en FM
Bonjour Haskil, la spécialiste dont tu parles a toujours su résister aux pressions pour "plus de compression" et les pentes de compression utilisées dans la plupart des antennes de la maison ronde sont tout à fait modérées.

Que nenni ! Quand je suis allée la voir, elle était si contente... quand pendant la réunion, j'ai fait taire tous ceux qui avaient des idées pour dire : "la professionnelle, c'est.... et elle décidera seule de ce qu'il faut faire"... Elle m'a dit clairement que le traitement d'antenne précédent (renforcement du 500 hz !) et la compression lui avaient été imposés à son corps défendant par mon prédécesseur et son adjointe (présente lors de la séance d'écoute). Elle m'a aussi dit, et écrit, que ce traitement d'antenne affolait le "compresseur multibandes".

haskil a écrit:il faut, avec beaucoup de programmes musicaux, appliquer une légère compression multibandes pour que la dynamique puisse entrer dans les possibilités qu'offrent la pièce d'écoute et les enceintes acoustiques
Sauf erreur de ma part (ou évolution récente), la compression dans les antennes "nobles" de la maison ronde n'est pas en multibandes. Les processeurs utilisés sont de type "multiloop" qui évitent justement toute altération du spectre lors de leur action. Pour le même objectif de neutralité, ce sont ces mêmes processeurs qui sont aussi utilisés au Philarmonique de Berlin dont quelqu'un parlait plus haut.

Là je parfais en général de la production de disques.

Pour en revenir à la radio. La situation était :

Un concert d'orgue ? Quand il y avait un silence ou un pianissimo soudain... tout le bruit de la soufflerie remontait... c'était inécoutable.

Un piano solo ? Un fortissimo soudain : le piano reculait de 3 mètres et le haut médium de l'instrument se mettait à canarder (traitement d'antenne... à 500 Hz...). inécoutable...

Un concert d'orchestre ? Inécoutable... encore... les solistes bougeaient autant que les différents pupitres...

J'ai sélectionné trois extraits entendus les semaines précédentes qui m'avaient fait sursauter dont 1 écouté dans ma voiture !!!!!!!! Et elle trois autres qu'elle avait elle, repérés... La séance d'écoute en aveugle a été drôle : on a eu droit aux même extraits :

- Sans traitement d'antenne, sans compression
- avec les fameux appliqués à l'époque...
Et ceux appliqués à
Inter,
Culture,
Fip,
France Info...

Le tout en aveugle...

Les têtes horrifiées... y compris du patron de tous les services techniques M. Kandin...

Seuls deux ont réchappé au massacre : l'absence de traitement et celui de Fip...

Ensuite, quand il y avait des simultanés France Musique et Inter (Victoires de la musique et quelques concerts exceptionnels) : le son envoyé pour Musique était pris AVANT celui envoyé à Inter... Car la compression d'Inter ne va pas pour la musique classique.



haskil a écrit:M. Risler, le petit fils d'Edouard Risler le grand pianiste adulé d'Arthur Rubinstein, qui fut son assistant et a été l'un des plus parfaits restaurateurs de vieux enregistrements
Je ne savais pas que Lionel, si c'est bien lui, avait travaillé avec Charlin ! Où peut-on trouver cet interview ?


Si tu cherches tu peux le trouver. Je vais voir si je le retrouve. C'est sur internet.
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Message » 07 Aoû 2017 12:32

cleriensis a écrit:
haskil a écrit:
Savez-vous qu'André Charlin utilisait sans en faire évidemment la publicité... des micros d'appoints quand il en avait besoin ? ! M. Risler, le petit fils d'Edouard Risler le grand pianiste adulé d'Arthur Rubinstein, qui fut son assistant et a été l'un des plus parfaits restaurateurs de vieux enregistrements qui soient, raconte ça dans une interview... en plus de quelques marottes de Charlin qui bidouillait les magnétos pour en tirer plus qu'ils ne pouvaient donner... marottes dont hélas ! pas mal de ses prises de son portent témoignages : surmodulations nombreuses, grave envahissant et micros trop proches... QUand elles sont réussies, elles sont étonnantes : le disque Milhaud dirige Milhaud en est un bon exemple. Le disque Gossec enregistré à Liège aussi.

Le couple ORTF de M. Laracine (deux capsules cardio séparées de 17 cm formant un angle de 110 )) présente un défaut : il y a un trou au milieu... et son placement est très difficile dans une salle que l'on ne connait pas très bien... Car on oublie dans toutes ces discussions, mais pas vous Cleriensis, j'ai bien compris, qu'il est une chose d'enregistrer toujours dans la même salle et d'enregistrer dans des salles plus ou moins favorables à la prise de son... et là, tout d'un coup, les anathèmes tombent le masque... et la réalité reprend ses droits...

Enregistrer un orchestre, des choeurs, des solistes dans une cathédrale qui a un temps de réverbération colossale exigera d'employer des moyens complexes... que la prise de son de l'orgue de la même cathédrale demandera moins (faudra percher quand même et c'est pas facile ). Et que la prise de son d'un trio piano/violon/violoncelle de demandera pas...

Quoi que j'ai vu un grand preneur de son s'arracher les cheveux à Notre Dame du Liban pour la prise de son d'un disque des Sonates de Brahms pour violoncelle et piano... il avait fallu mettre le piano à je ne sais plus combien de mètres du violoncelle pour que ce dernier soit pris par le micro... mais du coup, les deux musiciens n'arrivaient pas à jouer ensembles... le disque n'est pas sorti : il a été refait ailleurs...

Pour en revenir aux disques de P Muller et de B Neveu : j'apprécie le naturel, l'ambiance, la vraisemblance des timbres pour les instruments solistes, les petits ensembles... mais moins les enregistrements d'orchestre...


Je suis à 100% en phase avec cela. Non j'ignorais que Charlin avait recours à des micros d'appoint... mais je ne suis nullement étonné. Quand on a pas le choix il ne faut pas hésiter. Pour le trou au centre en ORTF oui et non... ça dépend du diagramme polaire des micros.. nous utilisons des shoeps sur mesure optimisés pour ce type de prise... mais dans le cas d'un cardio de base oui je suis d'accord. Je préfère de toute façon généralement le rendu des prises AB... mais parfois l'ORTF est très satisfaisant ! En tout état de cause, ce que je mense c'est qu'il n'y a pas de recette miracle. Il faut composer avec le lieu et l'effectif et toute prise de son est une interprétation de ce que l'on entend..



Et oui, raison pour laquelle contrairement à ce qu'affirmait plus haut dans la discussion, un forumeur dont j'ai oublié le nom, la prise de son est un art ! Un art qui repose sur des techniques... comme tout art le fait...

Pour le trou central du couple ORTF, c'est ce qu'on entend sur plein de vieilles prises de son ainsi réalisées dans les années 60 et avant par les équipes de la radio nationale française... Mais, ces prises ont gardé une qualité globale parfois troublantes malgré la sécheresse des lieux de captations quand il s'agissait du TCE ou de l'ancienne Pleyel d'avant la fin 1981...

Mais bon, tellement mieux, que les prises avec micros collés aux instruments comme une "célèbre" preneuse de son de la maison ronde les faisaient : tragique... Mais il y a encore des grands grands preneurs de son à la radio... curieusement moins au pool son qu'au pool technique standard : ils assurent d'une façon qui rend leurs copains de la "haute" un peu vert parfois... Le grend preneur de son c'est un couple avec un réalisateur-musicien metteur en ondes... et même un trio avec la salle...

J'ai assisté et été partie prenante de choses bien singulières parfois... comme un grand pianiste qui avait dit ni qu'il était d'accord pour être enregistré ni qu'il n'était pas d'accord... mais il ne voulait rien voir... par chance, le preneur de son ce jour là à la Roque est un génie : il connait la conque, connait le pianiste... il a fait placer un couple suspendu là où il le fallait... résultat magnifique approuvé par le pianiste en ces termes " je sais comment j'ai joué et ai fait de mon mieux. C'est bon ? (moi : oui !). Alors je vous fait confiance, vous avez aussi fait de votre mieux." Le pianiste était Nelson Freire. pas de balance, pas de montage possible... son naturel, splendide... malgré le plein air.

La prise de son est un art : interpréter le réel pour le rendre plausible... chez l'auditeur.
haskil
 
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Message » 07 Aoû 2017 16:02

cleriensis a écrit:[Pour le trou au centre en ORTF oui et non... ça dépend du diagramme polaire des micros.. nous utilisons des shoeps sur mesure optimisés pour ce type de prise... mais dans le cas d'un cardio de base oui je suis d'accord. Je préfère de toute façon généralement le rendu des prises AB... mais parfois l'ORTF est très satisfaisant ! En tout état de cause, ce que je mense c'est qu'il n'y a pas de recette miracle. Il faut composer avec le lieu et l'effectif et toute prise de son est une interprétation de ce que l'on entend..


Sans doute cleriensis utilisez vous des capsules de 1,2 cm de diamètre ?

haskil a écrit:par chance, le preneur de son ce jour là à la Roque est un génie : il connait la conque, connait le pianiste... il a fait placer un couple suspendu là où il le fallait... résultat magnifique approuvé par le pianiste en ces termes " je sais comment j'ai joué et ai fait de mon mieux. C'est bon ? (moi : oui !). Alors je vous fait confiance, vous avez aussi fait de votre mieux." Le pianiste était Nelson Freire. pas de balance, pas de montage possible... son naturel, splendide... malgré le plein air.
La prise de son est un art : interpréter le réel pour le rendre plausible... chez l'auditeur.


+ 1 Un couple de micros bien placé bien placé et la prise de son peut être géniale, mais il faut un grand espace.

J'aime bien l'idée de l'image sonore "plausible".
La prise de son ne saurais être qu'une technique elle doit amener l'auditeur à visualiser une image sonore, alors qu'il ....ne voit pas (sauf vidéo..).
Elle se construit comme une photo...d'Art
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Message » 07 Aoû 2017 16:27

haskil a écrit:Que nenni ! Quand je suis allée la voir, elle était si contente... quand pendant la réunion, j'ai fait taire tous ceux qui avaient des idées pour dire : "la professionnelle, c'est.... et elle décidera seule de ce qu'il faut faire"... Elle m'a dit clairement que le traitement d'antenne précédent (renforcement du 500 hz !) et la compression lui avaient été imposés à son corps défendant par mon prédécesseur et son adjointe (présente lors de la séance d'écoute). Elle m'a aussi dit, et écrit, que ce traitement d'antenne affolait le "compresseur multibandes".

C'est curieux, je lui demanderai à l'occasion....parce que les traitements précédents (non multibandes), c'est moi qui les ai fourni (et ils ont été testé de nombreuses fois à l'aveugle).

haskil a écrit:M. Risler, ,....Si tu cherches tu peux le trouver. Je vais voir si je le retrouve. C'est sur internet.
Super, j'ai trouvé.

haskil a écrit:le preneur de son ce jour là à la Roque est un génie
Par hasard, ce preneur de son ne serait pas aussi celui (O.S.) qui a conçu la conque ?
ohl
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Message » 07 Aoû 2017 16:47

ohl a écrit:
haskil a écrit:Que nenni ! Quand je suis allée la voir, elle était si contente... quand pendant la réunion, j'ai fait taire tous ceux qui avaient des idées pour dire : "la professionnelle, c'est.... et elle décidera seule de ce qu'il faut faire"... Elle m'a dit clairement que le traitement d'antenne précédent (renforcement du 500 hz !) et la compression lui avaient été imposés à son corps défendant par mon prédécesseur et son adjointe (présente lors de la séance d'écoute). Elle m'a aussi dit, et écrit, que ce traitement d'antenne affolait le "compresseur multibandes".

C'est curieux, je lui demanderai à l'occasion....parce que les traitements précédents (non multibandes), c'est moi qui les ai fourni (et ils ont été testé de nombreuses fois à l'aveugle).

haskil a écrit:M. Risler, ,....Si tu cherches tu peux le trouver. Je vais voir si je le retrouve. C'est sur internet.
Super, j'ai trouvé.

haskil a écrit:le preneur de son ce jour là à la Roque est un génie
Par hasard, ce preneur de son ne serait pas aussi celui (O.S.) qui a conçu la conque ?


Non, il s'appelle Gérard de son prénom... Mais j'oublie à l'instant son nom de famille... on l'appelle tous gégé...

Passe mon bonjour à E. R...

PS. si possible donne moi le lien de l'entretien de RIsler car je ne réussis pas à le retrouver !
haskil
 
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Message » 12 Aoû 2017 12:45

ohl a écrit:
haskil a écrit:Que nenni ! Quand je suis allée la voir, elle était si contente... quand pendant la réunion, j'ai fait taire tous ceux qui avaient des idées pour dire : "la professionnelle, c'est.... et elle décidera seule de ce qu'il faut faire"... Elle m'a dit clairement que le traitement d'antenne précédent (renforcement du 500 hz !) et la compression lui avaient été imposés à son corps défendant par mon prédécesseur et son adjointe (présente lors de la séance d'écoute). Elle m'a aussi dit, et écrit, que ce traitement d'antenne affolait le "compresseur multibandes".

C'est curieux, je lui demanderai à l'occasion....parce que les traitements précédents (non multibandes), c'est moi qui les ai fourni (et ils ont été testé de nombreuses fois à l'aveugle).

haskil a écrit:M. Risler, ,....Si tu cherches tu peux le trouver. Je vais voir si je le retrouve. C'est sur internet.
Super, j'ai trouvé.

haskil a écrit:le preneur de son ce jour là à la Roque est un génie
Par hasard, ce preneur de son ne serait pas aussi celui (O.S.) qui a conçu la conque ?


La conque actuelle a été conçue en 1987par un petit bureau d'étude en acoustique de Strasbourg, dirigé pas O.S., pour lequel j'ai travaillé, en particulier sur ce projet là. L'objectif était multiple:
- focaliser l'énergie acoustique (mais non l'intégralité) vers l'auditoire
- restituer aux musiciens une partie de cette énergie afin qu'ils "s'entendent jouer" à tous les sens de l'expression
Par la création de réflexions primaires,
Par la recréation d'une certaine réverbération (réduction de la sécheresse acoustique).

Les multiples commentaires, la plupart très positifs, ont montré que l'objectif avait été atteint, à la grande satisfaction de la direction du festival.
La conque a été refaite en 2007- et sans doute améliorée sur le plan structurel et légèrement agrandie.
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Message » 13 Aoû 2017 17:10

ABF a écrit:
La conque actuelle a été conçue en 1987par un petit bureau d'étude en acoustique de Strasbourg, dirigé pas O.S., pour lequel j'ai travaillé, en particulier sur ce projet là.

Oui, mais c'est top secret :grad:
Car il s'agit bien sur de O.S S117 8)

Image
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Message » 13 Aoû 2017 19:45

Sur le sujet sous-jacent de la comparaison live/reproduction, le thème a refait surface récemment sur hydrogenaud.io https://hydrogenaud.io/index.php/topic,112254/topicseen.html.
Il est aussi intéressant de revoir les arguments de Sean Olive http://seanolive.blogspot.fr/2010/07/why-live-versus-recorded-listening.html.
Bonnes lectures de vacances !
ohl
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Message » 14 Aoû 2017 9:37

Pour ceux qui ne liront pas l'article de Sean Olive, je vous propose cet extrait choisi :


"Les gens entendront ce que vous leur dites d'entendre."

Thomas Edison (1847-1931)


Comme quoi, le constat est connu depuis longtemps :lol: :wink:
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Message » 15 Aoû 2017 16:10

Sur cet intéressant sujet de la prise de son / techniques retenues et résultats à l'écoute , j'apporte quelques constatations de discophile et non pas du tout de technicien ou spécialiste : j'ai acquis les quatre splendides coffrets " Decca Sound " récemment parus , soit un peu plus de 200 cd : l'un est consacré aux récitals de chanteuses/ chanteurs ; deux sont surtout consacrés à la musique pour orchestre : ces trois premiers coffrets offrent des prises de son de la fin des années 50 aux années 2000 .

Le dernier coffret donne un panorama des prises de son mono de 1944 à 1956 .

La plupart des prises de son sont faites dans les habituels studios de Decca , en GB ou ailleurs .

L'un des grands intérêts de ces coffrets ( outre la valeur des oeuvres et interprètes ) est de montrer l'évolution des techniques : les notices l'expliquent bien , à travers les conceptions différentes des ingénieurs du son sur le nombre de micros ( trois micros seulement :o , au début ! puis ajout de latéraux ou pas ? et combien ? etc .) et l'évolution des consoles , d'abord comportant très peu de pistes puis multipliant les pistes dans des proportions considérables ...

Tous les enregistrements ont été remastérisés et ce doit être une réussite , car je dois dire que je n'avais encore jamais écouté dans de pareilles conditions les voix des grands chanteurs italiens des années 50 !

J'ai écouté à peu près 60 % de cet ensemble et il en ressort quelques constantes , selon moi :

les enregistrements de la période 1956 à 78 sont globalement les meilleurs , en termes de naturel , de relief , de chair et de " sensation concert " et de précision

le numérique , à partir du tout début des années 80 , ne me semble pas apporter de plus-value décisive , en tout cas chez Decca ...

J' hasarde une hypothèse : le faible nombre de micros utilisés , dans les premiers temps , et le côté rudimentaire des consoles , qui empêchait les " bidouillages " sophistiqués ...

La configuration dans mon profil


Tannoy Westminster GR / Esoteric K-01/ Triode TRV-845 SE / LP 12-Ittok LVII-Lingo 2-Charisma mc-2/ tuner MD-101/câbles Siltech , Fadel Art , Audiophile Access .
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Numérique vs Analogique

Message » 20 Aoû 2017 9:48

philou3 a écrit:les enregistrements de la période 1956 à 78 sont globalement les meilleurs , en termes de naturel , de relief , de chair et de " sensation concert " et de précision

le numérique , à partir du tout début des années 80 , ne me semble pas apporter de plus-value décisive , en tout cas chez Decca ...

J' hasarde une hypothèse : le faible nombre de micros utilisés , dans les premiers temps , et le côté rudimentaire des consoles , qui empêchait les " bidouillages " sophistiqués ...


Oui philou, dans des salles à l'acoustique exceptionnelle, la prise de son à peu de micros peut sembler plus naturelle.

Le son numérique a coïncidé avec la multiplication des micros, mais ce n'est pas le son numérique qui a dégradé la qualité sonore.
j'ai au début du numérique réalisé plusieurs enregistrements avec une inscription analogique de secours. la différence numérique/analogique(magnétophones ultra alignés 38 cm/seconde) est très faible, mais en faveur du numérique (graves plus nets , ambiances plus larges).

La tentative du grand Ingénieur du Son Georges Kisselhoff :thks: de contrer l'inscription numérique par le Dolby SR a échoué .
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Message » 20 Aoû 2017 13:13

Igor Kirkwood a écrit:
philou3 a écrit:les enregistrements de la période 1956 à 78 sont globalement les meilleurs , en termes de naturel , de relief , de chair et de " sensation concert " et de précision

le numérique , à partir du tout début des années 80 , ne me semble pas apporter de plus-value décisive , en tout cas chez Decca ...

J' hasarde une hypothèse : le faible nombre de micros utilisés , dans les premiers temps , et le côté rudimentaire des consoles , qui empêchait les " bidouillages " sophistiqués ...


Oui philou, dans des salles à l'acoustique exceptionnelle, la prise de son à peu de micros peut sembler plus naturelle.

Le son numérique a coïncidé avec la multiplication des micros, mais ce n'est pas le son numérique qui a dégradé la qualité sonore.
j'ai au début du numérique réalisé plusieurs enregistrements avec une inscription analogique de secours. la différence numérique/analogique(magnétophones ultra alignés 38 cm/seconde) est très faible, mais en faveur du numérique (graves plus nets , ambiances plus larges).

La tentative du grand Ingénieur du Son Georges Kisselhoff :thks: de contrer l'inscription numérique par le Dolby SR a échoué .


Non ! Igor Non ! Le son numérique a coïncidé avec une diminution du nombre des micros tout au contraire !

Les premières années, l'absence d'appareils multipistes numériques puis d'appareils multipistes abordables a vu réduire le nombre de micros utilisés car le premier avantage du multimicro... est d'enregistrer le multimicro sur multipistes et de pouvoir mixer à sa guise lors de la post production des semaines plus tard dans un studio bien équip, ce qui n'est pas le cas des lieux où la musique acoustique est enregistrée dans 9 cas sur 10...
quand le petit nombre de micro exige que la balance soit faite lors de l'enregistrement... et ça prend énormément de temps... donc ça coute...

Tu arrives dans une salle que tu ne connais pas bien : tu mets tous tes micros proches des pupitres, plus un couple... tu mets en boite... plus tard, dans ton beau studio tu panoramise tout et fait la balance...

Avec deux ou quatre micros : tu dois impérativement trouver le bon emplacement du couple et des deux appoints... ça prend un temps fou... et chef et orchestre coutent cher et ne sont pas du tout coopératifs...

Il a fallu attendre l'arrivée généralisée du multipiste numérique pour que la multiplication des micros reprenne...

A la fin de l'analogique : on ne mettait parfois pas moins de 24 pistes pour un orchestre...
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Message » 20 Aoû 2017 13:32

haskil a écrit: Il a fallu attendre l'arrivée généralisée du multipiste numérique pour que la multiplication des micros reprenne...
...

Da , j' ai écris un peu vite...Mais maintenant le nombre de micros s'est largement multiplié
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Message » 20 Aoû 2017 20:48

Igor Kirkwood a écrit:
haskil a écrit: Il a fallu attendre l'arrivée généralisée du multipiste numérique pour que la multiplication des micros reprenne...
...

Da , j' ai écris un peu vite...Mais maintenant le nombre de micros s'est largement multiplié


rappelle toi des papiers dans les premiers temps du CD pour vanter la simplicité de moyens des prises de son numériques qui favorisaient le retour à un naturel que l'on avait trouvé du milieu des années 1950 à 1965 dans le domaine de la prise de son classique... Piel en a pondu 10 éditos sur le sujet...
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Message » 23 Aoû 2017 15:27

philou3 a écrit:Sur cet intéressant sujet de la prise de son / techniques retenues et résultats à l'écoute , j'apporte quelques constatations de discophile et non pas du tout de technicien ou spécialiste : j'ai acquis les quatre splendides coffrets " Decca Sound " récemment parus , soit un peu plus de 200 cd : l'un est consacré aux récitals de chanteuses/ chanteurs ; deux sont surtout consacrés à la musique pour orchestre : ces trois premiers coffrets offrent des prises de son de la fin des années 50 aux années 2000 .

Le dernier coffret donne un panorama des prises de son mono de 1944 à 1956 .

La plupart des prises de son sont faites dans les habituels studios de Decca , en GB ou ailleurs .

L'un des grands intérêts de ces coffrets ( outre la valeur des oeuvres et interprètes ) est de montrer l'évolution des techniques : les notices l'expliquent bien , à travers les conceptions différentes des ingénieurs du son sur le nombre de micros ( trois micros seulement :o , au début ! puis ajout de latéraux ou pas ? et combien ? etc .) et l'évolution des consoles , d'abord comportant très peu de pistes puis multipliant les pistes dans des proportions considérables ...

Tous les enregistrements ont été remastérisés et ce doit être une réussite , car je dois dire que je n'avais encore jamais écouté dans de pareilles conditions les voix des grands chanteurs italiens des années 50 !

J'ai écouté à peu près 60 % de cet ensemble et il en ressort quelques constantes , selon moi :

les enregistrements de la période 1956 à 78 sont globalement les meilleurs , en termes de naturel , de relief , de chair et de " sensation concert " et de précision

le numérique , à partir du tout début des années 80 , ne me semble pas apporter de plus-value décisive , en tout cas chez Decca ...

J' hasarde une hypothèse : le faible nombre de micros utilisés , dans les premiers temps , et le côté rudimentaire des consoles , qui empêchait les " bidouillages " sophistiqués ...


C'est très intéressant de pouvoir comparer les evolutions au sein d'un même label. Oui globalement tout le monde s'accorde pour dire qu'une prise à 2 micros offre le naturel le plus saisissant (tout au moins des micros placés sur le même plan). plus on multiplie le nombre de micro et surtout si on les place sur plusieurs plans différents par rapport à la source plus on va être confronté à des problèmes de phase qui peuvent altérer les timbres ey la cohérence de l'image sonore.. néanmoins le multimicro apporte d'autres avantages, plus de définition, plus de marge de manœuvre post-prod. C'est pour cela qu'il ne faut pas opposer une méthode à l'autre il faut composer avec ce que l'on a et ce que l'on souhaite.
Il faut aussi souligner que les attentes et les goûts pour tel ou tel résultat sonore ont evolué. Ce que l'on préfère maintenant ne sera pas forcément retenu dans 15 ans. Je pense qu'un retour à plus d'audace lors de la captation annonce un retour des prises stéréophoniques, retour que j'attribue aussi aux progrès des matériels de reproduction sonore qui offrent de plus en plus de definition et l'arrivée en force du casque, qui tolère mal un mauvais mixage d'appoint quand un ortf passe merveilleusement bien.

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