Suite à l’acquisition d’un Odin modifié par les soins de l’importateur suisse des casques Kennerton (
www.audioleman.ch), mon enthousiasme pour ce casque modifié m’a conduit à estimer qu’il méritait un peu de publicité. La modification est assez importante puisqu’elle remplace les moteurs d’origine et tout le câblage, entre autres. Dorénavant le câble est captif du casque, plus de connecteur qui permet de le retirer, câblage direct sur les haut-parleurs. Le câble lui-même est constitué de 4 feuilles extrêmement fines de 1 cm de large d’un cuivre particulier lâchement enrobé d’un filet de soie. Le cuivre est bien visible et pratiquement dépouillé d’isolant si ce n’est l’air qui l’entoure ! Je dois préciser que le câble est assez fragile, mais une utilisation soignée ne devrait pas le mettre en péril …
Les points de comparaison que j’ai sont un Vali (dont j’ai changé le câble, mais c’est un câble différent de celui qui équipe l’Odin modifié) que j’ai toujours, un Utopia que j’avais emprunté pendant presque une semaine et que j’écoutais en parallèle avec le Vali, l’Odin mkii standard comparé directement avec l’Odin modifié. J’ai écouté certes d’autres casques, mais il y a trop longtemps pour que je puisse les introduire dans la comparaison (comme le Sennheiser HD 800).
Je précise que j’aime beaucoup mon Vali avec son nouveau câble qui donne une ouverture à la scène sonore bien supérieure à celle produite avec le câble d’origine. Malgré tout, quelque chose me gênait dans cette scène sonore. Elle reste un peu compacte et elle ne procure pas cette impression d’espace et d’aération dans lequel s’épanouissent librement les instruments. Je dois ajouter que pendant des années j’ai pu profiter d’une installation multicanale avec 5 haut-parleurs Nola dans une salle d’écoute dédiée. La plupart des disques que j’ai sont des SACD dont j’ai extrait les fichiers dsd pour les mettre sur un disque dur. Les fichiers sont ensuite lus par un ordinateur équipé du programme Hqplayer, puis envoyé au format DSD256 sur un Dac d’Exasound monté sur une base de Synergistic Research. Cette partie de l’installation demeure, mais c’est la partie en aval (ampli et haut-parleurs) qui a été démantelée, car j’ai déménagé. Il ne me reste réellement plus que le casque pour écouter la musique à un niveau réaliste. Les casques que j’écoute sont directement branchement sur le DAC (c’est vrai qu’on peut faire mieux).
Je me suis permis cette digression pour donner une idée de ce dont j’ai l’habitude. Et j’avoue avoir eu beaucoup de peine au début avec les casques, car je trouvais la scène sonore étriquée, trop dans la tête, manquant de chair et artificielle. Je n’avais pas du tout l’impression de me retrouver transporté dans un espace physique où se jouait de la musique et dans lequel il était possible naturellement de suivre au gré des envies tel pupitre de l’orchestre plutôt qu’un autre. Non pas que c’était impossible, mais il fallait le faire de manière très volontaire.
L’Utopia apporte néanmoins une partie de ce confort d’écoute, mais il lui manque un peu de résolution dans le médium aigu et surtout un caractère plus organique, plus charnu que je trouve avec le Vali. L’Utopia, pour moi, tel que je l’ai écouté, sans autre ampli que celui de mon DAC, est un casque très confortable, agréable à écouter, mais pas très excitant et surtout trop cher pour ce qu’il offre.
J’ai ensuite essayé côte à côte mon Vali, l’Odin et l’Odin modifé chez audioleman.ch. Le Vali est très sympa et reste une valeur sûre, l’Odin est intéressant à plus d’un titre (meilleure scène sonore, plus raffinée, meilleure microdynamique), mais à chaque fois que j’écoutais l’Odin modifié, je découvrais un saut qualitatif. Si les aigus filent plus haut, sont plus accentués et sont moins raides et plus soyeux que par rapport à l’Odin standard, ce n’est pourtant qu’un détail. On se retrouve surtout dans un espace sonore en contact direct avec la musique, c’est assez étonnant. J’ai découvert par la suite, en possession de mon nouveau casque, un mois plus tard, une autre caractéristique de ce casque absolument ébouriffante. Quand on écoute un gros orchestre, lors des fortissimo, la scène sonore acquiert une ampleur absolument sans compression aucune qui permet de suivre dans le moindre détail n’importe quel pupitre avec une clarté stupéfiante. J’ai l’impression de n’avoir plus de casque et que le son se diffuse sans restriction dans la pièce (ce qui est d’ailleurs vrai en partie, car le casque est ouvert est très audible par les personnes présentes dans la pièce). En écoutant par exemple un morceau d’orgue, on perçoit avec une acuité incroyable les caractéristiques acoustiques de l’église où a été fait l’enregistrement, on perçoit (ou devine) même parfois très lointainement des bruits de voitures. C’est dire le pouvoir de résolution hors norme de ce casque. Et pourtant, malgré cela et une excellente capacité dynamique, ce casque est d’une grande douceur, d’un grand naturel et permet d’écouter simplement la musique sans se poser de question sur certains aspects de la reproduction, comme le niveau des basses. Cela semble secondaire. Il n’est certes pas parfait, mais je trouve que c’est une grande réussite.