Modérateurs: Modération Forum Home-Cinéma, Le Bureau de l’Association HCFR • Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 65 invités

Bien comprendre l'Ultra HD, la 4K, et les normes THX, Dolby, DTS, Auro 3D

Au coeur des amplis

Message » 24 Sep 2018 18:57

Le percheron a écrit:
"En audio, une comparaison se fait à l'aveugle, niveaux alignés à 0,1 dB et avec bascule instantanée.

C'est la loi ! "

Avec bascule, non ! erreur de méthodologie, on écoute pas la même séquence !
C'est en aveugle ou pas une même séquence musicale courte et mémorisée, niveau identique (pas toujours favile quand on compare des HPs).
J'ai conscience que c'est un sujet en soi, mais j'ai mille exemple ou cette histoire de bascule trompe son monde et ne peut pas être mise en œuvre.

Objection partiellement reçue, la source pour comparer des amplis idéale (pour moi), cest une voix parlée qui répète la même chose. Ou des séquences ou le son reste proche comme un clavecin ou une guitare. Si on veut des percussions, attention à la fatigue auditive, on peut tout de même réaliser un montage de percus très courtes tournant en boucle....
Fafa a écrit:Je ne pense pas me faire avoir par un effet psycho-acoustique, tellement la différence me parait importante.
Cependant, je ne serais pas contre faire un test en aveugle, mais c'est limite impossible compte tenu de la complexité des branchements et de la vie de famille.


C'est pourtant indispensable pour se faire une idée fiable sur cette question.

Cette difficulté que tu soulignes fafa, explique partiellement, pourquoi ceux qui comparent des amplis dans des conditions non rigoureuses se trompent si souvent (hélas :( )
Igor Kirkwood
 
Messages: 10344
Inscription Forum: 30 Nov 2007 11:17
Localisation: Briare
  • offline

Message » 24 Sep 2018 20:23

Je quitte tout juste Jean-Pierre d'une longue conversation téléphonique qui a permis de faire une mise au point et d'apporter un éclaircissement sur vos propos respectifs.

En définitive, même si nous n'avons pas le même avis sur tout, nous nous accordons plutôt bien dans l'ensemble et que les âmes se rassurent, nous avons de réels atomes crochus.
Nous ne pouvions pas rester sur une touche négative issu d'une méprise. Parfois les écrits ne sont pas toujours l'exacte expression de ce qu'on souhaite expliquer.
Nous avons tous le droit de faire sortir la vapeur, ça se passe quant ça se passe et souvent de manière spontanée.

Je ne mesure pas mes amplis au micro, Jean-Pierre le sait et est rassuré, ce n'ai pas ce que j'ai indiqué, ou si mal exprimé que l'on pouvait comprendre ainsi.

Jean-Pierre, je vous l'ai dit au téléphone : merci pour votre disponibilité et de m'avoir sollicité afin de renouer contacte de vive voix.

La configuration dans mon profil


Tout peut se mesurer et se calibrer du moment qu'on dispose des bons outils.
Avatar de l’utilisateur
jacko
Membre d'Honneur - Contributeur & Délégué
Membre d'Honneur - Contributeur & Délégué
 
Messages: 46490
Inscription Forum: 12 Juin 2002 12:45
Localisation: Antibes
  • offline

Message » 24 Sep 2018 21:41

Le bisous ! Le bisous ! :ko:
minicos
 
Messages: 1789
Inscription Forum: 30 Nov 2006 17:50
Localisation: sud Essonne
  • offline

Message » 24 Sep 2018 22:31

On ne saurait certes être d'accord sur tout.
Mais sur cette question centrale de la neutralité d'un bon ampli, j'espère sincèrement que l'accord a été trouvé .
Cela ne peut être que favorable au rayonnement de HCFR .

:D
Igor Kirkwood
 
Messages: 10344
Inscription Forum: 30 Nov 2007 11:17
Localisation: Briare
  • offline

Message » 24 Sep 2018 22:51

En ce qui me concerne, c'est la "neutralité" de mes oreilles qui me désole. :ane:
Je me console en me disant qu'au delà d'un certain seuil de qualité, point de différence audible (ampli, lecteur, DAC…).
Mais à chacun son seuil. :oldy:

Le mien a tout l'air d'être microscopique face aux pointures qui animent ce topic ! :oops:

Merci pour vos échanges passionnants. :bravo:

La configuration dans mon profil


HC: JVC NP5 -Giec G5800 -Oppo 205 -Zidoo UHD3000 -AppleTV4K -Arcam(AV860+P7+P429)
-B&W(3xHTM4D2 6xDS3 2xDS6 1xDB1)
Salon HiFi : Panasonic 55LZ2000 -Panasonic UB820 -Technics SLG700M2 -Oppo 203 -B&W 804D2 -Advance(XPREAMP+XA160) -Zidoo NEO X
Avatar de l’utilisateur
mirak
Membre d'Honneur
Membre d'Honneur
 
Messages: 4313
Inscription Forum: 25 Déc 2006 0:09
Localisation: Alsace
  • online

Message » 25 Sep 2018 13:53

Le percheron a écrit:
"En audio, une comparaison se fait à l'aveugle, niveaux alignés à 0,1 dB et avec bascule instantanée.

C'est la loi ! "

Avec bascule, non ! erreur de méthodologie, on écoute pas la même séquence !
C'est en aveugle ou pas une même séquence musicale courte et mémorisée, niveau identique (pas toujours favile quand on compare des HPs).
J'ai conscience que c'est un sujet en soi, mais j'ai mille exemple ou cette histoire de bascule trompe son monde et ne peut pas être mise en œuvre.


La musique n'est pas le meilleur moyen pour différencier deux amplis car elle fait intervenir nos émotions (c'est d'ailleurs une de ses fonctions principales) et donc notre subjectivité.

Utiliser un bruit rose peut s'avérer bien plus pertinent en permettant entre autre de dépassionner l'écoute. C'est très didactique, très formateur, d'écouter un bruit rose. La moindre différence de tonalité entre deux amplis s'entend instantanément et sans équivoque possible, en bascule instantanée.
syber
 
Messages: 12476
Inscription Forum: 30 Juil 2005 15:07
  • online

Message » 25 Sep 2018 15:33

syber a écrit:La musique n'est pas le meilleur moyen pour différencier deux amplis car elle fait intervenir nos émotions (c'est d'ailleurs une de ses fonctions principales) et donc notre subjectivité.
Utiliser un bruit rose peut s'avérer bien plus pertinent en permettant entre autre de dépassionner l'écoute. C'est très didactique, très formateur, d'écouter un bruit rose. La moindre différence de tonalité entre deux amplis s'entend instantanément et sans équivoque possible, en bascule instantanée.

La tonalité n'est pas le seul critère d''évaluation d'un ampli.
Le bruit rose est un signal statique qui donne très peu d'informations. Il n'est pas fait pour évaluer un appareil électrique. Réservez-le aux enceintes et à l'acoustique.

Les critères d'évaluation d'un ampli sont nombreux. THX en mesure 400 dans sa procédure de certification. Ils n'ont pas besoin de l'écouter pour savoir s'il est performant ou pas dans sa catégorie.
Avec le bruit rose, comment pouvez vous évaluer:
le gain
la distorsion harmonique
la distorsion de modulation
la diaphonie
l'impédance minimale de charge
la puissance effective
le facteur d'amortissement
le pompage (bursts)
le temps de restauration
la réponse aux transitoires (temps de montée)
la stabilité sous charge capacitive ou inductive
le bruit de fond résiduel (hiss)
la tension d'offset en sortie
l'impédance de sortie
la sensibilité d'entrée
le temps de propagation
le déphasage (retard de groupe)
l'immunité aux interférences (HF)
l'immunité au rayonnement secteur (Hum)
l'impédance d'entrée
la réjection en mode commun
etc, etc, tous facteurs d'une altération directe ou indirecte du son.

Un médecin ne dresse pas un diagnostic en regardant la tête du patient. Il s'appuie sur des résultats d'examens.
Un amplificateur s'évalue sur un banc de mesure, pas par une simple écoute qui ne révèle pas grand chose.

La configuration dans mon profil


Les images présentées sur ce topic sont protégées par le droit d'auteur.
Avatar de l’utilisateur
Jean-Pierre Lafont
Pro - Contributeur HCFR.
Pro - Contributeur HCFR.
 
Messages: 3107
Inscription Forum: 27 Mar 2007 10:48
Localisation: Région Parisienne
  • offline

Message » 25 Sep 2018 20:01

J'admire votre parcours et votre patience Jean-Pierre! :bravo:
Etant néophyte pour me lancer dans la construction de ma salle HC il y a bientôt 10 ans de cela, vous m'aviez déjà beaucoup guidé à l'époque dans mes choix de configuration... :thks:

Quand je vois comment vous persistez dans la pédagogie du HC sur ce forum malgré le nombre incalculable de commentaires aucunement scientifiques remettant en cause la véracité de vos dires objectifs et plein de bon sens, je vous tire mon chapeau! :ohmg:

Je n'ai pas réussi à lire les 200p du topic Atmos tellement la mauvaise fois de certains face à la réalité des problèmes de l'atmos grand-public était criante!
Vous et quelques autres personnes compétentes (je pense à Roland, MarcMAME, Wakup2 et j'en oublie sûrement...) méritez l'Oscar de la persévérance! :lol:
Je suis également enseignant mais je crois que j'aurais jeté l'éponge depuis un moment à votre place... :zen:

En tout cas, j’apprécie énormément vos écrits! J'ai appris beaucoup grâce à vous dans ce domaine et je tiens à vous remercier (ainsi que les autres contributeurs que j'ai cités) d'éclairer notre lanterne depuis tout ce temps! :oldy: :wink:
jeff51
 
Messages: 5617
Inscription Forum: 29 Mar 2007 16:50
Localisation: Marne
  • offline

Message » 25 Sep 2018 20:52

Igor, je réagis en toute humilité à tes propos

Igor Kirkwood a écrit:
minicos a écrit:Les amplis n'étaient pas calibrés à 0,1dB près.


Ta bonne fois n'est pas en cause minicos, tu "entends" vraiment des différences auditives entre amplis, certes….

L'explication est à la fois très simple, et à la fois très difficile a accepter (d'où les "résistances" fortes y compris celles d'une partie du staff de HCFR). Ton cerveau te trompes tu "crois" entendre des différences qui ne sont qu'imaginaires :(

Ces caprices de notre cerveau sont arrivés a tous et je dois confesser :oops: mea culpa ! je croyais qu'une égalisation améliorait une séquence sonore jusqu'a ce que je découvre avec honte que l'égalisateur n'était pas vraiment activé !

Comment dès lors éviter ces situations désastreuses ou l'on croit entendre de bonne foi des différences auditives entre par exemple des amplificateurs ? :wtf:

Voilà une chose bien vraie : tout se passe dans nos cerveaux dès lors que l'on parle d'audition et de comparaison.
Ce qui fait que cet argument est parfaitement symétrique et donc non recevable :
Si on conçoit que l'impression de différence peut être imaginaire, on doit concevoir que l'absence de différence peut l'être tout autant...
Influençables que nous sommes par ce que nous croyons, voulons entendre ou pas, ce qu'on a mangé la veille, etc.

Igor Kirkwood a écrit:La solution est simple mais délicate il faut absolument comme l'écrit syber :

"En audio, une comparaison se fait à l'aveugle, niveaux alignés à 0,1 dB et avec bascule instantanée.

C'est la loi ! "

Alors outre le fait, répété mainte fois ici, qu'on ne peut absolument pas tirer de conclusion à partir d'un échec de test ABX (désolé mais c'est vraiment la loi, précisément pour éliminer le biais énoncé juste précédemment), il me semble que JPL a très bien expliqué (au début et ensuite) qu'une comparaison audio est très imparfaite pour comparer des amplis.

Ceci étant dit, il ne peut être qu'évident que tout maillon d'une chaîne audio se voulant fidèle se doit d'être le plus neutre possible, et donc qui si un ampli est (bien) conçu dans cet objectif, il ne devrait pas être différentiable d'un autre tout aussi bien conçu dans le même objectif.

Mais (question honnête) sommes-nous arrivés à la perfection ou à un plateau en matière d'ampli qui fait qu'on ne peut faire mieux ou que faire mieux serait inaudible ?
Fyper
 
Messages: 3595
Inscription Forum: 13 Juil 2005 18:05
  • offline

Message » 26 Sep 2018 7:43

Jean-Pierre Lafont a écrit:
syber a écrit:La musique n'est pas le meilleur moyen pour différencier deux amplis car elle fait intervenir nos émotions (c'est d'ailleurs une de ses fonctions principales) et donc notre subjectivité.
Utiliser un bruit rose peut s'avérer bien plus pertinent en permettant entre autre de dépassionner l'écoute. C'est très didactique, très formateur, d'écouter un bruit rose. La moindre différence de tonalité entre deux amplis s'entend instantanément et sans équivoque possible, en bascule instantanée.

La tonalité n'est pas le seul critère d''évaluation d'un ampli.
Le bruit rose est un signal statique qui donne très peu d'informations. Il n'est pas fait pour évaluer un appareil électrique. Réservez-le aux enceintes et à l'acoustique.

Les critères d'évaluation d'un ampli sont nombreux. THX en mesure 400 dans sa procédure de certification. Ils n'ont pas besoin de l'écouter pour savoir s'il est performant ou pas dans sa catégorie.
Avec le bruit rose, comment pouvez vous évaluer:
le gain
la distorsion harmonique
la distorsion de modulation
la diaphonie
l'impédance minimale de charge
la puissance effective
le facteur d'amortissement
le pompage (bursts)
le temps de restauration
la réponse aux transitoires (temps de montée)
la stabilité sous charge capacitive ou inductive
le bruit de fond résiduel (hiss)
la tension d'offset en sortie
l'impédance de sortie
la sensibilité d'entrée
le temps de propagation
le déphasage (retard de groupe)
l'immunité aux interférences (HF)
l'immunité au rayonnement secteur (Hum)
l'impédance d'entrée
la réjection en mode commun
etc, etc, tous facteurs d'une altération directe ou indirecte du son.

Un médecin ne dresse pas un diagnostic en regardant la tête du patient. Il s'appuie sur des résultats d'examens.
Un amplificateur s'évalue sur un banc de mesure, pas par une simple écoute qui ne révèle pas grand chose.


Tout ceci est très probablement vrai, je vous fait confiance. Mais pour ma part, je ne comprend pas le quart de ces termes et ne sait ni comment les mesurer ni où trouver ces informations et quand bien même les aurais-je à disposition que je ne saurais les hiérarchiser pour les exploiter à mon avantage.

Donc à part m'assommer et me démontrer à quel point je n'y connais rien, cette liste ne m'est d'aucune utilité opérationnelle pour avancer dans ma compréhension des phénomènes en jeu et des ordres de grandeur en reproduction du son.

En revanche, j'ai eu la chance de pratiquer des ABX sur quelques dizaines d'appareils ou d'égalisations et là, c'est très concret, c'est très formateur. On pige tout de suite ce qui est en jeu.

Ainsi, lors de mon premier ABX d'amplis, faute de voltmètre disponible nous avions utilisé un bruit rose que nous écoutions pour aligner progressivement les niveaux de sortie entre amplis. La démarche était incroyablement pédagogique. En l'espace de quelques minutes ma réflexion sur le son des amplis était passé de "les amplis ont des sons différents, c'est évident" à "c'est étrange, lorsque l'on aligne progressivement les niveaux de sortie des amplis, petit à petit les différences audibles entre bruits roses s'estompent jusqu'à devenir indiscernables".

C'est concret et c'est révolutionnaire pour les esprits. Sur la base de cette expérience, on peut commencer à construire un raisonnement sain sur ce qui est important ou pas en reproduction audio.
syber
 
Messages: 12476
Inscription Forum: 30 Juil 2005 15:07
  • online

Message » 26 Sep 2018 11:22

Jean Pierre si vous DEVIEZ pour chez vous dans votre salon ou pour un ami proche acheter une amplification pour du HC, des enceintes et du câble pour enceinte qu'elle serait votre choix pour cette base de départ ? je pense que votre réponse peut rendre service.
LEPIRATE
 
Messages: 6085
Inscription Forum: 13 Nov 2013 7:54
Localisation: SOUS LE SOLEIL DE LA CORSE DU SUD
  • offline

Message » 26 Sep 2018 12:26

Il est effectivement difficile de choisir un ampli si on ne comprends pas ce qu'on achète. Je ne jette la pierre à personne, je suis moi-même bien incompétent pour choisir judicieusement une voiture. A part la couleur et la réputation faite à la marque, je ne comprends pas grand chose pour le reste.... et je suis généralement déçu de mon choix.

Concernant les amplificateurs de puissance, voici une description succincte et simplifiée des principaux critères de qualité pour éclairer ceux que ça intéresse.

le gain
Il s'agit du gain en tension de l'étage de puissance de l'ampli. L'étage de puissance est situé entre le bouton de volume ou l'éventuel processeur et la sortie de l'ampli. On peut régler le gain global de l'ampli grâce au bouton de volume, mais le réglage du gain interne est rarement accessible à l'utilisateur. Or, quand l'ampli possède un organe actif entre le bouton de volume et l'étage de puissance, tel un convertisseur ou un égaliseur, le bruit résiduel de cet organe sera amplifié sans que l'utilisateur puisse intervenir. Le gain doit donc être choisi à l'achat en fonction de la sensibilité ou du rendement de l'enceinte. S'il est élevé (35 à 40dB) et que la sensibilité de l'enceinte l'est aussi (92 à 100dB 1W/1m), le bruit résiduel sera audible et les limites de l'enceinte seront vite atteintes. A l'inverse, si le gain est faible (25dB) et l'enceinte peu sensible (85 à 90dB) il faudra beaucoup de niveau à l'entrée et de puissance en sortie pour atteindre le niveau sonore désiré.
Comparer sur une même enceinte deux amplis ayant un gain différent donnera un résultat différent même si le gain global a été équilibré par le réglage du volume.

l'impédance d'entrée

Trop basse, l'appareil qui précéde (micro, lecteur, préampli...) sera trop chargé. Ceci introduit une distorsion et dans certains cas une perte de niveau dans les aigus.
Trop haute, l'ampli captera plus facilement les rayonnements électromagnétiques induits sur sur les câbles ou sur l'étage d'entrée lui-même.
Comparer deux amplis avec des impédances d'entrée différentes conduit à une tonalité et une distorsion différentes.

l'impédance minimale de charge
L'impédance d'une enceinte n'est jamais linéaire. Une enceinte de 4 ohms fera 30 ohms à sa fréquence de résonance et seulement 2 ou 3 ohms vers le vers-aigu par exemple. Si l'ampli n'est pas capable de délivrer le courant demandé par la charge de 2 ohms, son alimentation va s'écrouler, la distorsion va augmenter, les circuits peuvent être endommagés par surchauffe.

le pompage (bursts)
J'ai expliqué le phénomène dans un post précédent. Quand l'alimentation est trop faible, elle ne peut répondre aux sollicitations élevées, généralement à cause de la puissance insuffisante du transfo ou/et la capacité réduite de l'unité de filtrage. Une chute de 10% de la tension d'alimentation entraine une perte de 20% de la puissance. Cette chute n'est pas instantanée. Elle suit la décharge des condensateurs et cela demande un temps proportionnel à leur capacité. Le son est propre à l'attaque du signal et une distorsion apparait rapidement s'il se prolonge au delà d'une à plusieurs secondes.
On observe ce phénomène en appliquant un train d'impulsions (bursts) à l'entrée de l'ampli. Ce sera par exemple, un signal sinusoïdal à pleine puissance pendant 2 secondes, suivi d'un silence pendant 2 secondes, en cycle continu.
Le train sera moins déformé (ou pas du tout) avec une alimentation correctement dimensionnée qu'avec une alimentation faible.

le temps de restauration
C'est le temps que met l'amplificateur pour retrouver ses performances initiales après une chute temporaire de sa puissance. Quand la récupération est rapide, l'effet est davantage audible.

la puissance effective
Découle du critère précédent. Pour un ampli multicanal, la puissance est donnée par le constructeur avec deux canaux actifs. Si on sollicite tous les canaux en même temps l'alimentation s'écroule et la puissance chute. Si l'alim chauffe la dégradation s'accentue encore. La puissance effective se mesure avec tous les canaux actifs à pleine puissance pendant une durée prolongée fixée par la norme.

la stabilité sous charge capacitive ou inductive
L'impédance d'une enceinte ou d'un câble n'est linéaire, (ce n'est pas une résistance pure). Elle présente une capacitance et une inductance qui peuvent déstabiliser les circuits de l'ampli qui risquent d'osciller et de générer un signal de haute fréquence qui se manifestera en continu ou par intermittence. Il peut produire un souffle audible ou/et une forte distorsion du signal. Il suffit d'un câble trop long ou d'un filtre passif dans l'enceinte pour le déclencher.

la distorsion harmonique
Toute déformation du signal par l'amplificateur génère des fréquences harmoniques qui altèrent le timbre. Le son paraît plus aigu, scintillant. La saturation d'un étage produit un écrêtage du signal qui génère des harmoniques impairs désagréables à l'oreille. C'est l'exemple le plus sévère de distorsion harmonique.

la distorsion de modulation
Quand l'alimentation d'un ampli est commune à tous les canaux, la sollicitation en puissance d'un canal module la réponse des autres canaux.
Il existe d'autres formes de distorsion comme le raccordement des alternances positive et négative sur les amplis en classe B. Cette distorsion est audible à bas niveau, elle dérive avec la température de l'étage de sortie. Un circuit de compensation existe sur tous les amplis. Il est plus ou moins performant. La classe AB évite ce problème.

l'impédance de sortie
La membrane d'un haut-parleur se déplace quand sa bobine est traversée par un courant. A l'inverse, la bobine génère un courant contraire quand la membrane bouge. Ce courant traverse le câble jusqu'à la sortie de l'ampli. Quand celle-ci présente une impédance significative, un diviseur de tension proportionnel au rapport des impédances (enceinte, câble, ampli) est créé. Les impédances étant non-linéaires (dépendantes de la fréquence) le son est coloré.
La coloration sera évidente si on compare deux amplis dont les impédances de sortie sont différentes.
Les amplis à tube ont une impédance élevée à cause du transformateur de sortie. Ils sont très sensibles aux caractéristiques du câble et de l'enceinte.

le facteur d'amortissement
Posez un haut-parleur sur une table et tapotez la membrane. Elle rebondit à chaque impact. Court-circuitez les bornes du haut-parleur. La membrane ne rebondit plus car son mouvement est amorti par le court-circuit. Un bon amortissement se traduit par des basses précises. C'est aussi pourquoi l'impédance de l'ampli et celle du câble doivent être très faibles, proches du court circuit.
Le facteur d'amortissement est très lié à l'impédance de sortie et au taux de contre-réaction (contrôle du gain par le circuit de rebouclage de la sortie sur l'entrée).

la diaphonie
C'est la perméabilité entre les canaux. Quand un canal est excité à pleine puissance et les autres pas, ces derniers doivent rester silencieux. Si ce n'est pas le cas, la scène sonore est confuse et étriquée. Le phénomène se manifeste surtout dans les aigus.

la réponse aux transitoires (temps de montée)
Un signal sinusoidal ou triangulaire présente un temps de montée modéré qui sera correctement respecté jusqu'à 20 kHz par la plupart des amplis.
Un signal carré, fait presque exclusivement de signaux transitoires et très riche en harmoniques, présente un temps de montée quasi instantané. La rapidité des transitoires donne l'impact et la finesse du son. Pour les obtenir, il faut une bande passante étendue dans l'aigu y compris à pleine puissance. 50Khz est un minimum, 100kHz est préférable.
Exemple: la tension de sortie crête à crête d'un ampli de 250W/8 ohms est 127 volts. Pour que la montée du front ne dépasse pas 10% de la période du signal à 20kHz, il faut une vitesse de 25,4 volts/µs. Ce n'est pas le cas sur tous les amplis et cela s'entend.

le temps de propagation
La conversion numérique du signal demande un temps de calcul. Le signal de sortie sera donc en retard sur le signal d'entrée. Si l'installation comprend des amplis de technologie différente on peut observer une désynchronisation des signaux partagés, avec l'apparition d'interférences. Un temps de propagation très court est un facteur de qualité chez un ampli.

le déphasage
Les différents étages d'un ampli possèdent des circuits de compensation destiné à augmenter la stabilité, limiter le risque d'oscillation et atténuer le bruit thermique. Ces circuits produisent un déphasage quasi-nul aux fréquences basses qui devient significatif dans l'aigu. Or, le timbre d'un son est composé d'une fréquence de base (fondamentale) et d'harmoniques. Si les harmoniques (plus aigües par définition) arrivent en retard sur les autres composantes du signal, le timbre est modifié. C'est une cause majeure de l'écart de tonalité observé entre deux amplis.

l'immunité aux interférences (HF)
Quand l'ampli est exposé à un fort rayonnement électromagnétique (un émetteur ou une antenne relais dans le voisinage), l'ampli ne doit pas diffuser la radio ou les messages téléphoniques, c'est évident. Tous ne sont pas égaux devant ce risque.

l'immunité au rayonnement secteur (Hum)
Une boucle dans le circuit de masse, une liaison inadaptée entre la masse audio et la mise à la terre du châssis de l'ampli peuvent aisément engendrer l'apparition d'une ronflette. Le vendeur va vous proposer un cordon secteur à un prix exorbitant qui ne résoudra pas nécessairement ce problème propre à l'ampli. Là encore les amplis ne sont pas tous égaux.

la réjection en mode commun
Souvent deux canaux d'un même ampli peuvent être bridgés pour obtenir un canal unique plus puissant. La qualité du dispositif est fonction de l'équilibre du gain de chaque canal. Le bridge s'obtient en distribuant un même signal avec une phase opposée sur les deux étages de puissance de l'ampli et en reliant la charge entre les points chauds des deux sorties. Si on injecte un signal de même phase sur les deux étages, on ne doit plus rien avoir en sortie. C'est rarement le cas, surtout dans l'aigu, d'où l'apparition d'une distorsion d'amplitude et souvent de phase en fonctionnement normal.

le bruit de fond résiduel (hiss)
C'est le souffle résultant du bruit thermique des composants électroniques dans l'ampli. Ce bruit doit être le plus faible possible, de l'ordre du microvolt.

la tension d'offset
Les étages push-pull des amplis en classe B ou AB qui présentent une dissymétrie ou un déséquilibre dans la gestion de leurs circuits développent un courant continu à leur sortie. Ce courant traverse en permanence les haut-parleurs, risque de les endommager et se manifeste par un "plop" à l'allumage ou à l'extinction de l'ampli. Aujourd'hui, la plupart des amplis possèdent des protections ou des circuits de temporisation pour contrer ce problème, mais pas tous.

-----------------------------------

Je n'ai cité qu'une partie des paramètres qui influent sur la qualité sonore des amplis.
Souvenez-vous de mes propos contestés qui ont conduit à la création de ce topic:
Il n'y a pas de raison pour que deux amplis qui ont des caractéristiques identiques ne sonnent pas de la même façon. Encore faut-il se pencher sur les caractéristiques et ne pas choisir l'ampli sur les conseils du beau-frère. Les bancs d'essai des magazines sont souvent superficiels et ne font pas les tests qu'ils devraient.

Le test à l'écoute ne révèle rien de probant. Le problème apparent peut venir du lecteur qui ne supporte pas la charge, du câble trop inductif ou de la courbe d'impédance de l'enceinte, pour ne prendre que 3 exemples. Ainsi un ampli sonnera mieux qu'un autre chez vous alors que ce sera l'inverse chez votre voisin.
Le test d'écoute ne vous donnera jamais la cause du problème.


Si vous ne savez pas, choisissez un ampli certifié. Chez THX, tester un ampli demande un mois de travail (400 tests). Aucun ampli proposé n'a réussi à obtenir la certification du premier coup.
Cela ne veut pas dire que les amplis non-certifiés sont tous mauvais, loin de là. Mais il faut les décortiquer un peu plus pour savoir ce qu'ils ont dans le ventre.

A l'instar des paramètres Thiele et Small qui désormais publiés par la plupart des fabricants de haut-parleurs, les fabricant d'amplis devraient au moins fournir une réponse aux critères cités dans cette courte liste. Si les consommateurs les demandaient en masse, ou si les magazines les publiaient, ça changerait peut-être les choses.
Dernière édition par Jean-Pierre Lafont le 26 Sep 2018 12:42, édité 4 fois.

La configuration dans mon profil


Les images présentées sur ce topic sont protégées par le droit d'auteur.
Avatar de l’utilisateur
Jean-Pierre Lafont
Pro - Contributeur HCFR.
Pro - Contributeur HCFR.
 
Messages: 3107
Inscription Forum: 27 Mar 2007 10:48
Localisation: Région Parisienne
  • offline

Message » 26 Sep 2018 12:28

Merci comme d'habitude super intéressant :grad:

La configuration dans mon profil


PROJO: Sony vpl vw 300/ AMPLIS Yamaha CX-A5100/AMPLIS DE PUISSENCES Anthem A5 et PVA7 LECTEUR BLU RAY: Sony BDP 7200 - UBP-X800 / CAISSON: SVS SB 4000/ ENCEINTES: Triangle Quatuor et BW CTL5 5 (surround) salle en 11.1
Avatar de l’utilisateur
STAR WARS
Membre HCFR
Membre HCFR
 
Messages: 16413
Inscription Forum: 16 Aoû 2006 9:02
  • online

Message » 26 Sep 2018 13:47

Certains de ces critères de mesures s'appliquent aussi aux DACs et au Pré.

Pour anecdote, j'ai eu un problème d'immunité HF il y a longtemps.
Tirefond de la fixation d'un des rails de maintient d'un TT Barco 708 en contacte avec une tige du béton armé de la dalle.
Je captais une radio :o
Sachant pas comment m'en sortir j'ai relier le rail à un fil connecté à la prise de terre ... problème non résolu mais suffisamment atténué. Il ne s'entendait plus à distance des enceintes.
Entre autre de cette raison, le 708 a dégagé au bout de 6 mois.

Le témoignage de Jean-Pierre sur cette composante dont j'avais une vague idée mais dont je connaissais donc l'éventualité, me rassure dans ma démarche de blinder au mieux mes appareils et câbles. Cas de mon nouveau PC Hifi dont le boitier "budget" me semble peu efficace à ce niveau.

La configuration dans mon profil


Tout peut se mesurer et se calibrer du moment qu'on dispose des bons outils.
Avatar de l’utilisateur
jacko
Membre d'Honneur - Contributeur & Délégué
Membre d'Honneur - Contributeur & Délégué
 
Messages: 46490
Inscription Forum: 12 Juin 2002 12:45
Localisation: Antibes
  • offline

Message » 26 Sep 2018 13:54

On a presque droit à un cours! :o

Un grand merci à toi! :thks:

La configuration dans mon profil


Full HD, 3D, 4K, HDR... : OK --- Fluidité : pas OK ! C'est pour quand à la fin ???
Avatar de l’utilisateur
Fafa
Administrateur Suppléant de l'Association - Secrétaire Adjoint & Superviseur Forum Univers TV
Administrateur Suppléant de l'Association - Secrétaire Adjoint & Superviseur Forum Univers TV
 
Messages: 80087
Inscription Forum: 14 Aoû 2003 9:50
Localisation: 77 et Ô Touuuulouuuse
  • offline


Retourner vers Normes

 
  • Articles en relation
    Dernier message