fafa.dudu a écrit:Voici la réponse de mon pote, ça correspond à ce que disait Fte :Oui, on peut le dire comme ça. En fait, l'Audyssey utilise des filtres FIR (Réponse Impulsionnelle Finie) qui permettent d'appliquer une fonction de transfert pour corriger la réponse impulsionnelle du système et donc de corriger la fréquence et la phase.
Comme quoi, je ne dis pas que des conneries.
Petite précision qui vaut ce qu'elle vaut...
En numérique, on distingue deux "familles" de filtres : les filtres à réponse impulsionnelle infinie (l'appellation n'est pas parfaitement adéquate) et les filtres à réponse impulsionnelle finie.
Pour le dire simplement, si on imagine un flux d'échantillons tous à 0, survient un unique échantillon à 1, puis à nouveau que des 0, un IIR (infinite impulse response) sortira un flux d'échantillons qui ne reviendrons jamais à 0 autrement que ponctuellement (oscillation infinie), et un FIR (finite impulse response) sortira un nombre donné d'échantillons non nuls puis reviendra à 0 définitivement. Un filtre IIR possède une boucle de rétroaction (feedback) qui réinjecte les échantillons de sortie dans le filtre. Un FIR n'en a pas. Il y a toutes sortes de topologies, mais toutes appartiennent à ces deux familles.
Les filtres IIR les plus simples ont strictement les mêmes caractéristiques que les filtres analogiques passif bien connus, et permettent de modéliser ces derniers. Et présentent les mêmes défauts.
Quant aux FIR, ils ont une caractéristique tout à fait particulière et intéressante. Au dela du fait que ce n'est pas possible de réaliser un équivalent analogique, un FIR permet de filtrer la fréquence complètement indépendamment de la phase. Il y a bien entendu des limites aux caractéristiques d'un tel filtre, et à l'amplitude et finesse des corrections réalisables (l'une comme l'autre demandent du temps de calcul, d'autant plus que l'amplitude ou la finesse doit être grande). Plus le nombre d'opérations augmente, plus le bruit de calcul (arrondis) augmente, et donc plus il faut prévoir de marge pour limiter ce problème en augmentant la précision des calculs (échantillons sur 24 bits, 32 bits, voire 32 bits en virgule flottante, ou même 64 bits entiers ou flottants) et donc la complexité des unités de calcul nécessaires.
Avec un filtre IIR, fréquence et phase sont toujours liés (de par la rétroaction), et plus la correction est importante sur l'un des domaines, plus l'effet est prononcé sur l'autre. Par contre, un filtre IIR permettra une correction beaucoup plus grande pour une charge de calcul donnée. C'est ce point qui fait que les filtres IIR ont été et sont encore très utilisés en numérique, on peut en faire beaucoup plus avec moins de calculs. Le bruit de calcul n'est pas contre pas forcément meilleur qu'un FIR bien que le nombre d'opérations soit réduit, car les erreurs de calcul en sortie sont réinjectées dans le filtre et peuvent se cumuler. Une grande précision est au moins aussi importante, sinon plus.
Bref, l'utilisation de FIR dans un système de correction acoustique est la garantie - si le filtre n'est pas calculé par un manche - que la phase ne sera en tout cas pas plus torturée qu'elle ne l'est déjà par l'ampli mais surtout l'enceinte, avec la possibilité d'une correction très efficace irréalisable avec des IIR (ou un égaliseur paramétrique de topologie classique numérique IIR ou analogique). L'utilisation de filtres IIR est au contraire la garantie d'une phase complètement dans les choux.