Jean-Pierre Lafont a écrit:Réponse à ClementW
Désolé pour cette réponse tardive. Merci beaucoup pour cette intervention très intéressante, comme à l'accoutumée.
Jean-Pierre Lafont a écrit:ClementW a écrit:Est-ce que cette valeur ne dépend pas du nombre de plaques ?
Dans le principe, non. A partir d'un certain poids, l'élévation du rapport entre la masse du parement et celle de l'ossature masque progressivement les caractéristiques de cette dernière, mais l'affaiblissement est toujours meilleur avec les structures légères en acier.
Je ne conteste pas la réalité des données que vous présentez, mais je dois reconnaître que le principe physique permettant cette performance accrue m'échappe. Quelle est cette propriété mystérieuse qui semble être liée ni à la masse ni à l'amortissement ?
Jean-Pierre Lafont a écrit:Les systèmes d'isolation performants s'appuient tous sur le principe masse-ressort-masse. L'isolation idéale serait une coque étanche d'une rigidité et d'une masse infinies, reposant sur un coussin d'air (le ressort) dans une autre coque de masse infinie.
Dans ce schéma, la rigidité de la paroi intérieure est souhaitée. Elle permet de réfléchir toute l'énergie vers l'intérieur de la pièce (qui devient très réverbérante). La coque intérieure étant désolidarisée, sa souplesse n'est pas requise ici. Elle participe à d'autres fonctions (dont la correction).
La souplesse permet à la paroi de vibrer. Si cette vibration n'est pas amortie, la paroi se comporte comme une membrane et le son passe allègrement de l'autre coté.
Absolument. Mais on est bien d'accord que d'un autre côté la rigidité – plus exactement l'absence d'amortissement – d'une paroi donnée amplifie la chute d'isolement à la fréquence critique.
Jean-Pierre Lafont a écrit:La masse du parement rend la vibration plus difficile. La rigidité de l'ossature réduit aussi cette vibration et participe activement à la l'isolement. La masse de l'ossature n'a rien à faire ici, seule sa rigidité importe.
Justement, est-ce que la rigidité d'une ossature métal prévue pour être fixée des deux cotés est aussi bonne lorsque qu'elle est fixée que d'un seul côté ? Le montage dos à dos est je suppose prévu pour pallier à ce problème, mais il double le coût de fourniture pour la structure. Ça implique également d'utiliser des profilés métalliques "sérieux", plus coûteux que les classiques M48.
Jean-Pierre Lafont a écrit:Vous confondez peut-être aussi la souplesse du parement avec son amortissement.
Tout à fait.
Jean-Pierre Lafont a écrit:je n'aime pas le métal, ca zingue.
Je comprends qu'on préfère travailler le bois, plus noble, plus chaleureux, plus facile que le métal. Mais ici, je parle de performance acoustique. L'acier "ne zingue pas" quand il est correctement assemblé. La densité des vis de fixation participe à l'isolation. 1 vis tous les 20cm minimum. C'est écrit dans tous les guides de construction.
On s'est mal compris sur ce point. Voir ci-dessus mon interrogation par rapport à des profilés prévus pour être fixés des deux côtés.
Jean-Pierre Lafont a écrit:Les graphes ci-dessous montrent les courbes d'affaiblissement pour des cloisons séparatives avec une ossature en bois (courbe verte) et en acier (courbe rouge). La cloison mesure 4 x 2,5m. L' ossature est en profil Placostil de 90mm ou en lambourdes rabotées de 90x50mm. La cavité est amortie avec une laine de verre (épaisseur 75mm, densité 30kg/m3).
Le graphe de gauche illustre cette cloison avec 1 simple peau en en BA13 sur chaque face.
Le graphe de droite montre la même cloison avec 2 peaux en BA13 sur chaque face.
Merci pour ces données fort intéressantes. S'agit il de données de laboratoire ou de données in-situ ? Est-ce que les deux parois étaient désolidarisées ? La différence entre les deux courbes ne semble liée ni à l'influence de la masse, ni à celle de la fréquence critique. Mais d'où vient ce phénomène ?
Jean-Pierre Lafont a écrit:L'écart se situe essentiellement à partir du haut médium, avec un maximum pouvant atteindre 10dB entre 500 et 2500Hz. La cloison sont trop légères et insuffisamment amorties pour isoler correctement les basses.
Indices globaux sur la moyenne pondérée des fréquences:
Avec un simple parement l'indice d'affaiblissement Rw est 41dB pour le bois et 45dB avec l'acier.
Avec un double parement, on a 48dB pour le bois en 55dB pour l'acier.
Le gain est de 4dB dans le premier cas, car les panneaux trop légers sont responsables de la majeure partie de la transmission. On mesure mieux l'avantage de l'acier avec un parement plus lourd: (gain = 7dB).
JPL
Oui, un écart à partir du haut medium. Dans les applications musicales la priorité est l'isolation aux basses fréquences, les voisins se plaignant bien plus souvent du "boom boom" que du "zin zin"... désolé pour la trivialité. J'aurais tendance à penser que vue la différence de coût entre les deux méthodes le bois peut rester compétitif lors d'application musicale ou home-cinema. Et d'autant plus pour un auto-constructeur proche d'une scierie ?
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Par rapport à ce forum, ma petite anecdote du docteur n'a pas été très bien interprétée ni par bss ni par thebustre (sp?). Les forums doivent être accessibles aux débutants, mais on ne peux pas réinventer la roue à chaque fois, peut-être encore moins sur ce fil qui commence à s'étirer dangereusement. Après être souvent intervenu pour aider principalement des musiciens sur les forums Audiofanzine (+ de 1600 messages) j'ai créé un blog acoustique –
http://www.alphasabine.info, toujours en chantier – pour regrouper en synthétiser les réponses aux questions les plus fréquentes. Vues la qualité et la forme des interventions de Jean-Pierre Lafont je me demande si elles n'auraient pas plus leur place sur un blog, ce qui n'empêcherait pas débats et commentaires, mais aurait l'avantage de classer et hiérarchiser les différents sujets. Par contre les questions par rapport aux projets individuels ne me semble pas appropriées sur ce fil vue la nature généraliste qui a été bien définie dès le départ.