Philippe Muller a écrit:Pour la comparaison sur Pink Floyd, l'appareil utilisé est Cool Edit Pro. [...] Mais comment la piste DSD se retrouve-t-elle sur ce logiciel qui ne traîte pas le DSD. Je sens ici comme un bricolage du genre copie de la sortie analogique du lecteur SACD et conversion en multibit pour pouvoir être observé sur Cool Edit. Pas très pro comme démarche car on peut largement imaginer que l'absence de surmodulation provient du filtrage lors des deux processus de conversion alors que la couche CD a pu être importée en numérique direct.
Oui, c'est exactement ce qu'ils ont fait. Mais en observant les graphes de la "waveform" (je ne sais pas trop comment ça s'appelle, ces graphes temporels), on peut voir qu'il est impossible qu'un filtre analogique ait effectué une telle restauration des crêtes clippées.
haskil a écrit:Du reste, à Detmold... on enseigne aussi le métier de Ton Meister (pour aller vite : preneurs de son musiciens)... Il serait plus intéressant de savoir ce qu'ils en pensent eux.
Mais c'est exactement eux qui ont fait le test
! Comme je ne comprends pas l'Allemand, je n'ai pas sauvegardé toutes ces pages web. J'ai été sur le site de l'académie, et sans trop comprendre, j'ai regardé un peu ce qu'il y avait, et je n'ai rien trouvé là dessus, alors moi, quand je n'ai pas de référence sous la main, je préfère ne rien affirmer...C'est pour ça que j'ai parlé de "musicologues".
haskil a écrit:Il n'y a pas plus besoin de tweeter ultrasonique pour profiter de l'amélioration apportée par le DVD-A et le SACD qu'il ne fallait d'enceintes acoustiques "faites pour le numérique" pour apprécier le CD quand il est sorti au début des années 80!
Pas plus qu'il ne faut d'électroniques ayant une bande passante dépassant les 100 Khz dans le haut du spectre !
Cet argument ne me convainc pas. Il était inutile de changer de matériel à l'époque, parce qu'une enceinte et un ampli avaient des caractéristiques de bruit de fond, de réponse en fréquence, et de pleurage bien meilleurs que les sources (magnétophone, vinyle). On remplaçait donc un maillon faible. Mais dans le cas de la haute résolution, ce qu'on apporte techniquement (réponse en fréquence jusqu'à 96 kHz) est hors de portée des tweeters ordinaires.
haskil a écrit:Pio 2001 écrit : Supérieurs au CD ? Cela reste à prouver...
Je réponds : non, cela ne reste pas à prouver : ces deux formats sont indéniablements supérieurs à celui du CD.
Le DSD et le 24/192, comme le 24/96 sont
de facto intrinsèquement supérieurs au 16/44 du CD.
D'accord, 24 c'est plus que 16, et cela ne peut pas faire de mal. 96 et 192, c'est plus que 44.1. Est-ce que cela peut faire du mal ? Peut être bien, puisque qu'on conseille de filtrer les très hautes fréquences après coup pour éviter des problèmes dans les amplis et enceintes (c'est ici que j'ai lu cela ?).
Je suis bien d'accord, le format DVD-A en particulier, est techniquement supérieur au CD. Mais la question la plus importante est : est-ce qu'il est
audiblement supérieur au CD ? Certains pensent que le CD est un format de qualité suffisante pour permettre une reproduction sonore parfaite.
haskil a écrit:On se fiche que le DVD-A et le DSD puissent reproduire du 45 Khz ! Ce qui nous intéresse c'est que parce qu'ils le peuvent, ils reproduisent d'une façon plus précise et plus fine les fréquences situés dans la bande utile.
Oui, l'argument des filtres est le principal argument plausible indiquant une supériorité des nouveaux formats sur le CD. Mais en principe, 48 kHz devraient suffire à régler tous les problèmes de ce genre, puisque cette fréquence d'échantillonnage permet de rejeter les effets du filtre en dehors de la bande audible. Pourquoi alors monter à 96, et 192 kHz ? Surtout si c'est pour ensuite mettre un passe bas à 50 kHz...
A l'origine, ces fréquences d'échantillonnage n'ont été conçues que pour le mixage et le mastering, où leur utilité n'était pas d'améliorer la restitution sonore, mais de permettre d'appliquer des DSP sur les pistes enregistrées sans en dégrader la qualité.
haskil a écrit:Du reste, une contrebasse dont le niveau d'aigu n'est pas celui d'une flute picolo sonne forcément mieux en 24/192, 24/96 qu'en 16/44 !
Peut-être, mais pas forcément. Si elle sonne mieux, il doit y avoir une raison précise. A partir du moment où 44.1 kHz et 16 bits dépassent en théorie les limites audible de reproduction sonore, ou pour plus de sûreté, 48 kHz 16 bits, on peut se demander si augmenter encore la résolution apportera la moindre différence audible.
haskil a écrit:J'ajoute enfin que cette histoire d'accroissement de bande passante vers les fréquences ultrasoniques n'a qu'un but pratique : améliorer la qualité des fréquences audibles dans la partie utile du spectre !
Si c'est son seul but, alors seul l'argument du filtre est valable, et il reste à montrer qu'un filtre à 24 kHz utilisé pour lire du 48 kHz est insuffisant !
En effet, du moment qu'on analyse le son en termes de fréquences, l'augmentation de la bande passante en elle même, si on exclut les problèmes pratiques tels que celui du filtrage, n'a absolument aucun effet sur les fréquences audibles.
On peut, certes utiliser la bande passante supplémentaire pour faire du noise shaping, comme en DSD, mais pourquoi ne pas utiliser plus de bits, tout simplement, et passer directement à 24 bits 48 kHz ? C'est plus économique en quantité de données, plus efficace en résolution, et n'introduit pas de bruit ultrasonore.
antonyantony a écrit:La theorie nous apprend que le principe d incertitude d heisenberg reigne en maitre. Si je suis precis sur les frequences, je suis mauvais en terme temporel.
Je précise que le principe d'incertitude de Heisenberg
Delta t fois Delta E >= h barre /2
N'a rien à voir là dedans. Mais je comprends ce que tu veux dire : plus un signal est court, plus son spectre en fréquence est large. Inversement, plus un signal est précis en fréquence, plus il dure longtemps (ce qui provient d'une loi mathématique similaire à celle du principe de Heisenberg, ce dernier était surtout justifié par la relation de de Boglie E = h fois nu).
Conséquence, plus un filtre a une pente raide, plus il introduit de "ringing" (pré et post oscillation). Si ce ringing est au-delà des fréquences audibles, alors il n'y a pas de problème.
On en revient donc aux expériences japonaises contradictoires menées ci-dessus : à partir de quand un passe-bas est-il audible ? Réponse de l'équipe d'Oohashi : audible à 24 kHz (correspondant donc à un enregistrement à 48 kHz), réponse de Nishigushi et ses collègues : inaudible à 21 kHz (ce qui correspond à la qualité CD).
antonyantony a écrit:L incertitude diminue et devient peu sensible à 96 khz. A 48 khz, l erreur est encore tres sensible.
Il ne s'agit pas d'incertitude, mais de choix entre ringing et atténuation. On a vu que l'audibilité de l'atténuation due à un filtrage à 21 ou 24 kHz est controversée. As-tu des références d'expériences similaires sur le ringing ? (vu que les expériences japonaises utilisent la biamplification, le ringing est toujours présent lorsqu'ils jouent la totalité des fréquences, puisque les filtres sont actifs, et les haut parleurs constituent deux sources ponctuelles distinctes).
Certains membres d'Hydrogenaudio (Tigre je crois, mais si cela t'intéresse, je peux retrouver le lien en anglais) ont essayé de distinguer en aveugle une impulsion pure d'une impulsion avec un ringing artificiellement ajouté, et ce en dessous de 22 kHz, mais sans succès.