Suite à la proposition de fgero, j’ai pu refaire des écoutes de la marantz SA-11 dans des conditions bien meilleures que chez Derouet.
Je le remercie pour son accueil mais aussi pour m’avoir permis d’éviter de passer à côté d’une platine comme celle-ci.
Son système est constitué d’enceintes Elac 209.2 qui sont de grandes colonnes équipées de 2 HP Ø 18cm pour le grave, 1 médium de 37 mm et de 1 tweeter à « ruban spécifique Elac ». Tout l’ensemble est connecté en symétrique entre le lecteur Marantz SA-11, le préampli et les blocs mono Kora Crescendo et Aries.
Le matériel est parfaitement mis en œuvre dans un grand local parqueté (35 m²) séparé par un retour de mur qui confère à celui-ci le nom de double salon. Les accessoires utiles comme tapis et voilage sont bienvenus puisque bien placés.
J’avais apporté mon lecteur dvd Marantz DV9600 pour avoir un point de référence.
Nous commençons les écoutes sur le SA-11.
Je trouve à l’ensemble un bon équilibre spectral avec néanmoins un embonpoint dans l’extrême grave.
Le canapé se trouve dans une zone de pression acoustique centrée vers 40-50 hz (à vue de nez mais on peut le vérifier si tu le souhaites et qui est certainement due au petit mur de séparation des 2 salons).
Ce pic étouffe les fréquences avoisinantes. On perd en lisibilité du grave et en rapidité ; c’est assez sensible sur la contrebasse dans Diana Krall qui n’est pas nuancée.
J’ai pu vérifier sur cet extrait chez moi et même en désactivant la correction acoustique, je n’ai pas du tout ce phénomène.
C’est bien le seul point sur lequel pèche l’installation. Tout le reste du spectre est équilibré. Les aigus filent haut, le médium a une consistance parfaite, il n’étrique ou n’amplifie pas les voix.
Rien à dire non plus sur la cohérence des registres, c’est fluide, ça coule sans la moindre sécheresse ou accroc.
Alors que je pensais la SA-11 comme un lecteur descendant, je constate qu’il n’en n’ai rien, surtout lorsque le 9600 prends le relais. Ce lecteur de dvd s’en sort très honorablement et les registres grave et médium ont une consistance très similaire mais il atténue l’aigu.
Le SA-11 offre une bande passante plus étendue aux 2 extrémités mais c’est surtout dans le haut que la différence est nette.
En plus d’offrir un meilleur équilibre, le SA-11 restitue une myriade de détails absents sur le DV9600. A cela s’ajoute une aération qui permet à la musique de respirer, de prendre vie. L’acoustique des lieux d’enregistrements est manifeste.
Ces choses supplémentaires permettent la construction d’une image stéréophonique bien étagée en largeur, en hauteur. Seule la profondeur pourrait aller plus loin mais ce point courrant sur la plupart des installations est dépendant du traitement du local.
Nous avions en face de nous un effacement des enceintes et une remarquable différenciation des différents musiciens.
Le retour au 9600 déstabilise totalement la scène stéreo ; elle s’étrique, surtout en hauteur. Les enceintes deviennent de nouveau localisables, toute la magie du lieu d’enregistrement s’estompe.
Le SA-11 fait parti des références à retenir et même si ce lecteur n’est pas classé comme le plus transparent, j’avoue que j’ai été emballé par son rendu.
J’étais également surpris de constater le caractère peu marqué de la technologie hybride tube.