Podcast HCFR : Smyth Realiser A16 – transcription en Français de l’interview de Stephen Smyth

Podcast HCFR : Smyth Realiser A16 – transcription en Français de l’interview de Stephen Smyth

 

Stephen (38:40->41 :38)

En fait et dans mon expérience, quand quelqu’un affirme : ce casque sonne vraiment très, très bien pour la musique stéréo, et qu’en mettant ce casque, on entend une reproduction très propre et très aérée, alors ceci correspond à une parfaite adaptation à une reproduction binaurale.

Ce qui fait qu’un casque qui sonne de cette façon agréable, s’avérera toujours être un reproducteur adéquat.

En d’autres termes si on analyse sa réponse impulsionnelle, on aura tendance à trouver qu’un casque qui sonne bien, possède une réponse impulsionnelle particulièrement précise. En d’autres termes ce casque ne résonne pas particulièrement à certaines fréquences, ce qui affecteraient trop sa reproduction.

Ainsi les casques électrostatiques sont particulièrement bons de ce point de vue de réponse impulsionnelle et ils sont ainsi particulièrement adaptés à la reproduction binaurale. Ils sont ainsi particulièrement bons pour parfaitement reproduire tous les sons.

Maintenant le Sennheiser HD800, évidemment quand on l’écoute en pure stéréo, l’impression est celle d’une très bonne reproduction. De même lorsqu’on essaye ce casque avec le Realiser, ce casque HD800 s’avère très bon.

Ma façon de voir les choses est que tout casque qui sonne bien en stéréo, saura identiquement bien sonner avec le Realiser.

Aussi les Sennheiser HD600, HD650 et HD800 ou n’importe lequel des casque Stax, y compris les moins chers, voire les planar magnétiques Audeze fonctionnent très bien, ils fonctionnent extrêmement bien.

Maintenant lorsqu’on me demande quel casque est préférable ?

J’ai une seule chose à dire qui est : j’utilise un casque pour regarder des films. Et n’importe quel film dure 2 heures en moyenne. Ainsi il faut s’assurer que le casque qua l’on prévoit d’utiliser est très, très confortable. Ainsi si la qualité de reproduction est importante dans le contexte du choix d’un casque, la notion du confort de port de ce casque, est également tout aussi importante .

C’est une notion très importante qu’il ne faut surtout pas occulter.

Ainsi dans ce contexte du confort, les casques Stax possèdent leurs qualités propres, de même que le casque Sennheiser HD800 qui est lui aussi extrêmement confortable. Maintenant des casques comme l’Oppo ou Audeze, même s’il sont très performants, ne possèdent pas du tout le même niveau de confort.

Aussi pour le choix d’un casque, il y a donc 2 notions à prendre en compte : la qualité et le confort. Et il faut réellement les 2, autrement vous ne regarderez pas un film.

 

Jeff -Patrice -Hugo (41:39)

Evidemment, bien sûr…

 

Hugo (41:40 -> 41:41)

Patrice tu voulais dire quelque chose

 

Patrice (41:41 -> 42:14)

Oui, c’est juste pour dire que je suis d’accord, puisque j’ai moi-même essayé de regarder un film avec le Realiser A8 chez un membre du Forum HCFR , un ami qui n’habite pas loin de chez moi. Et il s’avère qu’avec un casque sur la tête, il faut que celui-ci soit particulièrement confortable. Parce qu’autrement ceci peut avoir un effet réellement négatif quant à l’expérience elle-même. Bien sûr, il faut que le casque soit bon, mais il faut absolument que celui-ci soit le plus confortable possible.

 

Jeff  (42:14 -> 42:47)

Si le casque n’est pas confortable, l’écoute ne peut même pas durer une heure. Je peux vous le confirmer puisque j’ai un certain nombre de casque à la maison, l’un n’est pas du tout confortable, il sonne bien, mais le confort n’est pas là . Et au bout d’une heure de musique, il faut le déplacer sur sa tête car ça commence à faire mal. Ce qui fait que ce n’est pas bon du tout.

En fait pour une bonne écoute il faut que le casque se fasse oublier. Et tous les casques aujourd’hui sur le marché, ne réussissent pas à réaliser cela.

 

Hugo (42:48 -> 43:43)

Boys revenons au contexte technique, puisqu’il nous faut avancer.

Stephen lorsque nous étions à Paris lors de la démo privée pour l’établissement de la PRIR acronyme de Personalized Room Impulse Response,  j’ai mes notes à mes cotés, vous avez fait seulement 3 mesures : le centre avec la tête en position centrale , la position à gauche, avec la tête positionnée 30° à gauche et la position à droite, avec la tête positionnée 30° à droite.

Toutefois avec ces 3 mesures, il a vous été possible de reconstruire un contexte global de reproduction 7.1.4 comment faites vous ça ?

 

Stephen (43:43->50 :01)

OK, ce n’est pas trop difficile ( rire Hugo… pas trop difficile…). Non ce n’est pas difficile. Voici comment ça se passe.

Vous avez un micro dans chacune de vos oreilles, vous êtes assis dans le sweet spot de l’installation et vous regardez le centre, en face de vous. Vous regardez donc vers la télévision.

Maintenant si j’envoie un signal à l’enceinte gauche et si je mesure cela,un filtre sera créé pour l’enceinte située à gauche. Puis on fait la même chose pour l’enceinte centrale, et puis à droite, ainsi que pour toutes les autres enceintes pour lesquelles un filtre sera créé. Ce filtre représentera chacune des enceintes, dans la configuration où la tête est face au centre

Ainsi s’il y a 12 enceintes dans la pièce, elles auront toutes été mesurées et chacune possédera son propre filtre.

Sachant que dans la démo à Paris et afin d’accélérer le process, on ne faisait pas les mesures individuellement enceinte par enceinte,  mais tous les signaux étaient envoyés en même temps mais individuellement à chacune des enceintes. Car faire les mesures individuellement enceinte par enceinte, aurait pris trop de temps pour cette démo spécifique, où le temps était limité.

Maintenant avec cette mesure unique au centre, avec la tête positionnée au centre, 12 filtres ont été créés permettant de positionner 12 enceintes virtuelles lors de la reproduction au casque.

Ainsi si la tête ne bougeait pas, l’enceinte virtuelle à gauche est positionnée précisément à l’endroit de l’enceinte physique à gauche, de même que pour toutes les autres enceintes virtuelles de l’installation.

Tout ceci est ainsi parfait pour la localisation.

Maintenant et d’un  point de vue fondamental, avec une reproduction au casque, la position spatiale des enceintes virtuelles est directement liée au casque lui-même. Ce qui fait que lorsque l’on bouge la tête, toute l’installation bouge également.

Or  et bien évidemment, ce n’est pas comme ça que ça se passe dans la vraie vie. Où lorsque l’on bouge la tête, l’installation reste toujours à la même place. Puisque les enceintes physiques ne bougent pas en fonction de la tête. D’où un des soucis majeurs de la crédibilité subjective de la reproduction au casque et qui doit se conforme avec la crédibilité de l’audition.

En effet notre cerveau ne comprend pas que des sons puissent bouger en même temps que d’éventuels mouvements de la tête. Notre cerveau ne peut pas comprendre cela, puisque ça n’arrive jamais dans la Nature. Les seules choses qui restent statiques sont les battements du cœur et les pulsations sanguines. Ce sont les seules choses qui bougent avec la tête.

Maintenant tous les sons à l’extérieur de la tête, ne bougent jamais avec elle. Alors qu’avec une reproduction au casque lorsque la tête bouge tous les sons bougent avec elle .

Ainsi , les impératifs majeurs lorsque nous avons commencé à créer le système Realiser, ont été de pouvoir créer un système, où lorsque l’on tourne la tête, il fallait « dé-tourner » (contre-tourner) ce mouvement.

En  d’autres termes, par exemple en tournant la tête sur la gauche, il fallait que les enceintes virtuelles tournent sur la droite, afin que l’installation virtuelle entendue, reste immobile du point de vue de la perception.

Ce qui correspond à un double mouvement qui est effectué. Un mouvement de la tête vers la gauche, et un mouvement de processing correspondant  à un processing de mouvement vers la droite, qui virtuellement contrebalance et ainsi annule, le mouvement de la tête vers la gauche.

Pour pouvoir faire cela on prend  une mesure des 12 enceintes  physique de l’installation avec  la tête positionnée 30° à gauche. Et la même chose 30° à droite. Ce qui permet d’avoir 60° d’angle au sein desquels lorsque l’on bouge la tête, l’installation reste toujours en place. Ceci par  le biais d’un Head Tracker qui va mesurer l’angle d’écart de la tête, par rapport au centre (pris comme référence).

Tout mouvement de la tête étant compensé par une interpolation continue des 3 mesures à gauche, au centre et à droit, ceci pour l’ensemble des 12 filtres (d’enceintes) composant l’installation. C’est ce qui permet à cette installation de toujours demeurer immobile, quels que soit les mouvements de la tête, à l’intérieur d’un angle de 60°, correspondant à 30° à gauche et 30° à droite.

Maintenant dans notre système si on va au-delà de cette limite de 30° à gauche ou à droite, les enceintes commencent à bouger. Pour nous ceci correspond à un compromis acceptable. Puisque le système que nous cherchons à créer, est un système permettant de regarder un film. Or lorsqu’on regarde un film, on a rarement l’occasion de regarder complètement à gauche ou à droite, voire derrière soi, puisqu’on essaye de se concentre sur l’écran. Cette limite d’ouverture de 30° à gauche et à droite est donc plus qu’adéquate.

C’est la raison des 3 prises de mesures effectuées lors de la démo à Paris. Ceci permettant la création de mesures qui sont à même d’annuler les divers mouvements de la tête (via l’utilisation physique du Head Tracker).

 

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