Test HCFR Erdre Audio D201G, écouteurs intra-auriculaires

Test HCFR Erdre Audio D201G, écouteurs intra-auriculaires

 

Après avoir indiqué que le fonctionnement des Erdre D201G se fait en deux voies confiées à deux drivers dynamiques, encore mieux qu’un long discours, merci de consulter les caractéristiques techniques du constructeur en page 1.

Alors ces écouteurs arrivent dans un emballage en carton qui les laisse entrevoir au travers d’une petite fenêtre translucide. Une fois ouverte (délicatement puisqu’il vont prochainement repartir chez Erdre à Nantes), nous nous trouvons devant un présentoir en plastique qui comprend les écouteurs sur lesquels sont installés une paire d’embouts en silicone.

On y trouve également une autre paire similaire plus petite et une troisième à deux ailettes (bi-flange) toujours en silicone. Enfin, une dernière paire en mousse et un étui de transport et de rangement rond et noir d’une taille judicieusement choisie. Ceci afin de ne pas avoir à torturer le câble lorsqu’on met les D201G à l’intérieur et suffisamment petit pour pouvoir être très facilement mis dans une poche.

Le câble fin qui ne génère jamais de bruits de frottements comporte une télécommande (arrêt/pause/lecture/prise de communication) et une pince en plastique pour éventuellement le fixer sur un vêtement.

Une toute première écoute en sortie de l’emballage révèle que ces écouteurs peuvent très bien être utilisés immédiatement sans attendre les résultats bénéfiques d’un rodage. L’ensemble des fréquences est bien équilibré offrant une écoute qui classe les D201G dans la catégorie des casques dits clairs.

Néanmoins, comme j’entends certaines petites choses qui devraient normalement disparaître à l’issue d’une période correcte de rodage, les Erdre sont branchés sur le petit baladeur Sandisk Sansa Clip Sport que l’autonomie de la batterie de 36 heures me permet d’utiliser pour réaliser en chaque occasion cette séance d’échauffement des drivers. Toujours utile puisque leur partie mécanique est composée d’une suspension et d’une membrane plus ou moins rigides.

En effet je ne pense pas qu’une période de rodage soit vraiment nécessaire lorsque les écouteurs sont équipés d’un transducteurs à armature équilibrée ou de plusieurs de ce type.

Pour l’anecdote, je signale que j’aurais renvoyé le casque à arceau Kinden B8après la première écoute tellement le son qui en sortait était inécoutable (50/60 heures minimum de rodage) lorsqu’il était totalement neuf.

 

Les Ecoutes :

Les premières se sont déroulées au cours de ballades à un rythme très rapide et ensuite en position statique. Quant à la confrontation avec les autres écouteurs en ce moment à ma disposition, en voici la liste :

  • AKG K3003i (3 voies/ 1 transducteur dynamique, 2 à armature équilibrée),
  • AKG N40 ( 2 voies/ 1 transducteur Dynamique, 1 à armature équilibrée) ,
  • Focal SphearV1,
  • Kennerton Jimo(deux transducteurs dynamiques/2 voies) auxquels s’ajoutent les
  • SoundMagic E10 que ma femme utilise lorsqu’elle regarde certaines émissions à la télévision ou lorsqu’il est tard le soir.

Tous ces casques étant équipés des tips qui conviennent le mieux à mes conduits auditifs (ceux en ronds et à deux ailettes en silicone me conviennent parfaitement), la confrontation a eu lieu dans le calme du salon en utilisant quelques-uns des extraits de musique, dont on trouvera le détail en postscriptum. Fichiers flac 16 bits.44.1 khz que je connais particulièrement bien puisque je m’en sers très souvent pour ce genre d’exercice.

Avant cela, il ne serait toutefois pas logique de ne pas commencer par les D201G.

Ces Erdre délivrent un massage musical bien équilibré sur l’ensemble de la bande des fréquences. Leur signature sonore tend nettement vers une clarté propre à ne pas cacher grand chose de ce qu’ils sont appelés à reproduire.

Une fois bien rodé (20/30 heures), le grave est puissant, profond, détaillé. Détaillé comme le sont le médium et l’aigu. Cependant, ce dernier pourrait parfois paraître monter un peu trop haut en certaines circonstances à ceux qui sont sensibles à la partie haute des fréquences.

Or, cette caractéristique sonore étant absente lorsque les D201G sont alimentés par un amplificateur de casque Creek et un lecteur CD Rega Planet, ne se pourrait-il pas que cela n’apparaisse pas avec un autre DAP au sonorités plus chaudes que celles du AK70 ?

Des orchestres symphoniques, Concertgebow d’Amsterdam dans le 2ème mouv. de la symphonie n°4 de Mahler et de celui de Chicago dans So spraht Zaratoustra qui permettent aux D201G de démonter un certain savoir-faire avec les timbales et les instruments plus délicats dont ils permettent d’entendre un grand nombre de détails et des nuances.

Aux formations de musique baroque qui sont loin de les rebuter (Vivaldi: concerto pour hautbois, cordes et continuo), jusqu’aux chanteuses lyriques qu’ils accompagnent avec un certain talent (Cecilia Bartoli, opera proibita). Ces écouteurs Erdre ne se défaussent pas devant des musiques plus rudes, comme la BOF Drive (Real Hero) ou face à Massive Attack que j’ai vu lors d’une ancienne session des – Plages électroniques – organisées chaque été à Cannes.

La voix de Jacques Brel que j’ai également entendue au cours de deux récitals est telle qu’elle se trouve dans mon souvenir. Le piano de Michel Petrucciani, le violon de Stéphane Grapelli et la franchise de la batterie dans Flamingo et Sweet Georgia Brown font plaisir à entendre. C’est net, détaillé, plutôt juste en timbre et vivant.

Toutefois, c’est avec les CD enregistrés par Igor Kirkwood ( Arvo Pärt – the deer’s cry/Liszt Via Crucis), Julien Reynaud (Essences baroques/Arkhaïtz Chambonnet/ Ad Vitaem) et des enregistrements Passavant présents sur le CD n°4 de tests de la revue Prestige Audio-Vidéo que l’on peut se rendre compte de l’équilibre et d’un assez bon respect des tonalités de la part des D201G.

Leur véritable air de parenté sonore avec les Focal Sphear me conduit à penser qu’ils représentent tous les deux le son Français, alors que le son Russe, beaucoup plus grave et sombre, aurait été confié aux Kennerton Jimo.

Dans le premier cas, on voit tout au risque d’être parfois un peu ébloui, alors que l’on risque de manquer quelques-unes des informations dans le confort de la pénombre des autres.

Une dernière écoute confirme que les timbales interviennent fort à propos au début de – Ainsi parlait Zarathoustra – sur les Erdre tandis que nous nous trouvons face à une grande paroi sonore uniforme et un peu floue avec les Kennerton Jimo.

Donc, ceux qui recherchent un beau et bon grave ne devraient pas être déçus par ce qu’ils entendront.

La partie médiane des fréquences où se trouve la majorité de la musique est également bien représentée puisque la voix parlée de Maxime Saury et celle chantée de Jacques Brel ne paraissent bien peu critiquables.

D’ailleurs, le hautbois du concerto de Vivaldi enregistré par C. Bartholomée dont je me sers comme juge me paraît tout à fait conforme à ce que l’on doit attendre de la part d’écouteurs de cette catégorie.

L’aigu qui pourrait parfois chatouiller les oreilles sensibles suit la tendance générale en proposant un son de violon très correct (Capuçon dans Thaïs de Massenet) n’est pas le seul dans ce cas, puisque les Focal Sphear se comportent plus ou moins de la même façon en en ajoutant même encore un peu plus.

Il sera possible, bien sûr, d’échapper à ces éventuels chatouillis sonores avec d’autres modèles comme les Jimo ou les SoundMagic E10. Mais, ce sera au prix d’une perte assez sévère d’informations et d’accès à une partie importante de la musique.

A titre informatif, je vais donc terminer en positionnant les Erdre D201G par rapport aux autres IEM qui viennent de leur être opposés.

Les Erdre sont bien meilleurs que les SoundMagic E10 qui conviendront mieux à ceux qui sont à la recherche d’un son plus confortable et qui acceptent le compromis qu’ils proposent en les privant d’impact et de profondeur dans le grave et d’un partie de finesse et des détails des aigus.

Je préfère globalement les D201G aux Sphear puisque si la ressemblance me paraît évidente en termes de signature sonore, le grave des Erdre me paraît nettement préférable (impact/netteté) à celui des Focal. Parce que la bande de reproduction des fréquences des Sphear doit avoir des niveaux plus élevés à ses deux extrémités (en V).

En revanche, s’ils ne déméritent vraiment pas face à eux, la marche sur laquelle se trouvent les AKG N40 est inaccessible aux D201G.

Quant aux AKG K3003i, ils mettent la barre encore plus haut puisque ce sont les meilleurs écouteurs de type universel qu’il m’est arrivé d’entendre jusqu’à présent, même si les Earsonics S-EM9 (trois voies/9 transducteurs à armature équilibrée) pouvaient à peu près les égaler lorsque je parvenais à obtenir une très bonne étanchéité avec n’importe quels embouts (meilleurs résultats avec les tri-flanges des Jimo). Ce qui n’avait malheureusement pas été souvent le cas.

En conclusion si les Erdre D201G ne parviennent pas à concurrencer les AKG N20 et les K3003i dont le ppi est je le rappelle de respectivement 399€ et 999€. Ils se font une très belle place sur le plan sonore par rapport à leurs autres concurrents du jour qu’ont été les Focal Sphear V1, Kennerton Jimo (ppi 350€, mais la qualité de fabrication est remarquable) et SoundMagic E10* (50€).

Je place d’ailleurs personnellement les Erdre D201G devant les Kennerton Jimo et la première version des Sphear, les pourtant réputés Soundmagic E10 se trouvant selon moi loin derrière.

* à l’exception de la longueur différentes des coques plus importante sur les Erdre certainement en raison de la présence de deux drivers, la ressemblance des D201G avec les Soundmagic E10 est telle que lorsqu’elle les a vus, ma femme m’a dit: On dirait les miens !

Les fichiers utilisés :

  • Amber Rubarth : storms are on the ocean,
  • Helen Merrill : where Flamingos fly,
  • Rachmaninov : Les vêpres op.37 par le chœur national d’URSS dirigé par A. Svechkov (Chant du monde),
  • David Daniels (contre-ténor) : Nacht und Träume,
  • J. Massenet] : Thaïs par Renaud Capuçon,
  • G. Mahler: symphonie n°4 (2ème mouvement) par le Royal concertgebow d’Amsterdam dirigé par Bernard Haitink (Philips). CD faisant partie des 35 meilleures prises de son Hifi-vidéo/L’audiophile/Son-Vidéo Magazine,
  • Cl. Debussy : Préludes pour piano – danseuses de Delphes et les collines D’Anacapri par Philippe Bianconi,
  • Essences baroques : Couperin par E. Chambonnet. label Ad Vitaem. Ingénieur du son Julien Reynaud,
  • Kristin Korb : Mrs Pinocci’s guitar ( Chesky records),
  • Sara K : Break my heart,
  • Arvo Pärt : The deer’s cry par Vox Clamantis. Ingénieur du son Igor Kirkwood,
  • Bill Evans : Montreux Jazz festival – One for Helen -,
  • Blue Coast Collection n°2 : three little birds par Chris Kee et Keith Greeninger. Ingénieur du son J-C Reynaud,
  • Rokia Traoré : Bowboïm – Déli -,
  • J-M Canteloube : Chants d’Auvergne. La delaissado. Par Maria Bayo,
  • Cd de tests n°4 de la revue prestige audio : Maxime Saury, Big band et blues-rock (guitare électrique et batterie reproduites sans compression). Ingénieur du son Philippe Muller,
  • Listz : Via Crucis. Vox Clamantis et J-C Pennetier (piano). Enregistré dans le Temple de Lourmarin (84) par Igor Kirkwood,
  • Massive Attack : Protection et Five man army,
  • Pink Floyd : Time et Money,
  • BOF Drive : real hero,
  • Michel Petrucciani et Stéphane Grappelli : Flamingo/Sweet Georgia Brown,
  • Jacques Brel : Jojo/Les marquises,
  • Mieko Miyazaki et Suzan Lagrost : koto et flûte,
  • Moussorgski : sans soleil par Evgueni Nesterenko et Vladimir Krajnev,
  • Cécilia Bartoli : opera proibita. Vanne pentita a piagere (DECCA),
  • Vivaldi : concerto pour hautbois, cordes et continuo. Alfredo Albertini. Ingénieur du son C. Bartholomée,
  • R. Strauss : Ainsi parlait Zarathoustra par l’orchestre symphonique de Chicago dirigé par Fritz Reiner,
  • Natalie Merchant : the Pepper man,
  • Arianna Savall : Piewoh.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux casques Erdre : https://www.homecinema-fr.com/forum/casques-haute-fidelite/erdre-audio-iem-de-france-t30082272.html

 

 

 

 

 

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