Test HCFR JVC DLA-NX9, projecteur 4K, e-shift 8K

Test HCFR JVC DLA-NX9, projecteur 4K, e-shift 8K

Compte-rendu de Nicolas_1000K

Cette année, la nouvelle gamme de projecteur JVC sera marquée par de multiples changements :

  • Deux nouveaux boîtiers plus encombrants
  • De nouvelles matrices 4K (différentes des matrices 4K équipant le vaisseau amiral Z1)
  • Une nouvelle option (auto tone mapping) censée améliorer l’expérience sur du contenu HDR

Trois nouvelles références feront leur apparition : le N5 à 5990€, le N7 à 7990€ et le NX9 à 17990€. Nous nous attarderons plus sur ce dernier qui a fait l’objet de ce test.

 

Conditions de test:

  • Salon non dédié traité contre les réflexions lumineuses
  • Ecran Cine-Screen Acoustique 4K Reference (transonore) 240cm Gain 0.91
  • Distance écran/projecteur 3.1m
  • Zappiti mini 4K HDR, PANASONIC DMP-UB700, PCHC GTX1080Ti
  • Sonde i1D3, Luxmètre Multimetrix LM76
  • Appareil photo Canon EOS 600D
  • Logiciel Color HCFR 3.3.6
  • Leo Bodnar input lag testeur
  • Firmware projecteur v0.91
  • Lampe 39H – 160H

 

Premières impressions:

Comme à l’accoutumée, la qualité perçue et la finition du boitier des projeteurs JVC sont excellentes. Attention toutefois car le revêtement un peu rugueux de la coque à tendance à marquer facilement.

L’énorme optique de 100mm de diamètre entièrement motorisée (zoom, mise au point et Lens shift) est héritée directement du Z1 et permet de ne pas trop se soucier du placement du projecteur (zoom x2 et Lens shift étendu de ±100 % sur l’axe vertical et de ±43 % sur l’axe horizontal).

Les projecteurs JVC ont toujours été parmi les plus volumineux. Cette nouvelle génération n’échappe pas à la règle et s’avère encore plus imposante que les versions précédentes. A l’instar du poids, toutes les dimensions du boitier ont été augmentées.

Ce surplus de volume m’a d’ailleurs obligé à modifier l’agencement de mon local technique afin d’accueillir convenablement le NX9 :

Une nouvelle télécommande fait son apparition, plus petite et mieux finie, elle conserve toutes les fonctions principales du projecteur :

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Le panneau de connecteur est toujours situé à l’arrière avec de gauche à droite :

  • Le connecteur permettant de brancher l’émetteur 3D (en option)
  • 2 Hdmi 2.0b (n’acceptant pas les signaux 8K)
  • Un port RS232 pour la domotique (non testé)
  • Un port USB pour les mises à jour du firmware (non testé)
  • Un port Ethernet pour l’auto calibration (non testé)
  • Un trigger pour piloter par exemple un écran motorisé (non testé)

Remarque:

Sur les anciennes générations, le filtre à air est placé sous l’objectif. Dorénavant, il se situe à l’arrière de l’appareil ce qui le rend nettement plus accessible. Le compartiment où est logé la lampe a lui aussi été déplacé de l’arrière vers le côté droit de l’appareil.

 

Optique :

L’optique en verre du JVC DLA-NX9 est de très haut de gamme et correspond ) celle qui équipe le projecteur JVC très haut de gamme le Z1 :

La principale différence entre le NX9 et ses deux petits frères (N5 et N7) se situe au niveau de l’optique :

 

avec ce que cela donne (photo prise lors de la démon JVC du 11 Septembre en Région Parisienne) :

JVC DLA-NX9 à gauche et N5 à droite

 

 

Convergences :

Malgré l’utilisation du zoom presque au maximum ainsi que d’un décalage important du lens shift en vertical, les convergences sont très correctes pour un projecteur tri-matriciel et cela sur toute la surface de l’écran. Il est possible de régler électroniquement ces convergences sur l’ensemble de la grille ou par zone (sur 100 zones) au pas de 1/8 de pixel.

 

 

Overscan :

La mire est affichée entièrement, pas de rognage à signaler.

 

Shading :

Aucune trace colorée dans les angles.

 

Matrices 4K :

Les 3 matrices qui équipent la nouvelle gamme ont une définition réelle de 4K (4096×2160) contrairement aux télévisions qui ont une définition UHD (3160×2160). Le format de ces matrices est donc 17/9, du coup il n’est pas surprenant de voir des bandes lumineuses dépasser de votre écran 16/9 :

 

Mires UHD et 4K :

J’ai projeté différentes mires FullHD, UHD et 4K, elles s’affichent toutes sans aucun défaut, c’est bien simple je n’ai jamais vu ces mires s’afficher aussi proprement chez moi. Même dans les coins de l’écran c’est net et précis. Merci à Richard (Moudugnou) pour ces mires UHD et 4K.

 

Mesures et calibration :

En sortie de carton, les différents modes proposés ne sont pas très justes avec systématiquement un excès sur le bleu.

* : La sonde utilisée pour ces mesures (X-rite i1D3) n’est pas suffisamment sensible pour mesurer le contraste séquentiel.

 

Mesure après calibration :

Le projecteur dispose d’outils de calibration pour le calibrer:

  • Le système de gestion des couleurs (CMS) pour les 3 couleurs primaires et les 3 couleurs secondaires fonctionne correctement.
  • L’éditeur de gamma reste malheureusement identique à la génération d’avant, c’est-à-dire paramétrable sur 2 zones ce qui ne reste pas assez précis.
  • Iris paramétrable manuellement pour réguler le flux lumineux.

 

Grâce à ces outils, c’est très simple d’atteindre les valeurs cibles HDTV : gamut REC 709, température couleur D65, gamma 2.25, luminosité  à 48 cd/m².

* : La sonde utilisée pour ces mesures (X-rite i1D3) n’est pas suffisamment sensible pour mesurer le contraste séquentiel.

Remarque : Toutes ces mesures ont été effectuées en définition UHD (3840×2160), donc pas sur l’intégralité de la matrice.

Si l’on vise les 14FL en SDR, le NX9 peut projeter sur des bases d’écran jusqu’à 4 mètres (gain 1).

Un filtre dichroïque permettant d’étendre le Gamut vient s’insérer dans le chemin de lumière lorsque l’on utilise les modes DCI et REC2020. Il permet de couvrir intégralement le Gamut DCI-P3 mais a pour conséquence de faire perdre 10% de luminosité.

Quatre Gamuts sont alors disponibles :

Le BT709 est presque parfait (présenté ici sans retouche)

Le DCI est beaucoup plus juste comparé à l’ancienne génération (présenté ici sans retouche)

Le BT2020 n’ira pas plus loin que le mode DCI mais va saturer davantage les intermédiaires pour simuler le rendu.

Petite nouveauté, le gamut dit HDR permet de simuler un rendu DCI sans le filtre dichroïque permettant un surplus de 10% de luminosité. Pratique pour les grands écrans.

Faute de temps (et de maitrise du sujet), j’ai calibré uniquement les RVB des différents modes HDR (HDR10 et HLG) :

 

Le deltaE moyen mesuré : 1.27

Contraste séquentiel de 17624 :1

Luminosité mesurée sur la mire 100IRE : 110 nits

Courbe de luminance (selon la norme ST-2084) en mode HDR :

 

Courbe de luminance (selon la norme Hybrid Log-gamma) en mode HDR :

 

Mesure contraste ANSI :

Le contraste ANSI n’est généralement pas le point fort des projecteurs tri-matriciel. Sur cette nouvelle génération équipée de matrices 4K, les différentes mesures semblent montrer qu’il n’y a pas d’évolution par rapport à l’ancienne gamme. En fonction de la luminosité, la mesure oscille entre 214 :1 et 248 :1.

 

Eshift 8K :

Cette technologie utilisée dans les précédents projecteurs FullHD de JVC a largement fait ses preuves. Le principe ici est le même, à savoir densifier l’image en multipliant chaque pixel 4 fois. Le résultat n’est pas sans défaut mais peut amener une certaine douceur à l’image. Sachant qu’il n’est pas possible d’envoyer de flux 8K dans le NX9, l’algorithme ne s’adapte pas à l’image qu’il reçoit mais reste constant.

 

Iris :

Le projecteur est équipé d’un iris qui peut être paramétré manuellement pour juguler le flux lumineux ou automatiquement en fonction des images projetées dans le but d’optimiser le niveau de noir. De mon point de vue, le NX9 n’a pas besoin de ce genre d’artifice pour s’exprimer, son fort contraste natif lui permet de rester en mode manuel. Les deux modes automatiques permettent d’obtenir des noirs encore plus profonds mais avec le défaut de pompage habituel sur ce genre de procédé. Le point positif sur la gestion de cet iris est que l’ouverture maximale est paramétrable même en mode automatique.

 

CMD :

N’étant pas adepte de ce genre d’algorithme, je ne suis pas le mieux placé pour en parler. Je trouve que le NX9 est fluide sans avoir besoin d’interpolation. Le mode bas reste correct avec un effet caméscope contenu, aucun artefact visible et une cadence relativement stable. Le mode haut à un effet caméscope trop prononcé selon moi. Je n’ai pas constaté de différence lorsque j’enclenche le « Motion Enhance » en mode Low, High ou off.

 

Auto tone mapping :

L’une des grosses innovations de cette nouvelle génération est logicielle. En effet, l’arrivée des nouveaux supports Bluray UHD n’a pas simplifié les choses pour les consommateurs.  HDR10, HDR10+, Dolby vision, etc… chacune de ces nouvelles normes demandant un réglage spécifique. La promesse de JVC et de son « auto tone mapping » est de s’occuper de régler correctement le projecteur automatiquement en fonction du film qu’il projette (compatible HDR10 et HLG pour le moment) :

Pour réaliser cela, le projecteur va utiliser les « méta-données » contenues dans le flux numérique du film. Le seul problème (inhérent à JVC) est que ce système peut fonctionner uniquement si les « méta-données » sont bien présentes. J’ai testé toute ma vidéothèque de Bluray UHD pour avoir une idée de la proportion de films possédant ces informations:

Un peu moins de 40% de mes titres ne possèdent pas de « métadonnées ». Espérons que les nouvelles productions possèdent tous ces fameuses données.

Si l’on se réfère au manuel, le projecteur semble être paramétré pour des écrans compris entre 90 et 120 pouces (gain 1) :

Ensuite, en fonction des informations retournées, le projecteur va adapter les trois paramètres : Picture Tone, Dark Level et Bright Level comme ceci :

Par défaut à 0, le « Mapping level » est réglé pour fonctionner sur un écran de 100 pouces (gain 1) dans une pièce noire intégralement. Si votre écran est plus grand ou plus petit et que la luminosité globale est trop faible ou trop forte vous pourrez l’ajuster avec le curseur de -5 à +5. Par contre ce paramètre n’est pas accessible si les « metadonnées » ne sont pas présentes.

 

Remarque : Je ne savais pas que Windows 10 était compatible HDR nativement :

 

Traitement vidéo :

Test en Bluray (Lecteur Panasonic 700, SDR, Gamut REC709, Lampe Bas, Iris -10, 48 nits) :

Je n’ai pas réussi à obtenir des informations sur la puce vidéo utilisée dans ce projecteur, mais je suis à peu près sûr (cela n’engage que moi) qu’il s’agit de la même puce qui équipait l’ancienne génération. Je pense que JVC a simplement soigné le filtrage de son alimentation. La mise à l’échelle (FullHD vers UHD) est excellente. Je n’ai pas constaté d’aliasing ou d’effet de crénelage important. L’absence totale de bruit vidéo même sur des vieux films exigeants fait plaisir à voir. L’algorithme de netteté (MPC) est juste parfait pour moi même si j’aurai aimé juste par curiosité pouvoir pousser le curseur encore plus loin.

Test en UHD Bluray (Lecteur Panasonic 700, HDR, Gamut DCI/BT2020/HDR, Lampe Haute, Iris 0, 108 nits) :

Le gain en résolution est palpable mais sur 2.4m de base d’écran cela n’est pas non plus une révolution. Les plus gros apports viennent de l’espace couleur plus étendu et de la gestion de la lumière en HDR qui est très bonne lorsque « l’Auto tone mapping » est activé. Malheureusement, sur les films sans métadonnée, une calibration reste nécessaire sous peine de voir les noirs bouchés et/ou les blancs brulés (constaté sur the revenant). L’algorithme de netteté fonctionne également très bien sur du contenu UHD.

 

Impressions sur la 3D :

L’émetteur 3D n’est toujours pas inclus dans la coque et n’est pas fourni par défaut. La bonne nouvelle est que l’ancien kit 3D est compatible avec la nouvelle gamme.

Pour ces essais, nous avons utilisé comme source la platine Panasonic 700. Les premiers tests ont été réalisés sur quelques extraits du dessin animé Samy où les effets de jaillissement sont très prononcés. Je n’ai pas constaté d’effets fantômes. Ensuite, nous avons mis Avatar et là encore la 3D n’a pas révélé de défauts majeurs. Pour finir, le film Gravity a révélé une profondeur de champ intéressante.

 

Bruit :

Je pense que l’augmentation de la taille du boitier a permis de mettre des ventilateurs plus grands dans le but de diminuer la vitesse de rotation de ces derniers. Quoi qu’il en soit ce NX9 est plus silencieux que l’ancienne génération.

 

Input lag :

 

Pour les joueurs, une option permettant de réduire le retard à l’affichage « input lag » est disponible :

Si vous jouez en 60 images par seconde (cadence maximale acceptée par le projecteur), le NX9 affichera chaque « input » avec 2 images de retard ce qui est acceptable pour un joueur amateur.

C’est vraiment dans le domaine du jeu vidéo que vous pourrez utiliser pleinement la matrice 4K (4096*2160). Dans cette résolution, le dernier Forza Horizon 4 ou bien encore PUBG furent de grands moments de jeux pour ma part.

 

Conclusion :

Bien évidemment le NX9 est le meilleur projecteur que j’ai eu la chance de tester chez moi. La précision d’image est impressionnante sans doute grâce à l’optique de compétition couplée aux nouvelles matrices 4K. Certains points par rapport à l’ancienne génération ont été corrigés comme par exemple le temps d’accroche HDMI qui est réduit de moitié ou bien encore le bruit des ventilateurs qui a grandement diminué. La bonne surprise reste « l’auto tone mapping » qui fonctionne relativement bien lorsque les métadonnées sont disponibles. Comme toujours tout n’est pas parfait, j’aurais aimé pouvoir mesurer une luminosité plus proche des valeurs annoncées ainsi qu’avoir un boitier plus compact et de nouveaux menus plus modernes.

Nicolas_1000K
HCFR – Décembre 2018

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur JVC DLA-nx9 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/jvc-dla-nx9-projecteur-4k-natif-et-e-shift-8k-infos-post-1-t30089795.html

 

 

 

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