Compte-rendu d’utilisateur HCFR : Marantz AV8805, màj DTS:X Pro & Dolby Surround Wides

Compte-rendu d’utilisateur HCFR : Marantz AV8805, màj DTS:X Pro & Dolby Surround Wides

TESTS et Premières écoutes

 

Par où commencer les tests après une telle mise à jour?

En effet les combinaisons sont si variées qu’il faudra plusieurs jours pour en faire le tour. On peut tout aussi bien associer le Neural X, DSU ou Auro3D au choix à une piste DTS 5.1, DTS-HDMA 7.1, LPCM stéréo ou multicanaux, Dolby Digital 5.1 ou Dolby TrueHD 7.1.

Ce qui va m’intéresser en tout premier lieu c’est la capacité des nouveaux DSU et Neural-X à exploiter la configuration 9.2.4 disponible avec le Marantz AV8805 et en particulier la capacité à nourrir les canaux Front Wide. Je commence donc mes tests sur des pistes multicanaux DTS ou Dolby TrueHD 5.1/7.1 qui représentent la grande majorité de ma vidéothèque.

Exemple ci-dessous avec l’usage du Neural-X sur une piste Dolby TrueHD. Tous les canaux en sortie sont désormais actifs :

 

 

 

La nomenclature de l’afficheur en façade du 8805 a également légèrement évoluée avec la présence des symboles double « D » de Dolby :

 

 

 

Sur la capture ci-dessous c’est l’inverse puisque c’est le DSU qui a été associé à une piste DTS-HDMA 7.1. Là aussi tous les canaux en sortie sont exploités :

 

 

 

La même piste audio et cette fois le Neural X activé :

 

Première constatation, les 2 canaux Front Wide sont bel et bien actifs pour les 2 upscalers DSU et Neural-X. Mais tous deux le font de manière bien distinctes.

Avec le DSU, le niveau du canal est plus faible. Il vient s’insérer discrètement dans la bulle sonore en y plaçant quelques effets sporadiques, mais la priorité est clairement laissée à la scène surround et surround back. A l’inverse le Neural-X se veut plus démonstratif et riche d’effet. C’est même assez stupéfiant comment certains effets hors champ de part et d’autre de l’écran se répartissent sur ces canaux en fonction du positionnement de la caméra et de la prise de son. Il semble évident que ce canal, recréé de toute pièce il est vrai, s’enrichit des informations comprises entre les canaux frontaux gauche et droite et les canaux surround latéraux.

En Neural X la scène frontale composée des 2 Front Wide et 2 Front Height prend une dimension magnifique. Testé sur des films démonstratifs pour commencer, comme Terminator 4 et 6 ou X-Men Apocalypse (scène du générique d’intro, scène du lycée pour les ambiances de bruit de classe ou couloir). Je suis sous le charme de ces premières écoutes, certes démonstratives mais on est vraiment au cœur du spectacle. A l’inverse, les amateurs d’upmix plus « discret » le DSU sera lui plus indiqué, même si il use parfois un peu trop à mon gout de « réverbération » (davantage que le Neural-X ou AuroMatic). Dommage que les canaux Front Wide soient si timide en DSU, quelques dB de plus n’auraient pas été de trop à mon gout.

Bien évidemment les puristes auront toujours le choix de n’utiliser aucun upmixer et conserver le flux audio décodé nativement. Ceci étant il serait dommage de passer à côté de ces deux DSP sans avoir préalablement fait quelques tests.

Sur le premier épisode de la série Game Of Thrones en VF DTS 5.1, je me suis amusé à basculer du format natif 5.1 aux upmix DSU et Neural-X. Les ambiances dans la forêt, puis après dans le Village de Winterfell prennent une autre dimension d’ouverture avec les canaux Front Wide actifs. On peut ne pas apprécier les upmixers puisqu’ils modifient le mix original. Mais avec on est clairement au cœur du village. Tandis que sans il y a la scène frontale qui joue sa partition d’un coté et la scène surround qui joue la sienne de l’autre…même si déjà excellent en l’état il faut bien le reconnaitre.

DSU et Neural-X permettent d’ouvrir la largeur de la scène frontale par l’intermédiaire des Front Wide, le tout chapeauté par les 4 enceintes de hauteur créant une demi-sphère de son du plus bel effet. Le terme « son surround » n’a jamais aussi bien porté son nom finalement.

Le son 3D reproduit est enfin à la hauteur de ce que j’attendais du 8805, raison de mon choix à l’époque mais encore trop en avance au moment de sa sortie vis à vis des DSP intégrés. En effet seul le Dolby Atmos permettait d’exploiter jusqu’alors le décodage 9.2.4 du chipset intégré. Là on peut en bénéficier sur tout type d’encodage. Une belle évolution, qui justifie pleinement l’emploi d’un décodage 13.2 canaux en comparaison des modèles 11.2 de la gamme.

 

 

Dans le but de comparer plus objectivement les 3 upmixers à disposition : Neural-X, DSU et Auro3D (i.e AuroMatic), je me suis prêté à un jeu en coupant les amplis de toute la scène frontale (les trois frontales et les deux subwoofers). Le but étant de mieux discerner le travail réalisé par ces 3 DSP sur tous les canaux surround, front wide et de hauteur. Un exercice intéressant à plus d’un titre puisqu’il permet aussi de réaliser à quel point certaines pistes audio sont riches avec un travail de mixage complexe.

Premier point, ceux qui se plaignaient que le Neural-X précédente génération envoyait trop de dialogues sur les enceintes avant hautes seront surpris puisque des 3 upmixer c’est celui qui en envoi le moins. Le résultat est sans appel . Typiquement sur l’intro du film XMen Apocalypse par exemple : la voix off du narrateur est parfaitement audible dans les front height en DSU et Auro3D alors qu’elle est peu décelable en Neural-X. Idem plus loin avec la voix du professeur de cours.

Ces tests viennent également conforter mon premier ressenti, le DSU va jouer davantage sur la réverbération et l’écho pour reproduire l’impression de volume d’une scène tandis que le Neural-X mettra plus l’accent sur l’ambiance et la présence avec des effets plus localisables (une approche plus « objets » du rendu si je puis dire comme peu l’être le Dolby Atmos natif). Et c’est aussi ce qui me plait dans le rendu du Neural-X, tout du moins sur cette configuration de test en 9.2.4. Typiquement sur une scène où un hélicoptère va passer au dessus du spectateur, suivant le mix de l’encodage, peut passer des canaux surround back puis à surround side, puis à front wide pour finir sur les frontales. Effet ressenti sur un extrait de Fast And Furious 8, la transition est saisissante de précision et de pertinence.

Ces tests vont aussi confirmer que le DSU donne plus de poids à la scène surround là ou le Neural-X donne plus de poids à la scène frontale via son exploitation des canaux Front Wide et Front Height. On pourra donc pour cet aspect préférer l’immersion diffuse et naturelle du DSU par rapport aux Neural-X et Auro3D aux rendus plus « localisables ».

Par ailleurs, en basculant d’un upmixer à l’autre, l’intensité d’usage des canaux Front Height en Neural-X me semble similaire à l’Auro3D quand l’intensité de l’AuroMatic est réglé sur 8 environ. D’une manière général pour mon usage je ne dépasse pas 9 avec l’AuroMatic. C’est un choix purement personnel et subjectif, chaque utilisateur fera l’usage qui lui convient.

Je passe également des extraits de Test Tone Multicanaux encodés en DTS-HDMA 7.1, Dolby TrueHD 7.1 et Atmos 9.1.6 pour voir comment se comporte chaque upmixer. Et j’ai noté un comportement étrange du Neural-X qui me semble être un bug. En effet, sur un test tone en DTS-HDMA 7.1 un son qui provient de l’enceinte surround back droite et bien reproduit dans l’enceinte surround arrière droite. Mais le même son provenant du canal surround arrière droit sur une piste Dolby TrueHD 7.1 lui est reproduit sur l’enceinte surround droite latérale et non l’enceinte arrière droite. Il en est de même sur le coté gauche. Pourtant à l’usage en Neural-X le canal surround back reproduit bien des sons par extrapolation sur des piste TrueHD 7.1 mais de toute évidence on a perdu la localisation des bed surround back qui auraient du être reproduit sur ces canaux. Surement une erreur de jeunesse de l’implémentation du codec Neural-X Pro en sur une piste Dolby Digital.

Autre test, sur la piste VF Dolby Digital 5.1 du film Overlord, la scène d’introduction dans l’avion est un exemple de dynamisme et de puissance. J’ai noté un effet de grésillement clairement rédhibitoire dans plusieurs enceintes quand le Neural X est activé. En revanche en DSU, aucun soucis, le spectateur est pris au cœur de l’action avec les parachutiste. Superbe !

Cette cohabitation entre piste Dolby Digital et DTS Neural-X semble donc avoir quelques petits bugs de jeunesse. J’ai reproduis ce bug avec d’autres pistes Dolby Digital comme le concert de Amy Wynehouse Live In London 2008 ou bien des scènes très dynamiques comme le crash du train dans le film « Super 8 ».

J’avais aussi rencontré ce type de problème sur de rares pistes DTS-HD en association avec l’AuroMatic qui occasionnait des grésillements. Bug qui a été corrigé il y a quelques mois par une mise à jour de l’Auro3D. J’espère qu’il en sera de même avec le DTS X Pro.

Autre petit bug, si on désactive les upmixer sur une piste DTS 5.1, il y a quand même du son dans les surround back. Pas rédhibitoire, mais il semblerait que le signal des surround side soit recopié dans les surround back.

J’ai également testé les upmixer sur des concerts et en l’occurrence sur le concert de Mylène Farmer Timeless encodé en DTS-HDMA 24bits 96kHz. Il est assez ironique de constater que sur ce type d’encodage DTS très haute résolution, le DSU est disponible mais pas le Neural-X ! C’était déjà le cas avant la mise à jour DTS X Pro mais j’aurai pensé que cette lacune aurait été corrigée. Peut être liée au DSP et sa capacité à traité un flux 24/96 sur 13.2 canaux.

Voir capture ci dessous. Il n’en demeure pas moins que le rendu et l’immersion du flux natif 7.1 24/96 sans upmixer est déjà magnifique. Ecouter des concert sur le 8805 est toujours un réel plaisir.

Je passe ensuite au test de pistes natives DTS:X Master. Contrairement au Dolby Atmos, les encodages en DTS:X sont actuellement limité en 7.1.4. Il n’y a pas d’objets encodés et reproduits dans les front wide. Toutefois DTS offre la possibilité d’activer le Neural-X par dessus le décodage d’une piste native DTS:X ce qui va permettre d’extrapoler des signaux front wide en plus des objets de hauteur pour un rendu à l’écoute vraiment excellentissime! Voir film ci-dessous Atomic Blonde dont la VO est en DTS:X Master.

Pour accéder à cette option il faut aller dans le menu « Audio » puis « Paramètres surround »

 

 

Exemple sur le teaser DTS:X de démo ci-dessous on constate bien que tous les canaux de la configuration 9.2.4 sont exploités sur une piste DTS:X

 

 

En revanche si je déclare une configuration 9.2.6 (i.e 15.2ch) sur le 8805 avec une paire de surround height comprise entre des Front Height et Rear Hight (voir schéma ci-dessous), dans ce cas le DTS X Pro va donner la priorité à tous les canaux de hauteur et délaisser les canaux front wide. Il faut en avoir conscience avant de se diriger vers ce type de configuration.

 

Les canaux front wide sont inactifs au profit des surround height :

Que cela soit sur une piste PCM stéréo:

 

 

ou une piste DTS:X native:

 

 

 

En revanche, dans cette même configuration sur une piste Atmos ou upmixée par le DSU, les front wide continuent à être exploités et les enceintes surround height restent muettes. Voir capture ci-dessous:

 

A noter que ce procéder qui consiste à décoder un format natif audio 3D en y incluant une surcouche upmixing est également disponible nativement avec l’Auro3D via l’AuroMatic. Typiquement un mix Auro3D 9.1 encodé en 5.1.4 sera ici reproduit en 7.1.4. L’Auro3D est capable d’extrapoler un signal sur les canaux surround back alors qu’il n’est pas nativement inclus dans le flux.

Il existe une autre configuration possible permettant d’exploiter 9.2.6 en sortie du 8805. Cette configuration est résolument orienté Auro3D en exploitant les canaux Center Height et Top Surround (i.e Voice Of God) propre à ce format. A envisager si on souhaite tirer le meilleur d’un encodage Auro3D natif ou bien de l’upmixer AuroMatic.

 

 

 

Sur ma configuration 9.2.4 lorsqu’une piste Auro3D est jouée, les canaux Front Wide et Top Middle sont logiquement inactifs puisqu’ils ne font pas parti du cahier des charge Auro (un jour peut être). Comme dit précédemment, je regrette juste que le décodage ne réalise pas un remapping des signaux surround height vers les Top Middle puisqu’en terme de localisation dans l’espace se sont des enceintes très proches. En témoigne la capture ci-dessous, les canaux Top Middle gauche et droite sont bien inactifs en Auro3D :

 

Pour en revenir à la configuration 9.2.6 avec Center Height (CH) et Top Surround (TS), une configuration qui exploite 100% des capacités de traitement et de configuration du Marantz 8805, je constate logiquement que seul l’Auro3D exploite les canaux CH et TS. Tandis que l’Atmos, DSU et Neural-X Pro eux vont exploiter les front wide.

Voici quelques illustrations pour chaque flux audio.

Flux natif Auro3D 11.1ch natif 5.1.6 reproduit en sortie en 7.1.6 (les canaux Front Wide sont muets)

 

 

Flux Dolby Atmos natif reproduit en sortie en 9.1.4 (les canaux CH et TS sont muets)

 

 

Flux DTS:X Master natif reproduit en sortie en 9.1.4 (les canaux CH et TS sont muets)

 

 

Flux Dolby Digital 5.1 reproduit en sortie en 9.1.4 par l’intermédiaire du DSU (les canaux CH et TS sont muets)

 

 

Flux Dolby Digital 5.1 reproduit en sortie en 9.1.4 par l’intermédiaire du Neural:X (les canaux CH et TS sont muets)

 

 

Flux Dolby Digital 5.1 reproduit en sortie en 71.6 par l’intermédiaire de l’Auro3D (les canaux Front Wide sont muets)

 

En parallèle j’ai également testé les 3 upmixer sur des pistes stéréo PCM de moyenne qualité provenant de ma box TV Free Mini4K. Même si il faut l’avouer je ne suis pas un adepte des upmixer sur les sources stéréo 2ch sauf quand elles ont été prévues pour (cas d’une piste Dolby Surround Stéréo).

On retrouve les mêmes signatures sonores.

Le DSU est curieusement moins précis sur le positionnement bien centré des dialogues à l’écran en revanche c’est lui qui va tenter de nourrir le plus la scène surround (tant bien que mal en fonction de la qualité de la source).

Le Neural-X offrira des dialogues parfaitement centrés un peu au détriment des micros détails de scène.

A ce petit jeu j’aurai une préférence pour l’Auro3D dont le rendu me parait être un juste milieu sur ce type de sources. Encore une fois avis purement subjectifs.

 

Bien sur il convient de rappeler qu’avec ce type d’appareil le must en terme de rendu audio sera réalisé avec des pistes 3D natives que cela soit en Auro3D, DTS:X Master ou Dolby Atmos. Pour mettre en avant la reproduction en 9.1.4 je vous recommande par exemple le film « Joker » dont la piste Atmos tire le meilleur de ce type d’encodage. Musique, effet, ambiance, tout est magistralement mixé pour plonger l’auditeur au milieu du spectacle.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au processeur HC Marantz AV8805 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/marantz-av8805-proc-hc-13-2-canaux-dv-audyssey-app-t30083454.html

 

 

 

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