Edito #2 : Blu-ray 4K, entre espoir et incertitude

Edito #2 : Blu-ray 4K, entre espoir et incertitude

Edito de la semaine 38 du 15 au 21 Septembre 2014

Edito

Il y a quelques semaines, à l’approche de l’IFA, nous espérions tous avoir un avant-gout de ce fameux Blu-ray 4K (BD-4K) qui se fait tant attendre. Cela fait maintenant bien deux ans que les premiers écrans Ultra HD ont fait leur apparition et malgré l’existence de contenu 4K (les films tournés en numérique depuis des années le sont à minima dans ce format), la fameuse galette capable de nous proposer des films dans cette définition se fait toujours attendre.

Pourtant, nous « home-cinéphile » sommes dans les starting blocks, attendant avec impatience ce nouveau Blu-ray pour faire évoluer nos installations. Et vu l’enthousiasme des constructeurs à nous proposer du matériel estampillé Ultra HD, on se demande bien pourquoi il est si difficile de lancer la production de tels disques.

Lors de l’IFA, nous apprenons un début de commencement de supputations sur les probables bases techniques du futur Blu-ray 4k par l’intermédiaire du président du comité de promotion de la Blu-ray Disc Association, Victor Matsuda. Et pour le coup, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés.

La seule vraie information à peu près fiable est que l’on devrait trouver nos premiers BD-4K en vente d’ici fin 2015. Pour le reste, aucune certitude, à commencer par la taille du disque qui pourrait se contenter du 50 Go des disques double-couche actuels, grâce au codec H.265 / HEVC. Mais l’utilisation éventuelle d’un disque de plus grande capacité, entre 66 Go et 100 Go est également envisagée, avec une vitesse de 50 ou 60 Mbps voir même 100. Un système anti-copie plus poussé devrait également être de la partie.

Quant à la profondeur des bits, il y aurait un possible passage du 8 bits vers le 10 bits, ainsi qu’une gamme de couleurs plus large grâce à la nouvelle technologie BT.2020, qui permettrait d’afficher 70 à 80% du spectre visible des couleurs.

Bref, pas vraiment de choses concrètes, ce qui nous laissent tout de même un peu perplexe, ne serait-ce que sur la taille du disque, ces propos laissant sous-entendre que les premiers BD-4K seraient des double-couche classiques. Puis éventuellement, plus tard, nous aurions droit à des disques de plus grande taille type triple-couche ou quadruple-couche, qui au passage existent déjà sur le marché. Et c’est la même chose concernant la profondeur des bits avec un passage éventuel du 8 bits au 10 bits, mais peut-être pas tout de suite…

Cela signifie-t-il que le déploiement du BD-4K va se faire en 2 étapes ? Une première étape intermédiaire avec des disques finalement peu optimisés, avant le passage à la seconde étape qui serait enfin digne de cette définition.

Mais pourquoi une telle politique ? Tout ceci laisse penser que la Blu-ray Disc Association n’a pas anticipé la monté en puissance de l’Ultra HD et que pour compenser son retard, elle sort à la va vite un produit pas vraiment fini, histoire d’essayer de contenter le consommateur (un peu à l’image du très controversé label UHD européen). Sauf que cette politique n’est clairement pas la bonne.

Commercialement parlant, qu’espèrent-ils ? Les ventes de Blu-ray sont encore largement à la traîne derrière le DVD qui domine encore le marché des disques physiques, malgré une baisse globale des ventes. Vendre des BD-4K qui ne le sont pas vraiment, à des tarifs certainement élevés, avec une protection qui risque d’être handicapante, du genre connexion internet obligatoire, ET surtout la possibilité de voir sortir une nouvelle version de bien meilleure qualité que ce format, sont loin d’être satisfaisant.

Et n’oublions pas que la 8K commence à pointer le bout de son nez, ce qui laisse présager que la période d’exploitation de ces BD-4K sera de courte durée. Ajouté à cela le développement des plateformes de streaming, on se demande même si les disques physiques ont un réel avenir. Enfin, les capacités d’upscale de nos écrans et vidéoprojecteurs sont toujours plus poussées, nous permettant d’obtenir une image de qualité upscalée 4K à partir d’une source Full HD, à savoir le Blu-ray Full HD, qui a encore un bel avenir devant lui. Ces premières indications ne nous incitent pas à croire en l’essor du BD-4K.

Pour modérer un peu ces propos, il est tout de même important de rappeler que rien n’est vraiment acté et l’espoir peut nous laisser penser que les bons choix seront faits pour le Blu-ray 4K. Affaire à suivre…

Pour débattre sur le BD-4K, rendez-vous sur le topic dédié à l’IFA. Vous pouvez également écouter notre podcast bilan de cette édition 2014 :

 

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