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Les amplificateurs intégrés ( pré-ampli + ampli de puissance dans 1 seul appareil )
FAQ sur les FDA (le FDA pour les « nuls »)
J'ai rajouté un paragraphe sur la sortie subwoofer et sur la sortie casque présente sur certains FDA.
- gailuron
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Merci pour ce travail qui permet de mieux comprendre ce qu'est un FDA.
Cependant il y a un point que je ne comprends pas. On lit souvent que les audiophiles qui ont remisé au profit d'un FDA leur ampli traditionnel, pourtant bien plus cher, ont en réalité été convaincus par la partie DAC et non par la partie amplification du FDA. Je veux bien le croire, mais cela ne semble logique que si l'ampli était utilisé en direct depuis une source dématérialisée via la sortie d'un ordi par exemple. Pourtant il semblerait que le rendu sonore des FDA soit comparé à des amplis avec DAC bien plus onéreux.
Par conséquent comment un FDA à 100€ peut-il enterrer un ensemble DAC + ampli tradi beaucoup plus cher ? Si j'ai bien compris un DAC de bonne facture devrait effectuer une conversion d'aussi bonne qualité, tandis qu'un "vrai" ampli classe A/B par exemple sera sensiblement supérieur à la partie amplification du FDA ?
J'ai bien noté que le FDA permettait d'éviter des opérations redondantes par rapport à un DAC + ampli ("double filtrage passe-bas (en sortie du DAC puis en sortie de l’amplification), sa double conversion numérique-analogique puis analogique-PWM"), est-ce ce facteur qui explique qu'un FDA à tout petit prix puisse rester meilleur qu'un ensemble DAC + ampli 10x plus cher ?
Cependant il y a un point que je ne comprends pas. On lit souvent que les audiophiles qui ont remisé au profit d'un FDA leur ampli traditionnel, pourtant bien plus cher, ont en réalité été convaincus par la partie DAC et non par la partie amplification du FDA. Je veux bien le croire, mais cela ne semble logique que si l'ampli était utilisé en direct depuis une source dématérialisée via la sortie d'un ordi par exemple. Pourtant il semblerait que le rendu sonore des FDA soit comparé à des amplis avec DAC bien plus onéreux.
Par conséquent comment un FDA à 100€ peut-il enterrer un ensemble DAC + ampli tradi beaucoup plus cher ? Si j'ai bien compris un DAC de bonne facture devrait effectuer une conversion d'aussi bonne qualité, tandis qu'un "vrai" ampli classe A/B par exemple sera sensiblement supérieur à la partie amplification du FDA ?
J'ai bien noté que le FDA permettait d'éviter des opérations redondantes par rapport à un DAC + ampli ("double filtrage passe-bas (en sortie du DAC puis en sortie de l’amplification), sa double conversion numérique-analogique puis analogique-PWM"), est-ce ce facteur qui explique qu'un FDA à tout petit prix puisse rester meilleur qu'un ensemble DAC + ampli 10x plus cher ?
- Road Salt
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- Inscription Forum: 15 Avr 2011 21:31
@ Road Salt : Je vais essayer de résumer ton post par une série de questions auxquelles je vais tenter de répondre.
1° Comment un FDA à 100€ peut-il enterrer un ensemble DAC + ampli tradi beaucoup plus cher ?
La réponse est à la fois économique et industrielle. D'abord, le marché des FDA à moins de 200€ ne vise pas la clientèle HiFi traditionnelle mais un très large public, essentiellement asiatique. Les constructeurs et distributeurs font leurs profits sur le volume des ventes et non sur le taux de marge. Ensuite, ces appareils utilisent presque exclusivement des circuits intégrés spécialisés (des "ASIC") qui sont coûteux à concevoir mais très bon marché à produire. Or, ces ASIC sont utilisés dans un grand nombre d'appareils non HiFi (TV, barre de son, automobile...) donc produits par millions par quelques fondeurs spécialisés (Texas Instruments, STMicro, Qualcomm...). Leur coût de conception est facilement amorti sur de telles séries. Leur prix unitaire ne dépasse pas quelques dollars (au maximum une ou deux dizaines). Donc, le prix de revient d'un FDA n'a rien à voir avec celui d'un appareil HiFi traditionnel avec des composants discrets (il en reste quelques-uns même dans les appareils relativement grand public) et des séries de seulement quelques dizaines de milliers d'appareils. Même le filtrage passe-bas du signal analogique en sortie de l'ampli se fait souvent en grande partie avec des filtres numériques qui coûtent bien moins chers que les traditionnels filtres analogiques à base de selfs, de capacités et de résistances.
2° Un FDA est-il par conception meilleur qu’un DAC + ampli classe D ?
Je ne le crois pas. Les bons amplis classe D analogiques ont une boucle de rétroaction entre la sortie de l’ampli et l’entrée analogique. Ils peuvent analyser les différences entre le signal analogique en entrée et celui en sortie et corriger leurs propres défauts en temps réel en réinjectant un signal analogique additionnel dans le modulateur PWM. Un FDA ne peut pas faire son auto-correction puisqu’il n’a pas de signal analogique à comparer en entrée.
En outre, contrairement à ce que tu sembles penser, il n’y a pas de double conversion N/A puis A/N dans un DAC + ampli classe D. Le signal PWM est seulement une modulation du signal analogique sortant du DAC. La preuve, c’est qu’on peut directement alimenter des HP avec un signal PWM amplifié sous certaines conditions assez strictes (très faible puissance, HP conçus pour résister aux très hautes fréquences et fils très courts entre l’ampli et les HP). Ce schéma sans filtrage passe-bas est utilisé dans certains smartphones.
Enfin, les petits FDA sont limités en puissance car leur puce d’amplification est trop petite pour dissiper la chaleur. Avec le temps, les chipsets montent en puissance, on est passé d’environ 2x50W sous 8 Ω à plus de 2x120W. Mais les prix montent aussi car les chipsets puissants ne sont pas utilisés dans des appareils très grand public, donc produits en séries plus limitées avec un prix unitaire qui s’en ressent.
3° Le SMSL SA-50 est-il meilleur que le NAD C320 ?
Je ne sais pas. En tout cas, le SMSL SA-50 n’est pas un FDA mais un ampli classe D analogique. Son seul point commun avec les FDA, c’est l’utilisation d’une puce d’amplification grand public de Texas Instruments. La comparaison que tu as faite est celle d’un ampli analogique en classe D (le SMSL) et d’un ampli analogique en classe AB (le NAD).
1° Comment un FDA à 100€ peut-il enterrer un ensemble DAC + ampli tradi beaucoup plus cher ?
La réponse est à la fois économique et industrielle. D'abord, le marché des FDA à moins de 200€ ne vise pas la clientèle HiFi traditionnelle mais un très large public, essentiellement asiatique. Les constructeurs et distributeurs font leurs profits sur le volume des ventes et non sur le taux de marge. Ensuite, ces appareils utilisent presque exclusivement des circuits intégrés spécialisés (des "ASIC") qui sont coûteux à concevoir mais très bon marché à produire. Or, ces ASIC sont utilisés dans un grand nombre d'appareils non HiFi (TV, barre de son, automobile...) donc produits par millions par quelques fondeurs spécialisés (Texas Instruments, STMicro, Qualcomm...). Leur coût de conception est facilement amorti sur de telles séries. Leur prix unitaire ne dépasse pas quelques dollars (au maximum une ou deux dizaines). Donc, le prix de revient d'un FDA n'a rien à voir avec celui d'un appareil HiFi traditionnel avec des composants discrets (il en reste quelques-uns même dans les appareils relativement grand public) et des séries de seulement quelques dizaines de milliers d'appareils. Même le filtrage passe-bas du signal analogique en sortie de l'ampli se fait souvent en grande partie avec des filtres numériques qui coûtent bien moins chers que les traditionnels filtres analogiques à base de selfs, de capacités et de résistances.
2° Un FDA est-il par conception meilleur qu’un DAC + ampli classe D ?
Je ne le crois pas. Les bons amplis classe D analogiques ont une boucle de rétroaction entre la sortie de l’ampli et l’entrée analogique. Ils peuvent analyser les différences entre le signal analogique en entrée et celui en sortie et corriger leurs propres défauts en temps réel en réinjectant un signal analogique additionnel dans le modulateur PWM. Un FDA ne peut pas faire son auto-correction puisqu’il n’a pas de signal analogique à comparer en entrée.
En outre, contrairement à ce que tu sembles penser, il n’y a pas de double conversion N/A puis A/N dans un DAC + ampli classe D. Le signal PWM est seulement une modulation du signal analogique sortant du DAC. La preuve, c’est qu’on peut directement alimenter des HP avec un signal PWM amplifié sous certaines conditions assez strictes (très faible puissance, HP conçus pour résister aux très hautes fréquences et fils très courts entre l’ampli et les HP). Ce schéma sans filtrage passe-bas est utilisé dans certains smartphones.
Enfin, les petits FDA sont limités en puissance car leur puce d’amplification est trop petite pour dissiper la chaleur. Avec le temps, les chipsets montent en puissance, on est passé d’environ 2x50W sous 8 Ω à plus de 2x120W. Mais les prix montent aussi car les chipsets puissants ne sont pas utilisés dans des appareils très grand public, donc produits en séries plus limitées avec un prix unitaire qui s’en ressent.
3° Le SMSL SA-50 est-il meilleur que le NAD C320 ?
Je ne sais pas. En tout cas, le SMSL SA-50 n’est pas un FDA mais un ampli classe D analogique. Son seul point commun avec les FDA, c’est l’utilisation d’une puce d’amplification grand public de Texas Instruments. La comparaison que tu as faite est celle d’un ampli analogique en classe D (le SMSL) et d’un ampli analogique en classe AB (le NAD).
- gailuron
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Je te remercie pour cette réponse détaillée. Je me suis rendu compte après avoir posté que mon SMSL était en effet un ampli classe D et non un FDA, j'ai donc effacé la deuxième partie de mon message, je ne pensais pas quelqu'un répondrait à une heure si tardive (ou précoce ).
C'est en effet logique, je n'arrivais pas à comprendre comment un FDA pouvait proposer qu'une entrée analogique... Je vais le rebrancher pour le tester convenablement, je vous ferai un retour si ça vous intéresse.
Concernant le 1° : je comprends le principe d'économie d'échelle et la puissance industrielle de boîtes comme TI, mais si je m'en tiens à ce qui est souvent dit la partie amplification d'un FDA n'est pas forcément terrible par rapport à la partie DAC ? Alors est-ce plutôt cette dernière qui est supérieure à des DAC externes beaucoup plus chers, ou même la partie amplification considérée comme moyenne reste potentiellement équivalente à des intégrés A/B bien plus chers ?
Concernant le 2° : je me suis trompé, je voulais parler d'amplis classe A/B plutôt que D, je l'ai également édité. Concernant la double conversion c'est ce qui est marqué dans ton 1er message de ce topic, mais j'ai dû mal comprendre, cela concerne en fait uniquement les classe D avec DAC intégré et non les ensembles DAC externe + ampli ?
En tout cas je suis un peu surpris car il y a finalement assez peu de reviews détaillées sur le long de terme d'audiophiles comparant ces FDA à leurs autres appareils conventionnels plus chers. Beaucoup de CR à chaud qui semblent plus encenser la différence qui saute aux oreilles lors des premières écoutes mais qui ne témoigne pas forcément d'un mieux, et beaucoup de témoignages de débutants complets qui n'ont pas vraiment de références pour comparer.
C'est en effet logique, je n'arrivais pas à comprendre comment un FDA pouvait proposer qu'une entrée analogique... Je vais le rebrancher pour le tester convenablement, je vous ferai un retour si ça vous intéresse.
Concernant le 1° : je comprends le principe d'économie d'échelle et la puissance industrielle de boîtes comme TI, mais si je m'en tiens à ce qui est souvent dit la partie amplification d'un FDA n'est pas forcément terrible par rapport à la partie DAC ? Alors est-ce plutôt cette dernière qui est supérieure à des DAC externes beaucoup plus chers, ou même la partie amplification considérée comme moyenne reste potentiellement équivalente à des intégrés A/B bien plus chers ?
Concernant le 2° : je me suis trompé, je voulais parler d'amplis classe A/B plutôt que D, je l'ai également édité. Concernant la double conversion c'est ce qui est marqué dans ton 1er message de ce topic, mais j'ai dû mal comprendre, cela concerne en fait uniquement les classe D avec DAC intégré et non les ensembles DAC externe + ampli ?
En tout cas je suis un peu surpris car il y a finalement assez peu de reviews détaillées sur le long de terme d'audiophiles comparant ces FDA à leurs autres appareils conventionnels plus chers. Beaucoup de CR à chaud qui semblent plus encenser la différence qui saute aux oreilles lors des premières écoutes mais qui ne témoigne pas forcément d'un mieux, et beaucoup de témoignages de débutants complets qui n'ont pas vraiment de références pour comparer.
- Road Salt
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Il existe également une différence moins avouable entre les amplis bon marché (généralement en Classe D ou FDA) et les amplis dits "audiophiles" (généralement en Classe AB voire A). Les premiers sont de plus en plus performants et proches des seconds. Les amplis à moins de 200 Euros représentent un grand danger pour le commerce haut de gamme. Serait-ce pour cette raison que les revues spécialisées n'en parlent pratiquement pas ?
- B@R
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Road Salt a écrit:Concernant le 1° : je comprends le principe d'économie d'échelle et la puissance industrielle de boîtes comme TI, mais si je m'en tiens à ce qui est souvent dit la partie amplification d'un FDA n'est pas forcément terrible par rapport à la partie DAC ? Alors est-ce plutôt cette dernière qui est supérieure à des DAC externes beaucoup plus chers, ou même la partie amplification considérée comme moyenne reste potentiellement équivalente à des intégrés A/B bien plus chers ?
Je t'ai dit dans le premier paragraphe du 2° pourquoi un ampli classe D analogique avait des chances d'être meilleur qu'un FDA (boucle de rétroaction).
Pour ce qui est des amplis en classe AB, il faut payer plus cher pour avoir une qualité équivalente. D'abord, ils ne peuvent pas donner de bons résultats avec une alimentation à découpage, il leur faut une alimentation linéaire avec un transformateur (pour abaisser la tension secteur), des diodes (pour redresser le courant 50 Hz en courant continu) et des condensateurs (pour assurer une réserve de puissance instantanée). Un transfo et des condos de grosse capacité, ça coûte très cher par rapport à une alim à découpage de même puissance. Un ampli en classe D (analogique ou FDA) n'a pas besoin d'une alimentation linéaire. A cela s'ajoute le fait qu'il faut une plus grosse alim dans un classe AB, qui a un rendement d'environ 60-70% dans le meilleur des cas, que dans un classe D qui a un rendement d'au moins 90%. Ensuite, on ne peut pas utiliser des ASIC en classe AB sauf pour des applis de très faible puisance (baladeurs, smartphones), il faut utiliser des composants discrets notamment pour les transistors de puissance qui sont des composants assez chers.
Road Salt a écrit:Concernant la double conversion c'est ce qui est marqué dans ton 1er message de ce topic, mais j'ai dû mal comprendre, cela concerne en fait uniquement les classe D avec DAC intégré et non les ensembles DAC externe + ampli ?
Les amplis analogiques avec DAC intégré fonctionnent exactement de la même manière que les amplis + DAC externes. Il ne faut pas confondre "conversion" et "modulation". Un DAC ou le DSP d'un FDA fait une véritable conversion d'un signal numérique (une série de nombres) en un signal analogique (totalement analogique dans le cas d'un DAC, de nature analogique dans le cas du DSP d'un FDA). La PWM est une modulation du signal analogique, un changement de forme du signal électrique analogique. Je vais revoir ma formulation dans la FAQ .
Ce qu'il faut éviter, c'est une véritable double conversion A/N puis N/A lorsqu'on utilise l'entrée analogique d'un FDA. Souvent, l'ADC qui est derrière l'entrée analogique n'a pas la même qualité que le reste des composants car l'entrée analogique est considérée comme un "dépannage". Ceci dit, si l'ADC est de très bonne qualité, cela n'a pas d'impact audible en principe vu les fréquences d'échantillonnage élevées des puces actuelles (96 ou 192 kHz sur 24 bits).
Road Salt a écrit:En tout cas je suis un peu surpris car il y a finalement assez peu de reviews détaillées sur le long de terme d'audiophiles comparant ces FDA à leurs autres appareils conventionnels plus chers. Beaucoup de CR à chaud qui semblent plus encenser la différence qui saute aux oreilles lors des premières écoutes mais qui ne témoigne pas forcément d'un mieux, et beaucoup de témoignages de débutants complets qui n'ont pas vraiment de références pour comparer.
Cela, ça tient à la sociologie des audiophiles. C'est un public très réduit, conservateur et relativement âgé (il faut de bons revenus pour se payer des appareils Hifi) qui n'aime pas se mélanger au grand public . Dans les années 1990-2000, ils ne s'intéressaient pas beaucoup aux DAC, sauf lorsqu'ils faisaient partie d'un ensemble Drive + DAC (plus chic qu'un vulgaire lecteur de CD). Mais, dès qu'un FDA dépasse les 2000€ (ceux de Classé-Audio ou Devialet), ils éprouvent un intérêt subit pour les FDA. .
- gailuron
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B@R a écrit:Les amplis à moins de 200 Euros représentent un grand danger pour le commerce haut de gamme. Serait-ce pour cette raison que les revues spécialisées n'en parlent pratiquement pas ?
A Paris, le commerce en ligne et l'informatisation de la reproduction musicale ont fait des ravages dans le commerce haut de gamme avant l'arrivée des FDA. Des ténors de la place depuis les années 70 comme Alain Choukroun, Lyrique, Hifissimo... il ne reste plus que Alain Choukroun qui s'est renommé hifi113.com et fait la majeure partie de son chiffre d'affaires en ligne. Seuls ont survécu les "pousseurs de cartons" comme Illel ou Magma qui ont un showroom mais ne donnent aucun conseil personnalisé et n'ont pas de matériel vraiment haut de gamme. C'est vraiment dommage pour les associations ampli+enceintes passives où des conseils et une première écoute comparative étaient vraiment utiles. Pour les sources, c'était moins utile.
Je ne sais pas si c'est la même chose dans les grandes villes de province.
- gailuron
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gailuron a écrit:Je t'ai dit dans le premier paragraphe du 2° pourquoi un ampli classe D analogique avait des chances d'être meilleur qu'un FDA (boucle de rétroaction).
Pour ce qui est des amplis en classe AB, il faut payer plus cher pour avoir une qualité équivalente. D'abord, ils ne peuvent pas donner de bons résultats avec une alimentation à découpage, il leur faut une alimentation linéaire avec un transformateur (pour abaisser la tension secteur), des diodes (pour redresser le courant 50 Hz en courant continu) et des condensateurs (pour assurer une réserve de puissance instantanée). Un transfo et des condos de grosse capacité, ça coûte très cher par rapport à une alim à découpage de même puissance. Un ampli en classe D (analogique ou FDA) n'a pas besoin d'une alimentation linéaire. A cela s'ajoute le fait qu'il faut une plus grosse alim dans un classe AB, qui a un rendement d'environ 60-70% dans le meilleur des cas, que dans un classe D qui a un rendement d'au moins 90%. Ensuite, on ne peut pas utiliser des ASIC en classe AB sauf pour des applis de très faible puisance (baladeurs, smartphones), il faut utiliser des composants discrets notamment pour les transistors de puissance qui sont des composants assez chers.
Les amplis analogiques avec DAC intégré fonctionnent exactement de la même manière que les amplis + DAC externes. Il ne faut pas confondre "conversion" et "modulation". Un DAC ou le DSP d'un FDA fait une véritable conversion d'un signal numérique (une série de nombres) en un signal analogique (totalement analogique dans le cas d'un DAC, de nature analogique dans le cas du DSP d'un FDA). La PWM est une modulation du signal analogique, un changement de forme du signal électrique analogique. Je vais revoir ma formulation dans la FAQ .
Ce qu'il faut éviter, c'est une véritable double conversion A/N puis N/A lorsqu'on utilise l'entrée analogique d'un FDA. Souvent, l'ADC qui est derrière l'entrée analogique n'a pas la même qualité que le reste des composants car l'entrée analogique est considérée comme un "dépannage". Ceci dit, si l'ADC est de très bonne qualité, cela n'a pas d'impact audible en principe vu les fréquences d'échantillonnage élevées des puces actuelles (96 ou 192 kHz sur 24 bits).
Je te remercie pour ces explications, tout est clair désormais. Tout à fait je pensais surtout comparé à un ampli classe A/B, je comprends mieux. Finalement pour mon utilisation un ampli classe D plus évolué que le SMSL 50 (avec une vraie alim) pourrait donc être très intéressant car j'ai déjà un DAC qui a l'air correct. De surcroit j'ai un une platine Rega Planar 3, je l'utilise assez peu mais autant avoir une vraie entrée analogique pour s'en servir (j'ai déjà un préampli phono Cambridge).
Actuellement j'ai des enceintes Triangle Zerius 202, et une vieille paire de Mordaunt-Short MS100 dont je viens de recoller les suspensions. J'ai repéré les BC Acoustique Gange qui me plaisent bien (de façon purement subjective car je ne les ai jamais écouté), qui sont réputées très gourmandes en courant car elles peuvent descendent très bas en impédance (2 ohms je crois).
Bien entendu rien n'est simple en hi-fi, et il semblerait qu'un ampli puissant (par exemple 100 watts) ne suffise pas forcément à les alimenter correctement car il faut surtout une grande réserve de puissance. Si j'ai bien compris c'est la puissance instantanée qui peut être délivrée, donc c'est lié à la taille de l'alim et des condensateurs ? De plus les amplis ne réagissent pas tous pareil lors que l'impédance diminue (malheureusement je trouve seulement la puissance délivrée à 8 ohms et 4 ohms, jamais 2 sur les fiches techniques), ce qui reste assez mystérieux pour moi (je ne comprends pas pourquoi l'impédance des enceintes varie lorsqu'on écoute un morceau). Par exemple si j'en crois la fiche technique de mes Triangle elles ne descendent jamais en dessous de 4 ohms.
Est-ce qu'un ampli classe D est adapté à de telles enceintes ou vaut-il mieux un A/B costaud ? Ou alors il n'y aucunes généralités à tirer de la seule classe et il faut étudier les specs de chaque ampli ? D'ailleurs je ne comprends pas quoi regarder comme specs pour savoir si un ampli aura une grande de réserve de puissance ou non, hormis la puissance qui ne semble pas suffire à tirer des conclusions ?
Cela, ça tient à la sociologie des audiophiles. C'est un public très réduit, conservateur et relativement âgé (il faut de bons revenus pour se payer des appareils Hifi) qui n'aime pas se mélanger au grand public . Dans les années 1990-2000, ils ne s'intéressaient pas beaucoup aux DAC, sauf lorsqu'ils faisaient partie d'un ensemble Drive + DAC (plus chic qu'un vulgaire lecteur de CD). Mais, dès qu'un FDA dépasse les 2000€ (ceux de Classé-Audio ou Devialet), ils éprouvent un intérêt subit pour les FDA. .
C'est vrai que le public audiophile est plutôt âgé et conservateur. Je suis à l'opposé, je me suis inscrit ici à 20 ans et c'est vrai que j'ai l'impression d'être un des seul jeune passionné de hifi. Mes potes me disent que c'est un hobby de vieux, ils ne savent pas ce qu'ils ratent.
J'ai énormément de mal à m'y retrouver, entre la pseudo science et l'effet placebo les témoignages semblent rarement fiables. Par exemple j'aimerais bien changer mes câbles (j'ai des câbles de modulation 1er prix trouvables à Carrefour), mais c'est littéralement impossible de savoir qui croire et quoi prendre. Je penche plutôt du côté des objectivistes qui pensent que c'est de la fumisterie, toutefois il me semble quand même qu'il y ait une qualité minimal de câbles à choisir, je vais continuer mes recherches dans la section adéquat.
- Road Salt
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Road Salt a écrit:Actuellement j'ai des enceintes Triangle Zerius 202, et une vieille paire de Mordaunt-Short MS100 dont je viens de recoller les suspensions. J'ai repéré les BC Acoustique Gange qui me plaisent bien (de façon purement subjective car je ne les ai jamais écouté), qui sont réputées très gourmandes en courant car elles peuvent descendent très bas en impédance (2 ohms je crois).
Bien entendu rien n'est simple en hi-fi, et il semblerait qu'un ampli puissant (par exemple 100 watts) ne suffise pas forcément à les alimenter correctement car il faut surtout une grande réserve de puissance. Si j'ai bien compris c'est la puissance instantanée qui peut être délivrée, donc c'est lié à la taille de l'alim et des condensateurs ? De plus les amplis ne réagissent pas tous pareil lors que l'impédance diminue (malheureusement je trouve seulement la puissance délivrée à 8 ohms et 4 ohms, jamais 2 sur les fiches techniques), ce qui reste assez mystérieux pour moi (je ne comprends pas pourquoi l'impédance des enceintes varie lorsqu'on écoute un morceau). Par exemple si j'en crois la fiche technique de mes Triangle elles ne descendent jamais en dessous de 4 ohms.
D'une manière générale, il vaut mieux éviter les enceintes à profil difficile sauf si on y tient pour des raisons affectives. C’est toujours difficile à marier.
Les signaux musicaux sont toujours des courants alternatifs. L'impédance est l'équivalent dans le domaine des courants alternatifs de la résistance dans le domaine du courant continu. La résistance à un courant continu est constante, mais l'impédance avec un courant alternatif est fonction de la fréquence de ce courant, elle augmente avec la fréquence. Cela tient à la nature physique du courant alternatif qui est une oscillation des électrons autour leur position d'origine et pas un déplacement lent et constant des électrons comme dans un courant continu. Plus l'oscillation des électrons est rapide, plus elle se heurte à une résistance forte, comme le fouet d'un batteur de cuisine dans une pâte quand on augmente sa vitesse.
Dans une enceinte à charge close, l'impédance augmente en principe de façon linéaire en fonction de la fréquence. Dans une enceinte à charge bass reflex, il y a parfois un creux brutal autour de la fréquence de résonance de l’évent. Cela exige une capacité en courant élevée de la part de l'amplificateur.
La plupart des constructeurs d'enceintes ne fournissent pas l'impédance minimale de leurs enceintes (sauf Triangle, Focal et quelques autres) et quasiment aucun la courbe d'impédance de leurs enceintes en fonction de la fréquence. L’impédance nominale des enceintes est donnée pour une fréquence de 1 kHz.
Road Salt a écrit:Est-ce qu'un ampli classe D est adapté à de telles enceintes ou vaut-il mieux un A/B costaud ? Ou alors il n'y aucunes généralités à tirer de la seule classe et il faut étudier les specs de chaque ampli ? D'ailleurs je ne comprends pas quoi regarder comme specs pour savoir si un ampli aura une grande de réserve de puissance ou non, hormis la puissance qui ne semble pas suffire à tirer des conclusions ?
Il n’y a pas de généralités. La puissance continue (RMS) doit en principe être donnée pour un taux de distorsion harmonique donné (10% de THD est la norme généralement admise mais trop élevée pour de la vraie HiFi) et une fréquence donnée (1 kHz en principe). C’est donc une norme aussi peu fiable que la consommation normalisée d’une automobile ! La puissance instantanée est parfois donnée par les constructeurs d’amplificateurs mais n’est guère plus fiable.
Road Salt a écrit:J'ai énormément de mal à m'y retrouver, entre la pseudo science et l'effet placebo les témoignages semblent rarement fiables. Par exemple j'aimerais bien changer mes câbles (j'ai des câbles de modulation 1er prix trouvables à Carrefour), mais c'est littéralement impossible de savoir qui croire et quoi prendre. Je penche plutôt du côté des objectivistes qui pensent que c'est de la fumisterie, toutefois il me semble quand même qu'il y ait une qualité minimal de câbles à choisir, je vais continuer mes recherches dans la section adéquat.
Il y a effectivement une qualité minimale mais ça ne dépasse pas quelques dizaines d'euros sauf grande longueur (à éviter de toute façon). La plupart des arguments des vendeurs malhonnêtes sont vrais dans des conditions très éloignées de la HiFi (très hautes fréquences, environnement industriel, etc). Ils exploitent l'ignorance technique des clients et comptent sur leur consultation de sites Internet sérieux mais absolument pas tournés vers l'audio domestique. C'est un peu comme s'ils disaient que la géométrie euclidienne et la physique de Newton étaient devenues obsolètes dans les applications quotidiennes depuis les théories de Rieman et Einstein (qui s'appliquent en astrophysique mais pas sur terre) .
- gailuron
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Eh oui !
Les constructeurs ne fournissent plus les mesures utiles ou si peu.
Les revues audio n'effectuent pratiquement plus de mesures.
Finalement ce sont les constructeurs et marchands de rêve qui se frottent les mains...
Les constructeurs ne fournissent plus les mesures utiles ou si peu.
Les revues audio n'effectuent pratiquement plus de mesures.
Finalement ce sont les constructeurs et marchands de rêve qui se frottent les mains...
- B@R
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J'ai rajouté une question dans ma FAQ puisque ce sujet revient régulièrement dans les différents topics sur les FDA : Quelles sont les différences potentiellement audibles entre un ampli classe D conventionnel et la partie amplification d’un FDA ?.
- gailuron
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Merci gailuron pour cette FAQ que je découvre et qui est passionnante à lire !
- NFC
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- Localisation: Yvelines (78)
Bravo gailuron pour cette synthèse très accessible. Comme on dit dans le jargon, très belle vulgarisation.
La technologie FDA/PWM est utilisée notamment chez Steinway Lyngdorf, System Audio, Buchardt Audio dans le cadre de leurs systèmes WISA (sans fil).
Beaucoup d'avantages à cette technologie dont une gestion du volume qui ne dégrade pas le rendu audio, et ce n'est pas rien !
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La technologie FDA/PWM est utilisée notamment chez Steinway Lyngdorf, System Audio, Buchardt Audio dans le cadre de leurs systèmes WISA (sans fil).
Beaucoup d'avantages à cette technologie dont une gestion du volume qui ne dégrade pas le rendu audio, et ce n'est pas rien !
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- Adhara
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- Inscription Forum: 12 Jan 2009 22:29
- Localisation: 26
NFC a écrit:Merci gailuron pour cette FAQ que je découvre et qui est passionnante à lire !
Adhara a écrit:Bravo gailuron pour cette synthèse très accessible. Comme on dit dans le jargon, très belle vulgarisation.
Merci
Adhara a écrit:La technologie FDA/PWM est utilisée notamment chez Steinway Lyngdorf, System Audio, Buchardt Audio dans le cadre de leurs systèmes WISA (sans fil).
Beaucoup d'avantages à cette technologie dont une gestion du volume qui ne dégrade pas le rendu audio, et ce n'est pas rien !
Il y a un intrus dans les marques que tu cites : Steinway Lyngdorf. Cette marque a oublié qu'elle fabriquait des appareils électroniques et se prend pour un joaillier . Ses prix sont tellement stratosphériques qu'elle n'ose pas les afficher sur son site, et ses revendeurs non plus.
De mon point de vue, les avantages du FDA sont d'ordre financier (prix, conso électrique) et pratique (encombrement réduit). Mais l'avantage qualitatif audio reste à démontrer. Tout au plus, peut-on se féliciter d'avoir une qualité sonore quasiment identique à celle d'une chaîne conventionnelle (DAC + ampli classe AB) pour un prix bien moindre. S'il faut payer aussi cher, voire plus cher, alors mieux vaut passer son chemin !
- gailuron
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Pas tout à fait d'accord... Combien coute un DAC, preampli (gestion du volume) et ampli AB "moyen de gamme" ?
Allez chez Heed par exemple, tu en as facile pour 5000 € sans les câbles pour ces 3 appareils.
Chez SA pour ce prix là, tu as les 2 enceintes et le HUB WISA
Donc oui pour le consommateur, à qualité équivalente, le gain en €€€ est énorme. En plus de simplifier son installation et d'avoir à terme moins d'appareils sujets à problèmes ou SAV (quand le fabriquant assure encore un SAV car passé 2,3 ans ce n'est plus garanti).
Allez chez Heed par exemple, tu en as facile pour 5000 € sans les câbles pour ces 3 appareils.
Chez SA pour ce prix là, tu as les 2 enceintes et le HUB WISA
Donc oui pour le consommateur, à qualité équivalente, le gain en €€€ est énorme. En plus de simplifier son installation et d'avoir à terme moins d'appareils sujets à problèmes ou SAV (quand le fabriquant assure encore un SAV car passé 2,3 ans ce n'est plus garanti).
- Adhara
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