SEM a écrit:
jamais compris pourquoi ce système, qui fonctionnait à la satisfaction de tout le monde, a été supprimé
par idéologie, sans doute ?
déconstruction maladive ?
En (grande) partie — il reste tout de même une dimension à ne pas oublier:
Avant: “l'orientation” excluait (du CEG et/ou du Lycée) à l'avance des élèves qui en fait (expérimentations à l'appui dans les années 50 et 60) pouvaient parfaitement réussir => de ce point de vue, je trouve que l'idée de garder des passerelles, des accès (à l'allemande, si on veut) et de ne pas tout conditionner sur des critères qui n'ont rien à voir avec le scolaire ni avec les élèves reste incontournable
Ça devrait être l'un des axes du métier de prof (comme ça l'a longtemps été) que de repérer les élèves travailleurs, doués, qui ont du talent, des aptitudes, des résultats (on appelle ça comme on veut) relativement à tel ou tel cursus d'études, et lui indiquer le chemin (et sans tenir compte de son milieu d'extraction): c'est comme ça, pour ma part (aussi minoritaire que je sois) que je comprends le principe d'égalité des chances…
Le problème, désolé mais: typiquement français, c'est de donner dans “l'universel”, en fait dans le pseudo universel en décrétant à l'avance “tous pareils” et le plus longtemps possible => la conséquence c'est que l'orientation se fait de plus en plus tard, évidemment sur la base de l'échec (en réalité programmé à l'avance) et donc d'une manière particulièrement non performante, comme on dit de nos jours…… Qu'il y ait là de l'idéologie, c'est évident, et, à mon avis, elle mène à décréter que le réel n'existe pas, et à le remplacer par l'idéologie elle-même.
Mais àmha, il y a surtout à ça un autre type de cause de nature gestionnaire: soit un nombre donné d'élèves âgés de X => s'ils passent tous par exactement les mêmes classes, etc., on peut prévoir à l'année X+1, X+2 etc. où ils seront, combien ils seront (modulo un % calculable) — donc gérer les flux, les personnels, etc.
La gestion de type “massification” est juste un aspect du réel, mais le discours sur “les parcours”, “l'individualisation”, le “projet”, etc. lui sert de paravent…
Cdlt